Allons ! Allons ! Madame ! Oublions tout ça, voulez-vous ?
Nous avons seulement eu la main un peu lourde, chacun de notre côté
( surtout moi, si vous voulez ).
Allez ! demain -ou plus tard, à votre guise- vous vous vengerez de l'odieux...
et il ne répondra pas ( chouette ! ça lui fera des vacances ! ).

P.S. : Désolé pour le sujet mais je peux quand même pas pondre deux sonnets par jour !

Ah ! Deux sonnets par jour. Puisse leur qualité
Révéler aux lecteurs toute la bienséance
Qui soumet l’exercice au devoir d’élégance ;
Vertu peu compatible avec la quantité.

Ah ! Monsieur l’assureur ai-je donc mérité
De voir en ce forum le péché d’arrogance
Vomir son fiel amer, et s’offrir à l’outrance
En se mêlant aux vers férus de majesté ?

Serai-je remboursé du grave préjudice
Qu’a commis le commis du malin et du vice
Envers dame Bidis que je joins au contrat ?

Ce serait rendre gloire à votre compagnie
Que d’un seul coup d’un seul, chassant l’ignominie,
Vous rameniez la paix sur tout un lectorat.

Monsieur Mon Assureur,

Vous m'enjoignez ci-joint d'honorer cette traite
Dont le paiement forcé me réduirait... à rien !
Et pourtant, trimé-je ! ô ! si vous saviez combien !
Afin d'un jour lointain mériter ma retraite.

Vous me voyez contrit, pleurant sur ma défaite,
Mais je ne puis - AH NON ! - liquider tout mon bien
Pour vous engraisser, VOUS !... ET MOI ? pauvre terrien !
Mais ! je dois vous quitter CAR... l'heure de la traite...

Appelle - meuglements ! - de la vache le soin ;
Caresser sa mamelle et du cochon le groin,
Voilà ma vie, Monsieur, et qui vaut bien la vôtre...

De constipé frileux qui branle à son bureau
Et sous sa panse lourde astique le barreau...
Allez donc chier ! Monsieur ! Goujat ! Mauvais épeautre !


P.S. : Guy Mauve présente ses excuses - fort plates ! - à la communauté outragée,
et particulièrement à Dame Bidis, qui fut la victime directe de son accès d'orgueil
aussi bouffi que sombrement ridicule.
( AH QUE l'égo !... quelle tare ! )

Cette contrition touchante vous honore
Et lave vos péchés, bien que l’homme sans foi
Se passe volontiers de la robe de loi,
De celle du clergé pour le démêlé clore.

Après tout, cet accroc n’est qu’un peu de folklore
Dont je suis coutumier. J’aime assez le tournoi,
Mais six ans d’Oniris me laissent un peu coi
Devant tant de combats dont on trouve pléthore.

Songez que la bataille ajoute du malheur
A celui contenu dans un pli d’assureur !
Ah non, c’en serait trop pour mon entendement.

Frère Guy, dit le Mauve, avec votre respect,
Deux avés, trois paters suffiront amplement
Pour qu’enfin l’on vous dise, en chœur, « Allez en paix ! »

Je me rends à de si touchantes plaidoiries
Et n’ai point de courroux, ni vains ressentiments
Des vers aussi parfaits, des rimes aussi si jolies
Ne peuvent que toucher mon vieux cœur flageolant

Mais Alzeimher aidant voilà que j’en oublie
Ce pourquoi je me suis quelque jour assurée
Est-ce contre le vol ou contre l’incendie
Ou contre les atteintes cruelles des années ???

Bref que cet assureur résilie mon contrat
Et me laisse vaquer à mes occupations
Mon tricot n’avance pas dans ces conditions

Je cherche mes lunettes et ne les trouve pas…
Je vous laisse Messieurs pérorer de concert
A moins qu’une autre cause sollicite mes vers

Sonnet estrambot langage moderne ou texto, au choix.

Bip bip...Vous avez reçu un nouveau message !

M'sieur là sur l'heure,

J'ai pas l'temps d'vous écrire un'bafouill' sur paper
Mais j'vous préviens quand même : arff ! ch'suis vénère !
J'en ai plus rien à battr', avant qu'ça dégénère
R'filez-moi ma vignette et j'me cass' ! Mêm' pas peur !

Vous m'aviez assuré, d'votr' gouaill' de japeur,
Qu'si j'avais un gros blême avec un con génère
Vous casqueriez la casse avant qu'on m'incarcère...
Par vot'faute me v'là l'pouce en l'air en stoppeur !

Un agent m'a filé l'train jusque sur l'quai d'la gare,
J'croyais qu'c'était vot' pote et puis sans crier gare
Il m'a dit « Je t'assure à perpète, haut les mains ! »

Le maton m'mate à mort, vot'police est occulte,
Acquittez ma quittance et j'quitt'rai ce lieu culte,
Ma caution vaut l'mandat d'ces dépôts inhumains !

Voyez ma bon'conduite : adroite et sans insulte;)


Signé Quidam
P.S. ; Soyez assuré d'ma franchise

Sonnet quinzain évidemment ! L'estrambot est boiteux...

Puisque nous sommes parvenus à la concorde et que le sujet de l’assureur s’épuise, le moment me semble venu d’en proposer un autre, non sans avoir remercié et félicité chaque intervenant pour sa belle imagination et le résultat de ses efforts.


Le voici :

Vous êtes en classe. Votre professeur de français (ou autre, si vous voulez) vient de vous faire une remontrance et vous demande ce que vous avez à lui répondre.


Amusez-vous bien !

C'est pas moi qu'a pété ! Monsieur le professeur !
C'est Gemini Cricket en son boyau qui jase !
La faute aux haricots en leur assiette rase
Dont il s'est empiffré CAR c'est un gros bouffeur !

Et pis y m'a traité de petit con moqueur !
M'a dit - l'est pas gentil ! - que mon poème est nase !
J'ai répondu : << Fais gaf' CAR GUY MAUVE est mon blase ! >>
Alors il est parti pour s'en plaindre à sa soeur.

Monsieur le professeur, ce Gemini m'embête ;
Il me jette la pierre en criant : << Sale bête ! >>
C'est pas ma faute à moi si mon pied gauche est bot !

Et pis j'en ai plein l'dos ! c'est toujours moi qu'on colle !
D'abord j'm'en fous d'l'école !... espèc' de couille molle ! ( ... PARDON !? )
<< Ivresse ! ô ! rouille folle ! >>... est dans mon estrambot.

Ma Dalton qu’est-ce que cette grosse pétoire
Que vous cachez dans votre banc ?
Nos cours du soir ne sont pas argument
Pour venir faire des histoires

Monsieur le professeur - je vous fais remarquer
Que votre prosodie est bien défectueuse ! -
Je ne puis, sachez-le, me trouver bienheureuse
Qu’un gros flingue à la main même si ça vous déplaît

Puisque vous m’agressez et avez pris ce ton
Comme on parle aux enfants et non à une dame
Qu’un tout p’tit pistolet provoque ici un drame
Je vous somm’ de baissez votre diapason

Et puis zut, la nature reprend ici ses droits
Haut les mains et un dix, s’il vous plaît, filez moi
De vos piètres leçons de français je m’en fous

Quand j’ai l’âge déjà d’être arrière grand-mère
Ais-je donc bien besoin de savoir la grammaire
Pour attaquer les banques et vous prendre vos sous ???