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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Poètes, je saluts vos retournements de rimes, pleins de vers (tous sens confondus)
Contribution du : 11/11/2015 19:03
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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10/09/2015 09:21 Groupe :
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A une jeune fille (Victor Hugo)
Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle, Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs, Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle, Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs. Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie ! Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, Comme un alcyon sur les mers. Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées ! Jouissez du matin, jouissez du printemps ; Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ; Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue, Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié, A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue, A ces plaisirs qui font pitié. Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence, Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux ! A une dame Madame vous savez combien vous êtes belle, Me trouver loin de vous ravive mes douleurs, Votre esprit agité et votre cœur rebelle, Ont pourtant provoqué des chagrins et des pleurs. Vous êtes un amour qui jamais ne s’oublie, Le parfum qui vous suit, qui flotte dans les airs, Est un bouquet de fleurs sans odeur affaiblie Un nuage invisible au plus profond des mers. Madame vous savez quelles sont mes pensées Quand brille le soleil, quand revient le printemps, Je revois votre corps et nos mains enlacées, Ô j’aurais tant voulu que s’arrête le temps. Quand s’écoulent les ans, que l’heure se dévoue Aux souvenirs heureux devenus amitié, A ces mots regrettés et que je désavoue, A ces bonheurs perdus, j’accorde ma pitié. Je ne ris ni ne pleure, j’ignore la puissance De ces malentendus aux abords gracieux, Vous aviez trop souvent une fausse innocence, Pour être pardonnée en invoquant les cieux.
Contribution du : 12/11/2015 08:53
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Magnifique!
Contribution du : 12/11/2015 16:28
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Alfred de MUSSET (1810-1857)
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu ! J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, Au chevet de mon lit, te voilà revenu. Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde, Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ; Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé ! Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse, N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse, Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé ! - - - Errante dans le désert étoilé, Marchant, les yeux discrètement voilées, Tout était perdu ! Le destin était à maudire, En pleurant, j'esquissait un sourire, Le souvenir de toi m’est revenu. J’étais seule en ce triste monde, Suivant une idée, conviction profonde ; Poupée de sable, échouant brisée ! Mais aucune autre des royales maîtresses, Vivant les plus grandes ivresses, fût exilé, pour avoir d’un eunuque pris un baiser !
Contribution du : 14/11/2015 01:45
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Re : Détournement de rimes |
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Apprenti Onirien
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06/01/2016 18:05 De Libreville (Gabon)
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C'est la première fois que je me livre à cet exercice que j'ai trouvé oh combien difficile.
Le poème original d'Arthur Rimbaud, Sensation: Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la nature, heureux comme avec une femme. Souvenir Un soir tranquille où nous roulions près des sentiers A l’époque je n’étais qu’une petite fille menue J’écoutais la radio en regardant mes pieds Pensant à cette rivière où je me baignais nue Mes parents discutaient je n’y comprenais rien Je fixai mon père essayant de lire son âme Son regard s’en allait loin tel un bohémien Qui cherchait amèrement celle qui fut sa femme
Contribution du : 07/01/2016 18:20
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Re : Détournement de rimes |
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Apprenti Onirien
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06/01/2016 18:05 De Libreville (Gabon)
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J'ai apporté des corrections à mon poème, mais pour une raison que j'ignore je n'arrive pas à éditer mon post depuis hier. Donc j'en fais un autre.
Un jour tranquille où nous roulions près des sentiers A l’époque je n’étais qu’une petite fille menue J’écoutais la radio en regardant mes pieds Pensant à cette rivière où je me baignais nue Mes parents discutaient je n’y comprenais rien Je fixai mon père essayant de lire son âme Son regard s’en allait loin tel un bohémien Qui regrette amèrement celle qui fut sa femme
Contribution du : 08/01/2016 15:17
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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22/07/2012 22:59 De Cévennes
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@Epitete : Il y a tout une ambiance dans votre poème qui pourrait en même temps être presque une micro-nouvelle.
Poème original : Robert Desnos - dans Chantefables et chantefleurs La fleur de pommier Joli rossignol et fleur de pommier, Si la neige tombe au mois de juillet, Joli rossignol et fleur de pommier, C'est que le soleil en janvier brillait, Joli rossignol et fleur de pommier. Poème détourné L'Adam perdu Ne dormez jamais sous un pommier, Pas plus en décembre qu'en juillet, Ne dormez jamais sous un pommier, Ici l'Adam cessa de briller, Ne dormez jamais sous un pommier.
Contribution du : 22/01/2016 11:55
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L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/ |
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Bravo Gemini, je suis sur le sonnet en yx et or de Mallarmé en ce moment et ayant fait une recherche, je tombe sur ton détournement qui est fameux ! Tu n'as mis qu'une heure quarante-cinq pour l'écrire, t'es un génie... Tizef aussi s'est essayé à l'exercice. Quel talent !
Contribution du : 28/03/2016 20:21
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Dans le genre, Cochonfucius reste une référence :
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=mallarme/ses-purs-ongles-tres-haut-dediant-leur-onyx
Contribution du : 29/03/2016 06:05
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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16/05/2013 09:00 Groupe :
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Pour faire revivre le fil :
COMME UN VOL DE GERFAUTS Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal. Ils allaient conquérir le fabuleux métal Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines, Et les vents alizés inclinaient leurs antennes Aux bords mystérieux du monde Occidental. Chaque soir, espérant des lendemains épiques, L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ; Ou penchés à l'avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignoré Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles. ----------------------------------------------------- Comme un vol d’ortolans hors du pays Natal Lassés des fusilleurs aux rafales hautaines, Sous des azurs perlés, d’au long cours capitaines S’en allaient en zéphyr vers un Notos brutal. Ils partaient chevaucher des vagues de métal Que Neptune forgeait en crevasses lointaines, Fuyant l’Onde barbare et ses forêts d’antennes Qu’idolâtraient les Rois de l’Homoccidental. Chaque jour dans le ciel de ces routes épiques, Les rayons enivrants du soleil des Tropiques Les embrasaient d’espoir au goût de pain doré ; Alors que les Moutons sur d’autres caravelles, Auraient toute leur vie à jamais ignoré Des Astres et des Dieux les dernières nouvelles.
Contribution du : 29/03/2016 06:10
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Outre fables |
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