Hello Dowvid, tatoubon pour les contraintes complémentaires, l'os de seiche est accepté.

Pour les champipis le début, je l'avoue, était bien orienté.

Pepito

PS: merci de m'avoir sauvé du bide, ma contrainte n'a pas l'air d'avoir inspiré grand monde ... snif !

Difficile à décrire, l’impression de flotter dans une brume épaisse, les mouvements qui ralentissent et soudain ce bruit venant de la droite...
J’ouvre un œil, ou plutôt je tente difficilement de décoller ma paupière, et j’entrevois Alex, debout devant la poêle qui se prépare un œuf.
Le son nasillard du plongeon de l’aliment dans l’huile se répercute violemment dans mes tympans endoloris.
Alex enclenche le minuteur. L’imbécile ! Pour se faire frire un œuf ! Les secondes s’égrènent, lourdes, pesantes, accablantes, mettent un malin plaisir à ponctuer le temps.
J’ai beau tenter de faire la sourde oreille, le martèlement continu et inexorable du chronomètre de cuisine me vrille le cerveau. Je connais l’engin, dans une minute exactement le gadget alertera tout le voisinage en hurlant un rythme frénétique qui imite d’assez loin la symphonie pastorale. Je reste suspendu, respiration coupé, à l’écoute du tic tac angoissant.
Insupportable comme cette bricole mécanique s’obstine à gâcher mon réveil.
Ma main pend mollement du canapé, et frôle un objet familier et froid. Une bouteille abandonnée s’enroule presque d’elle-même entre mes doigts. Il ne me reste plus qu’à en finir enfin, avec cette sombre histoire.


Une entorse sévère de l’auriculaire dû à la contrainte particulièrement cruelle de cette semaine a entrainé une extrême sobriété dans le traitement du thème…

Qu'à cela ne tienne, Costic, votre sobriété est largement compensée par votre proposition qui me sauve de la banqueroute. En effet, ma caisse était désespérément vide, plus la moindre contrainte à offir. Je vais essayer de m'y mettre aussi, cette semaine, mais je promets rien.


C'est donc Costic, vous l'aurez compris, qui nous contraint cette semaine :

Proposition de saison : l’automne est là, qui commence à détacher ses quelques feuilles.
Mais de quelles feuilles s’agit-il ? Dans le Robert, dix-neuf sens au mot feuille. Il s’agirait donc d’écrire un texte avec un, deux, ou plusieurs sens du mot feuille…

Difficile à décrire, l’impression de flotter dans une brume épaisse, les mouvements qui ralentissent et soudain ce bruit venant de la droite... Une sorte de grincement strident, comme un buzzer d’alarme. Je tourne la tête, pour voir une masse imposante arriver sur moi à toute vitesse. C’est rouge, c’est enguirlandé de lumières clignotantes comme un sapin de noël et çà piaille comme un poulailler de campagne. Je suis tellement stupéfait que je ne bouge pas le petit doigt. Le coup de corne de brume me fait sursauter. Un salvateur petit bond en arrière et j’évite que le machin ne me percute de plein fouet. La masse rouge me défile au raz du nez. Le suivant du regard j’aperçois, à son sommet, une grande échelle.

Dingue, j’ai failli me faire renverser par une saloperie de camion de pompier. Pas le temps de m’attarder, déambulant toujours dans une espèce de brume cotonneuse, je perçois de nouveau le bruit de poulailler sur ma droite.

Je me tourne, sur mes gardes. La vache ! Le cheval affolé arrive en plein dans ma direction, ses yeux exorbités sont fixés sur moi. Cette saloperie de vapeur, cotonnant tout autour de moi, a du couvrir le bruit des sabots. C’est à ce moment que je perçois la musique, une cacophonie de cuivres démentielle, voilà pourquoi je n’entends rien. Je secoue la tête, essayant de reprendre pied dans la réalité.

Une bestiole m’atterrit en plein visage. Pas le moindre son, juste l’horreur de ses poils s’insinuant jusque dans mon coup. Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle s’envole aussitôt. Pour revenir. Ce coup là, j’ai plus de chance, au travers de la brume je lève le bras et saisi ce qui doit être sa queue, poilue rêche, immonde. Je ressens une traction et le membre me reste dans la main, juste un petit clic imperceptible. Je lâche le tout, dégouté…

Je me tourne vers la droite, sourde menace, que va-t-il encore m’arriver ? C’est à ce moment que l’aile de l’avion me frappe en pleine tête… le brouillard s’obscurcit définitivement et je viens juste de me réveiller, avec un gros pansement sur la tête, dans ce lit d’hôpital.

- Et bien jeune homme vous avez de l’imagination. Désolé de vous décevoir, mais en fait vous étiez tellement bourré hier soir, que vous avez essayé monter en marche sur un manège de la fête foraine.

… huit, neuf et dix ! Voilà pour les pompes c’est fini ...

... je crois que je suis à la bourre d'une contrainte ;=)

Hello Costic, mauvais réveil de beuverie ?

C'est ça.Bien vu Pepito.

Un peu dur des feuilles?

Voili :

Robert déposa le portefeuille sur la feuille d'ardoise qui lui servait de table. Ses mains avides le dépecèrent de ses cartes, de ses feuillets, de sa monnaie.

-Douze dollars, rien que ça ? Pas une carte de crédit, pas une foutue carte de débit. Même pas de carte d'identité. Des cartes de visite de toutes sortes, des factures froissées. Merde ! Tout ça pour ça ?

Il s'épongea le front et toucha à l'éraflure que la balle avait laissée sur le bord de son crâne. Heureusement que le type avait trébuché en tirant, sinon il l'aurait pris en pleine feuille. Il revit la scène comme dans un feuilleton : le parc et son allée jonchée de feuilles mortes ou agonisantes qui se tordaient les nervures, en manque de lumière, comme ses potes qui se tordaient les veines en manque d'héroïne ou de n'importe quoi pour s'injecter une trêve dans l'âme. Les pages jaunies des feuilles de choux remplies d'images de Kate et William, de Rihanna, de Britney, de Céline, toutes plus ou moins effeuillées, qui se laissaient pousser par le vent froid et qui virevoltaient en tous sens. Les feuilles d'aluminium vidées de leurs confiseries, roulées en boules, qui reflétaient la pâle lumière du soir qui s'imprégnait. Le parc était déserté de ses passants, sauf pour cet homme étrange, l'attaché-case à la main, qui semblait attendre quelqu'un. Il avait tout du type prospère et anxieux. Une victime idéale, et Robert le sentait bien. Il allait se le faire, ce serait facile.

La suite avait été moins drôle. D'abord, l'arme que le gugusse avait sortie de sa poche. Le bruit de la détonation l'avait rendu dur de la feuille pendant plusieurs minutes. Robert avait dû frapper fort pour éviter un deuxième tir, et le son de l'air sortant des poumons du type lui avait rappelé celui des feuilles du livre qu'on effeuille pour y retrouver un bout de papier caché. Puis la douleur cuisante à la tempe effleurée par la balle perdue. Et la mallette attachée au poignet de l'homme, impossible à ouvrir et impossible à voler à moins de lui couper la main. Mais le bruit allait attirer du monde, il n'en avait pas le temps. Alors il avait vite empoché le portefeuille et s'était enfui.

Et là, de retour dans son bouge, même pas de quoi se payer une feuille d'héro pour se combler le vide. À peine quelques joints en attendant. Et la maladie qui reprenait le dessus. Besoin d'une dose, ses mains tremblaient comme des feuilles.

Chers amis,

Mention toute spéciale pour les derniers participants.
En effet, les contraintes s'essoufflent, les journées s'écourtent, la vitamine D fait défaut, la France se ronge les ongles en espérant un barrage favorable pour ses footballeurs, la Belgique n'en finit pas de fêter les siens, le Québec compte les centimètres de neige, la Suisse surveille la maturation des fromages (et fête aussi ses footballeurs, d'ailleurs... sans vouloir enfoncer le clou et offenser nos amis Français déjà tant à la peine de se savoir la risée de l'Europe, voire de la planète entière), les regards sont ailleurs, les esprits s'égarent, l'inspiration nous boude.

Je pensais vous proposer de fermer la boutique pendant deux semaines, histoire de faire dans l'intervalle une cure de luminothérapie et de revenir en pleine forme et plein d'inspiration, mais en écrivant ces lignes, il me vient une idée de contrainte.
Je vous la propose donc et vous propose par la même occasion de la laisser courir jusqu'à la fin de la semaine prochaine, c'est-à-dire jusqu'au dimanche 27/10.
Pendant ces presque deux semaines, je compte sur vous pour m'amener de belles contraintes à proposer. Et prenez des vitamines, que diable ! Et, amis Français, éteignez vos téléviseurs, vous vous faites du mal pour rien.


Décrivez ces mille petites choses qui vous éloignent d'Oniris, les raisons pour lesquelles vous trouvez bien mieux à faire que vous contraindre à la satisfaction d'un exercice harassant et qui, disons le tout net sans plus de détours, nous les brise menu.

Je suis en vacances et pars demain à l'aube pour le Massif Central, région ô combien méconnue du pays qui voisine le mien. Mais le thème proposé allèche... On verra, donc.