Raconté des ragots dans un texte.

Faut prendre le train,
l'autobus,
le taxi
où marché dans les magasins et prendre des notes pour écrire ce que les gens disent.

... ou écouter derrière les portes, c'est moins fatiguant

- Il paraît qu'il est très en colère, on l'a jamais vu comme ça, il a dit qu'il ne passerait plus jamais chez nous ! J'ai eu du mal à y croire, il est si gentil d'habitude, mais là il avait l'air vraiment remonté. C'est pépé qui me l'a dit, il l'a appelé. Il a dû lui raconter ce que tu as fait au chat de mémé dimanche dernier. C'est dommage, tu devrais lui envoyer une autre lettre pour lui demander moins de cadeaux, ça pourrait peut-être marcher...

- Papa ?

- Il paraît que je vais être licencié, t'auras pas de DS à Noël...

(J'ai bon ?)

- On m'a dit que la grande Sophie s'était fait plaquer par son amant plaqué or. J'y crois simplement pas. Elle retient les mecs, cette fille, comme ces rubans de papier collant qui embourbent les mouches ! Sophie, c'est toujours elle qui décide de renvoyer ses gustaves à leur légitime, non ? Le contraire, on n'a jamais vu ça ! Mais pour ce que j'en dis. Vous savez quelque chose, les fille ?

- Moi, une copine que vous connaissez pas m'a juré que le type s'était tiré avec le coffret à bijoux et le carnet de chèques de l'asperge ! Et qu'il se la coulait douce sur la Riviera avec une blonde aux seins comme des melons !

- Je l'ai croisé une fois dans la rue, ce mec. Un peu vieux, mais pas mal conservé. Des yeux je vous dis pas. Et sapé mieux qu'un ministre américain ! Il ma lancé un regard comme si je me promenais toute nue en pleine ville.

- En tous cas, c'est pas moi qui vais la plaindre, la chouchoute. A qui elle a pas volé des mecs, celle-là, juste pour nous faire chevrer comme des oies blanches ! C'est que justice si elle s'en prend plein la figure. Faudra bien qu'elle arrête de nous regarder de haut !

Entre dans le bar à vin, sapé comme un ministre, un bel homme déjà vachement entamé par sa quarantaine. Il jette un regard de braise humide autour de lui, s'approche de la table et lance de sa voix de faux velours :

- Alors les filles, on s'amuse entre soi ? Personne ne vous a dit que le bel Éric, votre serviteur, avait retrouvé sa liberté et proposait ses services à la plus offrante ?

C'est la rentrée !

Les contrainteurs et contrainteuses ont rechargé leurs batteries aux quatres coins du globe, sauf Lobia et Acratopege qui fonctionnent aux énergies renouvelables et sont fonctionnels en permanence (un grand bravo à Lobia pour sa concision et à Acraptopege pour le registre inhabituel, prouvant ainsi qu'il a plus d'un style dans sa plume).

Voici donc nos globules saturés d'oxygène à s'en faire péter l'encrier et s'atteler sans délai à la jolie contrainte proposée cette semaine par l'ami Rosebud, bien conçue et donc énoncée courtement :

Il paraît que l'âme pèse 21 grammes. Prouvez-le, ou démontrez que c'est faux !

On dit que l'âme est dotée d'un poids. Elle pèserait effectivement 21 grammes. Il est également su que celle ci reste le principe de la vie. Si âme il n'y a pas alors vie il n'y aura pas. Personnellement, malgré que la science le démontre parfaitement, une pensée est tout de même restée en moi. Comment le corps peut il fonctionner ainsi, par exemple? Ne pourrait il pas être la volonté de l'âme elle même? pour cela ne devrait elle pas être une masse? Tout comme l'homme grandit et grossit , l'âme s'étend et s'alourdit. Mettre une mesure sur elle me semble en contrepartie assez vague. Si la caricature de l'humain varie d'un être à l'autre selon son quotidien, pourquoi ne serait il pas de même pour l'âme? Enfin je réponds. Bien sûr l'âme peut faire 21 grammes. Elle peut également en faire 15, 25, 38... Selon moi, ce " vrai ou faux " a deux réponses : vrai et faux.

L'homme traîne son pas lourd dans la rue ensoleillée. Autour de lui, la vie foisonne. C'est l'été, le temps est radieux, les fleurs dégorgent d'odeurs et de couleurs, les filles déshabillées arrosent leurs bouquets, frottent la bagnole du copain. L'air déborde d'effluves passagères : cette fille qui sent bon les agrumes, cette autre qu'on devine relever d'une folle nuit écourtée par le lever du soleil. Et l'odeur iodée des algues qui prend le dessus au fur et à mesure qu'on approche de la plage. Et les cris des goélands qui se jettent hardiment sur les naufragés de la marée, ces bestioles qui n'ont pas pu rejoindre la mer, scotchés sur le sable, dans les amoncellements de varech, dans les flaques d'eau salée. Et ceux des enfants qui s'élancent dans l'eau le temps que le froid leur engourdisse les mollets. Sur le sable, entre les cailloux, déjà des corps allongés qui se languissent au soleil. Une baie magnifique qui attire son lot de vacanciers d'année en année. À son extrémité ouest, une longue jetée qui avance dans les flots, peuplée de pêcheurs journaliers, de promeneurs errants, de fêtards sur le retour.

L'homme s'y avance. Il n'est pas très grand mais large d'épaule. Aujourd'hui, elles lui semblent particulièrement lourdes. Il est gras, le ventre proéminent, les jambes et les bras potelés. Ce matin encore, la balance le lui disait : trop gros, tu pèses trop, tu dois faire des efforts, te prendre en mains. Marche ! Cours ! Fais de l'exercice! Reprends-toi en mains, te laisse pas aller ! 107 kilos, écrit en chiffres crus, noirs, sévères. Et ces lettres encore plus pesantes, ces quelques mots noirs eux aussi, crus : Adieu, me cherche pas, j'en peux plus, je refais ma vie sans toi. Le poids de son âme meurtrie l'empêchait de relever la tête, d'ouvrir ses narines, d'entendre autre chose que son cœur dérapant sur le froid du papier froissé.

Les ambulanciers se regardent d'un air blasé. La femme est petite mais costaude. L'homme est un peu plus grand. L'embonpoint commence à paraître sous sa chemise. Ils embarquent le noyé sur la civière. Putain, il doit bien peser 110 kilos, qu'ils se disent.

Eh bien la question ne mérite même pas qu'on en discute, tant la solution est simple, à la portée des ânes batés et des enfants aux grands yeux brillants. On peut affirmer sans aucun risque de se tromper que depuis le début de l'an 2001 le poids de l'âme humaine a été fixé à 21 grammes, ni plus ni moins, par le comité supralunaire de prévision immobilière. Malheureusement, le document qui en atteste a été détruit par la pluie lors de sa descente depuis les cieux jusqu'à la terre, mais le reconstituer ne me pose aucun problème.
Avec les massacres terribles qui ont marqué le XXe siècle, on l'oublie trop souvent, les espaces destinés à accueillir les âmes après la mort se sont trouvés submergés par l'afflux de nouveaux arrivants. En Enfer ou au Paradis, les responsables ne savaient plus où donner de la tête. Seul le Purgatoire s'en tirait honorablement : lui seul avait la possibilité de limiter sa population en raccourcissant drastiquement les durées de séjour. Avec Vatican 2 et la suppression des Limbes, la situation devint franchement dramatique. Que faire de ces milliards d'âmes de païens honnêtes, de ces milliards d'âmettes d'enfants morts avant d'avoir reçu le baptême ?
On tint conseil, on fit des plans sur la comète, on nomma des commissions, tout en se permettant en catimini de critiquer vertement la politique migratoire mise en place à l'aube de l'humanité par le bon Dieu, qui avait vu trop étroit, trop chiche, sans penser aux développements gargantuesques que connaîtrait sa dernière création, « l'espèce humaine », en quelques millions d'années. Finalement, il fut décidé que la population humaine amenée à vivre à partir du 1er janvier 2001 serait limitée à 99 milliards d'individu en comptant ceux déjà présents à cette date. Ensuite, ce serait l'apocalypse, ni plus ni moins, et tout le monde irait jouer ailleurs.
Les ingénieurs se mirent au travail. Ils tentèrent de convaincre les cercles angéliques et la communauté des saints de supprimer le Purgatoire. Cela simplifierait la construction du nouvel immeuble et permettrait de notables économies d'énergie à long terme. Peine perdue : le conservatisme crasse des élites vainquit encore une fois la raison pure !
Après quelques années de calcul et de déchirage successifs de plans en quadrichromie, on s'entendit sur la construction d'une annexe à l'ensemble Paradis-Purgatoire-Enfer qui ne déparerait pas trop le paysage tout en maintenant les coûts dans des limites supportables pour la communauté céleste. On calcula que la construction pourrait supporter au maximum un poids de 2079 kilotonnes si on ne voulait pas qu'elle déborde sur des territoires voisins ou s'écroule en direction des royaumes chthoniens dissidents, au risque de provoquer des guerres fratricide sur le modèle bien connu de celles décrites dans l'Illiade. Une simple division de cette limite pondérale infranchissable par le nombre d'âmes prévues pour être logées dans l'édifice amena à déterminer une nouvelle norme : autrefois, comme on l'a lu plus haut, il y avait des âmes légères et des âmes lourdes ; dorénavant, par diktat divin et pour faire le bon poids, toutes pèseraient exactement 21 grammes. Celles déjà présentes sur terre au moment de la décision seraient au besoin rabotées du superflu.
Simple, non ? Décisif. Incontestable.

Bon, je crains que, emporté par l'enthousiasme qu'a soulevé chez moi la chouette contrainte proposée par Rosebud, je me sois laissé à commettre un texte un peu plus long que permis.




Est-ce le contexte exagérément bigot dans lequel j'ai grandi, sont-ce des années de catéchisme imposé qui m'ont poussé vers la carrière à laquelle je me destine ? Sans doute car depuis toujours je rêvais d'entrer à l'Université, parmi les gens de raison, particulièrement ceux que, comme moi, le corps humain passionne, mais un corps froid que l'on peut inspecter à loisir pour n'y trouver absolument rien de mystérieux, rien qui réclame pour en expliquer la présence de recourir à des fantaisies obscurantistes.

A aucun moment, jusqu'il y a dix jours, je n'ai regretté ce choix de quitter ma ville natale pour rejoindre cet endroit alors inconnu, à des centaines de kilomètres de chez moi, car non seulement je quittais cet environnement que je n'ai jamais pu supporter, mais surtout je savais que la plus grande sommité de la médecine légale y était titulaire d'une chaire. Après plusieurs années d'études théoriques, mes condisciples d'auditoires et moi-même avons enfin pu assister aux autopsies menées par le Professeur Hemel. Nous étions tous très émus, mais je crois que j'étais encore le plus heureux d'entre tous.

Ma consternation n'en fut que plus grande, voici dix jours, lorsque Hemel entreprit l'autopsie de ce préparateur physique retrouvé éventré dans le club de football local. La séance fut d'abord anodine, presque ennuyeuse, Hemel répétant les gestes maintes fois observés et tirant des conclusions tant de fois entendues : nature de la plaie, profondeur de pénétration, toutes caractéristiques correspondant parfaitement à l'arme blanche retrouvée ensanglantée dans une poubelle non loin de la scène du crime, portée comme pièce à conviction N°64B au dossier d'instruction. L'analyse de l'ADN confirmerait sans nul doute ce que nous savions déjà.

La séance prit enfin une tournure intéressante et pour tout dire surprenante lorsque, assisté de deux experts de la police scientifique, Hemel retraça chronologiquement une partie des faits. La victime se trouvait sur un dispositif enregistrant en temps réel le poids du sportif qui y prendrait place. C'est ainsi que l'on sait que la victime monta sur le dispositif à 21h23min52s très précisément, qu'elle pesait à ce moment - si je puis me permettre cet abus de langage - 78,451 kilogrammes, qu'un individu monta à son tour sur le dispositif à 21h25min04s, que celui-ci pesait 87,268 kilogrammes, qu'il n'y pas eu lutte car l'appareil n'avait pas enregistré de variations significatives explicables par des mouvements brusques, que l'assassin en descendit à 21h25min22s et que la victime avait agonisé pendant quelques minutes car Hemel situait très précisément le moment de son décès à 21h32min17s. A ce stade, j'étais certes très surpris, mais pas encore consterné.

Ce n'est qu'après un long moment de silence interrogatif auquel Hemel pris visiblement beaucoup de plaisir qu'il poursuivit sa démonstration. A 21h32min17s, l'appareil avait enregistré une brusque augmentation de la masse, la mesure finale étant de 78,474 kilogrammes, dont il ne faisait aucun doute, selon Hemel, qu'elle s'expliquait par la disparition de l'âme de la victime.


Mon sang ne fit qu'un tour. Je ne voulais pas en entendre davantage, pas plus que me taire. Etais-je parvenu jusque-là, avais-je consacré tant d'efforts pour entendre, de la bouche de celui que je croyais admirer, pareilles sornettes ?

- Professeur, j'espère que c'est une plaisanterie, même si dans ce cas je la trouverais de très mauvais goût. Votre démonstration est parfaitement grotesque. J'ai noté scrupuleusement tout ce que vous avez dit et je constate que le corps de la victime, après l'instant supposé de son décès, était plus lourd qu'auparavant et non plus léger comme il aurait dû l'être s'il avait perdu quelque chose.
- Mon cher ami, qu'avez-vous donc retenu de tout ce que l'on a tenté de vous apprendre ? Connaissez-vous la différence entre masse et poids ? Et la mécanique des fluides, cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Il y a plus de vingt-deux siècles, Archimède savait déjà que tout corps plongé... enfin, je vous fait grâce du reste pour aller au plus précis. L'humeur céleste, plus communément désignée par le nom d'âme, occupe un volume de 17.500 cm3 entourant le corps de tout être vivant d'une aura qui lui reste solidaire tout le temps que dure son existence ici-bas. Dès lors qu'il a accomplit sa vie terrestre, nous savons bien que son âme s'envole vers les cieux, je ne vous fait pas l'affront de croire vous l'apprendre. L'âme est pure merveille divine, elle n'a aucune masse, et ces 17.500 cm3 occupaient l'espace qu'auraient occupé très exactement 21 grammes d'air. J'espère que vous comprenez maintenant pourquoi l'appareil a enregistré une masse apparente plus grande et non plus faible.

Bien sûr que la mécanique des fluides me rappelait quelque chose ! Et alors ? La victime avait une masse apparente suppérieure de quelques grammes, soit, nous trouverions bien une manière sérieuse de l'expliquer, mais voyant l'air accusateur de mes condisciples, je n'osais plus interpeller le charlatan.
Heureusement, un camarade a trouvé le courage que je venais de perdre, et il avait remarqué un détail que j'avais omis.

- Maître, est-il intervenu, je vous prie de bien vouloir pardonner mon insolence, mais j'ai moi aussi noté tout ce que vous avez dit et je remaque que la différence de masse enregistrée n'est pas de 21 grammes, mais de 23 grammes !
- Et l'arme, bon sang de bois !
- L'arme, Maître ? Elle n'était pas présente avant le crime, pas plus qu'après, et sa masse ne peut pas être de 2 grammes.
- Parfois, je me demande quelle bonté me pousse encore à perdre ainsi mon temps. Ces 2 grammes correspondent à la masse humide initiale de la quantité de sang retrouvée séchée sur l'arme du crime.

Ce jour-là, je n'ai pas insisté, mais je savais déjà que je n'allais pas laisser cet affront sans suite. J'avais appris qu'un empoisonneur sévissait dans mon quartier. J'ai équipé mon chat de trois dispositifs. L'un deux était composé de quatres senseurs placés sous les coussinets de mon fidèle Azraël et reliés à une puce (électronique !) enregistrant son poids en temps réel. Un système GPS relié à la même puce enregistrait tous les déplacements de l'animal. Enfin, une balise me permettrait de le retrouver s'il devait lui arriver malheur. Dès le premier jour, après avoir analysé les informations contenues dans la puce, j'ai noté qu'à un moment Azraël avait en très peu de temps grossi de 21 grammes, alors qu'il n'effectuait plus aucun déplacement. Ceci était évidemment très curieux, mais Azraël ne m'était-il pas revenu en parfaite santé ? Le deuxième jour, le même phénomène s'est produit. J'ai noté les coordonnées GPS de l'endroit où l'événement était arrivé et je me suis rendu sur place. J'ai bien inspecté toute la zone, mais je n'ai rien remarqué de particulier. Au bout du huitième jour, j'ai enfin compris : j'ai trouvé dans le commerce un paquet de croquettes contenant des portions individuelles de 21 grammes. Ainsi donc, un ami des bêtes offrait à mon chat des croquettes qui, manifestement, le comblaient. Je ne suis pas jaloux et je m'en suis réjoui. Je me suis rendu immédiatement au bureau du Professeur Hemel pour lui rendre compte de mes constatations et lui faire remarquer que, tout curieux qu'il ait pu paraître de prime abord, ce gain de masse de 21 grammes avait finalement trouvé une explication parfaitement rationnelle et qu'il en serait bien entendu de même pour le décès du préparateur physique.

- Hmmm... fit le Professeur, un empoisonneur dans votre quatrier... c'est intéressant. Et cela fait huit jours que vous notez invariablement ce gain de 21 grammes, c'est bien cela ?
- C'est exactement cela. Voici une portion individuelle de croquettes, je vous laisse la peser vous-même.
- Oubliez ces croquettes ridicules et répondez donc à cette question : d'après vous, de combien de vies le créateur a-t-il laissé le crédit aux chats ?
- Selon une légende dont nous devrions tous deux rire d'une égale façon : neuf.
- Ne sommes-nous pas au neuvième jour de votre enquête ?

Ce jour-là, mon chagrin fut immense et ma vie s'en trouva bouleversée à jamais. Mon unique consolation : mes dispositifs ont permis d'appréhender l'empoisonneur.

Y'a rien à démontrer car la Vérité existe et je vais vous la dévoiler:
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La scène se passe quelque part dans l'Univers, près de la Jérusalem Céleste où la Bible situe la demeure du Divin Père

Au moment où commence cette histoire, le Très-Haut est dans une de ses colères bien connues, qui le conduisent parfois à des Paroles peu civiles, relatées par le site CathoLeaks tenu par un certain Julian Ass-Ange...

Dieu vient de se faire doubler par Lucifer! Cet espèce de **** a osé s'en prendre à une planète récemment ensemencées par le Grand Architecte. Celui y avait patiemment séparé la lumière des ténèbres, désuni la terre et les eaux puis élaboré des plantes et des animaux pour agrémenter le tout.

Mais alors qu'il façonnait sa dernière création (des zumains), le Diable en avait chipé les plans organiques. Discrètement, il avait produit des clones tous aussi agressifs que les originaux. Les ressources se raréfiant, les créatures bonnes (issues de Dieu) et les bréatures connes (forgées par le Démon) ne tardèrent pas à développer une certaine animosité qui allait en s'amplifiant.

L'inévitable conflit allait éclater et la planète s'embraser !

Le principal problème pour mener les hostilités était la parfaite ressemblance des troupes adverses: le creuset étant le même, les zumains divins et ceux d'en face étaient indiscernables: deux yeux, un nez, une bouche, 32 dents et jusqu'au même nombre de paires de chromosomes.

Alors qu'il se demandait comment créer un super-missile anti-hérétiques qui pourrait emporter la décision contre les troupes infernales, Dieu s'avisa que le Diable n'avait volé que les plans organiques !

"Bon sang, mais c'est bien sûr!" tonna le Tout-Puissant, maintenant assuré de la victoire.

Ses créatures à Lui ne sont pas simplement des bipèdes dotés de cerveaux sophistiqués, ils possèdent en plus UNE ÂME !

Et le Diable, incapable d'en fabriquer, n'a pas pu en implanter dans ses créatures !

Les ordinateurs divins fournirent les informations techniques nécessaires à mettre au point des armes intelligentes qui détruisirent tous les suppôts de Satan: par construction, ceux-ci pesaient tous 21 grammes de moins que les humains procréés par Dieu.

Simple, non ?

A votre tour, vous pouvez peser vos semblables: si ceux-ci pèsent 21 grammes de moins que vous, vous avez le droit (que dis-je? le devoir) de leur fracasser la tête. Ne sommes nous tous pas des créatures divines?

(quant à savoir pourquoi 21 grammes, il faudrait demander aux ingénieurs en charge de la conception de l'âme, chez Dieu... A mon avis, ils ont été un peu trop tatillon sur l'allocation de masse dans le système. On aurait bien supporté une âme pesant 50 ou 70 grammes de plus si elle avait été dotée de meilleurs capteurs d'humeurs de nos semblables, ainsi que de centres de la fraternité plus fonctionnels. Les âmes dont sont dotés les humains sont notoirement défectueuses, et ça fait quand même 2 milliards d'années que le bug a été remonté au Très-Haut, mais celui-ci ignore superbement de faire son boulot de maintenance et de corriger ses erreurs de conception! Quelle arrogance peu commerciale de Sa part ! D'un point de vue managérial, C'EST NUL !)