@stony : je ne sais pas qui va se sentir visé. Pauline Réage ou Catherine Millet, peut-être pas.
Ben oui, la fiction et sa dérive, la virtualité, permettent tout. La preuve, du haut de mon mètre cinquante-huit d'ossature spongieuse, je ne ponds en ce moment que des textes tendancieux qui m'auraient émoustillée du temps de ma jeunesse folle, il y a soixante-trois ans, mais là, même pas.
Bon, une petite camomille et au lit.

@Palimpseste : vous vous enfoncez dans la nécrophilie de plus en plus lyophylisée, si je puis me permettre. Je n'ose imaginer que L. Magnotta soit à l'origine de cette curieuse déviance qui semble virer à l'obsession.
Mais je rejoins Socque : les (e), c'est trop facile.

@Martin : c'est joli, cette histoire de rhinocéros dans la neige, qui joue avec Milou. Ça me plaît.

Concernant le texte de Palimpseste, je suis d'accord avec ce qu'en a dit Socque (prévalence du masculin).
Toutefois (et hors la remarque de Misumena avec laquelle je suis aussi d'accord (petite facilité)), je remarque que:
1. d'un point de vue bêtement pragmatique, l'accord au féminin requérant des lettres supplémentaires à la fin des mots, il n'y a guère d'autre choix que de celui de mettre le masculin en premier lieu.
2. contrairement à d'autres langues, il me semble que le français ne propose pas de neutre. Dès lors, il me semble aussi que le masculin, moins typé (ne serait-ce que par l'absence de ces lettres supplémentaires) fait souvent office, par défaut, de neutre. Il suffit de penser à l'exemple le plus évident : les hommes, pour désigner les individus (quel que soit leur sexe) appartenant au genre homo. Je ne vois vraiment pas le féminin pouvant faire office de neutre.

Je pourrais utiliser cette phrase dans l'histoire à poursuivre qui s'appelle Un monde Virtuel, misumena.

Je me permets d'ajouter un autre exemple, un mot que nous connaissons bien ici : auteur.
On peut le mettre au féminin (auteure), mais je n'aime pas cette façon de l'écrire, par pour une question d'esthétique ou parce que je serais heurtée par une graphie moins commune, mais parce que je tiens assez au caracère asexué du mot, et je tiens le mot "auteur" non pour un mot masculin, mais pour un mot neutre.

@socque, misumena & stony... Que pensez-vous de la mouture ci-dessous? (MonsieurF: je suis un peu embêté parce que je remets les mots de la semaine présente dans la contrainte de celle passée... je sais, je suis un sale gosse... mais est-ce que ça marche quand même ? Et puis les fautives sont le trio sus-nommé qui m'a mit au quasi-défi! c'est pô môa)

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L'archéologue flânait dans le temple tout juste mis à jour... On était loin de l'air climatisé de l'Université mais la pénombre entretenait une fraicheur agréable, contrastant avec les brûlures encore très présentes dans chacune de ses fibres.

Cette découverte majeure avait eu un effet hyper-excitant. Son esprit surchauffé avait communiqué à son corps des ondes impossibles à réprimer.

Les autres membres de l'équipe prenait un verre à la boutique du campement. Mais dans le clair-obscur de la première antichambre, n'était-il pas bien meilleur de déambuler parmi les merveilles revenues pour la première fois à la lumière depuis des milliers d'années ?

Par Oniris et Anubis ! Le désir était trop fort!

Ça faisait des années que l'archéologue faisait taire ses instincts pour se consacrer à la Recherche. Cette journée allait non seulement lui ouvrir les colonnes du National Geographic pour un papier d'anthologie, mais semblait aussi marquer la fin de la maîtrise des élans de son sexe. Quelle volupté de mêler ces deux sentiments !

Hélas!!! Personne à l'horizon pour satisfaire un besoin impérieux qui fissurait toute les digues d'une sensualité trop longtemps contenue!

C'était trop rageant! Alors que les sollicitations d'accouplements éphémères n'étaient pas rares, la fin d'après-midi s'avançait sans personne à se mettre sous la dent !

Pffff ! On ne peut jamais compter sur les humains pour être là quand on a juste envie d'une bonne baise !

Toujours sous le coup de sa quête charnelle, l'archéologue jeta un coup d’œil circulaire dans la tombe. Au milieu des vases canopes, des papyrus peints de rhinocéros et des autres riches offrandes, trônait la cause de tout, cette drôle de momie figée dans une position d'une telle évidence érotique, jamais encore décrite dans la littérature sur l’Égypte ancienne...

Hmmm! Quelle tentation !

* * *

De retour au campement, toute sa concentration se focalisa pour surligner dans les rapports scientifiques les points remarquables du site de fouille.

En y repensant, sa belle résistance à l'appel des hormones enchanta son égo. Avec des sens aussi exacerbés, la viande - même séchée - aurait pu être apaisante, mais risquer d'abîmer des bandelettes était exclu par son éthique. Pourtant, copuler à 6.000 ans de distance, quel pied cérébral passionnant ça aurait pu être !

Au fur et à mesure que la fièvre s'estompait, la priorité fut redonnée aux travaux professionnels. L'archéologue se prit quand même à espérer que, le calme venu, se trouverait parmi ses collègues une bonne bonne âme pour prendre soin de sa chair(e?).

Oui, Palimpseste, je trouve que le texte se lit mieux ainsi.

stony :
Citation :
Ben oui, à mon sens vous outrepassez, bien sûr. Désolée si ce n'est pas la bonne réponse.

Très réussie cette version hermaphrodite de votre texte Palimpseste.

Juste une question que je me posais déjà en première lecture, je vois assez mal cette "position d'une telle évidence érotique" dans laquelle est retrouvée la momie mais ne doutons pas de l'esprit inventif des prêtres de l'Egypte ancienne parmi lesquels pouvait bien se trouver quelque artiste érotomane bien inspiré.

@Palimpseste : bravo pour la performance. Vous voilà lancé pour un raid oulipien : plus que 427 pages, et vous passez à la postérité.

Misumena

Juste pour info: je n'ai à ce jour pas reçu de propositions pour la contrainte de dimanche. Bien entendu je peux m'en charger, mais je vous donne encore plus volontiers le pouvoir de torturer nos méninges !

Par MP !

Merci à vous tous !!!!!

(vous êtes formidables disent les chanteurs en mal de ventes...:))

Bravo Palimpseste pour cette version qui est, à mon goût, nettement meilleure que la précédente grâce à ce beau travail d'ambiguité !