BON, CECI EST UNE TENTATIVE, UN SOUFFLE POUSSIF SUR DES BRAISES MOURANTES.

VOTRE NOUVELLE, OU POEME, DEVRA EVOQUER LA REANIMATION D'UN FEU. CE POURRA ETRE L'OBJET OU JUSTE UN ELEMENT.

(J'arrête la majuscule, je sais pas pourquoi je fais ça, monsieurf le faisait non?) Vous aurez jusqu'à à peu près dans dix jours,on verra bien... (le but étant au final de retrouver le rythme d'une semaine, mais c'est la période des grosses teufs de ouf malade ou on s'arrache le crane et les entrailles en donnant des cadeaux à des chiards donc là c'est plus long...) Bref, un peu d'écriture créative c'est le meilleur exercice qui soit...
Cet exercice est un bon exercice, rejoignez nous, devenez vous même.

Rallumer le feu... bonne idée de sujet :) je ne garantis rien mais j'aimais ce forum également bien que j'aie moins participé que d'autres, alors je ferai un effort :)

placebo

Les derniers mots échangés n'avaient pas été spécialement tendres. Bien aigres, bien acides... De vrais mots de candidats au divorce.

En fin d'après-midi, la préparation d'un semblant de sapin avait dégénéré en dispute. Ils y avaient puisés de quoi s'écharper avec hargne. De toutes les manières, n'importe quel autre projet aurait tourné au psychodrame.

Elle avait pleuré des larmes chaudes, jaillissant hors de son contrôle. Les longs jets submergeant son vieux reste de mascara faisaient ressembler son visage livide à une esquisse au fusain. En cette journée de Noël, le résultat de leurs vingt années conjugales s'annonçait mal: elle avait trouvé une cravate pour son mari (la cinquième, non ?) et avait l'intuition que, comme l'année dernière, lui n'aurait rien pour elle. Pourtant, elle avait tellement sacrifié pour que son homme puisse exprimer ses talents, dont elle était si admirative!

Lui, il avait donné un violent coup de poing dans la cloison afin d'évacuer la tension qui débordait de chacune de ses fibres. Combien de temps résisterait-il encore? Il voulait s'imaginer avoir le courage de tourner le dos au confort donné par sa femme depuis leur jeunesse. Mais il savait trop bien ne pas en avoir la volonté. La vérité lui apparaissait en pleine face: il n'était pas de la race des vainqueurs. Il lui suffisait de se voir regarder Kot-Lantha: quand on ne peut pas ingurgiter des fourmis crues, indispensables à la survie, on est tout aussi incapable de faire face à un tas de vaisselle ou à une pile de linge.

L'existence devenait cruelle: il devrait supporter sa propre médiocrité jusqu'à la mort et faire une croix sépulcrale sur ses rêves d'être un homme meilleur.

Les carottes étaient largement cuites...

Mais les habitudes conjugales ont la peau dure... Ils préparèrent quand même un repas amélioré d'une boite de foie gras. La télévision finit par les happer devant un écœurant spectacle pailletté de jeux débilitants.

L'échange des cadeaux, après le dessert, réussit tout juste à réchauffer l'ambiance. Il l'a remercié pour la cravate en tendant son chèque-cadeau de la FNAC. Pas glorieux, mais l'honneur était sauf...

Après onze heures, ils se sentirent fatigués mais sans oser aborder le sujet d'aller se coucher. Ça aurait pu ressembler à une invitation de noyer la dispute encore tiède dans du coït bien froid. Dégueulasse, quoi... Dans la cheminée, le feu était mort, faute de soins...

Avec un soupir, elle monta se coucher sans un mot, tandis qu'il était parti chercher une bûche, histoire d'avoir une bonne raison de ne rien dire. Il revint avec le bois mais sans velléité de faire repartir les braises.

Minuit moins le quart... Il était temps pour lui d'aller se coucher auprès d'une épouse sans doute déjà endormie... ou feignant de l'être...

* * *

23:52...

Sur le toit de la maison, le Père Noël consulte sa liste. L'endroit est habité par un couple en pleine tourmente. Ils méritent bien de recevoir du RECONCILIATOR-50, une merveille de l'industrie chimique pour apaiser les mœurs et fluidifier les rapports conflictuels. La main dans la hotte, il en prend un flacon et le lance dans la cheminée. Le temps presse et sans attendre il saute à la maison suivante.

La suite de ce conte de Noël est prévisible: le RECONCILIATOR, hautement inflammable, ranime le feu de lui-même.

* * *
FINS AU CHOIX:

Fin n°1: un petit Quentin naîtra le 24 septembre prochain...

Fin n°2: les pompiers ne purent arriver à temps pour délivrer des flammes un couple qui, mystérieusement, semble n'avoir fait aucun effort pour échapper à un incendie qui avait pourtant débuté très modestement.

Eeeeh ben. Je ne sais quelle fin est la pire, Palimpseste !

Si vous voulez tout savoir, et quoique je sache parfaitement que tout le monde s'en fout comme de la dernière fin du monde annoncée, je devrais être en train de faire ma compta, et bien que cela n'ait aucun intérêt en l'occurrence, je vous annonce que ça me gave autant que le grain l'oie, la mouche dodue sa misumena et le foie gras sa Misumena.
Et qu'Oniris me manque, alors je viens participer un chouïa à la sauvegarde du patrimoine et dire un amical bonjour à Martin par la même occasion.

Au boulot :

"On a vu souvent rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux, hasarda Anselme.
- Oh, c'est bon, rétorqua Jacqueline. On sait que tu as la trouille, c'est confirmé depuis quarante ans et le jour béni de notre mariage. Mais je te rappelle que le Puy de Côme est éteint depuis un bout de temps.
- On ne sait jamais, tout de même. Ça n'arrive pas qu'aux autres.
- Anselme, tais-toi, tu vas nous faire repérer, intervint Gaston.
- Et en plus on joue aux gendarmes et aux voleurs. J'ai passé l'âge, moi.
- Tu as cinq ans de moins que Gaston et moi, observa Odette.
- Ben, on a tous passé l'âge. Vous savez que ça se paie, de transgresser les lois de la République ?
- C'est un arrêté municipal.
- C'est pareil, c'est interdit. Si on nous chope en train de monter, on...
- On jouera aux imbéciles qui n'ont pas vu les panneaux, compte tenu de notre grand âge et de notre vision déplorable. Et maintenant, on se tait !"

(...)

"Ça a bougé.
- Quoi, qui a bougé ?
- Le sol, tiens.
- Jacqueline, ton mari, tu le sors de temps en temps ? Tu as déplacé un caillou, Anselme. La rando, c'est comme ça.
- Non, ça a tremblé. Vous n'avez pas senti ?
- C'est ton Parkinson. Ça doit être l'heure de la dopamine.
- Mais...
- Chéri, marche, on est presque arrivés au sommet."

(...)

"Dis-donc, Jacqueline, c'est vrai que ça tremblote, par ici.
- C'est le vent qui te fait cet effet-là.
- Pas sûr.
- Gaston a raison, moi je dis que ça tremble depuis une bonne heure et qu'on ferait bien de descendre. Et puis, ça caille.
- Anselme, Gaston, vous êtes pénibles ! Profitez du paysage ! C'est exceptionnel, ici, profitez !
- Moi je dis qu'il faut redescendre quand même, ne serait-ce que parce que la nuit va tomber vite. Le 21 décembre, c'est le jour le plus court de l'année.
- Vous ne trouvez pas que ça sent bizarre ?
- Tu t'y mets aussi, Odette ?
- Non, mais ça sent, genre l'oeuf pourri.
- Et puis ça tremble.
- Et puis ça fume.
- C'est toi qui a fumé, Anselme.
- Non. C'est le fond du cratère"

@palimpeste
J'aime beaucoup ce qui est glauque et qui sonne vrai... La deuxième fin me semble la plus réaliste, voir presque la plus souhaitable... Mais bon, pauvre petit Quentin... Ne soyons pas sinistres et croyons en lui!...

@misumena
Mystérieuse randonnée et mystérieuse fin (je viens de voir la page wiki, pourquoi ce caillou verdoyant est il interdit?) ... Mais nous ne comprenons (dans le sens "avoir en soi") que ce qui est humain... Et la terre nous échappe...

Bah ! C'est une histoire qui ne vaut pas la peine d'être racontée, ayant parcouru l'univers je sais un peu les choses... Mais bon... Puisque nous y sommes...
Il y a un géant, caché, invisible devrais-je dire ; un être qui ne fait que souffler... Un être qui n'est ni bon ni mauvais, que l'on ne perçoit que lorsque l'on s'y heurte. Qui est seul est qui souffre, malgré toute sa grandeur et malgré tout son souffle. Il a toujours été, et c'est là son malheur. Il a vu le néant, connu les heures sombres ou le rien n'était rien. Ce n'était pas la quiétude, c'était une solitude. Il a connu l'ennui.
Mais sont venues les choses, lointaines et diffuses. Il y avait des ondes, des atomes qui résonnaient. Des particules infimes s'étaient mises à vibrer. Curieux et impuissant il observait ce balais s'étendre, s'étendre, et se rapprocher. La curiosité finie par laisser place à la peur, lui n'était pas une chose, qu'arriverait il si elle finissait par le toucher ? Il se mit à souffler pour tout repousser. Et le miracle se fit. Les particules vibrantes, attisées par son souffles, s'allumèrent ; les étoiles furent créées. Et ce géant si simple, sans malice, sans but, fut aveuglé par le premier feu, la première lumière. Et depuis il souffle, souffle toujours, pour ne pas être une chose, et pour ne pas brûler.

Ça me plaît, Tankipass, cette idée du géant dépassé, des créations de l'enfance. Il est vrai que si Dieu il y a, il est sans conteste déraisonnable.

Je réponds à votre question : le Puy de Côme est soumis à une érosion qui a motivé l'interdiction d'aller à son sommet. Seuls les troupeaux y sont autorisés.

Ok, merci pour cette précision, du coup ça fait un peu d'intimité pour les moutons...

Super! L'exercice renait de ses cendres,en tant qu'amatrice gourmande de contraintes, je me dois donc de participer à sa résurrection
Bravo aux précédents protagonistes!


La colline est bleue. Le vent pâle. L’engourdissement total.
Consuelo aime l’hébétude de l’été. Elle vit seule, sur la falaise calcaire, devant un horizon peint d’étangs.
On la dit sorcière. Amie des araignées et des couleuvres.
On la pense sauvage, il vaut mieux éviter son regard qui possède le pouvoir des pierres.
Ses yeux, parait-il, glacent vos pensées pour mieux y dissoudre la vie.
Le dégel de ses enchantements est rare. Consuelo n’a libéré un homme de son envoûtement qu’une seule fois. C’était un berger, doux, aux lèvres de soie. Même pétrifié, son regard anthracite pouvait boire le soleil. Consuelo n’a pu l’abandonner à la férocité du vent. Elle a noué à son poignet de pierre un bracelet d’agate sombre.
Dans ses yeux bleuis de tristesse une flamme s’est rallumée.
Le berger est sorti de sa torpeur minérale puis il est parti doucement vers la mer.
La nuit est immobile. Le ciel noir. La fraîcheur absente.

OYE OYE JOYEUX LURONS! REJOUISSEZ VOUS (ou pas...) CAR VOICI LA NOUVELLE CONTRAINTE!

VOTRE TEXTE DEVRA EVOQUER UN MILITANT (comprendre quelqu'un qui est actif dans la défense de ses idées, de n'importe quel bord), UNE REFERENCE A LA SAISON (même très subtile), ET UNE REFERENCE A UN EVENEMENT HISTORIQUE (si vous faites dans la science fiction l'évènement pourra être inventé).

LA POESIE EST LA BIENVENUE, MAIS J'AVOUE QUE LA CA PEUT ETRE COMPLIQUE...

Voili voilou, si dimanche prochain à 23h59 je n'ai pas mis la contrainte suivante ne vous gênez pas et lancez en une, je serais peut-être près d'un petit village de loire-atlantique qui fait beaucoup parler de lui en ce moment...

PS: Merci à tous ceux qui ont posté à la contrainte précédente et j'espère que nos rangs vont gonfler.