Des chiens et des hommes

J'ai regretté le décalage entre le titre et le ton et le contenu de l'histoire. Le premier me rappelant Steinbeck, le second Simenon. Et comme ce n'est pas du tout le même registre entre les deux, c'est le moins que l'on puisse dire, disons que mon attente crée par le titre s'est retrouvée le bec dans l'eau.
Ceci mis à part, la nouvelle a bien ce côté Simenon, une enquête et sa résolution qui se déroulent dans la plus grande tranquillité. Le lecteur n'est pas bousculé, mais ce n'est pas le but.
L'idée des vols de chiens m'a pas mal plu, et c'est là peut-être que j'aurais aimé un peu plus, pour réveiller la nouvelle.
D'un autre côté, on est complètement dans le ton de ce type de récit.
La contrainte avec cette odeur de pourri et de vomi, bravo, bravo ! :)

merci pour la lecture !

Braque

Marque d’originalité, l’auteur-e a pris le parti d’écrire sa nouvelle sous la forme d’un dialogue en ping-pong. Ça ressemble à du théâtre du coup. Donc, un dialogue entre un écrivain aveugle et sa nouvelle femme de ménage sous forme humoristique, les deux protagonistes se tirent dessus à boulets rouges. C’est assez plaisant à lire et quelques traits humoristiques font mouche. « Le mépris c’est comme les coups de pied au cul : c’est plus facile à donner qu’à recevoir. » Avec la senteur de sauge finale, je dirais que le contrat est rempli in extremis.

Merci pour la lecture sympa et divertissante !

Je pense que le coupable est un homme mais je reste dans le schwartz...

Anna

Train de nuit

L'idée de baser la nouvelle sur la création d'un parfum n'est pas mal vue. l'envers du décor est que l'on "sent" que l'auteur a dû sans doute se documenter, et de ce fait, je ressens que ça enlève une spontanéité dans l'écriture, ça donne quelque chose d'un peu appliqué, et c'est ce point qui est dommage.
L'échange entre les deux femmes, ça fait très bon chic bon genre, disons que de ce point de vue, on n'a pas de surprise et c'est toujours un peu dommage de ne pas en avoir, ou plutôt, une note différente instillée aurait créé, comme pour le parfum Train de nuit, une note qui interpelle.

Un point qui me tarabuste : Quand Marlies demande la composition du parfum, Gabrielle semble savoir les ingrédients qu'elle a déjà reconnus pour lui balancer celui qui lui manquait, le citron. Ne manque-t-il pas une marche ici, (ou alors j'ai mal lu, c'est possible)

Enfin un petit point grammatical : "celui-ci "se réfère au plus proche énoncé en aval. Donc on pense que c'est le nez dans la phrase :
"Le parfum, jusqu'alors ténu, lui envahit pleinement le nez, cependant l'architecture de celui-ci lui demeure cachée" - j'ai dû relire, pensant qu'il était question de l'architecture du nez.
"son architecture" m'aurait plus simplement menée vers le parfum.

Merci pour la lecture !

Une touche de bergamote

Je suis restée sur ma faim avec cette nouvelle. Je ne sais pas si c’est à cause du style un peu prosaïque et administratif, ou l’intérêt limitée en lui-même de la nouvelle. Ce concours de humage des aisselles (il y a des gens qui font ça ? lol) aurait pu être intéressant et taper dans l’originalité s’il avait été traité avec un humour féroce ou un décalage sensible. Là c’est longuet et ça ne débouche que sur un micro-drame passionnel pas super réussi. Néanmoins, bravo, les termes du défi sont bien présents. Merci pour la lecture !

Je crois que j’en ai fini avec toutes les nouvelles, je vais quand même revérifier la liste, mais je tiens d’emblée à féliciter tous et toutes les auteur-e-s, vous avez grave assuré !

Anna

Train de nuit

Petite erreur :
amont et non pas aval.
Je fais mes coms beaucoup trop tôt le matin, on dirait !

Sensei Mashimoto et la jeune servante

l'auteur l'ignore mais je viens d'une fratrie japonisante, ma soeur vit au Japon. Fan incontestée de culture japonaise depuis sa plus tendre enfance, elle a réussi l'exploit de me fermer à tout ce qui provient du Japon, sorti du wasabi, des sushis et de quelques films gores.

Je suis donc restée en dehors pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la qualité rédactionnelle de l'auteur. C'est bien raconté, c'est pas mal écrit, mais avec mes excuses car c'est vraiment involontaire, je n'arrive pas à porter de l'intérêt pour un récit qui se passe au Japon, dans la culture Japonaise, avec les coutumes et les rites de là bas... même la façon de parler m'agace.

Désolée pour l'auteur donc, mais je ne suis pas parvenue à finir son oeuvre.

Braque m'a plu d'emblée, par sa forme dialoguée, par ses non dits et sa douceur sous des abords insensibles et grognons. C'est un texte amusant et à la fois profond qui s'est lu en ce qui me concerne en quelques minutes tant le rythme est bien mené.

Merci à l'auteur, j'ai un doute (c'est le deuxième sur qui j'hésite entre 2)

La vie en noir ne m'a pas spécialement convaincue. L'histoire est ok, la narration et le style également, mais il me manque quelque chose pour apprécier pleinement, et garder un souvenir impérissable sur le sujet, qui a déjà une part prégnante dans la littérature, et de manière fort réussie.

Ici, le texte est agréable à lire, mais je ne l'ai pas trouvé original ou passionnant. Avec mes excuses à l'auteur. On connait ma propension à ne rien aimer, ce n'est pas de votre faute hein.

Puisque j'ai terminé, je donnerai un classement, d'après mes ressentis ?

Mon préféré aura été Wasabi, suivi de près par Braque, Des chiens et des Hommes, puis, Un parfum pour chaque Humeur, Boeuf Bourguignon, La vie en noir, Sensei Mashimoto et la jeune servante, l'Epaulard sanglant et finalement Train de Nuit.

Merci aux auteurs pour ces partages, qui montrent une fois de plus qu'un même élan peut donner tant de possibilités différentes.

Bravo à l'auteur de Wasabi qui a réussi à me convaincre sans restriction.



Au plaisir :)

La vie en noir

j'aime beaucoup la construction de cette nouvelle.
La scène d'introduction dialoguée est très vivante, elle donne envie de poursuivre et la contrainte du concours est d'emblée abordée.
La deuxième scène qui raconte comment Ernest est devenu aveugle réunit informations concrètes et sensibilité dans le récit.
et la troisième scène , celle du retour à la maison après la blessure m'a beaucoup émue. J'ai apprécié la manière dont les liens entre les êtres ( humains et animal) et le rapport à la nature sont restitués par une écriture qui ne prend pas toute la place.
le titre est ambigu car , certes "la vie est en noir" au premier degré , mais la vie d'Ernest a bien d'autres couleurs!