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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Détournement de rimes |
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Un peu de musique
Germain Nouveau Une musique amoureuse Sous les doigts d'un guitariste S'est éveillée, un peu triste, Avec la brise peureuse . Et sous la feuillée ombreuse Où le jour mourant résiste, Tourne, se lasse, et persiste Une valse langoureuse. On sent, dans l'air qui s'effondre, Son âme en extase fondre ; Et parmi la vapeur rose De la nuit délicieuse Monte cette blonde chose, La lune silencieuse Le singe musicien Un jeune ouistiti à l'humeur amoureuse Met à profit ses dons de parfait guitariste En inventant un air sur une chanson triste Pour une belle amie ni prude ni peureuse. La guenon l'écoutant prend une mine ombreuse. A son art consommé la mijaurée résiste. Le ouistiti vexé se reprend et persiste Il susurre, éperdu, sa chanson langoureuse. Le désespoir venant, le voilà qui s'effondre. La guenon s'attendrit, pleure jusqu'à en fondre Montrant ses dents jolies, tirant sa langue rose. Le singe subjugué trouve délicieuse L'élue de son émoi, cette petite chose. La suite des ébats reste silencieuse.
Contribution du : 14/07/2015 21:23
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Je trouve délectable ce détournement simiesque, bravo Pivoine
J'en profite pour vous souhaiter la bienvenue comme nouveau membre d'Oniris, puisque je ne l'ai pas fait sur le fil ad hoc !
Contribution du : 15/07/2015 10:58
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L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/ |
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Du Bellay :
Je ne veux point fouiller au sein de la nature, Je ne veux point chercher l'esprit de l'univers, Je ne veux point sonder les abîmes couverts, Ni dessiner du ciel la belle architecture. Je ne peins mes tableaux de si riche peinture, Et si hauts arguments ne recherche à mes vers : Mais suivant de ce lieu les accidents divers, Soit de bien, soit de mal, j'écris à l'aventure. Je me plains à mes vers, si j'ai quelque regret : Je me ris avec eux, je leur dis mon secret, Comme étant de mon coeur les plus sûrs secrétaires. Aussi ne veux-je tant les peigner et friser, Et de plus braves noms ne les veux déguiser Que de papiers journaux ou bien de commentaires. Du Bellay - Les Regrets Et moi, cherchant à faire pire : Je ne sais si ma fable est dite avec nature, Ni si mon vers un jour émouvra l’univers, Mais je cherche à bâtir des mots à mots couverts Suivant les anciens dans leur l’architecture. La bande dessinée, une belle peinture Disent mieux de nos jours qu’une suite de vers, Et les chiens écrasés, fables d’effets divers, Proposent en morale à cesser l’aventure. Mais j’écris sans relâche et toujours sans regret ; Je rime à qui mieux mieux dans mon jardin secret, La Fontaine et Warnant sont mes seuls secrétaires. Car, lorsqu’inattendu, vient un mot se friser, Quand j’arrive en non-sens un bon sens déguiser, Me tarde alors d’avoir ma part de commentaires.
Contribution du : 25/09/2015 08:38
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Re : Détournement de rimes |
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Bel exercice de style et belle lucidité.
En effet la BD en dit plus que les vers Je ne changerai pas un album de Titeuf contre 10 recueils de poésie contemporaine. Si on continue à en écrire c'est sans doute parce qu'on y prend du plaisir
Contribution du : 25/09/2015 08:49
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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N'oublie pas Disney et Tex Avery !
Contribution du : 25/09/2015 08:51
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Alors, passons à Musset : Fragment
Quand je t'aimais, pour toi j'aurais donné ma vie, Mais c'est toi, de t'aimer, toi qui m'ôtas l'envie. À tes pièges d'un jour on ne me prendra plus ; Tes ris sont maintenant et tes pleurs superflus. Ainsi, lorsqu'à l'enfant la vieille salle obscure Fait peur, il va tout nu décrocher quelque armure ; Il s'enferme, il revient tout palpitant d'effroi Dans sa chambre bien chaude et dans son lit bien froid. Et puis, lorsqu'au matin le jour vient à paraître, Il trouve son fantôme aux plis de sa fenêtre, Voit son arme inutile, il rit et, triomphant, S'écrie : "Oh ! que j'ai peur ! oh ! que je suis enfant !" -------------------------------- Je pense pas que ce soit pour Georges Sand ; il y en a baucoup d'autres dédicacés. Enfin, bref... Voici ma version Star Wars : En poète rêveur je menais double vie : Une pour le désir et l’autre pour l’envie. Enfin ! Désirer quoi ? La gloire tout au plus : Le voeu de perdre un jour des kilos superflus… Alors, quand Dark Vador m’offrit la force obscure J’usai du bon côté pour mettre son armure ; L’entour qui me moquait fut soudain plein d’effroi, Et mon sang bien trop chaud soudain devenu froid, Força, malgré mon gré, la dureté paraître Quand tous mes sentiments passaient par la fenêtre. « Merde ! me dis-je alors, sur un ton triomphant, C’est bien la cruauté que j’avais comme enfant ! »
Contribution du : 25/09/2015 14:49
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Franchement, je préfère ta copie à celle du pélicanophile.
Sur le célèbre poème de Mallarmé http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=mallarme/ses-purs-ongles-tres-haut-dediant-leur-onyx Mieux qu'en verre, il arbore un œil gauche en onyx Et s'en montre très fier. Ce cher lampadophore N'est pas loin de penser qu'il doit être un phénix. Écoutons son histoire en séchant une amphore : « Je fus, mes bons amis, éborgné par un ptyx Au cours d'un pugilat homérique et sonore Où je vis maintes fois les eaux noires du Styx. Mais j'en sortis vainqueur. Ce stigmate m'honore. » A son œil droit il porte, en cristal cerclé d'or, Un monocle de prix. Dopé par ce décor, Il voudrait conquérir une adorable nixe. Mais vraiment mal armé, le brave peine encor. Pour garder le moral sans recourir au fixe Il chante chaque soir au sein d'un septuor.
Contribution du : 25/09/2015 14:53
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Je ne comprends pas. C'est un défi avec ces rimes ?
OK ! De toute manière, je vais essayer, bien que ces rimes en ix me fassent un peu peur (on peut pas sortir du sens). Bon vent à toi si tu sors en mer aujourd'hui.
Contribution du : 25/09/2015 15:02
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Au village gaulois, un archéoptéryx
Vivait sournoisement comme héxastérophore Et, se croyant d’Olympe avec hum ! Cocatrix, S’octroyait un crédit par trop budgétivore. Sur ses créances, au salon vide, un strix Gobait comme un bigot un doré doryphore, Tandis que le Seigneur s’adonnait aux Comics Avec pour seul plaisir celui qui s’évapore. Mais, proche la huée, aux feux d’imperator Le rend dingue, disons, pas à cri, mais à cor, Et le « nard » qui suivrait, disons comme suffixe N’a pas le privilège à le tuer encor. À moins qu’un Mécréant ne provoque une rixe Dont il devra survivre ainsi qu’a fait Nestor. Je t’assure que j’ai pas plus compris mon poème que l’autre, alors ça doit aller.
Contribution du : 25/09/2015 16:47
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Expert Onirien
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Nuits de juin / Victor Hugo / Version originale :
L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte La plaine verse au loin un parfum enivrant ; Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte, On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent. Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ; Un vague demi-jour teint le dôme éternel ; Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel. Nuits d'hiver / Version personnelle : L’hiver aux premiers froids, la tête bien couverte, Sous la couette qui m'offre un sommeil enivrant, Je rêve à l'arrivée par la porte entrouverte Du souffle rougeoyant d’un diable transparent. Une neige timide égaie la nuit meilleure Et adoucit le froid d’un désert éternel Sous un halo de lune accompagnant chaque heure. Les frimas du matin abandonnent le ciel.
Contribution du : 06/10/2015 11:25
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