Vagabond(e)

Je suis née au pied des collines, il y a si longtemps. Bien sûr la faible inclinaison ne m’a pas permis d’aller droit au but. J’ai dû contourner les vallons, les arbres –heureux de ma présence- les pierres et les fossés. Parfois, je me laisse aller dans le grand pré ; les chevaux m’accompagnent, les osiers prolifèrent à mes côtés, les iris s’inquiètent de ma santé fragile. C’est pourtant avec détermination que je poursuis, toujours plus loin, toujours chantante –un chant à peine audible qui ne faillit jamais.
Les hommes ont pensé m’apprivoiser, ils m’ont construit un lit froid, carré, lisse, au cœur d’un paysage qu’ils ont voulu dessiner.
Avais-je envie de dormir ? Non, je suis et resterai la rivière vagabonde.
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Bonjour Eclaircie #771
Belle petite micro, si l'on devine rapidement de quoi il s'agit, on est charmé par la poésie qui accompagne le cheminement de cette rivière !
Cordialement.
poldutor

@ Eclaircie, post 771

Très beau récit que celui de ce ruisseau chantant, malheureusement enfermé par les hommes. Il me fait penser aux chansons de Cabrel "Carte postale" ou "Répondez-moi".

Rien de plus laid que ces cours d'eau prisonniers du béton, véritable piège pour les animaux assoiffés. C'est difficile à comprendre quand l'homme sait faire de si belles choses.

@Eclaircie #771. Je rejoins le chœur de ceux conquis par ta très belle prestation poétique concernant cette "rivière vagabonde". La nature est si belle quand elle reste vierge et loin des souillures de l'Homme.

@animal #769. Ne rigole pas.. je t'assure bien que ce genre de situation existe, et plus souvent que l'on croit. Le pire dans ce genre d'histoire, c'est d'attendre aussi longtemps pour se barrer.

@ dream

Alors si ça existe vraiment, désolée mais je rigole encore plus...

VAGABOND

- Paul, au tableau, je t’écoute.

Le gamin traîna les pieds jusqu’à l’estrade et se planta devant le tableau noir. Pas un mot ne put sortir de sa bouche. Rouge de honte devant ses camarades, il fut envoyé au coin avec un bonnet d’âne assorti de cette sentence :

- Si tu n’apprends pas tes tables correctement, tu ne sauras pas compter et tu ne trouveras jamais de travail plus tard. Tu deviendras un bon à rien, un de ces vagabonds que l’on chasse de partout et qui finissent dans le ruisseau.

L’instituteur n’avait pas tout à fait tort puisque Paul Gauguin est mort dans la misère. Mais son nom est entré dans l’histoire, pas celui du maître d’école.

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@ANIMAL#775. Aïe ! Aïe ! Aïe ! le couteau dans la plaie.... Mais ça ne m'empêche pas de te féliciter pour ta petite nouvelle concernant "l'homme à l'oreille coupée". Ca me fait penser à un certain toubib de la médecine sportive qui avait dit un jour à Platini, devant sa faible constitution physique, qu'il était définitivement perdu pour le sport.

VAGABOND

Son esprit vagabondait.

Il était las de son monde, celui-ci lui semblait stérile, il ne voyait plus quel sens son créateur avait bien pu lui donner... lui n'en voyait aucun.

Il buvait beaucoup, fumait aussi. Certaines choses sont universelles, l'alcool et l'herbe en faisaient partie.

Ses amis ne lui étaient d'aucune aide : ils venaient toujours chercher son soutien en cas de souffrances, de problèmes, mais lui ne pouvait pas leur demander de lui rendre la pareille. Sans personne sur qui compter, il désespérait... Il était seul, si seul...

Il chercha, en vain, une lumière dans son imagination fertile. Un instant, il crut la trouver, mais elle se révéla chimère : des espèces bisexuées ? Impossible... Il avait tout de même plusieurs idées, mais comment leur faire prendre vie ?

Quelques jours passèrent, puis vint le déclic : ce monde parfait, il devait le créer. Il prononça d'abord :

- "Que la Lumière soit !"

... et la Lumière fut.

Son propre univers, le seul, l'unique, prit vie.

983 Caractères.

@ Dream

Merci de ce commentaire. Je ne savais pas que Gauguin, lui aussi, avait eu une oreille coupée.

@ Dugenou

Wow, vous tapez direct dans le haut du panier ! Il n'y a pas que Dieu qui a l'imagination fertile.

ANIMAL#779. rhâââââ ! Tu peux te rouler par terre cette fois... Meuuuuuh nan ! Gauguin n'avait pas d'oreille coupée... seulement Vincent... Tu as vraiment fini par me tournebouler la tête avec tes tiens, je t'en mets un quatrième pour la route puisque je vois que ça te fait plaisir....