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Re : La diérèse en poésie classique
Maître Onirien
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De Monts du Jura -
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Pour poursuivre sur le son ion, lorsqu'il s'écrit yon, il n'y a pas de diérèse comme ha-yon. Mais Lyon se décompose en Ly-on

Contribution du : 19/02/2019 22:11
_________________
Vivre au paradis, quel enfer !
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Re : La diérèse en poésie classique
Maître Onirien
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FrenchKiss a écrit :
Bonsoir Cristale,

J'ai été très étonné de trouver chez Littré AVIATION sans diérèse. Du coup j'ai cherché une explication plausible, en vérifiant un autre mot du même type : EXPIATION. Mais j'ai été distrait dans ma lecture et n'ai pas fait attention à la mention "en vers de cinq syllabes". En fait je pense qu'il n'y a pas d'exception à la diérèse de ION pour les substantifs (ce que semblent confirmer les traités) et qu'il est donc très possible que Littré se soit trompé pour AVIATION, par oubli sans doute. Ça mérite en tous cas d'être vérifié.

FrenchKiss


Oui, vos interrogations sont les mêmes que les miennes. Pourquoi "aviation" mériterait-il un traitement différent de ses frères et soeurs en "tion" ? Un oubli ou une erreur chez "Wikipédia" ne m'étonnerait pas mais chez "Littré", cela dépasse l'entendement.
À qui se fier aujourd'hui mon cher FrenchKiss ?! Las ! las...comme l'écrivait Ronsard.

Perso je n'ouvre plus la porte aux diérèses inconnues, non mais !

Cristale

Contribution du : 20/02/2019 13:31
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Re : La diérèse en poésie classique
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Bonsoir,

Je trouve cette conversation intéressante, raison pour laquelle je m'immisce un peu sur le problème de la diérèse - ou non - pour les mots en "TION". Je suis d'accord avec Cristale sur la question de savoir pourquoi des mots en "TION" devraient-ils subir un traitement différent... D'autant plus qu'aucun traité ne semble répondre à cette question.

Je pense donc que certaines règles - ou, dans certains cas, l'absence de règles - nuisent à la poésie classique. L'exemple de "AVIATION" et "EXPIATION" est extrêmement parlant, car si les deux mots n'ont pas le même nombre de syllabes, alors cela devient incompréhensible et la versification classique en prend un coup. "AVIATION" comporte bien 5 syllabes, et il doit en être de même pour "EXPIATION", même si le Littré dit le contraire, par oubli ou non. Il doit certainement exister d'autres cas équivalents ou similaires et je laisse ça aux puristes et autres experts, et s'il existe un "vide" en la matière, alors il y a du travail à faire.

En règle générale, je pense que nos Académiciens devraient une fois pour toutes poser les règles de façon exhaustive afin qu'il n'y ait plus de place au doute et que tout le monde soit d'accord sur la question, c'est la seule façon de résoudre le problème. Et je veux bien admettre que "AVIATION" et "EXPIATION" ne comportent pas le même nombre de syllabes dans la mesure où il existe une règle CLAIRE et LOGIQUE.

Stéphane

Contribution du : 20/02/2019 21:01
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Re : La diérèse en poésie classique
Visiteur 
J’ai trouvé ça dans un essai sur la diérèse de Darius.Hypérion, qui confirme mes doutes :

« Le néologisme avion est basé sur le mot avis dont Ader a tiré la racine avi- à laquelle, en parfaite cohérence avec la langue latine et l'étymologie du français, il a accolé le suffixe -on comme pour les mots réellement issus du latin légion (legio, legionis), commission (commissio, commissionis), libération (liberatio, liberationis), scorpion (scorpio, scorpionis) : avion a donc pleinement sa place en diérèse à côté de ces mots.
Dans la même famille, et avec la même logique, le mot AVIATION, créé en 1863 par l'écrivain Gabriel de La Landelle sur base de avis et du suffixe -atio (comme dans les mots déviation, lévitation,continuation, perturbation), contient deux diérèses : AVI-ATI-ON. »


Il n’y a donc bien aucune exception à la diérèse des substantifs en ION.

A bas Littré ! Honte sur lui !

Ma chère Cristale, et si nous organisions des séminaires sur la diérèse ? 1500€ la semaine en demi-pension dans un 5* au bord de la mer d’Iroise, vous pensez que c’est jouable ? Prévoyez bien sûr un programme de sorties attrayant, tous ne viendront pas sur INVITATI-ON.

FrenchKiss
Associé timide de Cristale

Contribution du : 20/02/2019 21:27
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Re : La diérèse en poésie classique
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Bravo FrenchKiss, au moins c'est clair !

Contribution du : 20/02/2019 21:51
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Re : La diérèse en poésie classique
Expert Onirien
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De au pied du col du coin
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Merci Davide d'avoir ouvert ce sujet et à tous pour vos réponses, dont cristale qui fait référence au Littré, j'ignorais qu'on le trouvait via le net...

Et à Frenchkiss pour ces éclaircissements., quelle délectati-on !!!


Par contre j'ai une question, en néo-classique, on peut garder la synérèse ? Et si oui, dans ce cas : doit on faire des synérèses pour chaque mot du poème ou il y a une diérèse ? Où, peut' on en mettre ou cela nous arrange ???

StéphaNIe,
bi-dou-i-lleu-se artistique



Contribution du : 20/02/2019 23:55
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Re : La diérèse en poésie classique
Visiteur 
Merci Stéphane et Stephanie90 pour la reconnaissance de notre travail, celui de Cristale et le mien. Nous espérons vous retrouver au séminaire de la mer d’Iroise pour nous permettre de rentabiliser un peu nos copiés/collés.

Stephanie90, vous demandez : « Par contre j'ai une question, en néo-classique, on peut garder la synérèse ? Et si oui, dans ce cas : doit on faire des synérèses pour chaque mot du poème ou il y a une diérèse ? Où, peut' on en mettre ou cela nous arrange ??? »

Voici la réponse globale de la Charte Oniris à propos du Néo-classique :

« La poésie néo-classique respecte l'essentiel, la forme générale et « l'esprit » des règles classiques, mais en oublie la rigueur, en tout ou en partie :

- les contraintes orthographiques ou grammaticales qui pèsent sur les rimes classiques (ne pas faire rimer un singulier et un pluriel par exemple) sont abandonnées ;
- l'alternance entre rimes masculines et féminines n'est pas exigée ;
- la césure devient libre, elle n'est plus obligatoire à l'hémistiche pour l'alexandrin, entre autres ;
- non-élision des « e » muets ; le décompte des pieds se fait en « prononcé » (on pourra compter « comme l'oiseau » pour trois syllabes par exemple, l'usage moderne élidant le « e » de comme) ;
- la diérèse n'est plus systématique, l'auteur peut user de la licence poétique (qui lui permet de décider de la diérèse ou de la synérèse) ;
- sonnet à structure de rimes irrégulières ;
- ...

Nous imposons simplement une homogénéité au poème, c'est-à-dire par exemple que s'il y a usage de la licence poétique sur une diérèse, le même usage s'appliquera sur toutes les diérèses présentes dans la pièce (pas de diérèse employée pour un vers et non utilisée sur un autre). De la même façon, la non-élision des « e » muets doit être constante sur l'ensemble du poème. Pas de mélange entre franchissement et respect d'une même règle : elle est franchie ou respectée dans un poème, mais pas les deux à la fois.

En revanche, elle continue à appliquer certaines des règles et conventions d'apparence :
- mise en forme en strophes ;
- majuscules en début de vers ;
- respect d'une métrique régulière (avec alternance possible de métriques différentes), seule la manière de décompter les syllabes change ;
- recherche de la rime, même si celle-ci n'est pas aussi « poussée » qu'en classique ;
- orthographe, grammaire, syntaxe et ponctuation irréprochables, le PTS pouvant être utilisé de la même façon et pour les mêmes raisons qu'en classique.

Autrement dit, la poésie néoclassique se libère des carcans les plus rigides du classicisme pour en simplifier l'écriture. Mais attention, elle ne réduit en rien le travail et l'exigence : cette catégorie n'est pas – et ne sera pas sur Oniris – du classique « au rabais ». C'est pour cela que nous resterons vigilants et exigeants sur la qualité d'écriture, qui doit respecter les canons de la langue, sa syntaxe et ses règles. »

Stephanie90, il vous en coûtera un apéro géant au Bar de l’Iroise.

FrenchKiss
Traqueur de faux néo-classiques

Contribution du : 21/02/2019 08:57
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Re : La diérèse en poésie classique
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Je suis d'accord avec presque tout ce qui est rappelé par FrenchKiss à propos de la prosodie néoclassique (charte d'Oniris), mais moins avec ce principe du "prononcé", et cette élision du "e" dans l'exemple donné : "comme l'oiseau", qu'on peut prononcer "comm' l'oiseau". Car si l'usage moderne élide ce "e", alors il faut l'élider tout le temps et pas seulement quand il s'agit de retomber sur ses pieds. Je sais et j'admets que le néo a pour objet de s'affranchir d'une certaine rigueur, mais pour le coup il s'agit non de rigueur mais de logique. Et puis à ce compte on transforme à peu près n'importe quoi en octo, en déca, en alexandrin. Ceci n'est que mon avis, mais il me semble que cette licence devrait être remise en question.

Contribution du : 21/02/2019 09:27
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Re : La diérèse en poésie classique
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Citation :
- non-élision des « e » muets ; le décompte des pieds se fait en « prononcé » (on pourra compter « comme l'oiseau » pour trois syllabes par exemple, l'usage moderne élidant le « e » de comme) ;

C'est une ancienne version de la catégorie néo-classique, FrenchKiss.

Il y a quelques années, nous avons redéfini les exigences de cette catégorie :
– les « e » non élidés précédés d’une voyelle ne comptent pas pour une syllabe supplémentaire (ces années furent belles : 6 syllabes) ;
http://www.oniris.be/forum/reference-les-classifications-en-poesie-t12522s0.html#n

Contribution du : 21/02/2019 09:50
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Re : La diérèse en poésie classique
Visiteur 
Merci Marimay. Je ne dénoncerai pas l’escroc qui m’a fourgué une vieille version au prix de 100€…

Voilà qui redonne quelque crédibilité à la catégorie.

J’en profite pour donner mon avis sur ce point. Je ne considère pas que la poésie classique ou Néo-classique soit supérieure à n’importe quelle autre. Mais le terme « classique » ne fait que définir un certain nombre de principes d’élaboration. Imagine-t-on un boulanger qui usurperait le terme « pain » pour qualifier un néo-aliment sans farine sous prétexte qu’il contient tout de même de l’eau ? Même si son goût est meilleur que celui du pain, et meilleur pour la santé ?

Au même titre que la modification précisée par Marimay, dont je me réjouis, je considère l’alternance des rimes masculines et féminines comme un marqueur essentiel du terme classique, qu’il soit ou non accompagné de Néo. Je reconnais toutefois qu’Oniris ne fait que suivre ce que les concours acceptent.
Cela me gêne encore davantage quand je vois qu’Aragon serait exclu de la catégorie classique ou Néo-classique sous le seul prétexte qu’il ne ponctue pas ses textes…
Mais bon, je suppose qu’il s’en foutait un peu.

Ce n’est donc qu’un avis personnel, chacun peut rêver ses règles…

FrenchKiss
Dans sa coquille néo-classique

Contribution du : 21/02/2019 10:58
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