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Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
Apprenti Onirien
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Tout d'abord merci au CE d'avoir publié ma prose poétique "Entre le vide et la torture"

Merci également à ceux qui se sont arrêtés pour me laisser un petit mot. Les réponses personnalisées arrivent après, mais comme on m'a reproché un manque de contexte ou un tantinet d'hermétisme, je voulais commencer par quelques précisions qui vous permettront peut-être une lecture plus éclairée.

(Pour ceux que le fond n'intéresse pas, vous pouvez passer ^^)

Citation :
Je dis souvent que j'utilise le sang comme encre car ma plume est étroitement liée à mes émotions torturées, et plus particulièrement inspirée par les souffrance liées à l'amour.

Avant, j'écrivais beaucoup, me complaisant dans la douleur tragique (oui j'en faisais des tonnes) de mes péripéties amoureuses.
-> Cf la première ligne du poème

Et il y a quelques années, j'en ai eu assez et j'ai voulu oublier mon amour déchu.
-> Cf le second paragraphe

J'ai décidé de ne plus laisser l'amour me faire souffrir, de devenir "une machine" et de remettre de l'ordre dans ma vie. Mais en cours de route, j'ai perdu ma poésie.
-> Cf le troisième paragraphe

2820j (environs) avant d'écrire ce texte, je fermais mon forum littéraire signant officiellement la fin de l'écriture pour moi.
Et si ça me manquait, j'ai pu profiter de cette longue période pour remettre de l'ordre dans mes idées et dans ma vie en profitant du calme et d'une sorte de sérénité.

Mais quand on est une romantique qui aime vibrer, ressentir, pleurer... ce vide est traître.
Persuadée que je n'avais pas vraiment besoin d'écrire, que je n'avais pas vraiment besoin de ressentir, et que je n'avais pas vraiment besoin de ressentir pour écrire (que je n'avais pas "besoin de moi" quoi), je me suis aperçue que c'était faux.

Et finalement, quand une occasion de ressentir à nouveau violemment s'est présentée, et même si je savais qu'elle apporterait autant de peine que de joie, j'ai eu l'envie de me laisser tenter.

Et puis j'ai entendu cette phrase dans une série "On croit souvent que la douleur est la pire émotion qui soit. Mais c'est faux. Le vide est ce qu'il y a de pire." alors j'en ai fait un poème.


Voilà pour l'introspection (désolée )

Maintenant, les petits messages persos (je vais m'efforcer de vous vouvoyer vu que ça semble être la norme ici mais c'est vraiment pour vous faire plaisir, ceux qui sont ok pour se dire "tu" peuvent me le signaler) :


@BlaseSaintLuc : désolée pour l'incipit, c'était mon premier post et je ne savais pas trop quoi mettre ^^ Je suis ravie que vous n'ayez pas trouvé que je donnais dans le pathos rédhibitoire, c'est souvent le risque quand on écrit dans le sombre. Merci

@papipoete : merci de votre lecture. et vous semblez fin psychologue finalement car votre commentaire était plutôt juste :)

@Vincente : je reste un peu perplexe devant ce commentaire. D'un côté vous semblez reprocher un peu d'hermétisme puis à la fin un manque de poétisation sibylline. C'est toujours difficile de trouver le moyen d'en dire suffisamment sans en dire trop. J'aime la poésie qui laisse place à l'interprétation mais en même temps il faut qu'on comprenne quelque chose, mais visiblement je cherche encore le dosage idéal. Merci pour ce commentaire qui est sans aucun doute une bonne base de réflexion.

@Angieblue : j'ai déjà pu remarquer les ressemblance entre nos deux sensibilités. Merci pour ces compliments et d'avoir noté quelques unes de mes techniques préférées comme "la personnification du vide" et les images. Et tu as tout à fait raison pour le côté sado-maso : les masochistes se complaisent dans la douleur, et je trouvais que quelque part, j'étais comme eux (mais pas physiquement) et ça m'a donc inspiré cette fin. Et j'adooooore les thrillers psychologique et tout ce qui touche à la noirceur des gens. Je ne peux donc qu'être flattée

@Wencreeft : Tout d'abord merci pour les commentaires sur mon style notamment. Et vous avez totalement raison sur le "trop" et le "user un peu trop la corde". J'essaye de moins tourner en rond mais c'est le souci quand on a des thèmes de prédilection, un vocabulaire fétiche et un style marqué... ça manque de surprise (et encore ce n'était que mon premier texte, vous risquez l'indigestion si vous lisez les prochains..) J'y travaille en tout cas, merci pour les pistes d'améliorations

@hersen : merci de votre passage. Pour l'explicatif, comme dit plus haut à Vincente, j'ai encore du mal à savoir quelle dose d'hermétisme est la plus adéquat. Et visiblement elle varie d'un lecteur à un autre, alors je me demande si il y a vraiment une formule magique

@Dugenou : merci sincèrement pour vos compliments. Effectivement, ce texte n'était pas thérapeutique. Il avait plus vocation de constat et d'ouverture au questionnement sur ce choix : l'un est-il réellement meilleur que l'autre?

@Edgard : merci également mille fois pour les compliments. Pour l'accumulation d'évocation et l'analyse abstraites, visiblement l'avis est unanime. Ne reste qu'à voir si je suis capable de corriger ces quelques défauts ^^

@PlumeD : je vous ai gardée pour la fin. Vous n'avez pas aimé et je conçois tout à fait que la poésie torturée ne peut pas plaire à tout le monde. Vous avez pris soin de bien tourner votre commentaire pour qu'il soit pris comme ce qu'il est : "votre avis personnel" et pour ça je vous remercie et vous applaudis même (ce n'est pas donné à tous les critiques de dire "je n'aime pas" plutôt que "c'est pourri" ^^)
Pour "essentialité", vous pouviez vérifier dans le dictionnaire ;)
Pour le "besoin de moi" l'explication se trouve dans mon introspection plus haut si ça vous intéresse, sinon tant pis ^^

Mais le point qui m'a fait vous répondre en dernier est celui qui a lancé les plus passionnants débats (et parfois pugilats) de ma carrière sur les forums littéraires. Je ne pouvais pas rater l'occasion de participer à un de mes débats littéraires favoris et j'espère que d'autres y prendront part (mais on peut bien sûr en débattre à deux, ça me va aussi):


"Mais c'est quoi la poésie?"


Je pense qu'on trouve tous de la poésie dans des textes différents. J'ai vu des textes respectant rigoureusement les règles du classique auxquels je ne trouve aucune poésie, et j'ai trouvé de la poésie dans des romans pour ado..
Vous n'avez pas trouvé de poésie dans ma prose, c'est donc que visiblement nous ne la définissons pas de la même façon.

Je vais quand même vous lister ce qui, selon moi, fait que ce texte est poétique (et vu qu'il a passé le tamis éditorial Onirien je suppose que d'autres en ont trouvé aussi) :

- le rythme > c'est certes de la prose, mais je la nomme souvent moi-même "fausse prose" puisque j'ai une tendance à faire des portions de phrases de 6, 8 ou 12 syllabes.
un exemple?
J’en ai passé des nuits /6
à recoudre mes cicatrices, /8
à réparer les déchirures /8
de ma psyché désintégrée. /8

Puis j’ai jeté sur le papier, /8
dans un dernier fracas de plume, /8
l’ultime révolte pathétique /8
d’un cœur qu’on réduit au silence. /8


- une ou deux anaphores, reprises et répétitions
- des allégories/personnifications (le vide et la torture, au cas où ce n'était pas clair)
- un peu d'hyperbolisme (sans doute à tort) et de métaphores
- un soupçon de romantisme (pas dans le sens "fleurs et chocolats" bien sûr)

Pour moi, toutes ces figures de style marquent la poésie.

Mais du coup, @PlumeD, je suis curieuse : et vous, à quoi reconnaissez-vous la poésie quand il s'agit de prose?

Merci à tous et au plaisir d'autres échanges

Contribution du : 05/03/2021 14:28
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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Merci de ton retour;

Quelle serait la "dose" d'hermétisme adéquate . Y at-il une formule ?

hélas non, et heureusement qu'il n'y en a pas ! l'hermétisme est ce qui peut nous manquer intellectuellement dans une poésie, pas ce qui nous manquerait poétiquement.

Pour ta question inspirée par plumeD : c'est quoi la poésie ?

Je répondrais que ce n'est pas la finalité, le poème, le résultat. c'est plutôt ce qui nous a poussé à écrire une poésie. Et c'est très vaste.

Contribution du : 05/03/2021 15:05
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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"C'est ce qui nous a poussé à écrire une poésie" mais dans ce cas comment le lecteur pourrait jamais la trouver? Il ne peut pas savoir ce qui nous a poussé à écrire, si?

J'aime beaucoup ton point de vue sur l'hermétisme en poésie ^^
Merci d'être passée 😊

Contribution du : 05/03/2021 15:16
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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Hello,
Merci pour les explications.
Pour moi, la poésie est un autre langage, un ailleurs, peut-être le fameux "dérèglement raisonné de tous les sens" de Rimbaud.
Le langage poétique s'oppose donc au langage quotidien, prosaïque.

J'ai souvent débattu sur le sujet quand j'écrivais des chansons et fréquentais les forums de musique.
On entend souvent dire de chansons populaires qu'elles sont poétiques quand elles parlent de sentiments, par exemple d'amour... Pour moi, ça n'est pas suffisant...

J'aime beaucoup cette définition de la poésie qui est de Théodore de Banville:
"...cette magie, qui consiste à éveiller des sensations à l'aide d'une combinaison de sons...cette sorcellerie grâce à laquelle des idées nous sont nécessairement communiquées, d'une manière certaine, par des mots qui cependant ne les expriment pas."

Contribution du : 05/03/2021 16:21
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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Le lecteur et l'auteur n'empruntent jamais le même chemin.

Parfois, il se peut qu'ils se retrouvent, parfois non.

Il ne faut d'ailleurs pas enfermer la poésie dans l'écriture, la poésie est plus vaste que ça.
Mais l'écriture est un bon vecteur, pour partager.

Contribution du : 05/03/2021 16:28
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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chère Hec ( ça doit vouloir dire autre chose que " hautes études commerciales " ? par exemple : honnir/espérer/coupable...
Votre texte n'est certes pas prosaïque, comme peuvent l'être nombre des miens, mais je ne l'ai pas trouvé hermétique !
J'ai pour principe onirien de tout commenter, même ce qui frise la " Pierre de Rosette ", et même me plantant, l'auteur ne m'en tient jamais grief ; donc, si je n'avais rien décrypté à votre prose, je serais venu poser un petit mot dessous !
Mais il se trouve que des lignes, m'ont attrapé par la manche, me plongeant dans ce fameux vide, qui peut faire tellement plus mal qu'un plein à ras-bord !
j'ai déjà beaucoup épilogué, depuis 2013, au sujet de ce qu'est pour moi la poésie ; je crois qu'en premier, je dirais bien sûr que ne sachant peindre, c'est ma façon de jouer d'une palette aux mille mots ; et aussi me prouver que contrairement, à cette claque reçue en pleine poire, je peux faire quelque chose de moi...

Contribution du : 05/03/2021 17:34
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
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Bonsoir Hec4,

Tu (tutoiement sans problème pour moi) as entendu dans mon commentaire mon léger (léger, vraiment !) regret quant à un petit manque, à mon sens, de contextualisation. Mais je ne le sens pas comme un hermétisme qui serait dans l'esprit de cette définition du CNRTL : " − En partic., domaine de la crit. en gén. littér., péj. Tendance artistique qui privilégie les recherches formelles au dépens de la communication d'un message ou d'un sens, qui recherche l'obscurité pour l'obscurité. ". Non, ici ma remarque appelle plutôt une relative incohérence entre le fait de vouloir dire la douleur de ce penchant affectif blessant, et son processus semble-t-il assez implacable, et les "blancs" que le lecteur doit accepter ; une posture narrative où le texte évolue entre acceptation (cette attirance récurrente pour la "douleur") et le refus et la tentative d'échapper au phénomène insupportable.

Il est bien évident que justement rien n'est évident quant à la bonne dose de ce que l'auteur met (doit mettre ?) à disposition du lecteur pour qu'il investisse le récit ou le revisite selon sa personnalité et son vécu. Le fait de ne pas donner toutes les clés me semble fondamental en poésie ; la part de sublimation auquel le poème prête ses mots doit rester ample. Je dirais même que ce qui s'y raconte, ou s'y dessine dans les cas les moins narratifs, doit laisser la place à l'imagination du lecteur.
Si bien que ce que "j'attendrais" d'un poème qui veut partager, pour se soulager, pour chercher l'aide d'une oreille compréhensive – ce qui me semble le cas dans ce propos – est qu'il propose une unité assez accomplie. C'est pourquoi, j'ai eu la sensation de lire ici un extrait de quelque chose de plus entier. Mais si c'est une volonté assumée d'évoquer qu'une partie de la situation, pourquoi pas.

Cependant, je pense qu'un poème est un ensemble intègre, intégré et intégrant, il tend par définition à une certaine complétude ; donc à une relative entièreté.

Contribution du : 05/03/2021 21:42
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
Chevalier d'Oniris
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Merci Hec4, pour vous êtes donné la peine de faire suite à mon commentaire plutôt "brutal", et surtout de ne pas entre être blessé. La chose est rare et digne d'être soulignée.
De toute évidence nous n'avons pas la même sensibilité poétique. Je suis ému par les choses dites simplement, avec pudeur et retenu. Je pense à titre d'exemple au poèmes désespérés de Verlaine. Souvenez-vous :"le ciel est par dessus le toit...si bleu si calme " etc. Aucune emphase, un dénuement, une simplicité qui va droit à l'âme. Et ce touchant poème de Paul Fort mis en musique par Brassens : Le petit cheval dans le mauvais temps...etc" et puis tant d'autres. Voyez-vous, je ne pense pas de façon générale que les grands mots fassent les grands poèmes, je pense que c'est plutôt l'inverse.
Un mot pour finir, j'ose... la raison de ma réaction si tranchée est l'accueil enthousiaste qui est réservé sur ce site à la plupart des écrits pompeux et grandiloquents, cela m'irrite.
PlumeD, très amicalement.

Contribution du : 06/03/2021 10:19
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Re : Entre le vide et la torture - Echanges et remerciements
Visiteur 
apparté pour PlumeD
T'in ! Venez commenter en EL, vous ne ferez pas subir vos crampes d'estomac aux auteurs qui n'ont rien demandé !
(surtout que ce n'est pas la première fois qu'on vous retoque et que vous répondez :"excusez-moi, j'étais énervé".
Non, je ne pardonne pas : alors la soluce :commentez sans lire les autres ou abstenez-vous.
Je suis injuste sévère et méchante ? Oui, quand les oniriens refont toujours les mêmes bévues
pour mémoire

Hec4, j'ai cru que vous étiez à votre 4eme année de Hec.
J'ai adoré votre prose, ne la commente pas (encore). C'est long un commentaire et je n'ai pas le temps de suite.

Merci d'avoir franchi la porte d'oniris, soyez à l'aise et restez-y. (sur oniris)

Contribution du : 10/04/2021 01:54
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