wouhaaa...

Stony nous la joue super-contrainte! Je n'avais pas imaginé interdire les verbes en qualificatifs (comme "jaunis" ou la porte "entrouverte")...

Mais puisque Maitresse Stony nous cravache pour cet usage, il ne nous reste qu'à obéir...

ça va devenir franchement coton !

Déjà que je me trouvais cruel en son temps de proposer la contrainte "sans être ni avoir"! Là, ça va fort!

Bon sang, mais c'est bien sûr ! Des participes passés à valeur de qualificatif ! Heureusement, l'hiver n'est pas encore là et il reste des orties dont je puisse couper quelques bonne tiges pour me flageller.
Quant à "mis-au-ban", je suppose que, le tout ayant valeur de nom, il ne puisse être dissocié.
Faites comme si j'étais pas là !

Un groupe à moi tout seul

Cette semaine, à cause d'un stage de musique de chambre où je joue le deuxième violoncelle dans le quintet de Schubert et la basse continue du Stabat Mater de Pergolese, excusez du peu, je décide de renoncer exceptionnellement à notre jeu hebdomadaire. Et puis la contrainte me semble trop difficile à pratiquer. Rédiger un texte dans ces conditions, c'est comme monter un mur sans briques ni ciment, comme tricoter un lainage sans aiguilles ni laine, comme escalader un glacier sans crampons ni bonnet tricoté main ! Je n'ignore pas que ma défection entraînera pour moi des conséquences funestes que j'ose à peine imaginer. La plus légère, je pense, consistera en une exclusion temporaire ou permanente de notre groupe de victimes consentantes. Pourquoi pas, finalement ? Cela me soulagera peut-être d'une tâche hebdomadaire qui risquerait avec le temps de se transformer en innommable corvée. De loin je vous salue, collègues en contrainte, en espérant que vous n'hésiterez pas, malgré mon absence insigne, à créer, innover, inventer !

@ Acratopege : Très fort ! Outre le fait que je suis un pinailleur de notoriété publique, une autre raison m'a mené à vérifier la conformité de votre texte à la contrainte : me rassurer quant à votre présence parmi nous les semaines à venir. N'était-ce la mention indirecte de votre virtuosité aux instruments à cordes, qu'elle soit réelle ou fictive, peu compatible avec votre humilité habituelle, j'aurais presque pu y croire. On peut presque regretter la présence d'un titre, autre élément permettant de conclure à une bonne blague.
Je remarque par ailleurs que vous vous moquez de moi : vous devez savoir, n'est-ce pas, que j'ai treissailli en croyant apercevoir le participe présent d'un verbe du troisième groupe (consentir) ?

@Stony

CONSENTANT, ANTE adj. Qui consent, accepte. Les parents étaient consentants... (Petit Robert)

Et les participes présents sont invariables en français, que diable! Que je ne vous y reprenne pas!

Je sais bien, Acratopege, je ne suis pas ignorant à ce point, et vous vous moquez encore de moi.
Mais vous me connaissez : je vois "consentant" et mon sang ne fait qu'un tour qui m'empêche presque de voir les lettres suivantes.
Mais c'était pour le joke, vous l'aviez compris.

J'ai été tenté par un petit "j'suis avec vous les gars", comme Martin les manipule avec brio, mais allons...

@ Placebo : joli texte SF, j'ai zieuté plus le texte que l'adéquation à la contrainte, je l'avoue. Une lune de perdue...
@ Dowvid : toujours des mises en ambiance rapides et efficaces. Une "guedille"... ?
@ Acratopege : jolie tentative "d'enfumage", mais le titre et surtout la qualité du style vous ont trahi... ;=)

Pavel dépèce tranquillement l’animal. Il malaxe avec délectation la matière voluptueuse. Il songe à son épouse et soudain s’attriste. Quel dommage cette clique de péquenauds qui l’accompagne et lui insuffle de mauvaises idées ! Quelle calamité ces groupes de zazous chromés ! Avant ils s’aimaient si bien !
Depuis qu’elle adhère à la secte du nouvel homme macrobiotique végétaliste, elle se transforme en lapine sauvage et irritable. À peine si elle lui adresse la parole.
Quand se décidera-telle à gouter à nouveau au moins une bouchée, une parcelle, une infime partie de ces viscères délicieux, de ces fameux pâtés truffés ? Pavel ne se rappelle plus quand exactement elle a décidé de ne plus manger aucune viande. Mais ça le dérange. Ça interpelle une femme de boucher végétarienne, ça amène forcément la suspicion. Le client se dérobe. Si bien qu’aujourd’hui son esprit hésite. De plus en plus une solution le démange. Finalement n’a-t-elle pas commencé la première à lui arracher le cœur ?