D'accord Lulu. N'hésitez pas â supprimer ce petit poème qui n'a pas sa place sur ce fil. Désolée pour mon étourderie.

Annick.

On attend la suite Dugenou !

Alfin post #479 : une petite comptine qui n'est pas sans me rappeller Les contes du chat perché. Le prénom Agastache a du être dur à trouver !

Annick post #480 : un poème sur ce fil, ça apporte de la fraîcheur selon moi. Je suis pour.

plumedeplomb post #482 : à 3 ans certaines réalités un peu dures mais nécessaires sont difficiles à comprendre... mais on aurait tort de ne pas profiter de son poulailler... poulet basquaise, miam !

Annick post #483 : j'ai justement une micro qui traite du sujet... j'hésitais à la poster, mais vous me tendez une telle perche que :


ANIMAUX DOMESTIQUES

Equarisseur. E-qua-ri-sseur. Il savourait le mot, détachant chaque syllabe avec délectation.

Son job, qu'il en était fier ! C'était pour lui une telle volupté de tuer... et qu'il aimait donner des coups au bétail avant de l'abattre! Les bêtes s'affolaient, sentant la mort venir, mais, lui, savait qu'il rendait service au futur consommateur ; ainsi, leur viande aura meilleur goût.

Les chats l'insupportaient. Dans son voisinage, ils pullulaient. Un jour, il s'arma d'un lacet, fit un noeud coulant au bout, puis se mit en chasse. Il n'eut pas à attendre bien longtemps avant d'en dénicher un.

"Minou ! Minou ! C'est un beau chat, ça !" Le félin se laissa caresser, confiant. Il insista bien sur le front, grattant entre les oreilles. Quand la bête offrit son menton à la caresse, d'un geste vif, il enserra son cou avec le lacet. Quelques minutes plus tard, le chat était pendu à un arbuste. Ses pattes étaient raides. Ses yeux, vitreux, ne recelaient aucune vie.

Le lendemain, il récidiva.

Il adora.

997 Caractères.

Bonjour Dugenou,
Depuis votre post #494, le moins que l'on puisse dire c'est que c'est le silence complet sur le fil…
Mes raisons personnelles pour mon silence, c'est le malaise que m'a procuré la lecture de votre micro. En fait, il faut éviter un texte trop frontal. Si l'on prend une scène isolée de Massacre à la tronçonneuse, il n'y a pas de mise en perspective et le résultat est un peu gratuit. De plus il n'y a pas de surprise dans votre micro, le type décrit est désaxé et il le reste tout te temps.
Un autre élément, un équarrisseur est un ouvrier qui traite des animaux vivant ou mort, qui sont impropres à la consommation, ici il faut plutôt parler d'abatteur

Permettez-moi de vous proposer une version dont la lecture est moins gore et le résultat identique, mais avec tout de même un élément de surprise qui est déjà divulgâché ici puisque l'on en parle.

- Allo ? Clinique vétérinaire de la docteur Julie Massart, j'écoute ?
- Julie ! C'est horrible, Croûton a été pendu !
- Euh, pardon ? Qui est à l'appareil ?
- Julie, c'est moi, Sophie, ta voisine !
- Aah Bonjour Sophie. Comment ça pendu ?
- En sortant les poubelles ce matin j'ai retrouvé croûton pendu dans la cour. Heureusement que les enfants n'étaient pas encore sortis. C'est vraiment horrible. Le pire c'est qu'il y a deux jours, Éric mon voisin de droite, a eu la même mésaventure.
- Donc il y a quelqu'un qui s'amuse à tuer les chats du quartier ? C'est vrai que c'est horrible… tu as remarqué quelque chose qui puisse nous aider à trouver ce salaud ?
- Non rien de particulier… Ah si, la corde qu'il a utilisée pour pendre les chats est la même. C'est une corde en coton blanche et bleue enroulée.
- Bon, ce soir je vais allez voir tout ça, je vais un peu me balader dans le quartier pour le surprendre, on ne sait jamais...

Le soir, Julie est effectivement sortie pour se promener dans le quartier, de sa poche, un bout de fil en coton blanc et bleu dépassait…


867 caractères sans espaces.

Thème ANIMAUX DOMESTIQUES
Bonjour
Dugenou post 494
J'ai eu du mal à lire jusqu'au bout. Insoutenable.
Pardon, mais je préfère la version de Alfin post 495, très efficace sur le thème du tueur en série qui adore ce qu'il fait.

Je crois que mes tentatives de non fictions sont mal reçues et mal perçues. Pourtant, c'est mon septiême texte de ce type sur ce fil. Je devrais peut être préciser que je parle de faits dont j'ai été témoin ou de personnes que j'ai réellement rencontrées.

Décrire la réalité crue, ne serait ce, comme ici, pour se débarrasser de souvenirs insoutenables ou mëme voir dans l'écriture un exutoire vous semble vraiment si anormal ?

Anormal ? Certainement pas !
Votre écriture est parfaite, le traitement du sujet par contre est parfois difficile. N'oubliez pas que nous ne sommes pas dans votre tête, les raisons de vos écrits, la couleur que vous donnez à l'ensemble du texte, sont perçue différemment par chacun en fonction de son histoire propre.
Vous devez aborder l'exercice d'écriture pour un public différemment d'une écriture personnelle. En essayant tout de même de comprendre comment le texte pourrait être pris au premier degré.

Ne vous méprenez pas sur mon intention, je ne souhaite pas vous faire la leçon. Je voudrais simplement soulever chez vous l'idée que l'écrit peut blesser. C'est très difficile de lâcher un texte sur le site, une chanson de maxime Leforestier dit :

"Car tous ces mots, quand on les jette,
Ils rebondissent n'importe où
De coeur en coeur, de tête en tête.
Ils en deviennent fous.
Ils te reviennent de la salle,
Emplis d'espoirs ou de rancoeurs.

Extrait de Saltimbanque"

Alors soit vous décidez de vous adresser au plus grand nombre et vous vous devez d'y faire attention, soit vous préférez exprimer vos textes sans filtres et là effectivement il y a de grandes chances que votre écrit ne soit pas compris par le plus grand nombre. C'est pour ça que les émojis ont étés crées, parfois un texte rigolo peut paraître sévère aux yeux d'un autre...

Belle journée à tous !

J'ai un peu réflechi avant de vous répondre, Alfin.

Vous avez raison, les mots peuvent blesser. Mais ce qui m'insupporte vraiment quand je lis, ce sont les auteurs qui caressent leurs lecteurs dans le sens du poil, qui les bercent d'illusions, qui leur servent toujours les mêmes poncifs, qui les confortent dans leur façon de penser. Les lecteurs, j'ai plutot envie de les choper par la peau du cou et de leur coller le nez dans la réalité.

Donc, de les blesser. Merci de m'avoir ouvert les yeux sur cet aspect de ma démarche.

Ecrire pour le plus grand nombre ? Difficile de dissocier cette idée d'une pratique professionnelle, avec une vraie gestion de contraintes, comme ici celle de ne pas choquer les sensibilités. Et j'en suis encore au stade où je me donne beaucoup trop de libertés, signe d'amateurisme...

Ça commence à sentir les prémisses d'un commencement de début de remise en question tout ça...

Je ne sais pas si une conversation comme la nôtre à sa place dans ce fil, mais c'est clairement intéressant.

Il ne s'agit pas de caresser le lecteur dans le sens du poil, si vous prenez quelqu'un comme Stephen King, il n'est pas considéré comme un tendre et pourtant ses histoires sont construites de sorte à faire entrer lentement le lecteur dans l'horreur qu'il décrit. Au début tout semble normal, les personnages sont attachant et ont des failles. Il est donc facile de s'identifier à eux. Après il amène le lecteur dans quelques chose d'étrange sans que l'on ne s'en rendent compte, c'est très progressif. C'est de l'art même si beaucoup considère que c'est une littérature facile et de piètre qualité. Personnellement je ne le pense pas.

Bon courage dans votre remise en question, c'est selon moi la plus grande preuve d'intelligence.

Cordialement

Alfin