Tu as bien fait Pierrot, car ça sent la tempête,
D'enfiler ton Bordeaux mais surtout tes chaussettes !
Un vieux copain pêcheur, expert en météo,
Matant les goélands confirme en quelques mots.
" S'ils se grattent devant, va faire mauvais temps,
Si c'est plutôt le cul, fera pas beau non plus.
Comme ce bel oiseau n'est pas un mi gratteur
Il évite aux Bretons de trop fortes chaleurs" !

De calembours aussi je suis grand amateur,
Aussi applaudissais-je à ta coquecigrue,
Même si des fâcheux la trouvent incongrue.
Crois-en un connaisseur, tu es Alexandre un
Poète très doué pour les alexandrins.

Hou ! Tant de mots d'esprits me laissent sur ma faim,
Je ne sais que répondre à vos joutes verbales :
Même si dans mon camp atterrissent les balles,
Roland Garros me semble à présent terminé
Et Dieu sait qu'au tennis je n'ai jamais brillé...
Mais je ferme à présent la belle parenthèse
Par mes soins octroyée à soutenir la thèse
Par laquelle un bon mot se doit de rebondir

Pour les bons mots, hélas, je suis à mon nadir.
Ils ne jaillissent pas comme ça, sur commande,
C'est comme pour Brassens et la belle Fernande.
Que me soit pardonnée cette image audacieuse.
La muse ( à mon insu ) se montre malicieuse

Il nous faut la nommer, la Muse, cette gueuse
Avare et qui nous fait trop de fois nous languir :
A chaque vers boîteux on ne peut applaudir
Si l'inspiration nous fuit à tire d'aile,
Nous écrirons quand même et nous passerons d'elle...
Je m'excuse déjà si ce n'est pas... pêchu

Un poète sans Muse est un homme déchu,
Un amant sans maîtresse osant qu’à terme échu
Lui revienne à l’esprit quelque belle tournure,
Une rime gracieuse afin que l’aventure
Qu’on nomme poésie et qu’ils vivent à deux
Retrouve les chemins d’un monde merveilleux…

Comment réactiver un clavier sommeilleux ?
Comment réanimer une page trop vierge ?
A Erato sans doute on peut offrir un cierge.
.........
Je pense sans raison au port de Camaret...
« Sans raison ? Tout de bon ? Là tu me fais marrer »
Susurre en ma caboche une voix bien connue
Alléluia les gars, la Muse est revenue

Je vous reconnaîs là : dès qu'on parle de c..
Vos sens émoustillés animent votre plume,
Il nous faut dire aussi que ce rien vous allume,
Or taquiner la muse à défaut de tendron
Devient jubilatoire et c'est joyeux luron
Que vous vous élancez vers cet échappatoire

Quant à moi les amis, si je n’en tire gloire,
Je connais par hasard la fin de mon histoire…

Tu n’auras pas le choix m’a dit cet Africain
Que l’on nomme à Barbès le roi des Marabouts.
A l’âge de cent ans, tu finiras fin nu
Occis au saut du lit par le mari jaloux
D’une dame de goût mais petite vertu !

A cette allégation je dis « turlututu ! »

Ce jeu me semble-t-il cède à la gaudriole,
Il est temps de siffler la fin de la récré.
On n'écrit pas des vers pour faire le mariole !
Qu'ils retrouvent ici leur attribut sacré.

Le front ceint de lauriers, gravissons le Parnasse.