Vous aurez donc de quoi raconter, Acratopege.
Serez-vous de retour avant le 27 ?
Sinon, peut-être que nous vous attendrons.
Bon voyage ! (un Suisse qui passe ses vacances dans le Massif Central... on aura tout vu... est-ce que je passe mes vacances dans le Pas-de-Calais, moi ?)



EDIT : because nouvelle page, je signale qu'une nouvelle contrainte est proposée à la page précédente.

Même si personne n'a jugé bon de me nommer officiellement médecin du site, je me dois aujourd'hui de mettre en garde ses utilisateurs : FREQUENTER ONIRIS NUIT GRAVEMENT A LA SANTE. Moult études objectives multicentriques et contrôlées en double-aveugle l'ont montré sans que cela prête le flanc à la moindre discussion. Chacun le sait, mais il me paraît utile de rappeler ici quelques grandes lignes de cette nuisance.

Premièrement, il est impossible de se promener sur ONIRIS sans éviter les mauvaises rencontres et les fréquentations douteuses. Je ne parle même pas des diérèses impropres à la consommation ou des synérèses toxiques sur lesquelles butent les lecteurs de poème à tout bout de champ. Non, je veux parler des commentateurs à la plume acérée qui détruisent en quelques lignes ce que vous avez échafaudé avec amour dans la solitude de votre bureau. Ou pire, des commentateurs qui manient la louange et la flatterie avec tant d'habileté que le plus humble peut se croire, avant la chute qui survient toujours, destiné à une carrière solaire dans le monde des Lettres. Je passe sur les commentaires mous et acratopèges qui vous donnent l'impression de vous être perdu dans un marécage !

Deuxièmement, ONIRIS est nuisible au même titre que les drogues comme le tabac, l'alcool, le jeu, le sexe et les collections de timbres ou de papillon, parce que sa consommation, active ou passive, entraîne dans des délais très brefs une dépendance psychologique et physique intense. On y vient d'abord de temps à autres, pour le plaisir. Ensuite, on se prend à se connecter chaque jour ou presque en se disant que cela ne pose pas de problème. On commence à rêver de plumes, d'ascension dans la hiérarchie mystérieuse de ce qui ressemble quand même, il faut le dire, à une secte occulte, à une société secrète comme on n'en fait plus, aux desseins obscurs sous des couverts de partage et d'amitié. On épluche compulsivement le classement de Meilleures nouveautés, celui des Meilleurs Auteurs, en espérant s'y trouver enfin ou n'y avoir pas perdu sa place. Très vite, on se sent mal chaque fois qu'on ouvre son courrier, espérant la bonne nouvelle d'une nouvelle ou d'un poème acceptés, craignant un refus de plus qu'on devra digérer dans la solitude. Bientôt, prendre des vacances devient impossible si l'on n'a pas la garantie d'un accès journalier à la Toile. On n'écrit plus qu'en pensant aux membres du Groupe de Lecture ou du Comité Éditorial toujours présents pour lire par dessus les épaules sans défense. Puis on n'écrit plus que pour descendre en flammes les textes d'autrui, tirant de cette sauvagerie un soulagement de l'âme qui ne ressemble plus en rien au plaisir.

Il existe donc mille raisons de se tenir à l'écart d'ONIRIS, mais l'âme humaine est faible et tend à céder aux appâts des sirènes. Je parle en connaissance de cause, même si je garde quelque liberté vis-à-vis du site : j'ai pu partir une semaine visiter l'Auvergne sans me connecter une seule fois ! Hélas, dès mon retour, j'ai cédé à ma dépendance compulsive à ce Forum infernal. Merci, Stony !

Je lance donc une pétition visant à forcer les responsables du site à inscrire de façon outrageusement visible, en caractères géants, la mise en garde suivante sur la page d'accueil d'Oniris :

ATTENTION, LA FREQUENTATION DE CE SITE EST HAUTEMENT DANGEREUSE POUR LA SANTE MENTALE ET PHYSIQUE DES INTERNAUTES NON IMMUNISES OU NE JOUISSANT PAS DE CAPACITES DE RESISTANCE HORS DU COMMUN.

Oui, la sagesse me dicte de décrocher. Il est temps d’ouvrir d’autres fenêtres que celle d’Oniris. Oui, dehors le ciel m’attend, immense. Dehors il n’y aura personne pour compter mes adverbes, monter du doigt mes malgré que, mesurer la taille de mes ellipses, stigmatiser mes rimes, montrer du doigt mes métaphores.

Dehors, peut-être, de vrais visages parleront avec moi, devant la mer. Pourtant, dehors, dans la lumière crue, est-ce que j’arriverai à oublier les mots ?

J'ai dépassé un peu, je me suis laissé emporter…



- C'est la vérité vraie, m'sieur, j'vous l'jure !
- Vous aurez tout le temps nécessaire pour y réfléchir le mercredi après-midi prochain, monsieur Cebo. Vous aurez exactement quatre heures pour y réfléchir.

Mais revenons une semaine en arrière.


Il était très très heureux d'avoir reçu son nouveau devoir d'écriture. Travailler l'enchantait, il adorait ça, il ne vivait que pour le travail, et particulièrement pour les contraintes contrastes. Une fois rentré chez lui, loin de se jeter sur ses jeux-vidéos favoris, il alla studieusement s'assoir à sa table pour commencer son labeur.

Il s'apperçut avec horreur que des pages de son agenda avaient été arrachées. Il comprit que ses vils ennemis, la bande des glandeurs, voulaient l'empêcher de travailler. Le héros, aux prises avec les forces obscures, soupçonnait l'ensemble de la classe d'être de mèche avec eux. Il songea que la douce Élisa, aux cheveux blonds et lissés, ne pouvait vraisemblablement pas faire partie de ce gang.

Il prit donc son courage à demain et téléphona à miss class des 4eme C pour lui demander les consignes de la semaine. À sa grande surprise, la jolie jeune fille lui proposa de lui donner les consignes chez elle. Elle glissa quelques sous-entendus coquins qui firent monter la température du valheureux guerrier. Celui-ci culbuta son vélo par-dessus le portail et fila dard-dard rejoindre sa belle.

Les lumières de la bâtisse étaient éteintes, seule la chambre la plus haute luisait encor dans la nuit. Il s'approcha tremblant à travers le jardin, quand des mains le saisirent, lui glissèrent une chaussette de sport sale dans la bouche et lui caressèrent la nuque. Il s'évanouit sous la douleur de la trahison et ne se réveilla que bien plus tard, dans une cave évidemment, complètement nu, les quatre membres étendus par des cordes tandis que le cinquième mousquetaire se tenait en garde de lui-même.

Les supplices subis pendant exactement une semaine sont bien trop horribles pour être relatés ici. Le héros fut relaché, couvert de cypr… maculé de boue et de sang, cinq minutes avant le cours de français, trop peu donc pour satisfaire aux exigences redoutables mais bienavisées de l'excellent professeur, qui était un véritable mentor pour le héros.

Il demande donc indulgence, amnistie ou non-lieu, au choix. Dans le contraire, le graissage de patte, l'échange d'enveloppes, l'octroi d'un petit cadeau, le don d'un récipient à vin, est tout à fait envisageable tant que les parents ne sont pas avertis.

Et avec une contrainte de retard…


Toute ressemblance avec des personnages réels ou fictifs serait éminemment fortuite.

Les Feuilles volantes

Tout se feuillait comme d'habitude au pays des Feuilles. La Grande Feuille vaquait à ses expériences, la Feuillette s'occupait du Bébé Feuille et la Feuille Costaude soulevait des feuilles.

- Quelqu'un a vu Feuille Farceuse ? Ça fait une feuille qu'on ne l'a pas feuillé.
- Qu'il nous feuille en paix pour quelques temps. Je n'en peux plus de ses feuilles explosives !
- Elle arrive, justement ! Tous aux feuilles !

Les Feuilles détalèrent feuille-feuille. Feuille Farceuse s'avança au milieu des champignons, regarda autour d'elle et s'assit, feuillement désorientée. La Grande Feuille s'avança vers elle.

- Eh bien, Feuille Farceuse, on n'est pas dans sa feuille ? On commençait à feuiller du souci pour toi, au village.
- Qui êtes-vous ? Nous nous connaissons ?
- J'espère que ce n'est pas une de tes nouvelles feuilles… Je suis Grande Feuille, voyons !
- Enchanté. Je suis… je suis… je ne sais pas qui je suis, fit Feuille Farceuse avant d'éclater en sanglots.

La Grande Feuille feuilla alors des traits fins et parallèles sur la tête de Feuille Farceuse. Feuillé, elle se précipita dans son champignon et en ressortit avec une feuille poussiéreuse dont elle tourna feuillement les pages. Elle poussa une grande feuille de désespoir.

- Mes Feuilles, c'est terrible ! Feuille Farceuse est atteinte du syndrome de la feuille volante. Toutes ses feuilles sont parties dans le vent, elle ne se feuille plus de rien !
- Que pouvons-nous feuiller, Grande Feuille ?
- Attendre, et feuiller un miracle.

La Feuille la plus détestée, la Feuille à lunettes, s'avança parmi les Feuilles.

- J'ai peut-être une feuille. Nous devrions essayer de nous présenter à elle pour lui feuiller la mémoire. Par exemple, nous pourrions feuiller une de ses feuilles explosives sur moi.

Toutes les feuilles approuvèrent feuillement. En fait, elles étaient surtout ravies de voir la Feuille à Lunettes prendre une feuille en pleine feuille volontairement. Mais il n'y eut aucune feuille chez Feuille Farceuse. Feuille Musicienne joua de sa feuille de manière tellement feuille que les animaux feuillèrent à des feuilles à la ronde, sans résultat.

Arriva le tour de la Feuillette. Elle hésita puis, pleine de feuille, déposa une feuille sur la joue de Feuille Farceuse.

- Encore, murmura celle-ci.
- Elle a réagi !

La Feuillette feuilla Feuille Farceuse de plus en plus feuillement, sous les yeux de Feuille Costaude, très remontée, tandis que les autres Feuilles lui assuraient que ça feuillait partie du traitement.

Au bout de la centième feuille très feuillée de la Feuillette, Feuille Farceuse n'y tint plus et éclata de feuille.

- Je vous ai bien eu ! Je vous ai bien…

Les Feuilles reprirent tranquillement leurs activités, tandis que Feuille Costaude terminait d'enterrer Feuille Farceuse sous une énorme feuille de feuilles. La vie feuilla son cours au village.

Un vrai mille-feuille!

Stonyyy, pas de nouvelle contrainte ? Je t'en avais envoyé une en plus… :/ Pour une fois que je suis motivé ^^

Donc, je passe en coup de vent pour présenter la contrainte de Cebo :


Pile ou Face ? Les prix des Nobel et des IgNobel ont été récemment décernés.
Choisissez votre catégorie et inventez l'histoire de la personne récompensée ou le résultat de ses travaux.

Contrainte technique supplémentaire et optionnelle : écrire au choix le discours du lauréat ou un extrait de son rapport de recherche.
En ajoutant un lien vers les pages prix nobel et Ignobel .


Bon travail !

Sauf que la dernière phrase, c'était pour que tu mettes des liens ^^
Prix Nobel et Ig Nobel

Je me disais bien que la dernière phrase était curieuse.
Bon, je me sauve.