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Re : Elision et césure.
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Bonsoir !

Citation :


Leo a dit :

"Il n'y a jamais hiatus à l'intérieur d'un mot."



Pourtant, le "petit Robert" incontestablement confirme qu'il peut y avoir hiatus à l'intérieur d'un mot !

1. Ling. Rencontre de deux voyelles, de deux éléments vocaliques, soit à l'intérieur d'un mot (ex. aérer, géant), soit entre deux mots énoncés sans pause (tu as eu). Le hiatus.
(le petit robert)

http://www.ed4web.collegeem.qc.ca/prof/rthomas/textes/versification.htm#hiatus

Alors, Leo ?

Contribution du : 31/10/2010 22:56
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Re : Elision et césure.
Organiris
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Sémantiquement, il peut y avoir hiatus à l'intérieur d'un mot. Dans cette première phrase, il y a trois hiatus (et je viens d'en rajouter deux, non, trois de plus...). Si on recense et on élimine tous les hiatus qui existent dans le vocabulaire français, on n'écrit plus avec des syllabes mais avec des mores, comme en japonais.

Ce que je précisais ne doit pas s'entendre selon la définition sémantique, mais du point de vue des règles de prosodie classique, puisque c'était l'objet initial de ce post : l'hiatus est admis pour autant qu'il se situe à l'intérieur d'un mot ou entre les vers. Le seul qui soit interdit en classique pur est celui entre les mots.

La règle du hiatus est celle qui pose le plus de problèmes en classique, et qui est aussi la plus difficile à évaluer (ou plus exactement à faire admettre aux auteurs). Dans ce distique (dont par pitié ne cherchez pas la poésie cachée, il n'y en a pas) :

"Ariane, ma sœur au regard amoureux,
Il y a de l'espoir dans tes yeux langoureux."

Pourquoi doit-on considérer que "I-A" dans "Ariane" n'est pas un hiatus, mais le même "I-A" dans "il y a" en est un ? Il n'y a pourtant aucune différence de prononciation entre les deux. Mais c'est comme ça !

Sur Oniris, nous imposons le respect de la règle interdisant l'hiatus dans la catégorie "poésie classique" : pas d'hiatus entre les mots, il est accepté à l'intérieur des mots et entre les vers. Nous appliquons aussi la règle du "et" obligatoirement suivi d'une consonne et les quatre exceptions admises depuis toujours :

- pas d'hiatus quand il y a élision ("une vie agréable" ne comporte pas d'hiatus) ;
- pas d'hiatus avec un "h" aspiré ("le héros est fatigué" n'est pas un hiatus) ;
- après "ah !", "eh !", "oh !" ("oh ! une grande bleue" ne sera pas "hiatusé") ;
- devant "oui" et "ouate" ("c'est la ouate qui te gratte" ne sera pas considéré comme un hiatus).

Dans les autres catégories, nous acceptons les hiatus, pour autant qu'ils ne choquent pas l'oreille. Ainsi, faire se succéder deux fois la même sonorité aura assez peu de chance de passer, que ce soit en néoclassique ou en contemporain : mon distique sur la pauvre Ariane et ses mirettes langoureuses passera sans problème, mais celui-ci ne passera pas, même avec plein de baisers... :

"Ariane, ma sœur au regard amoureux,
Il a à te donner un baiser langoureux."


Ça, ça ne passera dans aucune catégorie. Parce que, franchement, c'est moche...

Contribution du : 31/10/2010 23:38
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Re : Elision et césure.
Maître Onirien
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Question à Léo : le sonnet hendécasyllabe est-il admis en poésie classique, sachant que les premiers sonnets sont apparus en Italie et qu'ils étaient hendécasyllabes ?

Citation :
Origine [modifier] Pétrarque, qui a popularisé le sonnet. La paternité du sonnet n'est pas connue avec certitude. Il a sans doute été élaboré au sein de ce que l'on appelle « l'école sicilienne », c'est-à-dire la cour de l'empereur Frédéric II (1194 - 1250). On attribue au notaire impérial Giacomo da Lentini l'invention du sonnet, forme dès l'origine non chantée, qui est peut-être une strophe de chanson à la base. La disposition des rimes de ces premiers sonnets est abab abab cde cde/cdc cdc, le mètre est un hendécasyllabe, vers où l'accent tombe sur la dixième syllabe. Pétrarque le rend célèbre dans ses Canzoniere. Ses sonnets riment sur les modèles abba abba cde cde (38% de tercets parallèles), abba abba cdc dcd (36% de tercets retournés) et abba abba cde dce (21% de tercets à tête inversée)[4] mais l'on trouve des formes très variées à la même époque ; seule une disposition des tercets en ccd …, c'est-à-dire la création d'un distique au milieu du poème, était prohibée — d'où le paradoxe du sonnet en France qui l'impose systématiquement dans ses deux formes régulières.

Source : sonnet Wikipedia

Contribution du : 01/11/2010 07:55
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Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
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Re : Elision et césure.
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Citation :

framato a écrit :
Question à Léo : le sonnet hendécasyllabe est-il admis en poésie classique, sachant que les premiers sonnets sont apparus en Italie et qu'ils étaient hendécasyllabes ?

(NDT : "Hendécasyllabe", pour les non-klingonais, qui constituent tout de même la majorité de la population, désigne un vers de 11 syllabes)

L'hendécasyllabe est typique de la poésie italienne. Il se prête merveilleusement, avec son rythme impair et son accentuation sur l'avant-dernière syllabe, à la musicalité de l'italien, langue éminemment chantante. Il est un peu moins adapté au français, où on lui préfère souvent le décasyllabe.

Il n'y a aucune opposition à la création d'un sonnet qui n'utilise pas l'alexandrin. Les exemples sont extrêmement nombreux, et datent de toutes les époques, du sonnet monosyllabique à l'hendécasyllabe (je suis plus réservé tout de même sur des métriques plus longues). Nous en avons un exemple ici, sur Oniris, d'ailleurs, sans oublier l'exemple célèbre de Jules de Rességuier :
Citation :
Fort
Belle,
Elle
Dort.

Sort
Frêle !
Quelle
Mort !

Rose
Close
La

Brise
L'a
Prise

(quand même un peu meilleur que celui de Frédéric, ne lui en déplaise...)

Ce qui est important dans le sonnet, outre la forme, c'est l'émotion et la qualité poétique. C'est le type de poème le plus exigeant et le plus difficile à construire, un genre où l'on peut faire plus facilement du n'importe quoi que du simplement correct.

Contribution du : 01/11/2010 12:31
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Re : Elision et césure.
Maître Onirien
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Une dernière question (pour l'instant)...
Si le français utilise le plus souvent les métriques paires, n'est-ce pas précisément parce que c'est une langue dans laquelle l'accent tonique se marque assez peu, ce qui crée une sorte de déséquilibre lors de l'utilisation de métriques impaires ? (je veux dire par là que le fait de placer un accent tonique sur la dixième syllabe (dans le cas des hendécasyllabe) permet d'avoir un rythme proche du décasyllabe + 1, alors qu'en français cette nuance serait proche de l'inaudible (puisqu'il n'y a quasi aucune accentuation) - en français le risque de l'hendécasyllabique serait donc une musicalité difficile à percevoir, alors que dans d'autres langues, les accents toniques créent des rythme interne très nettement marqués.
Est-ce une explication de cet ordre que l'on peut donner au fait que la métrique française est le plus souvent paire ?

Contribution du : 01/11/2010 13:14
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Re : Elision et césure.
Organiris
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C'est une manière de voir et une explication possible, qui dépasse tout de même mes maigres compétences : on est en pleine linguistique sémanto-philologique comparée à double arbre à cames en tête, là... Mais le français supporte quand même les accents toniques, c'est même le point de départ ou presque de ce fil (un vers avec des accents toniques mal placés).

Les rythmes impairs sont tout simplement plus chantants, plus musicaux (cf. Verlaine, encore et toujours). Je pense que les rythmes se sont trouvés naturellement dans chaque langue, parce qu'ils font partie de la langue elle-même d'une part. Il suffit de se balader sur les quais de San Remo pour comprendre ce que "parler musicalement" veut dire...

Et d'autre part ils aident à la compréhension : un discours bien rythmé portera toujours plus qu'un monologue mal fagoté (les grands tribuns usent et abusent du procédé, d'ailleurs).

Contribution du : 01/11/2010 14:50
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