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Re : In tenebrix lux : explications
Visiteur 
Après discussion entre orgas et modération, ce fil est replacé en forum. Nous avons modéré les propos suivants:

- les hors sujets (les considérations personnelles sur les vacances et amitié entre potes: pas vraiment de lien avec le texte)
- les propos les plus agressifs: chacun pense ce qu'il veut, mais sur Oniris les appels à la violence, quelle qu'elle soit, ne sont pas de mise,
- les discussions sur la politique sans rapport direct avec le texte: par exemple, sur la politique française extérieure, celles des présidents des États-Unis ou autres ne nous parait pas être opportun ici car ce n'est pas en relation directe avec le propos de la nouvelle".

Le tout est imparfait puisque les éléments sont imbriqués les uns aux autres, mais nous ne souhaitions pas modérer toute la discussion.

Nous vous encourageons à lire et commenter le texte de Stony, afin de vous faire votre propre opinion sur sa nouvelle.


Contribution du : 26/04/2016 20:43
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Re : In tenebrix lux : explications
Maître W
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Vous avez quand même enlevé tout le sel de nos posts a stony et moi.
J'en fais donc un bref résumé :

1) mes nouvelles sont à chier
2) stony et moi, Anvers et contre tout, nous nous aimons

Widjet

PS: dois je désormais préciser quand je fais de l'humour ?

Contribution du : 26/04/2016 21:54
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Re : In tenebrix lux : explications
Visiteur 
Widj,

Pour le bien de tous, je crois que nous ferions mieux d'en rester là. J'aimerais passer aux remerciement individuels après avoir clôturé le reste.

Contribution du : 26/04/2016 22:03
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Re : In tenebrix lux : explications
Maître W
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Aucun problème mec
C ton texte ton mur

Bonne continuation et bravo sincère pour l'accueil dudit texte

W

Contribution du : 26/04/2016 22:25
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Re : In tenebrix lux : explications
Visiteur 
OK, merci.
Comme je l'écrivais, je voudrais passer aux bisous individuels après avoir remercié le CE et les correcteurs.


Aloccasion

Désolé de ne pas vous avoir fourni plus d’indices pour distinguer le contexte, mais je ne voulais pas que ce contexte devienne le sujet.


Mare

« Bruxelles, la Belgique, L'Europe, comme elles devraient être. Comme elles peuvent être, parfois, dans leurs bons jours. » : comme elles peuvent l’être aussi, parfois, heureusement, dans leurs mauvais jour.


Vincendix

La prochaine fois, je penserai aux baobabs et aux fromagers, c’est promis :=) Ces arbres seraient un peu incongrus dans les rues parcourues dans le texte. En revanche, je travaille tout près du quartier de Matonge et j’y vais régulièrement acheter mon casse-croûte. Je devrais bien trouver de quoi écrire de ce côté-là. Le drame de Bruxelles en filigrane, oui, mais en filigrane seulement.


Alexandre

« Passer ce message en si peu de lignes était une gageure et c'est pourtant très réussi » : celle-là, je vais me l’encadrer, moi qui ai besoin de dix pages pour expliquer ce que n’importe qui résume parfaitement en trois lignes. Les leçons d’historiettes en quatorze lignes dispensées par un aimable et patient professeur auraient-elles fini par me profiter ? ;=) Je savais que le titre était susceptible de te plaire.


Hersen

La réaction de votre voisin vous a atterrée… Bigre ! Ce serait peut-être indiscret, mais s’il vous était possible de me la communiquer, ça m’intéresserait beaucoup. Ici ou par MP si plus de discrétion était nécessaire. Sinon, bien, sûr, je n’insisterais pas.


Alcirion

« Et bien, comme le personnage, je n'ai pas envie de changer ma façon de vivre ! » : c’est amusant que vous écriviez ça parce que, justement, il me semble que je suis en train de changer ma façon de vivre. J’avais proposé un autre texte dont le sujet était en définitive le même, dans un contexte totalement différent, mais qui n’a pas été retenu pour publication. Développer ce sujet ici prendrait trop de place. Disons, en quelques mots, que l’angoisse de l’avenir et la nostalgie du passé cèdent progressivement leur place à la captation dans le présent des opportunités qu’il offre.


Bidis

Je suis vraiment navré, j’ai l’impression de vous torturer depuis deux textes. J’imagine que vous avez de la famille à Bruxelles. Sinon, lorsque les travaux dans mon appartement seront terminés, je vous échangerais volontiers une semaine de vacances à Bruxelles contre une semaine de vacances à Béziers. Nous échangerions nos clefs du côté de Bourges ;=)


GillesP

Adéquation entre fond et forme : ça me va ;=)
« Une seule petite réserve: ce texte ne se comprend, à mon avis, qu'en ce moment. Quelqu'un qui le lirait dans dix ans n'aurait peut-être pas assez d'indices pour comprendre le fond tragique qui sous-tend la nouvelle. » : vous avez probablement raison. En réalité, ce petit texte n’a pas été écrit pour être proposé à la publication, mais pour être consommé sans tarder, dans un échange épistolaire avec quelques camarades.


Jaimme

« Ne pas écrire de banalités sur les horreurs récentes, s'attarder sur la lumière au milieu des ténèbres. » : oui, c’est l’idée, notamment. Il y a eu suffisamment d’images passées en boucle à la télévision pour que chacun sache de quoi il retourne. Et puis, ce n’est pas tellement le sujet car ce texte ainsi que le précédent qui aurait pu être publié sont plus personnels que l’expression de moments troubles que des dizaines de millions de personnes partagent de par le monde.


Letho

Argh ! J’ai envie de me jeter dans les orties. Vous me faites l’honneur d’un commentaire accompagné d’une note sympathique alors que je ne vous ai gratifiée que d’un minuscule commentaire sans note. Pour me faire pardonner, je fais un peu de pub pour votre texte qui traite du même contexte et paru le même jour : Comment dire ?
« C'est bizarre les habitudes...jusqu'à la basilique de Koekelberg, je vous suivais à Paris...à cause du métro sans doute. » : alors, ça, c’est fou, parce qu’en lisant ça, je me rends compte que c’est la deuxième fois que j’écris sur une balade dans une capitale européenne. La première fois, c’était déjà à pied… et en métro, mais la balade était infiniment plus longue. C’était à Paris.


Ananas

Je vous dois un double merci.
1. Lorsque je me suis inscrit, il y a quelques années, j’ai acheté l’album Panini d’Oniris dans lequel je collerais des vignettes, chacune portant une appréciation de ma manière d’écrire. Il y a deux jours encore, j’étais désespéré car je possédais en cinquante exemplaires la vignette portant la mention « La forme trop travaillée noie le fond », mais je n’arrivais pas à obtenir la dernière vignette pour terminer mon album, celle portant la mention « Forme délaissée pour le fond ». Mon album est à présent complet. Comme je suis heureux !
2. J’ai bien cru pendant un instant qu’un petit texte écrit en dix minutes finirait par être mieux noté qu’un autre de 100.000 signes écrit pendant des mois pour en polir la forme. Vous imaginez de quelle déprime vous me sauvez ?

Bon, sans déconner : comme je l’ai déjà signifié à un autre commentateur, ce texte n’a pas été conçu en vue d’une publication possible. La forme en est moins travaillée qu’à mon habitude, mais je n’en suis pas mécontent. Ca me change agréablement.
« Patriotisme oblige, je me suis arrêtée sur la lumière après les ténèbres. » : je crois comprendre à cela et à d’autres indices que vous seriez bruxelloise. Je sais bien que certains expliquent que ce mot signifie ceci et surtout pas cela. C’est possible et je comprends en partie cette explication, mais pour ce qui me concerne, le mot « patriotisme » ne sort jamais de ma bouche. S’il fallait en plus que j’y sois obligé !


Pouet

« Un petit texte qui, pour ma part, ne m'a pas plus transcendé que cela. Je parle ici de la forme. Alors est-ce que le fond est censé tout éclipser, seul le message devrait compter?... Je ne sais pas. J'ai lu et j'ai trouvé cela assez plat personnellement. » : je peux le comprendre. Je n’ai pas cherché d’effets de style particuliers et encore moins cherché à transcender qui que ce soit. Je n’ai utilisé que quelques effets qui me viennent naturellement. Pour ne pas me répéter, je peux vous renvoyer au paragraphe précédent écrit à Ananas.
« Alors peut-être est-ce bon d'insister sur ceux de ce fameux quartier de Molenbeek... Sûrement » : je sais que ça n’a sans doute pas grande importance, mais je suis véritablement agacé d’entendre à chaque fois le terme « quartier de Molenbeek » à la télévision française. Ce que vous appelez quartier est en réalité une commune, un « arrondissement » de Bruxelles, dont le nom complet est « Molenbeek-Saint-Jean » et comptant près de 100.000 habitants. A elle seule, elle pourrait être une ville moyenne de France. Si vous saviez le nombre de bêtises monstrueuses que j’ai pu entendre sur France Télévision. Pour être juste, je signale tout de même (même si ça ne s’est produit qu’une seule fois) que j’ai vu, sur France 2, le meilleur reportage sur Molenbeek de tous ceux que j’ai pu voir. C’était vraiment très étonnant au milieu de toutes ces bêtises.
« j'ai eu du mal à trouver votre texte renversant d'originalité. Il m'a plutôt semblé enfoncer des portes ouvertes. » : pris tel quel, je ne vous donne pas tort. En réalité, ce que je trouve le plus important dans le texte, c’est l’état d’esprit du personnage principal, à contre-courant total du contexte. Ca me gêne évidemment un peu de l’écrire puisqu’il s’agit de moi-même.


Pimpette

Tu sais bien que tu peux bloguer ce que tu veux quand tu veux. Au fait, aurais-tu blogué ton petit texte… tu sais, celui dans le restau avec le gamin qui vient à ta table ? Si oui, je prends le risque de me faire modérer en filant l’URL en loucedé =-) Sinon, grouille-toi de le bloguer ! Il me semble que, mine de rien, si le contexte n’a rien de commun, le sujet en est exactement le même que dans le texte dont il est question ici. Je me goure ?


David

« Le scénario avait quelque chose des "envahisseurs" où David Vincent "cherchait un raccourci qu'il ne trouva jamais" mais là justement, il l'a trouvé son raccourci. » : j’y avais pas du tout pensé, mais pourquoi pas :=) Cela dit, le terme envahisseur pourrait être très mal interprété, dans ce contexte-ci, mais je suppose que tu ne l’as pas fait exprès.
« C'est un texte à tiroirs » : c’est possible, mais pour une fois, je n’ai pas pris des plombes pour l’écrire, que du contraire. C’est écrit comme c’est venu. C’est le sentiment de plénitude après la balade qui m’a guidé et rien d’autre qui soit plus ou moins intelligent. Un petit billet d’humeur, sans plus.


Bien que bien noté, ce texte serait complètement raté s’il ne laissait apparaître le véritable sujet, qui est d’ailleurs bien plus personnel qu’il n’y parait.
Je ne pourrais pas en parler sans le relier au texte précédemment proposé, mais non retenu par le CE. Lui aussi, une petite chronique écrite non en vue d’une publication, mais comme échange épistolaire entre camarades. Il ne s’agit évidemment pas de faire une publication détournée d’un texte refusé, mais je peux en brosser le contexte. Le contexte en est mes péripéties professionnelles : un boulot alimentaire pendant vingt ans bien que m’y étant beaucoup investi, un licenciement dans des conditions peu élégantes, la tentative avortée du lancement d’une activité indépendante d’artisanat bien que m’y étant aussi beaucoup investi pour finir par la recherche, plusieurs mois plus tard, d’un nouveau boulot alimentaire de salarié pour survivre, avec le désespoir de jamais rien pouvoir faire d’épanouissant de ma vie (je sais bien que nous sommes nombreux dans ce cas-là, mais ça ne me console pas, que du contraire). Là aussi, ce contexte n’était que suggéré en quelques lignes ou quelques mots. Le déroulement de la nouvelle était à contre-courant total de ce désespoir et au contraire d’une grande légèreté. Au cours d’entretiens d’embauches, la rencontre d’une recruteuse tout à fait charmante bien que n’ayant rien de concret à proposer et le renversement total de l’état d’esprit, le désespoir ayant été tellement grand que rien, désormais, ne pourrait être pire. Dès lors n’apparaissent plus que le meilleur, la légèreté, la conscience d’une certaine dérision de l’existence, du temps qui passe quoi qu’il arrive et de l’urgence d’en tirer à chaque instant ce qu’il peut offrir de grand ou de petit, ce grand ou ce petit venant surtout de l’ouverture aux autres, de leur rencontre et la focalisation sur eux indépendamment du contexte. Ce texte-là aurait pu aussi être intitulé « In tenebris lux » (bien que tenebris eût sans doute été un peu exagéré, comparé au texte présent).

Voilà, nous sommes là bien loin de considérations politiques.
Merci à tous de vos lectures.

Contribution du : 26/04/2016 23:40
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Re : In tenebrix lux : explications
Visiteur 
Merci Stony pour vos explications, et ravie d'avoir pu vous aider à compléter votre album Panini :)

Et pour la petite histoire, je ne suis pas Bruxelloise, je suis fille d'Europe (dans son sens large, pas seulement Unionesque comme dirait une bonne amie à moi) implantée non loin de Bruxelles.
Mais comme mes compatriotes, je me sens Bruxelloise quand ma capitale explose.
Oui, si vous voulez j'ai le patriotisme mal placé, mais je me sens belge souvent... ce qui - à défaut d'autre chose - vous aura valu une lecture, mon commentaire, et votre vignette :)

Contribution du : 27/04/2016 00:18
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Re : In tenebrix lux : explications
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Citation :

stony a écrit :
je sais que ça n’a sans doute pas grande importance, mais je suis véritablement agacé d’entendre à chaque fois le terme « quartier de Molenbeek » à la télévision française. Ce que vous appelez quartier est en réalité une commune, un « arrondissement » de Bruxelles


Ha ben désolé alors... Je parle de quartier, c'est sûrement une habitude de mon enfance dans le 94... On parlait de "quartier" pour la ville du Kremlin-Bicêtre, y avait pas 100 000 habitants mais bon.. Encore désolé pour cette infamie langagière dont j'ai fait preuve et qui reflète bien mon insigne inculture...

Sinon quand je dis que je n'ai pas été "transcendé", c'est une expression. J'avais bien compris que vous ne cherchiez à pas à faire des effets de style ou poétique et encore moins à me transcender...

Cordialement.

Contribution du : 27/04/2016 06:56
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : In tenebrix lux : explications
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Salut, et si, j'ai écrit "envahisseurs" à dessin, ça me semblait tomber juste pour qualifier l'image qui est projetée sur des zones bien au-delà de la Belgique. Bien entendu, il n'y a pas "invasion" et ce que je lisais de ce récit c'est qu'il suffit d'y mettre les pieds pour se rendre compte qu'on n'est pas dans une série de science fiction, que c'est plutôt des paroles politiques qui relèvent de la fiction justement.

Si tu avais eu à faire à de véritables envahisseurs, tu n'aurais jamais trouvé ton raccourci, comme dans la série.

Contribution du : 27/04/2016 09:15
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Un Fleuve
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Re : In tenebrix lux : explications
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J'ai pas fait le lien avec les attentats, mon manque de culture est impardonnable. Désolée.

Contribution du : 27/04/2016 10:56
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A l'occasion, aussi souvent que possible.
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Re : In tenebrix lux : explications
Visiteur 
Bonjour, Pouet,

La question n’est pas que nous puissions être contrariés par les remarques que nous nous adressons, mais de savoir quelles peuvent être les conséquences d’approximations, d’erreurs et d’amalgames et je n’avais bien entendu aucune intention de vous vexer.

Comment pourrais-je vous blâmer d’être en partie ignorant de ces lieux quand je le suis moi-même en grande partie, quand bien même j’y ai habité, que je vis à proximité immédiate depuis quarante-sept ans et que je m’y rends régulièrement, notamment pour raison de transport. Bien évidemment, je n’ai pas fréquenté les milieux extrémistes, je n’ai assisté à aucun sermon dans une mosquée, je ne fréquente que des quidams dans la rue et d’humbles commerçants. Je n’apporte un témoigne que sur ce que j’observe et pas sur ce que j’imagine. Je n’aurais aucun docte avis à opposer à un expert.

Ce témoignage enfonce des portes ouvertes, je le sais bien , comme j’aurais aussi enfoncé des portes ouvertes en témoignant du fait qu’on rencontre des petits cons en ces lieux, que certains de ces petits cons ont caillassé les forces de l’ordre venus effectuer leur travail, que d’autres imbéciles, extrémistes d’une autre façon, sont venus piétiner le mémorial aux victimes en appelant à casser du musulman.

Je vous côtoie depuis un certain temps sur Oniris et j’apprécie votre mesure, votre sens de la dérision et votre humour. Vous n’êtes pas en cause.

Il se trouve que, depuis novembre 2015, j’avale d’énormes couleuvres quotidiennement en allumant mon téléviseur ou lisant les échos de la presse internationale. Le Belgium bashing a débuté au lendemain des attentats de Paris. Ma ville s’est retrouvée instantanément en état de siège. Une ville complètement morte. Les médias, politiques et pseudo experts de tous poils, de Paris, de New-York ou d’ailleurs, se bousculent pour délivrer leur avis magistral au sujet de lieux où ils n’ont jamais foutu les pieds et qu’ils situent parfois à plus de 100 km de là où ils se trouvent, ce qui encourage assez peu à leur accorder quelque crédit.

Il ne suffit pas que la Belgique soit victime, il faut aussi qu’elle soit coupable. Bien que n’ayant aucune compétence pour l’évaluer, je n’ai aucun mal à imaginer qu’elle ait sa part de culpabilité à assumer, peut-être même grande, mais je trouve cette manière d’occulter ses propres responsabilités en s’en déchargeant sur un plus faible totalement abjecte.

Figurez-vous qu’en suivant le JT sur France 2, dans l’émission Télé-matin, j’apprends que Bruxelles n’aurait pas été initialement visée, que Paris aurait été à nouveau la cible, mais que, traqués par les forces de l’ordre, les terroristes, dans la précipitation, se seraient rabattus sur Bruxelles à défaut de Paris. Et le journaliste français de conclure: « Nous sommes donc passés à côté d’une nouvelle catastrophe !». Je n’ai aucun mal à croire que ce journaliste ne se soit pas rendu compte de ce qu’il disait et il est probable qu’il l’ait regretté ensuite, mais vous pouvez imaginer comment ceci peut être reçu, vu d’ici. Perso, ça ne fait aucune différence que cela se passe à Bruxelles, à Paris ou ailleurs. Dans tous les cas, c’est un gâchis invraisemblable.

Si je suis plus chatouilleux que je devrais peut-être l’être sur des approximations, des erreurs grossières ou des affirmations péremptoires, et je vous prie de bien vouloir m’en excuser, c’est que je mesure les conséquences directes qu’elles provoquent. Je pourrais vous citer le nombre de faillites de commerces bruxellois, depuis novembre 2015, mais je préfère, là aussi, apporter un modeste témoignage sur ce que je peux moi-même observer, au-delà de chiffres que je ne peux vérifier.

Les outrances d’un système financier et les catastrophes qu’elles provoquent avaient déjà bien entamé l’enthousiasme de l’une de mes clientes depuis des années. Après les attentats de Paris et l’état de siège de Bruxelles qui a suivi, il lui était arrivé plusieurs fois d’ouvrir sa boutique le matin et de la refermer le soir sans accueillir un seul client entre les deux. Elle m’avait dit qu’elle ne pensait pas pouvoir survivre à un deuxième coup de cette nature. C’était avant les attentats de Bruxelles !... Moi-même, d’ailleurs, ayant imaginé changer de vie en me lançant dans une activité d’artisan, je n’aurais pu survivre sans client.

La douleur économique n’est certes pas comparable à la douleur humaine que vivent des familles endeuillées et des victimes mutilées, mais est-il absolument nécessaire d’ajouter la première à la seconde ? Lorsque j’entends un bouffon prétendre avoir bien connu Bruxelles à l’époque où elle était belle et la dénoncer aujourd’hui, à ses 320 millions de compatriotes, comme l’endroit le plus dangereux au monde, je pourrais passer mon chemin si je n’entendais pas certains de ses compatriotes imaginer Bruxelles comme une ville où l’on tranche la tête des gens à tous les coins de rues et où l’on viole les femmes (j’exagère à peine). Chaque fois que j’entends des choses de ce genre et ceux qui y croient, je ne peux m’empêcher d’imaginer l’évolution de la courbe du nombre de faillites. Des commerçants du centre-ville, du secteur de la restauration, du tourisme ou d’autres encore, disent avoir perdu parfois plus de 80 % de leur chiffre d’affaire.
Je ne peux pas non plus m’empêcher d’imaginer qu’un prétendu trancheur de têtes se fasse, lui, trancher la tête.

Pouet, je sais très bien que vous n’êtes pas de ces créateurs de fantasmes et je vous prie à nouveau de m’excuser si je vous ai heurté d’une quelconque façon ; je vous explique seulement pourquoi je suis beaucoup plus chatouilleux que je devrais l’être, même sur des points qui peuvent apparaitre comme des points de détail.

Contribution du : 27/04/2016 12:56
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