Bonjour
Plumette #299
Ah : "ce qu'on aime ne peut nous faire du mal !" et dans quel état est son foie après une orgie de chocolat ? (...clin d’œil)

Eclaircie #292
Bravo pour cette micro au second degré, cela m'a bien amusé.
"Désamour de l’adversité" on en demanderait...
Cordialement.
poldutor

Eclaircie, post # 300
Pourrais-tu nous dire où tu as vu que le mot "DESAMOUR" n'était pas répertorié par l'Académie française, s'il te plaît ? Ca m'intéresse, car j'ai toujours connu ce mot et me souviens de l'avoir vu dans mon vieux dico Larousse de 1997. Comme je suis une amoureuse des mots et que j'ai en ma possession quelques bons vieux dictionnaires, je viens de vérifier. Je l'ai trouvé systématiquement, y compris dans mon plus ancien dictionnaire Larousse qui remonte à 1991. On dit que c'est un terme Littéraire (soutenu, donc) et qu'il correspond à la cession de l'amour de quelqu'un ou de quelque chose.
Ce mot m'a suffisamment interpellé, il y a longtemps, parce que je l'avais entendu et lu, mais je ne sais plus dans quel ouvrage.

Lulu,
J'ai cherché sur le CNRTL
sous ce lien

Grand merci, Eclaircie !

C'est tellement étonnant que ce mot ne soit pas répertorié dans les mots du dictionnaire de l'Académie Française. Il me semble pourtant ancien, et suis bien intéressée pour en rechercher l'histoire de son usage réel. En parcourant un peu Internet, j'ai vu que nombre d'écrivains, et journalistes l'utilisent comme concept. Un concept que l'on trouve chez des psychologues et des philosophes, aussi. Bon, eh bien, me voici avec un mot et un thème que j'ai envie d'explorer… Au niveau de l'Académie, je n'ai effectivement trouvé que le verbe "désaimer". Je mets donc ça de côté, et en ferai peut-être quelque chose… En tout cas, je ne sais comment les dictionnaires classiques que nous connaissons, type Larousse, Le Petit Robert… etc. choisissent d'intégrer ou non un mot dans leurs pages.

Merci encore, Eclaircie !

Bonjour Lulu #304
Je confirme l'absence du mot "désamour" dans le Petit Larousse, édition 1968.
Cordialement.
poldutor

Oui, Poldutor, mais il y a été intégré chez cet éditeur depuis car il s'y trouve dans l'édition de 1991. 😊 Merci, en tout cas, d'être remonté aux années 60. Ça m'aidera dans mes recherches ultérieures.

Coucou tout le monde, me revoici 😉

Le mot "désamour" est bien présent dans le robert 2019...

Eclaircie # 288 et # 292 : on dirait que tu continues ton exploration de "portraits" à la façon de La Bruyêre. Continue !

Poldutor # 295 : petit Jacques doit apprendre à avoir peur des guêpes, en attendant, c'est son désamour pour ces insectes qui l'emporte. Une première étape ?

Lulu # 287 : la digression sur le cadeau de la petite Sonia emmène le lecteur loin de la véritable intrigue, du coup, comme le faisait remarquer Eclaircie, on s'y perd un peu par rapport au thème...

Pas facile cette semaine !

Voici tout ce que j'ai trouvé :

LE DESAMOUR

Jusqu'à maintenant, tous, ils l'avaient séduite, aimée en donnant le meilleur d'eux mêmes... autant dire pas grand chose : lui faisant des cadeaux pour leur propre personne, tel accessoire de mode, un foulard, de la lingerie, un collier, des boucles d'oreilles. De ces cadeaux, elle ne gardait que le borsalino en paille, qu'elle adorait vraiment, car il lui donnait un style à sa mesure. Elle le portait le jour de la rencontre ; elle fut draguée avec respect, complimentée à sa juste valeur, sans brusquerie, sans ce je-ne-sais-quoi de sexuel qui l'avait rebutée tant de fois par le passé.

Ce fut une nuit d'amour sans pareille, et pour elle, une révélation, sur ses goûts véritables, sur son moi profond. En l'espace de quelques heures, elle les avait tous oubliés, ces amants inconstants et égoïstes.

Tout comme ils avaient, auparavant, chanté leurs sentiments pour elle, elle s'arma d'une guitare, et alla chanter, sous leurs propres fenêtres, son désamour de la gent masculine.

981 Caractères.

@ Lulu,
Tiens-nous au courant de la suite éventuelle de ce "désamour". Je trouve aussi passionnant de remonter à l'origine des mots.
Sur le CNRTL, à la définition de désaimer, le mot est évoqué et pour toutes les citations que j'ai pu voir, il est employé assez récemment.
(année 1950, je dirai).

@ Dugenou, merci de ton commentaire, vraiment.

Dugenou post 307 Désamour

Subtil, bien mené, bien écrit, délicat, bravo !
(peut-être enlever le "ils" troisième mot ?, cependant que ce "ils" est important).


DÉSAMOUR

Grisette aime beaucoup l’hiver. La nuit elle reste pelotonnée sur le canapé, parfois légèrement agitée par un rêve puis retombe dans un sommeil profond.
Au matin, elle s’étire et guette le jour ainsi que l’ouverture de la porte. Dès cette dernière entrouverte, elle se glisse gracilement à l’extérieur, sur la terrasse, s’étire encore et se poste sous l’objet de son amour ; la mangeoire à oiseaux.
Là, elle ne sent ni la morsure du froid ni le vent parfois méchant. La tête dressée, le corps tendu, prête à bondir, elle sait patienter jusqu’à l’instant propice.
Rarement, elle parvient à ses fins. Cependant, parfois, quelque oiseau plus étourdi, moins leste ne lui échappe pas.
Le jeu cruel de l’amour et de la haine peut alors commencer. L’amour de la liberté, la haine du chasseur, l’amour de la vie insufflant une force inattendue, l’amour de la chair décuplant l’énergie.
Le ballet du couple improbable se poursuit jusqu’au désamour. L’oiseau git, inerte et la chatte rentre dormir.


984 caractères, espaces compris

Bonjour Eclaircie #308
Belle petite micro., on suit en direct les évolutions de cette chatte, c'est bien observé, bien écrit.
Pauvres petits oiseaux ; je suggère que l'on rehausse la mangeoire pour la mettre hors d'atteinte de minette qui est certainement bien nourrie...
Cordialement.
poldutor

Bonjour Dugenou #307
Cette micro me laisse perplexe, si je ne savais pas que vous êtiez un homme, je penserai que cette histoire est écrite par (je vais me faire des ennemies mortelles) une femme vindicative, adhérente du MLF, (pardon pour les autres).
Cette héroïne est libre de choisir ses amants, elle semble se complaire avec des goujats, heureusement les hommes ne sont pas tous d'affreux phallocrates, il y en a bien quelques uns (mais si peu...)
en tout cas ceux qu'elle fréquente sont au moins généreux.
Cela étant, c'est bien écrit, amusant, et la chute est une merveille de trouvaille...

Cordialement.
poldutor