Et dans vos postérieurs un grand coup de godasse
Vous fera sûrement retrouver le bon goût.

Ouille ! vas doucement, c'est humain après tout !
Laissons se consumer leurs désirs dans les flammes
Dont ils brûlent pour nous, douces et faibles femmes.
Si l'on conjugue encor l'amour à tous les temps,
Aujourd'hui comme hier, c'est qu'il est excitant ;
Aussi, pardonnons-leur de nous conter leurs frasques...

Je leur pardonne tout ! Voilà, je me démasque :
En parlant de bon goût avec des mots pareils
Je tirais une balle en plein dans mes orteils.
Parler de beaux fessiers et de strings en dentelles
Tant qu'on ne parle pas de nos vies sexuelles
Ne me dérange pas et me fait plutôt rire.

Mon postérieur n'est pas taillé dans le porphyre
Et je supporte mal de le voir menacé.
A vos tristes desseins vous avez renoncé.
Je vous pardonne donc ce petit dérapage.

Brisons là les amis et tournons cette page
Avant que l'un de nous, vexé, n'en prenne ombrage.
Si je vous ai choqués, vous m'en voyez marri
Mais ne me clouez pas céans au pilori
D'autant que dès ce soir, mon dieu quelle infortune,
Le hasard nous octroie une éclipse de lune...

Sacrebleu ! J'ai raté cette éclipse de lune.

C'est d'autant plus ballot que dans l'après-midi
Je m'y suis baladé, sur notre satellite.
J'ai même rencontré de joyeux sélénites
En bande dessinée. Ah! je suis étourdi.

La prochaine est je crois, prévue en fin décembre ?

Diable, la scène est morne et vide l’anti-chambre !
De ce plaisant salon suis-je l’ultime membre ?
Je ne vois point Mona, guère l’ami Pierrot
Et tant d’autres encore, auteurs de si bon mots.
Me voilà bien penaud et ma plume seulette
Pour soutenir ce vers que l'on dit obsolète…

Obsolète mon cul ! comme aurait dit Zazette
( Zazie me dites-vous ? Zazicivouvoulé )
Rien de plus actuel que ce vers bien gaulé
Qui bluffe mon facteur et séduit ma bouchère.
Ils me font bien marrer ces savants « prout ma chère »
Qui se pincent le nez devant l'alexandrin.

Oh viens là ma jolie, tu es vraiment bonnasse !
C'est toujours rigolo et tout à fait crétin
d'écrire sur les fesses, et en alexandrins
Défrisant l'élégance et pourquoi pas des poils ?

Sans vouloir ô Victhis te prendre à contre-poil
Je ne résiste pas à moudre ce bon grain
Que mon ami Pierrot apporte à mon moulin…

On les trouve ringards, poussiéreux et fourbus,
Leur longueur en excède, ils les ont assez vus
Et ne supportent plus l’éternelle cadence
D’un rythme suranné qu’ils disent vieille France.
Si depuis Mallarmé court la contestation
Je ne suis pourtant pas contre l’évolution
Des formes de l’écrit, mais soit dit en chemin,
Ces vers de douze pieds composant ce douzain
Ne sont-ils pas la preuve, en allant à la fin,
Que vous aimez toujours ce cher alexandrin ?