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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître Onirien
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08/06/2009 21:13 De Canada
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Je n'ai pas encore lu le texte, j'irais le lire parce que j'aime bien ce que tu écris, Toc-Art.
Une leçon à retenir de cette expérience, c'est que : n'écris pas pour te faire apprécier des lecteurs, que ce soit d'oniris ou d'ailleurs, écris pour que tes textes vivent quelque part. Depuis que je l'ai compris, je suis en paix avec moi-même. Ce que nous écrivons constitue un patrimoine, un patrimoine qui peut être utile à plus d'un. Si je prends mon exemple, je suis soudeur dans une usine, donc technicien. De temps en temps je suis sollicité par des établissements scolaire de l'enseignement technique pour démontrer aux étudiants qu'on peut peut être technicien et aimer la littérature. Mes textes sur Oniris sont les outils qui m'aident à les convaincre. Oniris est un site reconnu, différemment d'un blog. Alors y a pas plus grand preuve de mon engagement dans l'écriture. Continue à écrire, ne serait-ce que pour toi et pour constituer ton patrimoine. Wan
Contribution du : 07/06/2011 00:10
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L'homme est comme de l'herbe, et son éclat, comme la fleur des champs ; l'herbe sèche, la fleur tombe, mais la Parole de Dieu subsiste éternellement ! |
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Visiteur
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Ah, le fantasme de la fiction !
Tout est plus ou moins autobiographique, c'est un lieu commun que de l'écrire. Le plus difficile, dans cet exercice, est de ne pas oublier l'objectif littéraire, celui qui consiste à faire naître chez le lecteur cette émotion qui est en vous, énorme, fondamentale, qui vous a construit malgré vous. Le lecteur est naturellement hostile à cette démarche, j'en suis convaincu, car elle s'oppose à sa propre démarche, tout aussi égoïste que celle de l'auteur : lire un texte qui parle de lui. Je crois que c'est à ce prix que vous atteindrez votre objectif (pour autant que ce soit le vôtre) : parler du lecteur en parlant de vous. L'essentiel n'est pas le factuel, mais l'émotion qui est en vous. Traduit en termes littéraires, il ne s'agit pas tant de relater que de transposer, de forger le factuel à l'image de l'émotion, car c'est elle que vous voulez transmettre, plus que des faits (j'en fait le pari pour vous), au besoin en s'écartant plus ou moins de la réalité, et c'est ce qui est le plus difficile, car vous aurez l'impression de trahir, ceux qui font partie de votre histoire plus que vous-même. Écrire, c'est trahir, tricher, mentir. Mais il y a une chose sur laquelle vous ne mentirez jamais : l'émotion, la douleur, parfois, d'exister, qui vous fera trouver en votre lecteur, non pas un adversaire à convaincre, mais un semblable. "Au commencement était le verbe ? Non ! Au commencement était l'émotion" (Louis Ferdinand Céline)
Contribution du : 07/06/2011 14:00
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître Onirien
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07/02/2011 18:15 Groupe :
Primé concours Groupe de Lecture Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Post(s):
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Bonjour à tous et merci pour vos messages de sympathie.
J’ai hésité à faire ce post mais après tout, j’ai bossé ce récit aussi dur que les autres (plus même, sans doute) et il mérite donc que je le défende autant qu’un autre. Je ne reviendrai pas sur le caractère mélodramatique du texte ou non car ça, ça fait vraiment appel à des ressentis individuels et la barrière est différente pour tout le monde et je ne suis pas choqué du tout qu’on puisse trouver le texte risible, c’est une sensation que j’ai moi-même éprouvée à la lecture de certains récits qui se voulaient intenses, donc je comprends tout à fait cette position, même si bien sûr je ne ressens pas les choses ainsi, ça va de soi. En revanche, sur le manque de psychologie du texte. Là, je ne suis pas, mais pas d’accord du tout. J’explique pourquoi. Question analyse psychologique, je sais faire, ça n’est pas présomptueux de dire ça, c’est souvent d’ailleurs ce qu’on m’a reproché, d’être trop dans l’analyse psycho. Et pour ce texte-ci, ça n’est pas un empêchement dû à un manque de distanciation avec le narrateur. Non, c’est tout simplement un choix narratif. Mon narrateur est dans un moment singulier, dans une émotion particulière, il n’est pas du tout dans la réflexion, dans l’analyse, il n’est pas dans le « grattage » des émotions pour en débusquer les ambiguïtés, il est plus dans la réaction épidermique, instinctive. Si j’avais choisi de le placer dans une évocation de souvenirs plus lointains, oui, j’aurais sans doute opté pour quelque chose de plus « serein », de plus profond, de plus analytique, mais là non, je voulais qu’il soit dans les émotions brutes ressenties à ce moment-là, dans la « vérité » de ce moment, parce que je crois, j’ai peut-être tort mais c’est un choix d’auteur, que c’est ce qui donne sa force et son authenticité justement au récit. Pas parce que c’est arrivé – c’est un argument irrecevable en littérature – mais parce qu’à mon sens il y a une vraie cohérence entre ce que le personnage ressent et ce qu’il vit. Et je ne vois pas ce que la relation brute d’un état émotionnel aurait de moins littéraire qu’une analyse approfondie et fouillée. Ce sont simplement deux approches différentes. De même pour l’aspect caricatural des personnages. Le narrateur ne cherche pas à être juste avec chaque personnage ni à retracer le parcours de chacun. Le choix du « je » énonciatif destine le lecteur à n’avoir que la version du narrateur. Je suis un peu agacé, pas que sur mon texte hein – et des fois, en tant que commentateur, je cède aussi à ce travers – de cette exigence « ah oui, mais on n’a que le point de vue de… ». Ben oui, c’est un choix d’auteur et c’est un choix qui me semble là encore cohérent quand on est sur le « je » de narration. Je suis très à l’aise pour avancer cette position parce que je l’ai déjà tenue sur d’autres posts et ça n’est pas un simple système de « défense » de mon texte. Le narrateur n’a pas à se mettre à la place de tous les personnages, pour expliquer que si untel est comme ça, eh ben, c’est parce qu’il lui est arrivé ça dans son enfance ou que sa mère le battait ou que sais-je encore… on n’est pas en train de faire une analyse approfondie et transversale des relations d’une famille, on est dans le regard d’un des personnages en proie à des sentiments violents, et son regard est forcément partiel, partial et subjectif. Les gens qui réagissent parfaitement et qui font la part des choses dans les situations difficiles existent sans doute, mais d’une part ils ne doivent pas être bien nombreux et ensuite, mon dieu que ça doit être emmerdant à écrire (quoique non, en fait, ça peut être intéressant d’un point de vue psychologique aussi mais ça aurait fait de mon personnage quelqu’un de différent). Une nouvelle, pour moi, c’est un angle de vue, un moment particulier, et quand elle est écrite à la première personne, elle n’est sûrement pas censée embrasser les points de vue de chacun des protagonistes. Je pense que le choix du sujet, associé à l’angle de narration choisi et au format court de la nouvelle qui nécessite des ellipses, a sans doute rebuté certains, donné un caractère trop violent, presque agressif, au récit en mettant le lecteur en position de voyeur (et mon post en a rajouté dans ce sens). Sinon, pour en revenir à des aspects plus techniques. Bien vues, Pascal31, les répétitions de « manquer » ; à vrai dire, j’en ai sabré une ou deux et j’espérais que les autres passeraient inaperçues : c’est manqué (oups !) ; sais pas pourquoi, j’aime beaucoup cette expression (non, non, ardents défenseurs de la psychologie, taisez-vous…). Vous avez aussi été plusieurs à tiquer sur les expressions « adossée à la haie » et « d’un blanc hostile ». Ben, c’est dommage, je suis pas objectif bien sûr, mais j’aime bien moi, je trouve que c’est plutôt imagé. Et puis, en quoi est-ce « facile », Xrys, je vois pas bien… En fait, pour tout vous dire (au point où on en est, hein ) je tiquais plus sur une autre phrase mais je vous dirai pas laquelle, tsss tsss, z’aviez qu’à trouver vous-mêmes ! Et pour David, désolé si tu voulais y voir un règlement de comptes, ça, c’est une attente qui ne dépendait pas de moi. Ensuite, ton objection sur la « téléportation » du balcon au parking. Ben là, j’ai fait confiance à l’intelligence des lecteurs. Le texte est construit par flashs successifs avec des ellipses chronologiques. J’ai pensé, à tort dans ton cas, que le lecteur comprendrait que le narrateur, à un moment ou un autre, avait quitté l’appartement pour rejoindre le parking, « appelé » en quelque sorte par la voiture où s’était noué le drame. Et, et c’est là le piège d’Oniris pour moi (pour en revenir à un autre forum sur l’influence du site sur notre écriture), j’ai failli modifier ce passage en pensant aux lecteurs comme toi qui ne comprendraient pas. Mais dieu merci, cette fois, j’ai résisté ! Merci encore à tous ceux qui se sont arrêtés sur ce texte.
Contribution du : 08/06/2011 11:21
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître Pat de Velours
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16/04/2007 17:44 De Quelque part entre ma tête et mes pieds
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Citation :
J'avais bien compris ça (et je pense que d'un point de vue littéraire, c'est pas bon de faire dans le psychologique-explicatif. Montrer, c'est nettement plus efficace, même si l'analyse le sous-tend et permet de rendre crédible). Par contre, mettre des mots sur des émotions pour les rendre palpables, je ne suis pas sûre que ça soit vraiment possible (je vais me faire des ennemis, là). Avec des mots, on est d'emblée dans une distance. La traduction est toujours imparfaite. On touche à l'incommunicable. Même si, c'est bien évidemment, ce qu'on cherche à faire... mais y a toujours quelque chose de 'manqué' là dedans. Ou plus exactement, quelque chose d'imparfait, source de malentendu... si ça résonne, c'est bien par la subjectivité du lecteur qui croit reconnaître quelque chose de lui-même. Ça peut expliquer, de mon point de vue, la surenchère d'évocations de sentiments/émotions (ce que j'ai appelé la redondance dans mon post précédent). Je ne sais pas si c'est utile. j'y vois comme la tentative de bien faire saisir ce qui se passe pour le narrateur, comme s'il fallait insister pour approcher le plus possible de ce qui se passe. Mais, on se heurte à un mur. Et ce n'est pas forcément dans un objectif de communication. Rien que pour traduire les choses pour soi, par écrit notamment (parce qu'il faut structurer), ça peut sembler vain. Ne reste que ce qui échappe, malgré soi, qui peut rester authentique (dans l'écriture automatique (avec des bémols) ou par des lapsus calami), mais c'est rarement ce qu'on souhaite exprimer volontairement.
Contribution du : 08/06/2011 11:57
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"Il faut deux ans pour apprendre à parler et toute une vie pour apprendre à se taire." Proverbe chinois |
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Visiteur
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Pour répondre sur le point "blanc hostile", c'est pour moi quasiment un lieu commun (comme blanc sale ou blanc virginal). J'ai dans ma tête toute une liste de couple adjectif-nom qui me font sursauter quand je les lis (surtout au début d'une nouvelle), mais tu n'es pas obligé d'adhérer à cette vision très personnelle de l'écriture.
(ça c'était le plus facile) Ensuite pour répondre sur un autre point (pour ce faire j'ai relu les deux premier paragraphe) je pense (mais c’est tout à fait personnel aussi) que tu en dis trop, qu'une personne dans cette situation ne va pas penser "j'ai envie de hurler, ni "tout pour ne pas penser à lui" (pour ne reprendre que les premiers paragraphes). Du moins elle ne va pas le penser "consciemment". C’est en ce sens que pour moi ça n'a pas marché que j'y ai vu quelque chose de "trop" dans le pathos, presque quelque chose de faux. Pour les fêlures que j'aurais aimé trouver chez les autres persos, je pense sincèrement que ton perso les ressent inconsciemment et qu'il aurait pu "saisir" un geste une attitude qui auraient entraîné le doute (non pas chez lui parce que je suis d'accord, pour lui il faut que les persos soient "carrés" ) mais chez le lecteur Enfin je ne sais pas si j'ai répondu à ton post, de toute façon, c’est à l'évidence une nouvelle que je n'aurais pas du commenter.
Contribution du : 08/06/2011 12:33
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître des vers sereins
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Citation :
Et pour David, désolé si tu voulais y voir un règlement de comptes, ça, c’est une attente qui ne dépendait pas de moi. Ce n'étais pas un souhait de ma part, juste une impression de lecture sur l'atmosphère du récit, je ne dis pas que je souhaitais telle ou telle autre histoire, je disais : Citation : Au début, j'ai cru à une histoire de règlement de compte, que les trois personnages se préparaient à une exécution sommaire. Euh... Citation : Ensuite, ton objection sur la « téléportation » du balcon au parking. Ben là, j’ai fait confiance à l’intelligence des lecteurs. Tu veux dire que tu as fait exprès de ne pas mentionner le trajet de ton héros après sa sortie sur le balcon jusqu'au parking, pour tester la perspicacité des lecteurs ???
Contribution du : 08/06/2011 13:01
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Un Fleuve |
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître Onirien
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Salut Xrys,
d'abord si, tu avais tout à fait le droit de commenter ce texte et de le faire selon ton ressenti, j'ai aucun souci avec ça et je te l'ai dit d'ailleurs. Et je le pense sincèrement. pour "blanc hostile", ben je dois pas lire assez, je connaissais pas et j'étais assez content de moi, à vrai dire et j'aime bien la façon dont l'a perçu lordjim, je crois, car oui, il y a une vraie agression du soleil ici, du moins mon personnage le ressent comme ça. après, pour le reste, je vois ce que tu veux dire. sur le "j'ai envie de hurler", j'ai hésité à le laisser, mais pas pour la raison que tu évoques (que j'entends hein) mais parce que j'avais le sentiment que ça arrivait trop tôt dans le texte. c'est vraiment difficile de savoir comment chacun va réagir quelles que soient les circonstances donc ta position vaut largement la mienne. Et sur le pathos, vraiment, c'est tellement un curseur personnel que je n'ai aucune objection à t'opposer sinon qu'un texte, aussi sincère qu'il se veuille, est toujours un mensonge qu'on accepte ou non de croire (ou auquel l'auteur arrive à nous faire croire ou non). maintenant, c'est amusant que certaines choses attendues soient parfois perçues comme manquant d'originalité tandis que d'autres, qui nous surprennent, nous semblent du coup inauthentiques et exagérées (mais ça m'arrive aussi plein de fois quand je lis quelque chose). merci d'avoir précisé ta pensée, Xrys, parce que j'avoue que ne comprenais pas. édit pour david (en espérant que j'aurai assez de temps) : non, david, je n'ai pas fait exprès d'égarer le lecteur. Mais il me semblait (et il me semble encore) évident que les actions ne se suivaient pas forcément à la minute et à la localisation près. Les -o- donnaient une indication et la lecture du texte me semblait suffire à comprendre ça, sans en passer par une précision qui que je jugeais inutile.
Contribution du : 08/06/2011 13:04
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître des vers sereins
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Citation :
Les -o- donnaient une indication et la lecture du texte me semblait suffire à comprendre ça, sans en passer par une précision qui que je jugeais inutile. C'est donc bien ton jugement d'auteur et pas l'intelligence des lecteurs que cela met en question.
Contribution du : 08/06/2011 13:20
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Un Fleuve |
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Maître Onirien
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Ne sois pas vexé, david, je ne mets pas en doute tes compétences intellectuelles, voyons ! c'est une expression. simplement, on reproche souvent aux auteurs de ne pas faire assez confiance aux lecteurs. Là, je l'ai fait, voilà tout.
Contribution du : 08/06/2011 13:28
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Re : la voiture de toc-art s'arrête là. |
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Onirien Confirmé
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@Toc- Art
Juste vous dire que je n'ai lu ni les commentaires ni le forum avant de commenter (trop brièvement) votre texte, je suis dessus depuis qu'il est en ligne et je suis lonnnngue , j’ai mes raisons. Mais j'ai vu dans la page d'accueil, après « toc art a refait le mur » « la voiture de Toc-Art s’arrête là » et je me suis dis que vous alliez quitter le site, parce que texte trop fort. Alors j’ai vite jeté mon début d’analyse dans l’urgence. Votre texte méritait, au niveau écriture plus de flashback. Je m’aperçois en lisant commentaires et forum que mon ressenti était juste. A plus de vous lire.
Contribution du : 08/06/2011 20:58
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Écrire est un acte d'amour. S'il ne l'est pas il n'est qu'écriture. Jean Cocteau Extrait de La Difficulté d'être Playing For Change |
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