'tain, la contrepèterie, vous me faîtes pas le coup une deuxième fois, j'ai mis une demi-heure et elle est naze ^^



Très cher alter ego,

Vous qui sommeillez en moi, toujours prêt à me retenir quand j'ose avancer, toujours prêt à me garder sous la couette pour ne pas aller travailler, toujours prêt à trouver des excuses pour ne pas parler à une jolie femme dans la rue : j'ai réfléchi et songé qu'il valait mieux vous faire disparaître de la circulation.
Je veux vivre ma vie libéré des hésitations et des contradictions. Depuis ma naissance, je sens votre présence peser de plus en plus lourdement sur moi et votre insupportable puanteur m'a été révélée dans toute sa beauté.
Oh, n'ayez crainte. Je ne suis pas violent. Vous ne mourrez pas d'un coup de baguette magique. Votre agonie longue et douloureuse sera à l'aune de mes progrès futurs. Je vous détruirai par l'action, par l'accomplissement de mes projets.

Je sais, vieux mythomane, que vous vous tapirez dans l'ombre, attendant un relâchement de ma part pour me sauter à la gorge. Votre tactique arachnéenne ne saurait me détourner de mon objectif, arrêtez de penser, vous êtes odieux. J'ai trouvé ma voie et pour cela je dois vous couper la tête.

J'ai convié des experts au sujet de votre venimosité patente. Leurs conclusions sont unanimes : malformation volontielle hypertrophiée. Traitement pré-circoncisionnel : une petite cure logorrhéique haineuse. Et pourtant, par amitié pour vous, enflure, je refuse de vous insulter, relent de miasme, vous regarde droit dans les yeux, gigolo cérébral, et vous convie, avec toute ma sollicitude, à aller vous faire timbrer proprement.

RIP,
Affectueusement vôtre,
Le nouveau maître en la demeure

Comment adresser une lettre à quelqu'un qui n'existe pas ? Plus fade, plus insipide, plus inintéressant que vous, je ne connais pas.

Quelle incongruité du sort, quelle erreur cosmique, quel quiproquo mystique a pu engendrer la réaction en chaîne par laquelle votre existence est devenue possible sur Terre ?

124 jours que je vous croise tous les matins dans le couloir qui mène à la photocopieuse du 8ème étage, 124 jours d'une torture chaque fois renouvelée.

Chaque chose a son contraire et tout dans notre univers nous rappelle cet équilibre délicat, mais il n'existe pas à ma connaissance de créature assez merveilleuse en ce bas monde pour faire contrepoids à votre bêtise ajoutée à votre laideur. C'est la raison pour laquelle je me porte volontaire pour vous exterminer afin de redresser la balance que votre présence fait dangereusement pencher dans le camp de l'immonde.

Je n'imagine pas que vous puissiez manquer à quiconque, pour cela il faudrait que votre personne dégage le moindre charme. Votre conversation incommode, la vue de vos vêtements consternent, le son de votre voix irrite, même votre parfum refuse de se mêler à l'odeur de votre peau.

Je vous livre les plus jolis compliments que j'ai pu recueillir vous concernant : jus de poubelle, face de furoncle, oryctérope. Ma démarche sera donc comprise par tous, je n'en doute pas. Je sais d'avance que je ne cours aucun risque en vous éliminant puisque personne ne vous réclamera.

Je compte vous occire ce soir, sans ménagement, vite, comme on écrase une mite, je suis pressé pour dîner.

N'ayant jamais su déterminer à quel sexe vous apparteniez, je vous prie d'agréer, Madame ou Monsieur, mes adieux enjoués.


@ Tous : youpi ! occire son prochain en a inspiré plus d'un, ça fait du bien de lire toutes ces petites horreurs, je pars à la recherche des contrepèteries de chacun...

@ Placebo : j'ai regretté la contrainte de la contrepèterie, promis, je ne recommencerai pas, d'ailleurs la mienne doit déjà exister... j'ai honte !

Je suis d'accord avec Placebo (dont les affiches tartinent les murs de Paris ;=) c'est dur à faire les contrepeteries... et pires à voir.
J'avoue, j'en ai pas découvert une seule.

Pour le reste, plein de textes mimi tous pleins.

Celle de Rosebud est facile à trouver et très sympa ; j'ai celle de Dowid et Lobia (je pense qu'elle existe, oui ^^) pour les autres je sèche :p

Bravo à tous pour les textes en tout cas :)

Effectivement pas facile à trouver tout le temps. La mienne est assez évidente, mais j'ai aussi du mal à les trouver toutes. Je ne savais même pas c'était quoi, une contrepèterie... faut dire qu'au niveau forme et théorie en littérature, je suis zéro pointé. J'ai jamais fait que lire et écrire, jamais étudié des formes, des techniques, etc. C'est ce que j'aime entre autres des CC. Je suis obligé de fouiller pour comprendre ce dont on me parle parfois.

Chers amis de la contrainte,

Je suis affreusement en retard.
Hélas, je n'ai plus reçu de proposition de contrainte. Je me vois donc contraint de vous en inventer une bien pourrie.
D'ailleurs, je pompe un peu la contrainte précédente, de Lobia, qui vous proposait de réaliser vos fantasmes meurtriers.


Que vous preniez régulièrement l'apéro avec Monsieur Lakshmi Mittal ou que, par la contrainte financière que représente votre maigre salaire de prolétaire, votre seule sortie annuelle vous mène à vous émerveiller des ballons rouges offerts à la fête de l'Huma, avouez que vous n'avez jamais rêvé que d'une chose : braquer une banque !
Je vous propose donc, dans un texte dont vous serez le héros narrateur, de réaliser enfin votre fantasme en exposant :

- Le point de vue de l'hyperlibéral dont le seul moteur est l'appât du gain.

OU

- Le point de vue du communiste (ou autre) trouvant que, décidément, le Front de Gauche tarde trop à parvenir au pouvoir et que la redistribution des richesses ne peut plus attendre.

OU

- les deux

Il ne s'agit pas tant de politique que de trouver une occasion de se lâcher dans un exercice qui se veut avant tout léger.

Pas facile, ou manque d'inspiration des joueurs ?

Voilà mon fantasme à moi :

Réseau écosocialiste, réseau anarcopoétique, réseau écoméditoactif, mon Facebook est rempli de ces harangues pleines de bonnes intentions, de bonne volonté. J'y ai visionné tout plein de vidéos de gurus de la gauche, tous plus universitaires les uns que les autres, tous bien habillés, bien placés dans la hiérarchie gogauche.

J'en ai marre. Des vœux pieux, des théories, des sarcasmes, on n'y voit jamais d'action ! Quelle merde ! On le voit bien sur les réseaux : tous les printemps arabes ou érables ont abouti à des impasses. Les gens attendent encore le changement promis. L'Égypte, la Tunisie, la Syrie ! Et moi qui espérais. Encore une fois. Et c'est quoi le bogue ? L'argent, le maudit argent. On en revient toujours à ça. Et la Banque Mondiale qui met le chaos en Grèce, en Espagne. Elle ne pouvait plus se contenter de l'Afrique. Il lui faut l'Europe aussi. Leurs magouilles, la soumission des peuples par le biais de la dette nationale. Et Moody's, leur bras armé. Je n'en peux plus. Jamais nous ne gagnerons par la démocratie, par l'intelligence humaine. Le pouvoir, c'est l'argent. C'est la religion mondiale, la maîtresse des hommes politiques et des gens d'affaires.

Je m'en vais leur organiser ça, moi. Une maîtresse qui leur transmet le SIDA, ils vont la sentir passer, c'est moi qui vous le dit. Voilà, mon réseau de robots est prêt, des centaines de milliers d'ordinateurs sous mon contrôle. Je peux lancer l'attaque. Et pendant qu'ils seront occupés à se défendre, le vrai ver se déploiera. Toutes leurs données vont être bousillées sans que rien ne paraisse. Et ils vont faire des copies, et au jour H, je lance la commande.

Je ne serai pas plus riche, mais j'ai hâte de les voir tous se lancer du haut des buildings. Rien que ça.

J'ai-t-y le droit à 2 ?

Héhéhé ! je te dis que je vais l'avoir, ma Mercédès. Pas plus tard que demain. Parce qu'aujourd'hui, je me fais une banque. Celle-là, justement.

Dans la salle, le silence presque respectueux qui empesait l'atmosphère se trouve subitement aspiré dans un vacuum de cris et de hoquets inquiets. Paul et sa bande ont sorti des armes d'assaut. Une rafale de semonce tempère rapidement le courage héroïque du gardien de sécurité.

-Dis donc, toi, que je lui dis. Tu te ferais buter pour ton salaire minable ? Tu sais combien il gagne, le président de cette merde ? Et le directeur de la succursale ? Tu feras toute ta carrière sans même approcher le dixième de ce qu'ils empochent dans une année. Alors, tu veux vraiment te faire trouer le front pour eux ?
Je crois bien qu'il y a encore des gens intelligents sur terre. Le type s'est planqué à terre, les mains sur la tête.

Moi je faisais le guet pendant que les copains remplissaient les sacs. Les caissières pleurnichaient un peu, il leur faudrait sûrement un bon programme d'aide aux employés pour pouvoir revenir travailler. Sûrement un psy qui se pointerait en fin de journée. Tant mieux pour elles, elles auraient droit à un petit congé. Au salaire qu'elles font, c'est bien le moins qu'on puisse leur offrir.

Le directeur avait été pris pour cible dès le début. Il n'avait pas osé réagir, une vraie fluette. Je crois bien qu'il va faire un infarctus, gras comme il est. Il gagne combien, lui ?

Deux minutes. C'est fou comme le temps passe vite. Allez, on se fait la malle. Et demain, direction soleil dans mon campeur Mercédès. Ras-le-bol d'attendre la révolution prolo, moi, je me sers directement à la caisse.

Faites-vous donc plaisir, Dowvid, je prends seulement 10% du magot.
Alors, comme ça, vous rêvez à une révolution érable ?

Le printemps érable a eu lieu au printemps dernier au Québec, quand les étudiants sont descendus dans la rue manifester contre la hausse des frais de scolarité. Un mouvement social de protestation globale s,en est suivi avec l'association ASSÉ, regroupement étudiants et syndicalistes entre autres. Des manifestations chaque semaine, des scissions dans le mouvement étudiant, des injonctions données par des juges à la con qui ont consacré le droit individuel au détriment du droit de la majorité, etc. Lois spéciales, arrestations de masse, grabuge, on en parle encore. Une commission d'enquête vient de s'ouvrir sur le sujet.
Rien de vraiment réglé cependant...