Bonjour à tous les oniriens et toutes les oniriennes,

J’ouvre ce sujet, car il m’arrive régulièrement de lire dans les commentaires à propos d’une poésie classique ou néo-classique des remarques négatives concernant les enjambements, les rejets ou contre-rejets.

Je suis chaque fois étonné et pris d’une certaine incompréhension face aux objections de certaines personnes quant à leurs emplois.

Pour moi, même s’il ne faut pas en abuser peut-être, l’enjambement, le rejet et le contre-rejet sont intrinsèquement liés à la poésie, d’illustres auteurs (autrices) de poésie classique ou néo en ont eux-mêmes usé (José-Maria de Heredia le premier et dans plusieurs poèmes, exemple dans « Centaures et Lapithes » : « Alors celui pour qui le plus grand est un nain,/Se lève. Sur son crâne, un mufle léonin/Se fronce, hérissé de crins d’or. C’est Hercule. »

Je sais que Boileau le proscrit dans son Art poétique, mais Boileau, aussi illustre soit-il, ne peut prétendre à lui seul ce qui doit être fait à ce sujet. Preuve en est, d’autres poètes aussi renommés que lui continuèrent à enjamber malgré son avertissement.

J’ai trouvé un lien que je trouve assez intéressant qui traître des fonctions de l’enjambement dans la poésie symboliste, je le laisse pour celles et ceux que le sujet intéresse. Fonctions de l'enjambement dans la poésie symboliste

Le sujet est ouvert à toutes et à tous, d’accord ou pas avec l’enjambement, le rejet ou le contre-rejet, le but est de discuter autour d’un bon thé ou café (pour moi, ce sera du thé, je ne bois jamais de café, par contre je ne dis jamais non pour le petit carré de chocolat qui va avec ).

Bonne journée à toutes et à tous

Bonjour Polza,

Juste une petite réponse à vos questions :
Tant que vous prenez du plaisir à écrire, qu'à votre goût personnel vos rejets, contre-rejets, enjambements sont harmonieux et apportent un plus à votre composition, faites comme bon vous semble.

L'auteur est maître en son domaine.
...et libre de ne pas se fondre dans la masse de la normalité.

Depuis Boileau, beaucoup d'eaux poétiques ont coulé sous les ponts, certaines évadées de leurs cours ont formé de nouvelles rivières et c'est heureux.

Café crème pour moi s'il vous plaît.

et pour vous

Bonjour Polza,

Je prends rarement la parole dans ces forums, surtout lorsqu'il est question de prosodie et de grands auteurs car je suis loin d'avoir l'érudition nécessaire. Cependant, j'interviens ici pour partager mon avis, en toute humilité.

Pour ma part, j'apprécie ces pratiques qui, employées à bon escient, permettent a minima de pimenter la rythmique d'un poème et, encore mieux, de mettre en exergue un mot ou une idée forte du récit. J'en use avec beaucoup de modération car ce n'est pas pour moi un art facile, mais j'aime en trouver chez d'autres.

Et je rejoins Cristale, tant sur le fait que ce choix appartient à chaque auteur, que sur le plaisir de partager un café crème.

Belle journée à vous.

Bonjour Cristale et Ioledane,

Merci pour vos réflexions sur le sujet et pour faire vivre ce fil (la vie est une chose précieuse et fragile).

Si je prends mon exemple, mes enjambements ne sont pas forcément des plus harmonieux, je l’avoue sans vergogne. Dans mon dernier poème publié, j’utilise à la rime « celui dont » et au vers suivant « l’arc est d’or et bandé ». Il me semble avoir déjà lu un enjambement de la sorte un jour je ne sais plus où, mais d’un auteur connu, si je le retrouve je mettrai le passage en question.

En toute honnêteté, cette continuité m’arrangeait, je ne me suis pas demandé si elle était harmonieuse et je comprends que cela ait pu déranger certains commentateurs (certaines commentatrices), l’enjambement n’était pas celui du siècle, je l’admets !

Par contre, si je prends le poème de Quidonc, l’enjambement (je ne suis pas spécialiste pour dire s’il est avec rejet, je ne suis pas assez technique pour ça) dans « Le matin récidive, emportant le trépas/Des ténèbres » me paraît très bien employé. Dans mon commentaire, je dis qu’en première lecture, j’ai été gêné par certains enjambements avec rejets, mais que je les ai compris en deuxième lecture. Dans ce passage, « Des ténèbres « sont mises en avant selon moi et c’est un choix voulu de l’auteur, je pense.

Citation :

Voilà des paroles d’une grande sagesse. Après, l’auteur fait des choix et doit bien évidemment accepter qu’ils ne puissent pas toujours plaire, c’est le jeu ma pauvre Lucette !

Ioledane, je vous rassure, je ne suis moi-même pas le plus compétent question prosodie, mais c’est justement pour cela que je trouve important de poser des questions, émettre des réserves, donner un avis… Cela m’aide à mieux comprendre certaines règles et à essayer d’améliorer ma modeste technique.

Vous devriez vous exprimer plus souvent, vous nous gratifieriez de votre sagesse.

Allez, c’est dimanche et Cristale doit être partie manger ses huîtres, tournée générale de café crème pour digérer tout cela (quoiqu’un café crème après les huîtres ne me semble pas être une bonne idée, même si je n’en bois jamais !).

Bon bah, je les garde au chaud et tout le monde pourra se servir quand bon lui semblera.

Belle journée à vous également et merci pour les chocolats Cristale (même si je vais être obligé d’aller faire de l’exercice pour tenter de faire un minimum attention à ma ligne !).

Je laisse quelques bouquets de fleurs qui ne font pas grossir à qui voudra les prendre