Bref, oui ... Je pense notamment aux nombreux romans de l'attente où il ne se passe pratiquement rien, où tout repose sur l'atmosphère qui n'est pas à proprement parler du suspense mais l'écriture même de l'attente, de l'ennui, et peuvent être néanmoins passionants.

Pourquoi ? Parce que la littérature n'a pas pour but unique de raconter des histoires et de divertir.

Je lis trop souvent des romans et nouvelles bourrés d'actions, de renversements de situations complètement déments mais mal écrits, bâclés.

Tu as des titres? (j'en avais - notamment un livre de Nina Bouraoui, mais j'ai l'impression que c'est de tout autre chose que tu parles).

Le rivage des syrtes, Gracq. Ce genre de bouquins là.

De l'action dans les écrits ? Bigre que c'est compliqué à faire, ça. Personnellement, je n'y parviens pas (encore). Enfin, ça dépend de ce qu'on entend pas action. Car tout est action quelque part, après c'est quel est le rythme, la cadence insufflée à ça.

Pour écrire des scènes d'actions (j'entends par là poursuites, bastons, coup de feu...) dans un livre, il faut certes un savoir faire littéraire (du vocabulaire - utiliser à bon escient des verbes de "mouvement" - mais pas seulement), mais surtout un sacré coup d'oeil dans un premier temps (visualiser la scène) et une technique plutôt balèze dans le sens où la plume doit se muer en une sorte de caméra qui filmerait à vitesse réelle (assez rapide quand même) la scène créée par des mots (je ne suis pas clair, je me rends compte, mais j'écris vite et au bureau). Pleins de choses comptent en fait : le choix des mots est important, les détails sonores aussi, la longueur des phrase (faire haleter son lecteur avec des phrases hachées par exemple)

Regarder quelques films - et lire quelques BD - peut aider (histoire de story boarder dans sa tête la séquence et se projeter pour ceux qui manquent d'imagination)même si rien ne dit qu'on saura retranscrire cela par l'écrit.

Maintenant, il y a des scènes d'action plus lentes, presque figées ou qui avancent au ralenti (Robert Altman était un des maîtres en la matière côté cinoche). En littérature, je vois pas trop, le seul qui me vient à l'esprit pour l'avoir lu l'année dernière seulement, c'est Buzzati avec Le Désert des Tartares..

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D'ailleurs, sur ONIRIS, on a un exemple plutôt convaincant avec Togna et les aventures de son personnage Paul O'Ney.

W

Ce qui me frappe, c'est de voir qu'il ne vous semble pas possible de conjuguer littérature et action, sachant que l'un n'empêche pas l'autre.

Certes de grands chefs-d'œuvre de littérature font l'apologie de l'écriture aux dépens l'action, Mme Bovary pour ne citer que le plus connu, mais littérature ne veut pas dire se concentrer uniquement sur l'écriture pour négliger le reste, comme déjà dit, l'un n'empêche pas l'autre, un récit où il y a de l'action (au sens où il se passe quelque chose, comme dit BadWolf) n'empêche pas la littérature et la beauté de l'écriture. Vous ne me direz pas qu'il n'y pas d'action dans du Zola, et pourtant il s'agit d'un des plus beaux exemples de littératures, après ça plaît ça ne plaît pas.

Je rejoins BadWolf sur le fait qu'un livre bien construit se démarre par la fin, quand on veut raconter quelque chose, on veut amener le lecteur à ce dernier point, celui qu'on lui a préparé dans tout le récit. Par contre, cette méthode devient inutile quand on ne raconte pas une histoire, qu'il n'y a aucun fil conducteur et que l'écriture se suffit à elle-même. Chaque histoire, récit, livre se construit d'une façon différente.

Je sais que j'aime partir de la fin, puisque je veux dire quelque chose au lecteur, et que pour l'y amener, je devrais passer par tout un tas de circonvolutions pour l'amener à penser ce que je voulais (après c'pas forcément gagné ^^)

Citation :

A moins d'avoir loupé une intervention, je crois que personne n'a prétendu que la littérature excluait l'action.
Il a seulement été dit, me semble-t-il, que l'action n'était pas garante de littérature, et de ce fait, pas indispensable, mais pas pour autant incompatible, évidemment.

(si vous vous en sortez avec mes multiples négations, je vous félicite )

Qu'appelle-t-on ici "action"
Est-ce l'action façon film d'action à la "die hard" ou à la Steven Seagal, avec son lot d'effet spéciaux, de poudre, de sueur et de sang?
Ou tout simplement qu'il se passe quelque chose, que les personnages ne restent pas plantés là comme des poireaux...

Autant de l'action à la Seagle, mouais, bof, il faut encore de l'histoire le nécessite. Je vois mal ce genre de scène dans un texte comme Orgueil et préjugé, qui de ce point de vu, n'en contient aucune, d'action.
Pourtant, Orgueil et préjugé est un texte avec de nombreuses actions, il se passe beaucoup de chose: l'arrivée de Darcy/Bingley, des militaires, le bal, le cousin et sa demande en mariage, Bingley et Jane, Wickham et Kitty (avec la disparition de celle-ci), le voyage d'Elizabeth chez son cousin, la tante de Darcy, la rencontre avec Darcy au presbytère et ainsi de suite... enfin bref Il se passe des choses, ça bouge, il y a des actions.
Pourtant O&P personne n'irait le classer en "film" d'action, et c'est considérer comme de la littérature, non?

Ensuite, personnellement, je n'aime pas les histoires où il ne se passe rien et où j'ai l'impression de regarder les salades pousser, et aussi belle puisse être la salade, ça va un moment après je m'ennuie.
Ca me rappelle un début de roman où l'héroïne se lève, se lave, mange, va travailler, déjeune, retravaille, rentre chez elle, fait du ménage, regarde un film, dîne, va se coucher, dort, se lève... au bout de vingt pages de cette routine sans surprise ni rupture narrative, je n'avais qu'une envie, qu'un psychopathe débarque et la découpe en morceaux.
bref je ne suis pas aller plus loin.

Après il y a des personnes qui aiment ça. Il faut de tout pour faire un monde.

Par ailleurs, un texte d'où on liquide l'action pour se consacrer au style et uniquement au style, c'est casse-gueule, non? parce qu'il faut vraiment avoir un style exceptionnel pour que le texte sorte du lot et intéresse le lecteur.

Enfin ensuite ça dépend si on veut intéresser le lecteur lambda et non pas seulement une poignée d'intellectuel snob.
C'est la différence entre le succès des blockbuster hollywoodien et le cinéma d'art et d'essai. Il est de bon ton de dire qu'on aime Playtime de Jacques Tati, mais on va voir au ciné Tron, Avatar, Harry Potter et Twilight...

Comme ça tu aimes les histoires où il y a de l’action.

Très bien il nous faut quelqu’un qui pourrait mettre de l’action dans l’histoire de planète Oniris.

[HS ON]
Encore faudra-t-il que mes textes soient acceptés. ;)
[HS OFF]