Ils s'endormirent. Ils étaient exaspérés. / Franchement, pas terrible. A ce moment-là, simplifie :

Ils s'endormirent, exaspérés.

Mais c'est vrai que s'endormir quand on est exaspéré, c'est pas gagné !

@jphil
J'étais ironique.



J'avoue cependant préférer dépité, car exaspération signifierait selon mon dictionnaire : « mettre (qqn) dans un état d’extrême irritation. » Pas facile de s'endormir, alors...

La première action étant d'être éxaspérés pour s'endormir ou s'endormir en étant éxaspérés,on déduit que le verbe s'endormir admet une manière et la façon dont ils se sont endormis.

"C'est d'une façon exaspérante qu'ils se sont endormis."
Un exemple de conserver le "C" apostrophe.

C.Q.F.D.

Nous dirons donc : Ils se sont exaspérément endormis

"Ils s'endormirent. Ils étaient exaspérés."

Il suffit de songer attacher des caniches aux quatre menbres de son pire ennemi, que l'on fouette alors avec circonspection (cruauté+esprit de rigueur : prendre garde que les chiens se déplacent conformément à la rose des vents)(oui, c'est donc les petits chiens qui sont fouettés pour leur donner de l'ardeur à la tâche) jusqu'à ce que les cris de douleur sublime par l'intolérable ce bref moment qui précède le sommeil (enfin, on peut plus ou moins motiver les petits chiens pour faire durer le supplice, et donc l'endormissement lui-même) il peut dès lors être rejoint (le sommeil, je veux dire) avec toute la sérénité necessaire.

"C'est d'une façon exaspérante qu'ils se sont endormis."

Là, c'est plus complexe à imaginer, parce que dans le premier passage, l'exaspération est un état d'esprit (donc, par exemple, des pensées somme toute avouables) alors que dans le passage ci-dessus, l'exaspération est une manière d'être. Ça impliquerait des gestes, des paroles.

Pour m'endormir d'une façon exaspérante :

Petit a : à deux (ou plus)

Là, c'est facile, il suffit de s'endormir le premier pour avoir une bonne chance de faire du tord au malheureux peuple resté en deça des frontières du sommeil. C'est une bonne façon de s'endormir d'une façon exaspérante pour son prochain (ou sa prochaine, ou bien encore son prochain, son prochain, sa prochaine, son prochain, sa prochaine, si vous dormez dans un internat mixte)

Petit b : Tout seul(e)

Oulala, là, c'est le défi. Comment s'endormir seul de façon exaspérante ? Avec la question sine qua none (=sinon la première n'aurait pas de sens) : exaspérante pour qui ?

tiret un : la logique naïve

Il ne faut pas la sous-estimer, c'est celle qui, par exemple, fait dire au vieil indien d'une blague potache cette maxime : "quand homme blanc couper du bois, hiver très rude". Elle résulte de l'observation et d'un esprit d'analyse de surface qui ferait palir de jalousie un de ces petits poèmes japonais. Donc, dans le cas présent, ça pourrait donner :

"Je reniflais à pleines narines tous en mordant frénétiquement mon polochon, mes machoires ne s'accordant de répit que pour me laisser proférer quelques jurons de circonstance : sexuels, politiques, ou blasphématoires. Je fis ceci jusqu'à ce que le sommeil me vînt, et ainsi je m'endormis, seul, de façon exaspérante."

tiret deux : La procrastination

En l'absence de nippon ou d'apache, la façon la plus courrue je crois de s'endormir seul de façon exaspérante et de laisser, avec un sentiment de temps qui ne passe pas, le sommeil venir tout en songeant à tout ce que le jour défunt n'a pas vu aboutir, et à tout ce que le prochain ne permettra pas de réaliser. C'est tellement exaspérant pour s'endormir que ça donnerait presqu'envie de prendre la place du "pire ennemi" du petit a, pour abréger cette souffrance, voir de l'un des caniches, faut pas déc...

"C'est d'une façon exaspérante qu'ils se sont endormis."
de Kamel...
Exaspérante pour qui ? Cette fois-ci, ce n'est plus eux qui sont exaspérés, à mon avis !

Or,nos bonshommes, c'est bien d'une façon "exaspérée" qu'ils se sont endormis...


S'endormir "dépités", c'est en effet sans réel ressort... la chose est entendue. Et le sommeil peut être pris comme une fuite inconsciente devant l'échec... Comme un renoncement.

S'endormir "exaspérés" (ce qui ne présage pas d'un sommeil réparateur, j'en conviens) ajoute un surcroît d'énervement que l'on retrouvera au matin et qui laisse présager en quelque sorte d'une revanche à prendre sur le mauvais sort... D'un refus de l'échec...



Du coup, adieu l'analyse grammaticale...

David, vous êtes merveilleux ! L'analyse de votre intervention à de quoi donner de la matière pour prévoir des endormissements exaspérants pour la prochaine et complète décennie... au moins !

Pardon... je sors