« Repas de famille » par Dugenou : sympa, l’ambiance ! Ceci étant dit, je ne voyais pas l’issue fatale mais finalement elle ne m’étonne pas. Il y a de la tension tout au long de ce récit et je crois qu’elle explique cette fin, ce drame. Le portrait de famille est cruel mais réaliste.

Bonjour à tous, comme promis me revoici avec la suite de mes commentaires, la nuit fut courte mais j'ai eu grand plaisir à lire toutes vos nouvelles et de vous faire part de mes impressions.
J'ai pu constater la qualité générale des récits, j'ai lu des plumes d'auteurs de nouvelles au talent bien affirmé.
Bravo à tous et toutes et merci de ce plaisir partagé (lui... ).


Placebo /Diako

Ne pas choisir la facilité, tel est l’esprit de Myriam, la sérieuse, la studieuse dont la prise de parole pour évoquer une langue rare parlée par son aïeul a dépassé sa timidité.
J’aime beaucoup ce passage
 « J’aimerais faire une analogie avec la généalogie…
Myriam est une intello les pieds sur terre, Simon, lui, est un rêveur...le partage semble illusoire...mais pourquoi pas ?
J’aime bien la chute : « tu l’aurais demandée en mariage t’aurais eu l’air moins con »
Une écriture affirmée aux qualités indéniables.

Cristale / http...icitutrouvestout

Il serait bon d’éviter les coquilles du genre « en poils d’alpaga auvergnats » soit tu écris alpagas (au pluriel) soit tu mets auvergnat (au singulier).
Mince ! c’est mon texte…


Donaldo/ Manu

C’est du costaud, du rude, du trafic à la mitraille, des référence à des films cultes, des acteurs qui avaient « des gueules », mais ce qui m’a le plus touchée est la scène finale qui n’est pas sans me rappeler la mort, dans des conditions ignobles, d’un jeune homme aux Etas-Unis…
Un récit digne d’un bon polar. Peut-être que l’auteur trouverait, si ce n’est déjà fait, sa voie dans l’édition genre thriller, policier, roman noir.
Une écriture là aussi bien affirmée.



Eclaircie/ Les myosotis

Déjà, un beau titre qui donne envie de découvrir l’histoire. Une histoire qui déroule son mystère avec une délicatesse toute particulière. Ni plainte, ni lamentation, la narratrice déambule dans son univers où peu on le droit de pénétrer, pourtant, l’ouverture se fait progressive, si infime qu’on dirait un rayon de soleil se glissant à travers les fentes d’une persienne. C’est ainsi que je vois ces images qui mènent le lecteur jusqu’à la découverte des lieux évoqués par petites touches discrètes.
Un récit touchant, une écriture fine et aérienne. J’ai beaucoup aimé.



Plumette/ Au fils des ans

À défaut d’avoir des enfants, on adopte un chien : « c’était son idée à lui » Voici une précision qui, mine de rien, annonce le drame qui s’ensuivra. Un vrai thriller cette nouvelle !
La routine d’un mariage et les années qui passent sans sel ni piment...et voici le drame, LA faute.
Pitch et Féria (en bout de laisse je suppose) se sont flairés le museau, le maître de Pitch et la maîtresse de Féria n’ont visiblement pas tardé à en faire autant (il faudra explique des trucs à la narratrice de ma nouvelle qui visiblement, n’a pas su créer l’opportunité:))
Et le drame : la "maîtresse" critique le manque d’affection de la "légitime", c’en est trop...et paf le chien ! Abandonné sur l’autoroute.
Une vengeance par chien interposé des plus cruelles ! Quelle histoire ! Mais je ne m’attendais vraiment pas à cet épilogue ,ce en quoi le récit est bien mené, avec lucidité et une touche de sadisme que j’ai adorée.


Dream/ L’homme aux deux regards

Partir, toujours ailleurs, plus loin, penser que c’est normal pour nous-même, mais cela semble étrange que d’autres sillonnent les mêmes voies : ce type, là-bas, ne serait-ce pas celui que toutes les polices recherchent ?
Peut-on vraiment disparaître des radars d’un monde aussi connecté que le nôtre et aussi inquisiteur(trice) que l’est la nature humaine ?
Une belle écriture ici aussi, un voyage en solitaire au milieu de tous.
Merci pour le petit lexique des termes marins.

http://icitutrouvestoutmemecequetunecherchespas.com.fr/, de Cristale.

Beaucoup d'humour dans ce texte bien mené. Rire est la dernière chose qui reste à la narratrice ? Mais c'est un rire jaune, plein d'ironie... personne n'est dupe, la narratrice non plus, comme on peut le percevoir dans ce dernier paragraphe un peu désespéré.

Notre époque virale et masquée relève très bien du thème choisi, quand on n'a plus rien à partager. Et vous l'avez parfaitement illustré.

@Ligs. La vague

A l’instar de Plumette, moi aussi je n’avais pas bien compris si la jeune femme avait fini par s’exiler. Mais au final, je m’aperçois que ce n’était qu’un rêve qu’elle n’a pas réussi à concrétiser, surtout quand elle fait allusion à ce « Marcel ». En Espagne, son « bourreau » se serait appelé Marcelo. Mais qu’importe au fond tout cela, puisque cette histoire qui tangue entre espoir et désespérance se lit avec un réel plaisir. Et le thème a été bien respecté il me semble, puisque "ces deux-là" qui devaient s'être au moins un peu aimés au départ de leur union, n'ont à présent plus rien de commun ensemble, donc plus rien à partager.

@Hersen Nataka

« Il n’est pas dans l’amitié de peste comparable à l’adulation, la flatterie, la basse complaisance. » a écrit Cicéron. Mais dans Nataka, point de tout cela car il n’est ici question que de fraternité, d’amitié et de solidarité. Que de sentiments nobles pour ces deux âmes fières et honnêtes qui ont su, le temps d’un voyage, partager les fardeaux de l’adversité ! Merci pour cette belle découverte d’une lecture si originale !

« L’homme aux deux regards » par dream.

La fin explique le début et j’aime bien quand une narration suit ce schéma, avec le personnage principal dans ses seules deux séquences. Le développement se fait par des tiers, rendant le mystère plus prégnant, amenant le lecteur à se poser des questions, à s’impatienter sur sa chaise parce qu’il n’a pas encore eu de réponse et que son cortex cérébral refuse de lui livrer ne serait-ce que des options. Et puis, j’aime le fond, celui de la nouvelle vie, de l’abandon de tout ce qu’on avait avant – et qui ne semblait pas très reluisant – pour recommencer, quitte à des sacrifices dont celui de la parole et de la communication avec les autres « homo sapiens ». C’est un peu comme se retirer dans un monastère perché dans l’Himalaya, sans le mal de mer. Une nouvelle bien conduite et agréable à lire.

MANU, de Donaldo75

Mais pourquoi il faut toujours qu'il y ait un gars qui suive les "Manu" ? Eh bien voilà une ébauche de réponse : c'est un ami d'enfance, et malgré son jugement critique, ben... il sait pas faire autrement ! Il manque de volonté, peut-être. Et puis les "Manu" ont de la répartie, sont charismatiques. Enfin, de loin. Euh, je m'égare !
C'est une nouvelle réussie, on se laisse prendre à ce parler familier, à la passivité presque fataliste du narrateur. Une autre façon de perdre le peu qu'on avait à partager !

Manu / Donaldo75

Très bien cette nouvelle !
Et oui, les amis d'enfance, on ne les quitte pas (ou du moins on ne les oublie pas.) Et voilà où cela mène parfois...
Il y a juste un truc qui m'a gêné dans les dialogues, par ailleurs parfait, c'est :
"- Cela me parait correct. Je vais chercher la marchandise."
Manu ne parle pas de cette façon là avant.
Mais ce n'est qu'un avis de non initié en langage de semi-truands...
Encore bravo !



Luz

Manu de Donaldo

Une nouvelle très genrée. je parle du genre polar, bien sûr!
La forme colle au fond. Le vocabulaire est top. J'étais en totale immersion.
Mais quelle tarte ce narrateur de faire encore confiance à Manu! Et tout ça par fidélité à l'enfance.

" les Myosotis" d' Eclairice
j'étais avec elle, dans cette déambulation qui mène vers la sortie, entre observation et pensées obsessionnelles ( le comptage des pas)
La fin a donné raison à mon intuition: même si le lieu n'est pas nommé, on peut deviner que c'est un lieu d'enfermement et pas seulement à cause du mot Centrale. la chaleur qui étouffe participe de cela. Les digressions sur les plantes ont été pour moi comme une métaphore de
l'échappée possible. Un texte qui m'a touchée.

il me reste Dream

L'homme aux deux regards de Dream

il y a matière à roman dans votre nouvelle!
un personnage qui refuse le partage parce que les autres l'ont blessé et qui choisit une solitude qu'il défend jalousement.
il se condamne ainsi à l'errance mais risque bien de croiser un peu toujours les mêmes?
Vous auriez pu laisser dans l'ombre les raisons de son retrait et l'imagination du lecteur aurait fait le reste.
j'ai été un peu déroutée par une utilisation des temps qui m'a semblée plutôt anarchique.

et voilà, j'ai fini mes lectures.

ce défi qui a attiré 10 participants côté nouvelles est une chouette stimulation ( Pour mémoire le dernier concours n'avait recueilli que 7 textes publiés)

Les Myosotis / Eclaircie

J'ai beaucoup aimé l'ambiance chaude et sèche, l'atmosphère étrange, angoissante, de l'unité psy "Les Myosotis".
Cet écrit m'a fait penser au dernier livre de Franck Bouysse "Né d'aucune femme" (terrible livre...)

Alors bravo pour cette belle nouvelle !



Luz