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Le chat de maman : remerciements
Chevalier d'Oniris
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socque, je suis ravi que vous ayez apprécié, que vous ayez trouvé ce texte "sans pathos". En effet je n'aime pas forcer l'émotion du lecteur à l'aide de traits trop appuyés ; je préfère les petites touches. Vous avez tout à fait raison, cette phrase me semble importante à moi aussi. Et oui, il se sent certainement coupable par avance, comme il a pu se sentir coupable par le passé : saura-t-il donner de l'amour à sa mère, recevoir le sien, revenir près d'elle dans la maison ? Peut-être y a-t-il un manque de présence dans le passé que le futur viendra soit répéter, soit "résorber".

vb, merci beaucoup aussi pour votre retour positif !
Oui, vous avez raison, il ne s'agit pas que d'un portrait de chat malade ; je pense que c'est plutôt une histoire humaine en effet, que c'est plutôt le narrateur et sa mère qui sont portraiturés en creux (c'était le sens de mon petit paratexte).
Pour le discours rapporté sans guillemets : c'est quelque chose dont je me suis rendu compte après avoir découvert la version proposée par les correcteurs la veille de sa publication : la graphie italique (que j'avais choisie plutôt que les guillemets) qui était à l'origine présente dans mon texte avait disparu, certainement parce que je n'ai pas eu la présence d'esprit d'utiliser les balises lors de mon copier-coller du texte dans le formulaire d'envoi. Je suis donc désolé pour cette erreur qui vous a fait buter lors de votre découverte en espace lecture ; elle est maintenant rectifiée comme vous pouvez le constater.
Pour la virgule que vous proposez avant le "peut-être" final, je comprends votre point de vue mais je souhaite conserver ; je tiens à ce souffle unique pour la dernière phrase, isoler le "peut-être" à l'aide d'une virgule donnerait selon moi un rythme trop dramatisant ou affecté.

Merci cherbiacuespe pour votre commentaire intéressant, dont la réflexion m'interroge ; peut-être que certaines preuves d'amour ou de dévotion sont plus marquées envers les non-humains domestiqués parce qu'on n'a pas à se méfier autant d'eux que des humains, parce qu'on se sent moins vulnérables en leur donnant notre amour, parce qu'on a moins peur qu'ils ne nous le rendent pas... Je ne sais pas !

Donaldo75, je suis heureux que vous ayez trouvé ce texte original ! Je préfère souvent en effet laisser de l'espace au lecteur, parier sur son intelligence, suggérer plutôt que démontrer, ce qui permet aussi d'être elliptique, pudique, précautionneux. Oui, je vois ce que vous voulez dire : j'ai l'impression (assez vague, peu étayée, donc peut-être fausse) que beaucoup de textes ici sont des "nouvelles" au sens strict ou traditionnel du terme, c'est-à-dire des fictions très narratives avec une situation initiale, un élément perturbateur, etc. Je compose moi-même plutôt des portraits ou des vignettes aux accents intimistes ; j'espère que ça rentre tout de même bien dans la représentation que la plupart des lecteurices ont de cette catégorie sur Oniris. Vous avez raison également au sujet du ton enfantin : je pense que c'est lié à la position du narrateur.

Très content Cyrill que vous ayez trouvé de la tendresse et de la simplicité dans ce texte ; je n'aspire à rien d'autre !
Merci de noter comme socque le "peu de pathos" et l'utilité de la description : ça me plaît d'essayer de montrer plutôt que d'expliquer.

Oui hersen, vous avez comme socque parfaitement saisi une thématique importante du texte selon moi ; s'occuper de l'autre est parfois "un fardeau" mais permet d'être accompagné.e, de remplir à la fois l'espace, le temps et le miroir de ce qui nous manque. Je pense...

Bandini, votre commentaire élogieux me fait rougir. Un grand grand merci.

Je ne sais pas comment votre retour originel a pu disparaître, plumette ! En tout cas, je suis très satisfait que ce texte vous ait parlé. Je trouve en effet qu'écrire "maman" au lieu de "ma mère" permet de renforcer l'impression de proximité, d'intimité ; ça rejoint certainement aussi cette voix d'enfant dont parlent Cyrill et Donaldo75. Merci beaucoup de relever un jeu d'échos entre des précisions bien tangibles sur la réalité de la maladie et une résonance poétique voire fantastique (associer une mystique au chat aveugle et prophète me plaisait bien ; ça rejoint aussi cette thématique du temps qui passe, de la dégradation des êtres que l'on aime, du "futur" de la dernière phrase).

En définitive, comme vous l'avez finement remarqué, je pense qu'il y a non seulement l'amour de la mère pour le chat qui est exprimé mais aussi l'amour du narrateur pour sa mère. Cette mise en abyme de la responsabilité/culpabilité amoureuse est à mon avis un des thèmes principaux que j'ai voulu aborder dans ce texte. Le narrateur aimerait soigner sa mère comme sa mère soigne le chat, et à la fois il aimerait laisser à sa mère la possibilité de le soigner encore, comme quand il était enfant. Mais il a déserté la maison. Fuir ou se libérer de son amour responsable pour l'autre et de l'amour responsable de l'autre peut entraîner aussi de la solitude et de la culpabilité. C'est difficile de porter le poids de l'autre et de laisser l'autre porter le nôtre. Le narrateur se sent peut-être coupable de ne pas être là pour sa mère, puisqu'il est dans le présent parti de la maison, la laissant seule, peut-être aussi de n'avoir jamais été suffisamment là pour elle, de ne s'être jamais suffisamment occupé d'elle comme elle s'est toujours occupé de lui ; peut-être, encore, qu'il s'en veut de n'être pas présent afin qu'elle s'occupe de lui, comme s'il l'empêchait d'exercer son "pouvoir d'amour", son pouvoir de soin, lequel peut être un poids, une prison pour elle mais aussi une manière de vivre par le don, lequel peut être un poids pour lui qui ne sait pas toujours être là pour recevoir un pareil amour, culpabilisant en sus de ne pas savoir lui donner le même ; peut-être que ça concerne donc un déficit d'amour depuis l'enfance, qu'il s'agisse de savoir le donner à la figure maternelle ou de savoir le recevoir.

Je suis très touché par vos retours.
Ce sentiment d'avoir été lu attentivement met du baume au coeur et donne envie d'écrire encore.
Mille mercis à toutes et tous.

Contribution du : 26/10/2021 20:50
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Re : Le chat de maman : remerciements
Maître Onirien
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Touché en retour par ce retour sur commentaire.
Et que vous évoquiez ici ces sentiments qui se promènent entre amour, culpabilité et responsabilité.
On ressent tout cela en effet dans votre récit.

à vous relire !

Contribution du : 29/10/2021 02:57
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Re : Le chat de maman : remerciements
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On reçoit parfois les textes qu'on lit sous de curieuses perspectives. Je m'en rends compte souvent et en suis toujours le premier surpris. Comme cette maman, qui ne s'est jamais décarcassé pour un animal de compagnie ? Et pourquoi ? Par amour. Ils nous donnent cette tendresse et cet apaisement qui se font rares avec l'âge, qui disparaissent petit à petit de notre univers et que l'entourage oublie d'offrir. La vie qui file.

Merci du retour et de votre texte qui m'a bien questionné sur l'univers de l'humain.

Contribution du : 02/11/2021 10:12
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Re : Le chat de maman : remerciements
Chevalier d'Oniris
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Merci encore à tous les deux, cherbiacuespe et Cyrill, d'avoir eu la générosité de revenir partager vos précieuses impressions sur mon texte. Je vous en suis très reconnaissant. Au plaisir de vous lire bientôt !

ferrandeix, mille mercis à vous d'être passé me lire et d'avoir pris le temps de laisser ce commentaire qui m'intéresse beaucoup et qui rejoint pour une part certains de mes sentiments. Oui, vous avez raison, il est terrible pour un chat de devenir aveugle, il est terrible pour n'importe quel être vivant de souffrir de la sorte ; je ne crois pas en revanche que le texte suggère que la mère puisse "prolonger la souffrance du chat" par "égoïsme", mais je comprends tout à fait que vous vous soyez posé la question et c'est en effet un mécanisme humain qui existe souvent à l'égard des non-humains domestiqués. Vous avez raison aussi, à vrai dire, sur le fait que ce texte pose des questions d'ordre éthique et je vous remercie de votre acuité et de votre sensibilité à ce sujet qui vous permet d'affirmer que le chat est ou doit être le protagoniste principal. De la même manière que je ne pense pas que le chat soit uniquement pour le personnage de la mère une façon de n'être pas seule, je ne pense pas que le chat soit uniquement un prétexte textuel pour parler d'humains. Comme vous le remarquez, il occupe dans le texte une véritable place en tant que chat, en tant qu'être bien réel, de chair et d'os, avec sa singularité, sa souffrance, son corps. Toutefois, comme j'ai pu le préciser ailleurs, je pense en effet que le chat sert malgré tout dans ce texte à parler de relations humaines, à symboliser ; en ce sens, son intégrité d'être vivant (sur le déclin) n'est peut-être pas le sujet central du texte et donc n'est peut-être pas entièrement restituée et respectée mais au contraire utilisée à des fins esthétiques et allégoriques, je m'étais déjà fait la réflexion ; puisque l'écriture fait du chat la figure d'autre chose et ne prend pas pour but premier, par sympathie ou empathie au sens littéral, de se mettre à la place du chat, on ne peut pas dire que ce texte adopte une perspective zoopoétique et c'est quelque part bien dommage, je le reconnais. Enfin, je ne sais pas ce que vous entendez par "du niveau supérieur [sur le plan formel]" (je ne connais pas de pareille classification), mais je crois qu'il m'importe d'écrire de façon douce et simple des choses complexes et concrètes afin de ne pas verser dans la grandiloquence ou l'afféterie et de laisser respirer mon sujet. Je vous remercie à nouveau pour votre retour tout à fait passionnant qui met en lumière certains points aveugles de mon texte.

ericboxfrog, quel plaisir de vous voir passer par là après mon commentaire assez rude, je le reconnais, à propos de votre texte La locataire masseuse ! Je me faisais la réflexion en relisant ledit commentaire que j'avais peut-être été assez maladroit et que je n'avais pas suffisamment soupesé mes formules : il m'importe tout autant de ne pas blesser l'auteurice que de rester sincère à travers mes critiques. Je tiens à repréciser ici qu'il ne s'agit jamais que de mon regard, lequel ne vaut ni plus ni moins que celui d'un.e autre ; à telle enseigne que je fais même attention à moduler le moindre de mes commentaires par une marque de subjectivité (il me semble, me paraît, à mon avis, à mes yeux, de mon point de vue, je pense que, etc.), parce que j'ai bien conscience non seulement de la relativité naturelle des goûts et de la diversité des conduites d'écriture mais aussi de la susceptibilité des auteurs/autrices, tout à fait légitime à partir du moment où l'on consent à admettre qu'iels injectent dans leurs textes une part d'eux/elles-mêmes et que les dévoiler ainsi sur la place publique peut alors s'apparenter à une mise en péril intime face au tribunal de l'opinion. Par ailleurs, j'estime respecter le texte et l'écrivain.e en m'efforçant de fouiller, disséquer de manière bienveillante mais franche mes sentiments de lecteur, et en considérant ledit texte comme un produit fini soumis à la critique (littéraire et non ad hominem ou ad personam, cela va de soi). De plus, j'essaie autant que faire se peut d'évaluer le texte à l'aune des critères internes qu'il me semble s'être lui-même fixés (sans bien sûr m'interdire des remarques qui relèvent de ma propre politique esthétique, à laquelle je ne peux de toute façon pas échapper). J'essaie donc, autant qu'il m'est possible, de ne pas émettre de jugement de valeur sur la personne, de ne pas me laisser aller à des pulsions dogmatiques ou prescriptives, surtout de ne pas blesser l'auteurice. La "qualité" d'une oeuvre est un champ indéfini, laissé à l'interprétation de chacun, impossible à clôturer (et quand bien même, je ne désirerais pas le faire ni m'en octroyer l'usufruit) ; cela dit, le relativisme à outrance est un gouffre théorique et j'ai tendance à penser qu'il existe pour les artistes des codes disciplinaires, culturels et interpersonnels sur lesquels s'appuyer pour progresser, et c'est le but même d'une plateforme comme celle-ci qui est avant tout un atelier collectif plutôt qu'une vitrine. J'arrête là cette longue tirade, mais c'était important pour moi de le préciser, justement parce que je tiens à dire que j'ai été touché par l'intelligence de votre humilité : vous n'avez pas mal pris mon retour très négatif sous votre texte et vous êtes même venu laisser un commentaire positif sur le mien ; merci beaucoup pour ça. Que vous m'ayez lu et que vous ayez pris la peine de me formuler vos sentiments avec un tel recul me met du baume au coeur. Je suis ravi également que vous preniez la peine de notifier la description finale de la vie quotidienne de la mère : cette longue parenthèse signifie pour moi une pause cotonneuse dans le moment douloureux du trajet en voiture, elle permet d'énumérer la façon dont le personnage de "maman" continue de vivre et de se mouvoir même lorsqu'elle est seule, même après que le chat et les autres sont partis : c'est comme si le narrateur chuchotait, parlait "à voix basse pour rassurer le chat" inquiet lors des (derniers) virages.

A bientôt tout le monde, j'espère vous lire et vous commenter bientôt (l'exercice de la critique, qui est aussi un exercice d'écriture, me prend du temps et de l'énergie)

Contribution du : 16/11/2021 08:43
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Re : Le chat de maman : remerciements
Chevalier d'Oniris
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Un grand merci Eclaircie d'être également passée commenter ce texte qui me tient vraiment à coeur.
C'est réjouissant de se savoir lu, qui plus est en double-exemplaire !
Vos remarques me font très plaisir.
J'espère découvrir bientôt votre écriture !

Contribution du : 06/12/2021 14:45
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