ARBRISSEAU - JOLIMENT - POT - PLAT - TABLETTE - ELEPHANT - TRAIN - CIEL - ENTENTE - LIVRE



ALAN et GWENAËLLE




Lui, c'est Alan . Le plus roucouleur du quartier, respecté de tous pour la rapidité de son vol, craint par d'autres pour son pouvoir de séduction et la rapidité de son vol.
Elle, c'est Gwenaëlle . Timide, joliment apprêtée, elle est partie se cacher dans un arbrisseau quand il l'a invitée à prendre un pot.
Mais pourquoi te caches-tu belle Gwenaëlle?
Juste ciel Alan ! J’ai vu un éléphant en train de lire un livre sur la tablette du bar, il m’a même saluée de la trompe !
Oh ! mais attends ma beauté, je vais lui botter son gros derrière à ce voyou !
Sur ce, Alan, jaloux comme un pou dressé sur ses pattes, s’ébroue en gonflant ses plumes pour montrer son torse puissant à la belle, se disant en son for intérieur : « je crois que c’est dans le bec ! l’entente semble parfaite, je vais pouvoir lui faire du plat et passer aux choses sérieuses dans quelques minutes, vite allons chasser ce malotru! »
Mais au bar, aucune trace d’un quelconque éléphant, ni rose, ni bleu.
Il s’en revint en roucoulant vers l’arbrisseau mais quelle ne fut pas sa déconvenue quand il vit que sa belle, sur le toit des voisins, se faisait bécoter par un voyou bien moins plumé que lui.

" Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre..."
Quoique, sur les photos, on dirait plutôt des tourterelles.
En tout cas, ton texte est très joli, Bravo !

Bravo Cristale !
Beaucoup d'imagination pour cette histoire de plumes trop bien ou pas assez distribuées. On se rend vite compte que ce n'est pas le plus important lorsqu'il s'agit de séduction. ^^

Quand je te disais que tu étais prête pour la section Nouvelles d'Oniris !... ^^

PS : et bravo aussi pour illustrer tes mots avec d'aussi belles photos. (des tourterelles, tu as raison Embellie).



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AU PAYS DU CACAO MAIS PAS DU CHOCOLAT

L'arbrisseau exotique, joliment penché dans son pot, semblait attendre on ne sait quoi sous le ciel d'un crépuscule d'Afrique. Au loin, derrière la ligne des caféiers, se découpait sur l'horizon plat, la silhouette d'un éléphant retardataire venu boire au point d'eau. Le reste de la troupe désaltérée rejoignait déjà l'ombre épaisse de la savane.
Après une journée pleine de mille détails à régler, assise confortablement sous la véranda, un lait de coco bien frais dans mon verre, je savourais enfin le décor grandiose, me remémorant dans un sourire la mine désolée de Karen devant sa tablette de chocolat.
J'étais arrivée à Nairobi la veille au soir, par le train de minuit. Je venais retrouver Karen et Denys, chez elle, à la ferme des Ngong hills, afin de préparer la sortie de son prochain livre.
Suite à une clause peu banale dans notre entente préalable, et aussi parce qu'elle m'avait particulièrement suppliée, il avait été convenu que j'apporterais dans mes bagages et sans aucune garantie d'arriver dignement à bon port, son chocolat préféré.

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Allongée près d'un arbrisseau, dans un jardin public, joliment ornementé de statues d'animaux exotiques, je picore des cerises. De temps à autres, d'une main distraite, je plonge la main dans un pot rempli de fruits de toutes sortes. Bien à plat, sur la pelouse, je feuillette un livre animalier tout en jetant un œil sur ma tablette pour lire les talentueux poèmes des Oniriens. Soudain, alors que je suis en train de m'assoupir, un éléphant passe tout près de moi. Il barrit, la trompe levée vers le ciel. Il ne semble pas agressif, je dirais même que l'entente, entre lui et moi, est cordiale. Il me fixe de ses petits yeux gris empreints d'une infinie tristesse...
Je me réveille. Une volée de moineaux s'échappe du pot vide.

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L’inspecteur Berthier consulta avec impatience les horaires du train Paris – Nevers. Mademoiselle Amélie, la suspecte, le regarda puis dégaina sa mauvaise foi crasse.
- Qu’est-ce que vous attendez pour me relâcher ? demanda-t-elle.
- Vos aveux.

Dans la maison poulaga, Berthier était connu pour ne pas tourner autour du pot. Il s’avérait même du genre éléphant dans un magasin de porcelaine, quitte à énerver sa hiérarchie. Et ce soir, il avait d’autres chats à fouetter que d’écouter les salades d’une cruche certes joliment décorée mais qui n’avait pas inventé l’eau tiède. Et là, sa nouvelle régulière l’attendait dans sa maison de campagne de la Nièvre et il ne comptait pas lui faire défaut à cause d’un crime mal fagoté.
- Je n’ai rien fait, je vous le jure.
- Ce n’est pas ce que disent les preuves.

En effet, le sieur Antonin, trente ans plus âgé que sa gourde blonde, ne s’était pas fendu par hasard en deux tel un arbrisseau frappé par la foudre. Quelqu’un l’avait forcément aidé et ce n’était pas la midinette en robe à pois verts qui l’avait fait toute seule, vu son gabarit de colibri et ses cannes de serin. Le flic soupçonnait depuis le début une entente entre la beauté de supermarché et Norbert le jardinier, un truc qu’on ne voyait pas que dans un livre de Georges Simenon.
- Eh bien, vous n’avez qu’à me faire passer au détecteur de mensonges, répondit la suspecte.
- Vous regardez trop de films américains, riposta Berthier.

Elle commençait sérieusement à lui taper sur le ciboulot, à nier alors qu’elle avait le mobile, les moyens et l’opportunité de se débarrasser du riche veuf tombé entre ses filets. Heureusement pour lui, son adjoint Poirier arriva à point nommé, arborant fièrement une tablette dernier cri, pas le genre d’engin que pouvait se payer la flicaille parisienne. Berthier prit l’objet dans sa large pogne, l’examina soigneusement puis le posa à plat devant la soi-disant innocente.
- Regardez bien, mademoiselle Amélie.
- Quoi ?
- La vidéosurveillance.
- Vidéo quoi ?
- Monsieur Antonin avait truffé sa maison de micro-caméras. Et vous êtes la star incontestable du film de la semaine, avec votre ami Norbert. On a retrouvé son moniteur de surveillance. Visiblement, il ne vous faisait que moyennement confiance.

La jeune femme regarda l’enregistrement puis leva les yeux au ciel.
- Je savais bien que c’était un sale pervers, conclut-elle alors que Poirier lui mettait les bracelets.

ARBRISSEAU - JOLIMENT - POT - PLAT - TABLETTE - ELEPHANT - TRAIN - CIEL - ENTENTE – LIVRE

Elle a laissé le pot, le plat, la tablette et l'éléphant de porcelaine sur sa table de salon.
Elle a jeté un dernier regard à son arbrisseau.
Elle a joliment pris le livre "Ciel d'entente" et le train.
Vers un ailleurs.

Je vois que plus de dix participants ont joué avec ces dix derniers mots.
Vous ne m'en voudrez pas de vous en proposer dix autres ?


AVIDITE - PRAIRIE - OEUVRE - MORT - VILLE - ENJEU - BOURGEOIS - EPEE - ETRANGEMENT - DISTANCE

Dans une PRAIRIE située près des portes de la VILLE, deux hommes se font face, une EPEE à la main. Les témoins, de noir vêtus, lugubres, se tiennent à courte DISTANCE. Un peu plus loin, des dizaines de BOURGEOIS, levés tôt, certains accompagnés de leur femme ETRANGEMENT impatiente, regardent cette scène avec une AVIDITE malsaine : ils attendent que le sang coule, que la MORT fasse son OEUVRE, lave l’honneur qui est l’ENJEU du duel.

AVIDITE - PRAIRIE - OEUVRE - MORT - VILLE - ENJEU - BOURGEOIS - EPEE - ETRANGEMENT – DISTANCE

« A moi, comte, deux mots » déclama le jeune homme dérangé, l’épée à la main, au bourgeois atterré venu tranquillement faire ses courses au supermarché de la ville. Etrangement, l’agent de sécurité ne donna pas l’alerte, jugeant sans enjeu cette répartie théâtrale dans un espace ou seule l’avidité de quelques consommateurs les jours précédant Halloween l’avait forcé à franchir la distance qui le séparait des travées. Il préféra revenir dans ses songes où il se promenait nu dans une prairie idyllique, loin de la mort qui pourtant était en train de parachever son œuvre dans ce qui allait devenir le faits divers du mois.

MOTS - IL - REPRENDRE - MOI - JEU - FAUT - CE - DIS - DIX - BEAU

Il faut reprendre ce beau jeu : Dis-moi dix mots !

SYNDICAT - MARCHE - RUE - PEUPLE - RETRAITE - POÉSIE - RIME - VERS - SONNET - LYRIQUE

Le syndicat de la poésie lyrique a organisé pour le peuple un concours de sonnet de rue.
Les vers ont battu en retraite et la rime n’a pu reprendre sa marche… selon la police.