L'histoire se passe dans les Belles Provinces, vers 1750, en pleine guerre entre les Français et les Anglais.

Après un siège âpre, le Général le Carre de Bistouÿe se rend en ambassade auprès des assiégeants, une bande d'iroquois en manière de sauvages. L'aristocrate souhaite négocier une honorable reddition, assurant la vie sauve à ses hommes et accessoirement la protection des femmes du fortin.

Malheureusement, les discussions tournent court. Les vainqueurs arrachent la perruque du général et deux balèzes le forcent à se mettre sur les genoux.

- Moi prendre scalp de toi, grince le chef de la bande en faisant jouer son coutelas dans la lumière. Les anglais m'en donneront un bon prix.

Tandis qu'il s'apprête à découper le cuir chevelu du général, la jeune Demoiselle de T*** s'échappe du fort et court vers le petit groupe. Elle venait d'arracher sa belle robe de taffetas pour allonger la foulée et ses hanches ne sont plus couvertes que par une courte bande de tissu diaphane.

- Messieurs! Violez-moi! Prenez-moi! Emmenez-moi! objure-t-elle en bousculant le petit groupe. Mais surtout, laissez cet homme tranquille! Il m'a sauvé de la noyade alors que j'étais enfant. Je lui dois la vie et suis prête à échanger ma virginité contre sa grâce!

Surpris d'être ainsi pris à parti et l'oeil attiré par les cuisses fines et blanches de la jouvencelle, le chef iroquois fait un faux mouvement qui occasionne une large coupure au crâne de Général, sans pour autant détacher la peau de l'os.

La blessure rend le scalp du Général impossible à identifier pour les Anglais, ce qui amoindrit considérablement sa valeur marchande. Le Carre de Bistouÿe, malgré la douleur, entre dans une rage folle d'être ainsi déconsidéré auprès des Godons, lui dont la famille leur fait la guerre depuis douze générations au moins. Il exige d'être re-scalpé, proprement et sans frais.

C'est ainsi que sont ruinés les efforts de la jeune Demoiselle de T***. Le général, toujours en courroux, demande expressement aux vainqueurs de la violer pourtant, histoire qu'elle n'aille plus se mêler des affaires des hommes.

Le chef iroquois, dégoûté de la conduite de son ennemi, met celui-ci à mort avec ses cheveux intacts. Prenant la très sexy Demoiselle de T*** dans ses bras, il lui prodiguera le soir même mille caresses bien douces avant de l'épouser dès le lendemain.

Ils vivront très longtemps et auront moults adorables bambins.

Déposition

C'est comme je vous le dis, monsieur l'agent :
J'étais venu poser une affichette pour la fête du village. Avec les autres filles on avait répété un numéro de cerceau, alors j'étais encore en tenue, quoi. Vous savez, les petites jupes qu'on met, enfin vous voyez! Et je vous jure, monsieur l'agent, c'est le destin qui veut ça, mais au moment où j'ai ouvert la porte pour demander l'autorisation, un courant d'air a soulevé ma jupe. Et là, le monsieur qui tenait un ciseau a tourné la tête et agité son bras comme s'il voulait rattraper mon chapeau qui se serait envolé. Je vous dis pas, monsieur l'agent, y'aurait pu y avoir du sang. Heureusement, Monsieur le Maire a pas trop fait d'histoires. Il a juste refusé de payer, et m'a demandé de passer le voir pour me remercier.

Ludi

Vraiment bien car tu es complètement dans l'esprit des'Exercices de style' avec un personnage et un ton unique tout au long du texte...qui est le style parlé du personnage! Bravo!
Pimpette

Palimpseste ton texte est très bon.

Ludi le tiens aussi.

Merci Pimpette. Je te dédie celui-ci pour ta gentillesse.

Plainte

Ce que vous voyez là, monsieur l'agent, ou plutôt, ce que malheureusement vous ne pourrez plus voir avant longtemps, est le résultat de cette terrifiante amputation dont je viens à l'instant même d'être victime. C'est bien sûr sans attendre, que je soumets à votre autorité compétente le préjudice physique et moral que j'ose à peine vous faire constater. Car enfin, comment peut-on se laisser distraire par ma soubrette, qui venait juste me remettre un billet rédigé par ma femme, laquelle sollicitait mon avis urgent sur sa décision d'inviter Monsieur le Maire à notre table, en vue d'obtenir son avis à propos d'un règlement foncier que nous souhaitons contester. De plus, elle portait sa jupette réglementaire, sans le tablier j'en conviens, mais enfin, pas de quoi m'estropier le portrait. Je suis vraiment conciliant de ne réclamer qu'un postiche aussi abordable. Ma soubrette m'est témoin.

Ludicadeau bien reçu!
Il est aussi bon que son petit frère!

Si je n'étais pas une grosse feignasse j'en écrirai un autre parce que tu m'as fait comprendre l'essentiel...le récit par un personnage sur un 'ton' unique du début à la fin...et de l'humour bien entendu!

Queneau disait:"L'humour,qui sert à décaper les grands sentiments de leur connerie"....Quel voyou!!!

Fabuliste

Un merlan élaguait la nuque d’un requin.
Soudain une sirène entre, poitrine nue,
Portant mini-nageoire et tout le saint-frusquin.
La frange du client y perdit sa tenue;
C’est-à-dire qu’en fait elle avait disparue.
Voilà l’occasion pour un être mesquin
De surseoir au paiement comme fait la morue.
La sirène attesta de l’acte du coquin
Qui finit menotté tout au bout de la rue.

Lud'

J'ai perdu le canevas initial!
Où est-il?
Siteplai!

Au tout début de la page 1

Salut Pimpette

Quand Ernest est rentré de l'école à moitié chauve avec deux yeux de Panda j'ai deviné que la journée avait été spéciale. Je me suis montrée un peu curieuse et j'ai appris, grâce à cela, que les plus grands de la classe avaient décidé d'offrir à la maîtresse comme cadeau de fin d'année un petit coussin original et personnalisé.. les petits se sont défendus comme ils pouvaient. Les parents d'élèves sont furieux. Le directeur, embarrassé, a promis d'écrire une scènette pour le jour de la remise des prix:'Les clones de Yul Brynner', et tout paraît rentré dans l'ordre à l'heure qu'il est..