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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
Expert Onirien
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28/12/2008 14:27
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Contribution du : 15/04 11:25:27
_________________
Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
Chevalier d'Oniris
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29/03/2021 22:01
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le coeur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Contribution du : 07/05 23:35:18
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Contribution du : 08/05 11:46:23
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Contribution du : 14/05 22:35:40
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Contribution du : 27/07 03:44:34
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La nuit ne gâte pas le météore
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Dans mon jardin secret bien souvent je m’évade
Car alors sans bouger je fais comme un voyage
Je m’éloigne à loisirs de cette vie trop fade
Je me sens rajeunir et puis j’oublie mon âge

Contribution du : 27/07 17:21:58
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Dans mon jardin secret bien souvent je m’évade
Car alors sans bouger je fais comme un voyage
Je m’éloigne à loisirs de cette vie trop fade
Je me sens rajeunir et puis j’oublie mon âge

Dans mon jardin secret un coeur fossilisé
Dont le noyau se tient prêt à tout rendre ;
Mais le poète peine à se répandre,
Son magma n'en finit pas de le pétrifier.

Contribution du : 04/09 22:24:28
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Dans mon jardin secret bien souvent je m’évade
Car alors sans bouger je fais comme un voyage
Je m’éloigne à loisirs de cette vie trop fade
Je me sens rajeunir et puis j’oublie mon âge

Dans mon jardin secret un cœur fossilisé
Dont le noyau se tient prêt à tout rendre ;
Mais le poète peine à se répandre,
Son magma n'en finit pas de le pétrifier.

Dans mon jardin secret, du noyau qui s’enterre
Une pousse a germé. Tendre, son vert feuillage
S’élance, adorateur, à l’assaut du grillage,
Pour atteindre le cœur du poète, son frère.

Contribution du : 05/09 08:22:03
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Dans mon jardin secret bien souvent je m’évade
Car alors sans bouger je fais comme un voyage
Je m’éloigne à loisirs de cette vie trop fade
Je me sens rajeunir et puis j’oublie mon âge

Dans mon jardin secret un cœur fossilisé
Dont le noyau se tient prêt à tout rendre ;
Mais le poète peine à se répandre,
Son magma n'en finit pas de le pétrifier.

Dans mon jardin secret, du noyau qui s’enterre
Une pousse a germé. Tendre, son vert feuillage
S’élance, adorateur, à l’assaut du grillage,
Pour atteindre le cœur du poète, son frère.

Dans mon jardin secret aujourd’hui je m’étonne
De sa capacité à s’agrandir sans cesse.
Cette constatation, en ce beau jour d’automne
Me met le cœur en joie et mon esprit en liesse.

Contribution du : 05/09 14:26:05
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Jeu d'écriture : Dans mon jardin secret...
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Dans mon jardin secret pousse une fleur sauvage,
Je protège sa vie contre tous les ravages,
Ni tonte ni bouquet. En toute loyauté
Je la laisse grandir, son nom est Liberté.

Dans mon jardin secret je rêve de la Rose
Que j'ai laissé partir un matin de printemps;
Puisque l'éternité se conjugue au présent
Je pleure dans les lieux où son âme repose.

Dans mon jardin secret, le rêve est vagabond :
C'est comme un sanctuaire où germe une pensée,
Évanescente fleur dans un champ d'épis blond,
A peine épanouie, elle est déjà fanée.

Dans mon jardin secret il y a des chardons,
Des tas de fleurs fanées, de drôles de chansons.
Sur mon jardin d’hiver est posée ma maison,
Les arbres sont si drus qu’ils bouchent l’horizon.

Dans mon jardin secret coulait une rivière ;
Traversant l'herbe folle, elle rêvait de fleurs.
Un matin de printemps, la découvrant en pleurs,
J'entai près de son lit une rose trémière.

Dans mon jardin secret la Lune est à l’affût
surveillant mon bonheur avant qu’il n’y ait plus
que des mystères éteints et des couleurs vaines
nous chantons toutes deux que la poésie vienne

Dans mon jardin secret j’accueille la colombe,
La mets hors de portée des guerres des humains,
La laisse vivre en paix pour qu’elle ne succombe
Et demeure un symbole, même si c’est en vain.

Dans mon jardin secret je ne m’y trouve pas
Tapie en fond de mer, je me voudrais appât
Pour attirer les mots ceux qui ne blessent point
vous invite au charroi, alors aller plus loin.

Dans mon jardin secret, la nuit est opaline,
La lune énamourée se drape de nuages,
Les ombres sont complices, et la brise câline
Fait dire aux peupliers un frissonnant langage.

Dans mon jardin secret se plante le décor.
La pensée s’envole, le papillon se prose ;
Virgulent les folles quand l’exuvie explose !
La demoiselle encrée sème le vent encor….

Dans mon jardin secret, parfois n’apparaît rien
le sang qui trop palpite a dévasté le grain
Le reste de mon cœur, réservé aux humains,
je l’ai noyé un jour où j’ai nagé trop loin.

Dans mon jardin secret l'humidité persiste
À dorer de verdure l'enclave aux secrets ;
Pèlerin persistant, le troubadour assiste
Pantois aux confidences de mon âme esseulée.

Dans mon jardin secret les mots se font ramage
Et le verbe s’habille de gouttes de rosée ;
Les étoiles scintillent en un ciel sans nuages,
Puis s’en vient le soleil doucement se poser.

Dans mon jardin secret, on joue à la marelle,
On saute à cloche-pied sur la terre et au ciel,
C'est le temps du lait chaud, des tartines de miel...
Dans les rondes d'enfants, muse une ritournelle.

Dans mon jardin secret chuchote le ruisseau
Des larmes d’un passé qui ne peut s’oublier.
Tu étais si joyeux, mince comme un roseau
Toi qui t’es endormi pour ne plus t’éveiller.

Dans mon jardin secret ces trois photos sépia,
Une maison, un jardin et la forêt au loin,
Il venait de pleuvoir, cela sentait le foin…
Je sais bien qu’un matin je rentrerai chez moi.

"Dans mon jardin secret je cultive une fleur
Dont le parfum subtilement m’anesthésie
Et dont m’aveuglerait sans pitié la couleur
Si je ne dormais pas déjà…en Poésie"

Dans mon jardin secret, coulent les jours heureux,
Un rayon de soleil en reflets s'éparpille
Sur l'iris velouté, le noir de sa pupille
Et ses bons yeux brillant à travers ses cheveux.

Dans mon jardin secret les épines foisonnent
L'herbe belle et/ou folle à tout matin frissonnent
Vous enviez mon jardin, il est ma geôle bleue
Jamais vous ne viendrez, ne salirez ce lieu

Dans mon jardin secret brûlent mille démons
Que je suis seule à voir aux confins de midi
Bien loin de ma pensée, quelconque perfidie
Un volcan éruptif franchit le frêle amont.

Dans mon jardin secret s'invite la tristesse
Je la pousse au dehors sans grand ménagement
Ne voulant surtout pas voir gâcher ma vieillesse
Par des pleurnicheries ou tout autre tourment

Dans mon jardin secret, nulle odeur ne s'envole
Une chape amicale entoure les effluves
En toutes les saisons, sur le brasier, les cuves ;
Pas une huile essentielle au doux nom de frivole.

Dans mon jardin secret, une planche et ses clous
Caresse mon pied, comme une braise ardente
Un froid mordant l'espace à l'écart des igloos
Édelweiss ou cactus, mention confidente.

Dans mon jardin secret, une voix qui me hante
Je suis seule à l'entendre à l'orée des forêts
Elle est pourtant ma source et toujours je voudrais
Qu'elle s'élève enfin, libre, claire et savante.

Dans mon jardin secret, un arbre berce sa palme
Dans le déclin du jour, il y à l'horizon
Un navire transporte, sur une mer si calme
Mes cendres à verser et ma dernière chanson.

Dans mon jardin secret, souvent Soleil m'oublie
Devenue pâle et fade, étiolée, rageant
Contre les coups de blues et autre, déprimant
J'envie le tournesol, et Van Gogh ébahi.

Dans mon jardin secret les enfants sont admis
Ils peuvent amener tous leurs petits amis
Une mésange bleue viendra les visiter
Elle leur chantera les bonheurs de l'été

Dans mon jardin secret quand rapplique l'automne
Les feuillages en feu s'infléchissent de roux
Des vents tonitruants rugissent leur courroux
Dans un ciel qui soudain pensivement floconne.

Dans mon jardin secret jamais de canicule
J'y sème du gazon, j'entretiens la pelouse
Pour garder la fraicheur jamais je ne recule,
Et bien sûr cela rend ma voisine jalouse

Dans mon jardin secret, parfois, quand vient le jour
Danse une marguerite aux allures champêtres
Entourée galamment de mille petits êtres
Butinant en son cœur le pollen et l'amour.

Dans mon jardin secret les cailloux de granit
Découvrent leur visage aux courbes ainsi nues
Dessinées à la craie. Quand l’ombre s’insinue
En frais vagabondage, arômes vont en fuite.

Dans mon jardin secret où l'eau devient plus rare
Le feuillage se meurt, les fleurs courbent la tête
Pourtant de petits soins je ne suis pas avare
Voici venu le temps mauvais pour la planète

Dans mon jardin secret, parfois le jour est nuit
Quand je pose en rêvant mon front contre la vitre,
Un bateau de cristal s'en vient vers moi sans bruit;
J'entends la voix d'un ange, un lancinant épître.

Dans mon jardin secret se glisse une limace
Nonchalante à la pluie que lui versent les cieux ;
Dédicaçant le fruit d’une gluante trace,
Signature nacrée que l’enfant suit, curieux.

Dans mon jardin secret j'écris de longs poèmes
Couleur coquelicot ou rose ou bien lilas
Je m'invente en rêvant une vie de bohème
Puis quitte ce jardin, lentement, pas à pas

Dans mon jardin secret, deux écumes de peaux,
Échouant d'à travers mes plaies ; Paire divine,
Ô rougeoyants oripeaux ! Mère - assassine -
Coupait de ma houle par vagues maints lambeaux

Dans mon jardin secret je médite en silence
Plus de trente oniriens y ont tracé leurs mots
Merci de tout mon cœur ! En même temps je pense
Que d’en fermer la porte il est beaucoup trop tôt.

Dans mon jardin secret, les pinceaux abruptaient
Mesure des couleurs - Meurtre ? Oh ! Voisines ! -
Elles s'enfuyaient ! - Puis toutes en moi s'abouchaient
Avec mes diables de suiveurs - Mes tétines !

Dans mon jardin secret je vois le temps passer
Mais nulle nostalgie, sous mes cheveux blanchis
Mon cerveau, rigolo, ne cesse de jouer
Me prouvant chaque jour comme il aime la vie.

Dans mon jardin secret où l'amour est le roi
Tel une chrysanthème mon cœur s'évertue,
- À la ville, les belles n'ont rien de toi -
Vit une citadelle : ton âme me tue !

Dans mon jardin secret, au mitan de la nuit,
Terrain paradoxal où germe le fantasme,
je laisse entrer du jour l’évènement fortuit
greffon dont au matin ne subsistent que miasmes

Dans mon jardin secret, reine d’échafaud
Assure vagues, et lames d’origine :
Hey ! Coupe, faucheuse ! sévère Ondine !
Des diables roux leur coque en treize morceaux

Dans mon jardin secret, la plume évoque
- Parmi les roses roses, et lys entrouverts -
Destin d’oiseaux à jamais découverts
De leur chant, ces claires notes équivoques

Dans mon jardin secret une bruine persiste
Préservant la fraîcheur des plantes et des fleurs
Éternelle beauté, si ce jardin existe
C’est pour mon équilibre et mon plus grand bonheur

Dans mon jardon secret, le moiré sylvicole
chaparde à l’ancolie son pollen capiteux.
Il a l’humeur sucrée, la manière frivole
d’une amante en son lit de pétales précieux.

Dans mon jardin secret l’héliotrope s’ennuie
Empêché de briller comme notre soleil
Humilié, flétri, abattu par la pluie,
Lamentable vaincu à nul autre pareil

Dans mon jardin secret tout m'est beau, puisable :
- Ô fleurs amères aux pétales fanés - puis
Ces mortes délabrées, comme-ci dans un puit
J'les piochais, confient mon âme véritable.

Dans mon jardin secret rendez-vous sans tarder
Vous ne serez pas seul, il y a du beau monde
Avec qui vous pourrez simplement regarder
La nature et les fleurs que le soleil inonde

Dans mon jardin secret, toutes les fleurs sont bleues,
Se délectent matin des brises de l'aurore
Et ravissent mes yeux de leurs doux camaïeux.
J'ai rêvé de bleuet, rêvé de passiflore.

Dans mon jardin secret la timide violette
Demande à l’araignée de bien vouloir tisser
De la soie la plus douce une fine voilette
Sous laquelle elle ira bien vite se cacher

Dans mon jardin secret que le frimas transit
s’élève de la terre une lente complainte
habillant les cyprès de reflets cramoisis
tandis que la bruyère expire en son étreinte.

Dans mon jardin secret, sur un nid de branchage,
Boule de plume grise, elle semble dormir.
La tendre tourterelle abrite de l'orage
L'opaline d'un œuf, stoïque, sans frémir.

Dans mon jardin secret s’étire la limace
répandant sa diaprure au hasard d’un rameau.
La flore qui se prête à telle dédicace
reçoit la signature ainsi qu’un fameux sceau.

Dans mon jardin secret fleurit un tournesol
Et je pense à Van Gogh et je pense à Monet
Car pour ses nénuphars j’ai prévu sur le sol
Une petite mare au milieu d’un bosquet.

Dans mon jardin secret, de fiers poissons d'argent
Flottant sur la mare entre les nénuphars
Je cueille la rosée, à lueur du phare
Éclairant les ondes, ô pâle ombrageant.

Dans mon jardin secret quatre papillons blancs
Dansent la passacaille et vont en tournoyant
Butiner au soleil volant de fleur en fleur
Annonçant le printemps pour mon plus grand bonheur.

Dans mon jardin secret un phare encerclé
Supplée le ciel, fait naître torses étoiles,
Naître quelque lueur au passage des voiles
Sous les lunes, plus d’un flocon perlé.

Dans mon jardin secret un rêve déserté.
- Verrai-je l'embellie ? Et un tertre d'azur ?
Les nuages vivent, mais le ciel est dépité :
Sans elle jamais ne battra la mesure !

Dans mon jardin secret se nouent des amitiés
Virtuelles, il est vrai, mais toutes aussi sincères
Comme tend à prouver ce très long défilé
De quatrains inédits, le merveilleux mystère !

Dans mon jardin secret s'éveille la lune,
Éclairant le trait noir d'un poète embrumé,
Pauvre en ciel, mais en main sa fortune :
Une plume aux mille et deux envolées.

Dans mon jardin secret s’invite le sourire
C’est un lieu pour s’aimer, à l’abri des regards
Il en est de meilleur mais il en est de pire
En tout cas on ne vient jamais là par hasard

Dans mon jardin secret sonnent en myriades
Des chœurs tétaniques - Ô voix de pierre,
Vous qui n'avez aux notes pas une lierre,
Où m'accrocherai-je pour une Iliade ?

Dans mon jardin secret quand la neige l’hiver
Allonge sur le sol son grand manteau d’hermine
J’aimerais remonter tous les jours à l’envers
Automne, été, printemps, retrouver bonne mine

Dans mon jardin secret, hargne de la bête :
Un loup aux cris impérieux, gardant de ses crocs
La place faible, le fronton de mon château…
Bestiole commune à tant de poètes !

Dans mon jardin secret scintillent tous les mots
De beauté, de bonté, de bonheur, de tendresse,
Vous ne pourrez trouver une meilleure adresse
Pour venir simplement y déposer vos maux

Dans mon jardin secret scintillent tous les maux.
La longue pente, est-elle maladresse ?
- Celeste distrait qui s'est trompé d'adresse :
Pourriez-vous descendre et m'expliquer vos mots ?

Dans mon jardin secret point d'animaux curieux,
L'alphabet fait sa cour au seigneur mon silence -
Végétale missive flanquée de cent mille yeux -
Aux criards hexapodes je céderai l'astrance.

Dans mon jardin secret s’ajoutent les quatrains
Il n’y a pas de doute, en allant à ce train
Du Guiness des records bientôt nous serons dignes
Continuons les amis, encore quelques lignes...

Dans mon jardin secret un ciel grège blafard :
Le gris de la nuit joint le beige appareil,
Un poignard allégeant ma vigueur en sommeil
D'aubes bées, cortège menaçant mes cauchemars.

Dans mon jardin secret déambule l’incube
ensemençant les fleurs de son foutre prolixe.
On dit qu’aux soirs d’été le fond de son œil fixe
laisse jaillir des pleurs et que l’odieux titube.

Dans mon jardin secret ma fiole je saisis ;
Toujours au goulot ! l'esseul me rassure.
C'est pourtant pas la mort à boire, bien sûr,
Mais des vivants ce poison m'offre le sursis.

Dans mon jardin secret l’avenir est morose
Mon espérance meurt comme meurent les roses
Condamnée sous l’effet de surconsommation
Je vois mal, au futur, notre génération.

Dans mon jardin secret le succube musarde
subjuguant le sommeil de fruits adorateurs.
Il se dit qu’à regrets l’ignoble aux tristes mœurs
au lever du soleil regagne sa mansarde.

Dans mon jardin secret danse avec poésie
un cortège sans fin de bacilles pervers.
On a vu le cyprès délirer du Prévert
tandis que le ricin se meurt de pleurésie.

Dans mon jardin secret lorsque point le matin
je récolte le sel aux sanglots de Verlaine.
Une graine voilée d’un fin halo de laine
se pare au jour nouveau d’effets adamantins.

Dans mon jardin secret, par temps caniculaire
Me viennent à l’esprit des vers de Baudelaire.
Son harmonie du soir est bien rafraîchissante,
Grâce à lui je vais bien, me sens toujours vivante.

Dans mon jardin secret, sous la pluie diluvienne,
quand d’un songe trop vrai naît un trop pur remord,
glisse furieusement la barge rimbaldienne
chahutée par la vague et les hautfonds retors.

Dans mon jardin secret viennent tous les poètes
Soit pour se reposer ou pour faire la fête
Le tout premier d’entre eux ce fut Villon François
Ses vers moyenâgeux me mirent en émoi.

Dans mon jardin secret, vois l’ultime pétale
et la feuille flétrie soulevée par le vent
mêler leur flânerie pour danser en spirale
dans l’écheveau frisquets d’un nuage mouvant.

Dans mon jardin secret de grandes poétesses
pillent mes pensées, toutes sont accaparées !
Y'a t-il le moindre vers que je puisse tresser,
De chevelure d'or pour arguer leur beauté ?

Dans mon jardin secret, piètres incartades !
Mille de livrées ! nigaudes ! alarmantes !
Lunaires Poétesses, trouverai-je l'encre
Qui fera naître dans vos vœux une dyade ?

Dans mon jardin secret mon âme enclavée
Dans les rôles d'une ire persistante,
Se languit au ciel d'sa prochaine descente.
- Monstre ! la dévorer ? tu peux toujours rêver !

Dans mon jardin secret, livre en ton ballet,
Ta peine galante, mer brisée sur le halo,
Du mal des vagues gavant ce pitre de valet !
Toi gobe, valet ! car du trop plein meurt l'égo !!!

Dans mon jardin secret c’est au cœur des ténèbres
que coasse le prince en crapaud converti.
Timbre de baryton, ses inflexions funèbres
sertissent le chiendent d’un léger graffiti.

Dans mon jardin secret d'hardies Poétesses,
Couchant une encre de fauvesses ; Alors,
Quand plumerai-je d'un trait sûr les bons accorps,
Mettrai-je en notes leur lionnesque prestesse !

Dans mon jardin secret qu'un tel à lune.
Du ciel aux fils en fils vit une paire :
Moi au levant, seul garant de la perlière ;
Toi au zénith... profite tu es immune !!

Dans mon jardin secret des flots de boue, du fol
Au puits supposément à jamais intari.
- Égrégore ! foudre descends ! je te parie
Que l'aigre monstre crèvera dans son affol !!

Dans mon jardin secret dont j’emprunte la sente,
j’écrase le bon grain sous l’arpion pastoral.
Y subsiste l’ivraie, la fleur déliquescente
magnifiant mon chagrin d’un halo vespéral.

Dans mon jardin secret, voici venir l’aurore
rendant hommage au blé de sa robe ambiguë.
L’oiseau dit son poème à la fourbe ciguë
et Socrate prépare une infusion de flore.

Dans mon jardin secret, de l’aurore au couchant
Des oiseaux mélodieux chantent la ritournelle
Les fleurs émerveillées écoutent leur doux chant
Accompagnés par un lézard au violoncelle

Dans mon jardin secret, un rêve icarien.
C'est un calme giron, le placenta refuge
Ou je viens quelquefois, prodige saurien
Violoncelle osé, séduire un solifuge

Dans mon jardin secret, des laques recouvrent
Une coquille glacée. De splashs de bombe,
La naïve encre sert un dandy d’la tombe.
- Nul ne trompe les rêves qui se découvrent !!

Dans mon jardin secret la pensée s’ensauvage,
qui flirte impunément avec un beau chardon.
Dans la senteur des pins, à l’appel d’un ramage,
les amoureux charmés dansent le rigaudon.

Dans mon jardin secret ni télé ni radio
On est si bien au vert loin du monde implacable
Parfois deux rossignols me chantent leurs duos
Ténor et baryton, les deux sont remarquables.

Dans mon jardin secret, disait la dame en douce,
à l’ombre des taillis j’attends la floraison.
À l’hiver je sais gré de quelque lit de mousse
mimant les chatouillis d’un désir hors-saison.

Dans mon jardin secret peinent à éclore,
Des vers qui vont creusant depuis la flore ;
Des os retords dans mon âme ont fourvoyé
Ma lame d'auteur à l'hôte carnassier.

Dans mon jardin secret je dois creuser un puits
De crainte que le ciel nous refuse sa pluie
Je constate aujourd’hui quelques fleurs bien pâlottes
Vite, vite, arrosons avec un peu de flotte !

Dans mon jardin secret la moue d'un faux malin,
Ployant au dedans d'une armure de plate ;
Le cœur aux abimes se créant des stigmates,
Mais de sa noire lueur n'étant que le pantin.

Dans mon jardin secret j’observe avec malice
Les vers se succéder pour venir compléter
La longue litanie dont j’ai, instigatrice,
Proposé le début, ravie, d’un cœur léger.

Dans mon jardin secret, Oh ! voilà un disparu !
L'arachnide nous manque, Mais où est-il ?!-
Poète maudit, ô plume de tarentule :
Viens donc nous servir de ta verve en exil !

Dans mon jardin secret le chaos intérieur ;
Mais Artiste, je fais viables les décombres.
J'noircis la page de froide chaleur,
Et bien des mots restent des ombres

Dans mon jardin secret bien souvent je m’évade
Car alors sans bouger je fais comme un voyage
Je m’éloigne à loisirs de cette vie trop fade
Je me sens rajeunir et puis j’oublie mon âge

Dans mon jardin secret un cœur fossilisé
Dont le noyau se tient prêt à tout rendre ;
Mais le poète peine à se répandre,
Son magma n'en finit pas de le pétrifier.

Dans mon jardin secret, du noyau qui s’enterre
Une pousse a germé. Tendre, son vert feuillage
S’élance, adorateur, à l’assaut du grillage,
Pour atteindre le cœur du poète, son frère.

Dans mon jardin secret aujourd’hui je m’étonne
De sa capacité à s’agrandir sans cesse.
Cette constatation, en ce beau jour d’automne
Me met le cœur en joie et mon esprit en liesse.

Dans mon jardin secret un jardin peu secret,
J’en ai tant pondu de ces quatrains pourris !
Que ces contributions dont tous auront sourit,
feront penser que d'Oniris je suis l'benêt !!!


Contribution du : 25/10 01:49:45
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