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1 Utilisateur(s) anonymes
Fibrilation Chronique |
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Bonjour à tous,
Je voudrais d’abord tous vous remercier pour vos lectures et commentaires sur mon texte en prose : Fibrilation chronique. Je voulais reprendre chaque commentaire et le décortiquer, mais pfff vous êtes nombreux et j’ai tout perdu ma première réponse suite à une fausse manipulation. Je vais donc juste donner quelques explications sur le texte, pour commencer. Parce que le texte, et l'exercice derrière me tiennent à coeur et que comme j'ai pas envie de laisser les gens dans le flou après l'effort de lecture... ça compte... Alors… Fibrilation chronique est née il y a 3 mois. Je ne vais pas vous raconter ma vie mais à ce moment deux évènements sans aucun rapport et totalement opposés dans l’émotion me sont arrivés et m’ont particulièrement perturbée. J’ai remis en question mon envie d’écrire, ma capacité à écrire, mon besoin d’écrire. Je voulais faire comprendre des choses qui ne pouvaient plus passer par le vecteur NOUVELLE. Impossible. En tout cas pour l’instant. Je me suis dit pourquoi pas la poésie ? Ben parce que je ne suis pas poétesse ? Oui. Alors j’ai noté mes idées sur Fibrilation Chronique et je l’ai laissé dormir. À la base, j’avais quelque chose de très noir, assez éloigné du résultat final. Mais plein de mots à double sens que je voulais illustrer. J’ai fait des recherches, comme toujours avec le côté obsessionnel qu’on me connait… et j’ai réalisé que ce qui me perturbait s’apparentait très fort à ce qu’on appelle en médecine la fibrillation auriculaire chronique (bon les gens, prenez votre dictionnaire ou cherchez sur le net si vous vous posez des questions) : palpitations, essoufflement, angoisses… bref… ça me plaisait assez. Toujours dans mes recherches, j’ai noté les symptômes, cherché à coller à une explication sensuelle (donc les 5 sens on est d’accord… ?) et proche de ma perception de ma propre « fibrillation ». Comme le dit bien Larivière j’ai voulu donner à mon texte une forme qui rappelle l’emballement tachycarde. Pourquoi ? Pour coller à mon thème… Une manière de faire comprendre ce qui se passe à la seconde où le cœur s’arrête. Au propre (donc dans le cadre d’un réel souci d’arythmie) et au figuré (ici, la tachycardie dans le cadre amoureux, genre mon cœur s’est arrêté de battre). Je pense que l’unique envie que j’ai eue en écrivant ce texte était de faire comprendre ça. Après, je crois que j’ai juste pris chaque sens : les mots en italiques auxquels j’ai ajouté Cligne, Suspends (le temps qui se suspends de façon assez particulière au moment où le cœur s’arrête ou s’emballe et le temps qui prend parfois juste le temps opportun de passer au bon rythme…), fais (faire simplement, pour le geste…) et ressuscite (pour des raisons évidentes de chronicité)… Ces mots en italiques sont adressés soit : dans le sens premier au cœur en lui-même (comme on peut se demander de respirer, ou de réfléchir quand on panique), dans le sens second à l’être aimé (comme on peut ordonner quand on se sent défaillir d’amour, j’aurais pu mettre embrasse-moi mais ça collait plus du coup…). La première partie du texte jusqu’au flash est presqu’indépendante. Cligne est le premier battement raté. Ou en trop. Le cœur qui bat aux tempes assourdissant, violent, englobant tout. Et puis le côté perte de contrôle… Comme la dernière seconde où la vie défile devant les yeux, selon la légende, lol… les sens qui se rappellent à nous… en suspension. Ça dure une seconde, ça dure éternellement. L’expérimentation est dans le traitement. Je ne cherchais aucune excuse, je le soulignais, comme le style est assez éloigné du texte 2Lien de base. Point. Pour les images, elles me sont propres. Peu importe qui ou quoi, je peux comprendre que ça surprenne. Je peux comprendre que ça laisse perplexe. Mais c’est propre à chaque auteur non… ? La correspondance Femme/Armoire de Baudelaire ? moi ça me parle pas à première vue… Je pense aussi que quand on écrit de la poésie, on ne doit pas forcément mâcher le travail du lecteur. Le vocabulaire m’est propre. Je ne le trouve pas particulièrement compliqué, je dois être plus érudite que je le pensais… cela dit, je pense que les images que j’ai utilisées sont compréhensibles si on se laisse prendre par le jeu des sens et des mots en italique. Mais là aussi il faut vouloir rentrer dans le jeu. Et peut-être qu’on peut me targuer d’hermétisme, surement. C’est vrai que c’est moins limpide que « mon cœur s’arrête je vois ma vie défiler devant moi et je choisis les morceaux dont je veux profiter une dernière fois, avant qu’il ne reparte pour s’arrêter à nouveau »… mais je pensais que la poésie consistait en ça. Imager des évidences de manière différente. Pour provoquer des émotions nouvelles. Ou peut-être juste parce qu’il n’y a pas d’autre façon satisfaisante de le dire. Bon, c’est perfectible. Je le sais. J’ai été conseillée par plusieurs personnes avant la publication, j’ai ôté des termes qui rendaient la chose encore plus difficile à assimiler… mais en gros j’ai refusé de travailler le texte plus que je ne l’avais déjà fait. J’ai conscience des défauts du texte, ou en tout cas d’une bonne partie de ses défauts. Mais j’ai voulu les laisser. Parce qu’après tout, et en tout état de cause, même si la mort (ou la petite mort, ou la tachycardie amoureuse) est universelle, l’expérience est personnelle. Et surtout, la perfection n’était pas ce que je recherchais, là. Là, je cherchais à jumeler deux exercices...: 1- le comparatif fibrillation et flash amoureux 2- l’utilisation réfléchie de mots pour en dire d’autres (vains/ vin… là, serre moi/ lacère moi etc…) En gros je voulais quelque chose qui semble confus, flou, comme perçu à travers les sens de quelqu’un qui se sent mourir… C’est une expérience que j’aime ressentir dans le sens « amour »… d’où les encore (le dernier en gras est pour souligner le cri, le retour des battements…) qui dans le sens médical souligneraient plus le moment où on réanime… Voilà, ah oui : FibriLation Chronique… le titre et la faute d’orthographe. Je pourrais l’expliquer. Je dirais juste que c’est dans mon contexte un lapsus révélateur. Mais je tiens à ce que ça reste comme ça, je ne veux pas qu’il y ait 2L à Fibrilation. Et puis pour finir, j’aimerai souligner quelques mots de certains commentaires qui m’ont interpellé… blessée ou laissée perplexe et user de mon « droit de réponse » : - Sous influence et ses variantes : Bon, je pense comme Benway que c’est un détail mais ça m’a touché donc je réagis. Quand je lis que j’ai écrit ce texte sous influence, ma première réaction est de mal le prendre. J’ai un style personnel je pense. Ensuite je lis influence larivièrienne, et je souris. Soit. Je suis plutôt flattée. Si je dois être influencée, que ce soit par Lari. Partager une même sensibilité poétique n’est pas être influencé. Je crois qu’avant mars 2009 la première fois que quiconque (je souligne et défie quelqu’un dire qu’il a lu une poésie 2Lième avant… à base de comparaison ce serait sympa cela dit…) a lu de la prose 2Liène c’est dans ma nouvelle « Dix Neuf ». Etrangement le texte est tout aussi expérimental, « hermétique » et apoétique que celui-ci… et je n’ai lu nulle part que j’étais influencée. Enfin, surement que je ne suis pas objective, et certainement que la façon dont j’affiche mon appréciation des textes de Larivière joue contre moi. Mais je pense que le terme influence est assez… enfin assez inadéquat voire péjoratif, non ? Influence a une connotation fortement négative dans mon esprit. J’aurais préféré inspiré. Même si c’est pas tout à fait ça non plus. Donc j’aime pas influencé, sous influence etc… je tenais à le noter, car je pense que plus qu’un commentaire sur le texte, c’est un sous entendu sur mon écriture en tant que telle dans le domaine de la prose. - Vocabulaire compliqué : Pas compliqué. Spécifique. À la médecine et à la nature (faune&flore). Et à d’autres univers qui me sont proches. Quand j’ai lu Le bateau ivre (par exemple, et n’allez pas prendre ça comme une comparaison maladroite) j’ai du le faire avec un dico. Comme avec certains poèmes de David, de Notrac, de Lari … et même sur des nouvelles de Stephen King ou de Jung ou récemment Cortazar ou ici Daph ou Is... y a des mots qui m’échappent. Mais si je lis, je lis. Si je ne comprends pas un mot je le cherche. (merci à David et Lari d'avoir illustré mon propos anticipativement) Lire c’est parfois, souvent, aussi apprendre… Si ça arrête le lecteur lambda soit. Qu’il s’arrête ! Un lecteur qui ne VEUT pas comprendre ne comprendra jamais. L’autre comprendra. Désolée. - Mots à 3 syllabes : euh ? tu veux des mots en une ? non pasque je peux. Mais c’est pas mon kiff sur ce texte tu comprends ? je cherche pas à approcher une forme classique, épurée ou facilement abordable (désolée, deux fois 4 et une fois 3 syllabes, tu suis toujours ?). Je pourrais. Je le fais pas. Ça c’est ma façon de dire les choses. Je compte pas les syllabes… huh… faut en prose ? c’est obligé ? si c’est le cas j’en tirerai les conclusions qui s’imposent en me retirant définitivement de la prose… ! - Le non travail, ou le jeté sur papier, premier jet ou poésie automatique : Bon. Alors je ne dis pas que le texte n’aurait pas pu être plus travaillé. Je le reconnais. Mais dire que c’est du premier jet, je peux pas accepter. Ça fait 3 mois que je le bosse, ce qui pour moi est énorme… mon triptyque a été écrit en 3 jours, relu quelques fois et envoyé sans modifier plus de 10 mots. Ça c’était de l’écriture automatique ou semi-automatique. Alors je me marre. Je vais juste dire que j’ai bossé ce texte sur plusieurs niveaux pendant plusieurs mois. Et que les sous entendu du contraire sont détrompés. Par contre j’avoue sur le refus de modifier CE dernier jet. Et j’avoue avoir publié quelques daubes automatiques qui sont passées inaperçues (euh en nouvelles surtout, sisi). Encore merci à tous… et merci à tous. Ceux à qui ça a plu, qui n’aimeront p’têt pas le suivant… et ceux à qui ça a déplu et qui aimeront p’têt le suivant… Et merci d'avoir lu la tartine.En espérant n'avoir froissé personne.
Contribution du : 06/06/2009 21:58
Edité par Estelle2L le 7/6/2009 0:56:27
Edité par Estelle2L le 7/6/2009 1:20:14 |
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Re : Fibrilation Chronique |
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Visiteur
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D'abord, Estelle, merci beaucoup pour cette longue explication et ensuite, pardon si mon commentaire (entre autre) t'a blessée.
Il est vrai que je ne m'attendais pas à ce que ce texte cache un tel travail de profondeur et que, par conséquent, je suis plutôt restée en surface. Pour les mots à trois syllabes, la seule chose qui me dérange en est l'abus, par exemple quand tu en utilises 3 ou 4 d'affilée, ce qui semble refléter une volonté 'd'étaler ta science' (Je suis quasiment certaine qu'ici, ce n'était pas ton intention du tout, mais les textes de ce genre m'en donnent généralement l'impression) . Je voulais simplement te dire : prudence, donc. A ne pas faire trop dans l'excès :) Ensuite, pour l'écriture automatique ... désolée mais ... au vu de ce que tu annonçais en préambule, 'c'est parti sur une idée de faire des associations de mots, des consonances ... et puis c'est parti en live', c'en avait vraiment l'air. Je suis désolée si tu l'as mal pris, ce n'était pas péjoratif. Bref. Merci encore de nous avoir éclairés !
Contribution du : 07/06/2009 12:34
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Re : Fibrilation Chronique |
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Visiteur
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Lo, merci, je ne l'ai pas mal pris.
Je précise, comme tu dis. J'ai bien noté ton complément d'explication. J'avoue celà dit, sans te vexer hein, que ton commentaire m'a vallu un des plus rigolos fous rires que je m'étais pris depuis looooooongtemps... les syllabes... ça m'a éclaté. PS : pour le résumé, ça illustre parfaitement le propos de bien choisir ses mots... ça induit surement en erreur... le langage est parfois une chose étrange...^^
Contribution du : 07/06/2009 13:06
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Re : Fibrilation Chronique |
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Visiteur
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Ravie de t'avoir fait rire alors :)
L'humour se trouve parfois où on ne l'attendait pas !
Contribution du : 07/06/2009 13:50
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Re : Fibrilation Chronique |
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Maître W
Inscrit:
19/01/2008 01:44 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
26618
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Bon, je vais pas m’étaler, mais je dirais les choses suivantes :
Merci Estelle d’avoir prit le temps de nous faire comprendre son cheminement et ses motivations. Maintenant ce que j’ai dis sur le texte, bah je le maintiens. Le texte a des qualités (déjà il se lit sans problème), mais j’en retiendrais surtout une : il est audacieux (dans son traitement et son parti pris risqué par son « hermétisme »). Mais cette audace a aussi son revers, celui de se fermer à son lectorat. C’est ce qui m’est arrivé à la lecture de ce texte que j’ai trouvé assez agaçant parce que j’ai eu la sensation que l’auteure « s’est enfermée » dans son schéma un peu trop hermétique (ce qui peut expliquer les commentaires mitigés de certains). Maintenant pour répondre à Estelle sur la fameuse « influence » (Larivierienne), je dirais qu’il ne faut pas le voir comme quelque chose de négatif, en tout cas en ce qui me concerne. Ce n’est pas même positif pour être tout à fait honnête. C’est juste un constat. Et une petite surprise aussi puisqu’Estelle ne nous a guère habituée à ce genre de traitement. Il est trop tôt pour moi pour savoir si ce style là te convient ou pas (à mes yeux j’entends). Aujourd’hui, je constate cette évolution. Ni plus ni moins. Maintenant – et ça n’engage que moi – aussi audacieux qu’il puisse être, je pense malgré tout qu’à trop vouloir être abstrait on court le risque de perdre le contrôle (l’auteure le dit elle-même en disant que le récit est ensuite « parti en live »…). A mon sens, ce texte a été écrit par Estelle exclusivement pour elle (ce qui n’est en aucun cas un reproche, je précise) pour des raisons personnelles et intimes que je respecte beaucoup. Maintenant, quel est mon intérêt de lecteur lambda dans ce texte ? Je m’interroge…Et je le dis sans polémique aucune. Widjet
Contribution du : 07/06/2009 23:54
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Re : Fibrilation Chronique |
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Visiteur
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Sur le fond j'apprécie ce que tu dis. Je comprends aussi ce que tu me disais hier sur le "non-publiable"...
Je sais que tu as, par nos conversations, accès à une des clés du texte et que tu es sincère en me disant que je suis trop dans le "sentiment vécu". Je te rappelle Dix-neuf...ton com : widjet 1/11/2008 a trouvé ce texte Moyen - Des mots éparpillés autour d'une douleur unique. D'une absence. Rupture ? Deuil ? Sais pas. Pas important en fait. Un texte Estellien assez nouveau dans son traitement. Il y a de l'idée, de l'intime...mais du flou aussi dans cette poésie un peu démente. Mais trop de choses m'échappent...et peu me retiennent Je ne suis pas convaincu. Navré. Widjet Bon, c'est le même principe. Sur un autre thème... et travaillé un peu plus en profondeur, puisque 19 était... était mon premier essai... Je pense ici que plus qu'un point de vue sur mon texte, c'est une façon de concevoir l'auteure que je suis... pas mes écrits en tant que tels, mais la personne derrière les textes... Ce qui est somme toute logique. Mais je ne suis pas sûre... enfin... je ne suis pas sûre que le débat soit à placer là. Et quoi qu'il en soit, mon cheminement sera identique. L'évolution de l'écriture est normale. Et on en parlait encore récemment, est-il possible de pratiquer deux formes d'écriture (ou plus)... ou perd on les fondements quand l'écriture évolue, sans possibilité de retour en arrière? J'essaie de développer deux axes différents dans ma façon d'écrire. Parce qu'en fonction de l'émotion ou du contexte, je suis incapable d'écrire les mêmes choses. Je pense que la prose me sert plus à exprimer des choses... des choses que je ne m'explique pas. Que je ne comprends pas... Alors que la nouvelle... me permet d'éprouver des choses que j'ignore. De réaliser des fantasmes. De tuer des gens par exemple Le non-habituel peut choquer. Je pense que l'écriture permet justement de sortir des enclaves et des habitudes. Je pense qu'elle ne doit pas être bridée... Et je pense que le jour où je me sentirais d'humeur sonnetiste je pondrais un sonnet quitte à étonner la foule. Pareil si je veux raconter la mort de Marilyn, je deviendrais journaliste d'investigation. voilà, bon j'ai fait le tour je crois. Merci en tout cas d'avoir développé... et puis bon tu aimeras pitêt le suivant (qui sera je le crains tout aussi personnel et hermétique...) ou pas...
Contribution du : 08/06/2009 13:55
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Re : Fibrilation Chronique |
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Juste une question Es,
tu as toi même annoncé ton texte comme expérimental, d'ailleurs la plupart de ceux qui l'ont lu l'ont perçu comme tel, comme quelque chose de peu compréhensif "en l'état" et peut-être à revoir, lors de ton envoi en central il ne t'a pas été retourné avec proposition de catégorie "Apprentissage" ?
Contribution du : 08/06/2009 15:39
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Re : Fibrilation Chronique |
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apparemment non...
Contribution du : 08/06/2009 18:45
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