Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche



Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Introduction à certaines formes rares
Expert Onirien
Inscrit:
05/09/2009 17:49
De France - Grenoble
Groupe :
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Évaluateurs
Post(s): 3320
Hors Ligne
Il arrive parfois, et ça m'est arrivé, d'avoir envie de glisser ses pieds dans quelques formes rares.
Il ne saurait être question de les traiter de manière exhaustive tant le champ concerné est vaste.
Le but de ce sujet est de présenter brièvement les principales.

En matière de poésie classique le sonnet est roi, il a su vaillamment traversé les siècles, se nimbant au passage de l'auréole du romantisme.

Une autre forme séduisante et assez fréquente est le pantoum ou pantoun, déjà présent dans le catalogue d'Oniris.
Cf. Pantoum estival d'embellie.

"pantoum ou pantoun, n.m., poème d'origine malaise à forme fixe.
Adapté en France par les poètes romantiques, il est composé de quatrains à rimes croisées, dont le deuxième et le quatrième vers sont repris comme premier et troisième vers du quatrain suivant."

Viennent ensuite les formes plus rares, nous citerons :

____________________________________________________

La Ballade
Le mot ballade vient de l'ancien provençal ballada, qui signifie "danse": la ballade était à l'origine, aux alentours de 1250, une chanson de danse ; elle était inséparable de la musique. Longtemps polymorphe, elle s'est constituée dans une forme fixe pour la première fois avec Guillaume de Machaut au XIVe siècle: celui-ci a créé la ballade dite "primitive" avec trois strophes qui reprennent la structure métrique du huitain ABABBCCB utilisé à l'époque; le dernier vers était répété pour faire le refrain. La ballade est devenue un genre défini, avec une forme fixe, quand elle a cessé d'être chantée, pour être dite.

Schéma de composition :
- trois dizains de décasyllabes et un quintil de décasyllabes, l'envoi
- utilise quatre rimes A,B,C,D.
- dans les trois dizains elles sont disposées ABABBCCDCD, dans l'envoi elles sont CCDCD.

La forme est déjà présente dans le catalogue d'Oniris.
Cf. Ballade des ambiguïtés de Charlemont

Une forme apparentée à la ballade est le Chant Royal qui en constitue un développement. Il comprend cinq strophes de onze vers, plus un envoi de cinq, six ou sept vers, les stances et l'envoi étant terminés par le même vers.

____________________________________________________

Le Rondel
Le rondel est un poème à forme fixe, construit sur deux rimes et comportant un refrain, à l'instar du rondeau et du triolet. Il est composé le plus souvent de treize vers octosyllabiques répartis en trois strophes.

Le refrain du rondel est formé de ses deux premiers vers, que l'on retrouve à la fin de la deuxième strophe, puis de son premier vers, que l'on retrouve à la fin de la troisième. Sa structure peut toutefois comporter des variantes : le refrain final se compose parfois des deux premiers vers ; les strophes comptent parfois un vers de plus ou de moins ; certains rondels sont en vers décasyllabiques ; on trouve aussi des rondels doubles formés de quatre quatrains.

Le rondel, dont l'origine est française, a été en vogue entre les XIVe et XVIe siècles avant d'être repris par quelques poètes, en France et dans d'autres pays européens, vers la fin du XIXe siècle.
C'est le cas de Tristan Corbière.

---

Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton œil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...

Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...

Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croiront mort - les bourgeois sont bêtes -
Va vite, léger peigneur de comètes !



Rondels pour après (1873)
Tristan Corbière (1845 -1875)


____________________________________________________

La villanelle :
"D’origine italienne, la villanelle, de l’italien villanella dérivant du latin villanus (paysan), est, en littérature, une sorte de petite poésie pastorale à forme fixe et divisée en couplets qui finissent par le même refrain. En musique, c’est une ancienne danse rustique accompagnée de chant ainsi qu’une mélodie, un air d’instruments composé sur le modèle de cette danse."

Pour faire une villanelle de Joseph Boumier (1878) est éloquent :

---

Pour faire une villanelle
Rime en ‘elle’ et rime en ‘in’
La méthode est simple et belle.

On dispose en kyrielle
Cinq tercets, plus un quatrain,
Pour faire une villanelle

Sur le premier vers en ‘elle’
Le second tercet prend fin;
La méthode est simple et belle.

Le troisième vers, fidèle,
Alterne comme refrain
Pour faire une villanelle

La ronde ainsi s’entremêle;
L’un, puis l’autre, va son train
La méthode est simple et belle.

La dernière ritournelle
Les voit se donner la main
La méthode est simple et belle
Pour faire une villanelle.

---

Embellie devrait en publier une prochainement.

____________________________________________________

La Terza Rima

C'est probablement la forme la moins contrainte et donc la plus à même d'être suivie par le poète moderne.

La Terza-Rima ( ou Tierce-rime), poème d'origine italienne, fut introduite en France au début du XVIè siècle, puis elle fut presque abandonnée aux deux siècles suivants. Les poètes du XIXè siècle la reprirent pour la mieux " cultiver "..
Cette structure métrique dut être employé par Dante Alighieri dans sa "Divina Commedia "

Elle s'écrit en tercets ( sans nombre défini ) et se termine par un vers isolé qui rime avec le second du dernier tercet.

La forme du poème est simple :

- la rime du 1er vers et la rime du dernier n’ont que deux échos. La rime de tous les autres en a trois.
- le nombre de tercets n’est pas limité.
- le dernier vers est toujours isolé.

Sa structure est, ici présentée sur huit tercets :

ABA-BCB-CDC-DED-EFE-FGF-GFG-HIH-I

---

Le dernier souvenir


J'ai vécu, je suis mort. - Les yeux ouverts, je coule
Dans l'incommensurable abîme, sans rien voir,
Lent comme une agonie et lourd comme une foule.

Inerte, blême, au fond d'un lugubre entonnoir
Je descends d'heure en heure et d'année en année,
À travers le Muet, l'Immobile, le Noir.

Je songe, et ne sens plus. L'épreuve est terminée.
Qu'est-ce donc que la vie ? Étais-je jeune ou vieux ?
Soleil ! Amour ! - Rien, rien. Va, chair abandonnée !

Tournoie, enfonce, va ! Le vide est dans tes yeux,
Et l'oubli s'épaissit et t'absorbe à mesure.
Si je rêvais ! Non, non, je suis bien mort. Tant mieux.

Mais ce spectre, ce cri, cette horrible blessure ?
Cela dut m'arriver en des temps très anciens.
Ô nuit ! Nuit du néant, prends-moi ! - La chose est sûre :

Quelqu'un m'a dévoré le coeur. Je me souviens.



Charles Marie René Leconte de Lisle (1818-1894)


____________________________________________________


Citons enfin à titre de rappel : la Sextine et le Fatras déjà présentés sur ce forum.

Contribution du : 25/09/2009 15:02
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33316
Hors Ligne
Il y a également en magasin dans le catalogue d'oniris un rondeau redoublé de BAK Troubadours ainsi qu'une Ballade pour un amour défendu de Charlemont. Une Villanelle de Bernalot.

Il peut y en avoir d'autres...

Contribution du : 25/09/2009 18:08
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Organiris
Inscrit:
27/11/2008 15:05
Groupe :
Editeur FAQ
Comité Editorial
Groupe de Lecture
Responsables Edition
Correcteurs
Auteurs
Membres Oniris
C.A. ASBL
Onimodérateurs
Équipe de publication
Organiris
Évaluateurs
Post(s): 117873
Hors Ligne
Il y a un ghazal aussi... paru il y a peu, écrit par Salamandre.

Contribution du : 25/09/2009 18:18
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Expert Onirien
Inscrit:
05/09/2009 17:49
De France - Grenoble
Groupe :
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Évaluateurs
Post(s): 3320
Hors Ligne
Citation :
Il y a un ghazal aussi... paru il y a peu, écrit par Salamandre.

Gazel oriental
Mon bloody blues
Ainsi que son commentaire.

Contribution du : 25/09/2009 18:32
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Visiteur 
Ici mais pas que, y a de quoi faire :

http://www.poesieland.fr/viewforum.php?id=44

ce forum donne des indications sur les formes poétiques qu'on pourrait oublier. Je l'avais dans mes marque-pages, on partage.

Contribution du : 25/09/2009 20:10
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
19/04/2009 14:44
De accepte les invitations
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Post(s): 2936
Hors Ligne
Ah tiens, je me demandais, qu'en est-il du verset ?

Simple vers libre à vocation spirituelle/mystique/poétique ?

Contribution du : 26/09/2009 20:09
_________________
Avatar : Blacksad, Juanjo Guarnido
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Maître Onirien
Inscrit:
08/06/2009 21:13
De Canada
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 20422
Hors Ligne
Ce ne sont pas tous les versets de la Bible qui sont vers. En effet, il esxite des livres poétiques dans la Bible, tels "Les Psaumes" du roi David, "Job" de Moïse, "Les Lamentations" du prophète Jérémie, pour ne citer que ceux là.
Un passage des Psaumes, chap22 verset 12 à 16.

<i>beaucoup de jeunes taureaux m'ont entouré ;
les puissants de Bassan eux-même m'ont cerné.

Ils ont ouvert contre moi leur gueule,
tel un lion qui rugit et lacère.

j'ai été répandu comme de l'eau,
et tous mes os ont été séparés l'un de l'autre.
Mon coeur est devenu comme de la cire ;
il a fondu tout au fond de moi.

Ma vigueur s'est déssèchée comme un tesson,
et ma langue colle à mes gencives ;
et tu me déposes dans la poussière de la mort.

Car des chiens m'ont entourés ;
l'assemblée des malfaiteurs m'a encerclé
comme un lion s'attaque à mes mains
et à mes pieds.</i>

Pour moi, ce sont des vers libres, je crois. comme une prière, une lamentation... le livre "Les Lamentations" de Jérémie en foisonne d'ailleurs.

Contribution du : 27/09/2009 01:37
_________________
L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement !
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
19/04/2009 14:44
De accepte les invitations
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Post(s): 2936
Hors Ligne
Merci pour tes éclaircissements Wancrys, j'ai un peu fouillé le web, et apparement la qualification de "verset" reviens en grande partie à ce que l'auteur décide que s'en est, les règles (strictes je ne sais pas) :

- les blancs du texte doivent jouer un rôle important, l'agencement des vers/phrases doit avoir un sens, ne pas être porté uniquement sur l rythme de lecture

- le texte est à vocation spirituelle, mystique, religieuse

- le verset peut être parlé ou chanté

peut-être y a t il un/des traités sur le sujet qui entreraient plus dans le détail, pour le moment c'est tout ce que j'en sais.

Contribution du : 27/09/2009 10:39
_________________
Avatar : Blacksad, Juanjo Guarnido
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Introduction à certaines formes rares
Expert Onirien
Inscrit:
05/09/2009 17:49
De France - Grenoble
Groupe :
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Évaluateurs
Post(s): 3320
Hors Ligne
Pour faire suite à la Villanelle d'Embellie, nous pouvons signaler une autre forme oubliée construite sur deux rimes.

______________________________________________________

Le Virelai

Le virelai est un poème à forme fixe, avec un nombre variable de strophes à deux rimes. L'un de ses vers sert de refrain et réapparaît à la fin de chaque strophe ou parfois selon une ordonnance plus complexe. Les mètres d'un virelai peuvent être identiques ou variés.

Le mot virelai vient de lai et de virer dans le sens de tourner, ce qui évoque à la fois la danse et le refrain, ce dernier pouvant être repris en chœur. Les premiers virelais datent de la fin du XIIIe siècle et le genre fut surtout populaire au XIVe et au XVe siècle. Parmi les auteurs de virelais, l'un des plus importants est Guillaume de Machaut, qui en écrivit 39 sous le nom de chansons balladées.

Quant je sui mis au retour de veoir ma Dame,
Il n'est peinne ne dolour que j'aie, par m'ame.
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour

Sa biauté, sa grant doucour d'amoureuse flame,
Par souvenir, nuit et jour m'espient et enflame
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour

Et quant sa haute valour mon fin cuer entame,
Servir la weil sans fotour penser ne diffame.
Dieus! c'est drois que je l'aim, sans blame de loial amour

(source Wikipedia)

---

Voici un exemple récent construit à la manière de Guillaume de Machefaut :


Ami, faites tournez les pages

Ô, souffrez qu'en ce châtelet
On me lise quelque couplet.
Ami, faites tourner les pages.

L'ennui me guette sans délai,
Jette sur moi son noir filet.
Ami, faites tourner les pages.

Ce fabliau me consolait
Et à la harpe se mêlait.
Ami, faites tourner les pages.

Chanter est doux à mon palais
Et me donne l'esprit follet.
Ami, faites tourner les pages.

J'ai le cœur vif de l'oiselet
Qui sortirait d'un gobelet.
Ami, faites tourner les pages.

Transmutez donc en beau le laid,
Faites tourner le virelai.
Ami, faites tourner les pages.

Si vous ôtez ce gantelet
Je tomberais mon mantelet.
Ami, faites tourner les pages.

Que chaque page ou bien valet
Nous laisse aimer en Capulet.
Ami, faites tourner les pages.

Contribution du : 02/10/2009 13:40
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant





Oniris Copyright © 2007-2023