Non pas pour le moment, mais nous avons le projet de les lire en relation avec l'atelier théâtre. L'année prochaine nous allons travailler leurs "mise en voix", devant un public.

Vous pourriez essayer de filmer ca et de l'envoyer sur internet et comme ca nous pourrions tous le regarder.

Si c'est visible, pourquoi pas! Pour le moment on se régale d'écrire, de participer, de se lire mutuellement et c'est déjà très bien.

mon cour journal créatif à été annulé parce ce qu'ils n'y avaient pas assez d'étudiants et je ne sais pas si il va revenir en automne.

Pour socque : je sais que ça peut paraitre minime comme modification mais je crois que la contrainte devrait rester figée et on se doit de garder la phrase telle quelle. Maintenant ce n'est que mon avis.

Je donne la "moralité" ce soir ou demain :)

OK, bien reçu !

Moralité de la semaine :

Je lui ai sauvé la vie, il mit fin à la mienne.

Non finalement cette moralité est trop proche de celle de cette semaine.

Ca sera plutôt :

"La gentillesse était son pire défaut."

Merci d'avoir pensé à nos "devoirs" de la semaine, Nico84
Tu nous fais progresser!
Bonne semaine à toi

Relations de bon voisinage

On le lui disait souvent.

Gordone, à l’ombre discrète du rhododendron, observa sa voisine qui, comme tous les jours à la belle saison, sortait son petit dernier pour jouer un moment dans le jardin tandis qu’elle préparait le goûter des autres. Ils ne tarderaient pas à rentrer de l’école.
Quelle mère laisse ainsi seul un enfant si jeune ? Quand on pense à tout ce qui pourrait se passer…
Gordone s’approcha en tapinois. Le petit Kevin (méprisable prénom !) lui tournait le dos, absorbé par la contemplation de fourmis transportant une minuscule charogne. La ménagère inconsciente avait regagné sa cuisine. Il suffit d’un instant pour ouvrir le loquet inaccessible au petit et écarter très légèrement le portillon. La brise légère ferait le reste, et le grincement des gonds non huilés (quelle souillon, cette femme) attirerait sûrement l’attention du morveux.
Gordone s’éloigna le temps de semer un peu de poison sur les fleurs de M. Choulard, aimable retraité passionné par son jardin. L’inexplicable flétrissement fournirait d’excellents sujets de conversation où s’afficheraient la compassion de sa bonne voisine et son sens de l’écoute ; Gordone avait aussi plusieurs conseils de grand-mère à dispenser en la matière.
En revenant, elle constata que Kevin avait dérivé jusqu’au milieu de la rue. Elle attendit que s’approche une voiture pour accourir, arracher le petit à sa dangereuse béatitude bitumeuse et le rapporter tout effrayé à sa mère. Mme. Orsy se répandit en remerciements émus et engueula Kevin qui hurla un bon coup.
— Quelle chance que vous soyez passée là, madame Médoux ! s’écria-t-elle par-dessus les sanglots. Vous avez le cœur sur la main, je me demande ce qu’on ferait sans vous !

On le lui disait souvent, et elle ne s’en lassait pas. La gentillesse était son pire défaut.