Il s'agit d'écrire à plusieurs un texte selon la technique Oulipo du mille-feuille: chaque auteur reprend le texte déjà écrit en insérant entre chaque phrase une nouvelle phrase. Le texte doit rester cohérent. Il est interdit de modifier ce qui a déjà été écrit.
Par exemple, ces deux phrases servent d'amorce:

Je suis.
Ils sont.

Le suivant fait un copier coller et rajoute une phrase au milieur:

Je suis.
Nous sommes.
Ils sont.

Le suivant fait la même chose:

Je suis.
Tu es.
Nous sommes.
Vous êtes.
Ils sont.

Pour le suivant, la tâche serait plus difficile...mais ce c'est qu'un exemple.

Premier essai, donc. Je commence:

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt!

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
Ouais, je sais, je fais tout à l'envers, mon illustre prédécesseur se couchait de bonne heure.
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt !

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
Comme je ne suis pas très doué, j'ai besoin de rester éveillé très longtemps chaque jour que le bon Dieu Fait.
Ouais, je sais, je fais tout à l'envers, mon illustre prédécesseur se couchait de bonne heure.
Je me sens crevé comme une loutre qui a remonté au hasard un fleuve jusqu'à sa source.
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt !

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
J'étais de ces statues de l'île de Pâques.
Comme je ne suis pas très doué, j'ai besoin de rester éveillé très longtemps chaque jour que le bon Dieu Fait.
Des goélands m'obombrent, je ris avant leurs blagues.
Ouais, je sais, je fais tout à l'envers, mon illustre prédécesseur se couchait de bonne heure.
Le néant faisait la nouba avant le big bang.
Je me sens crevé comme une loutre qui a remonté au hasard un fleuve jusqu'à sa source.
Sans ascenseur.
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt !

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
Quand le soleil surgissait de la mer au loin, tout propre.
J'étais de ces statues de l'île de Pâques.
Et puis on m'a déménagé.
Comme je ne suis pas très doué, j'ai besoin de rester éveillé très longtemps chaque jour que le bon Dieu Fait.
Dans ce port désolant, je n'ai pas la ressource de dormir.
Des goélands m'obombrent, je ris avant leurs blagues.
Et mes rires font pleurer les enfants.
Ouais, je sais, je fais tout à l'envers, mon illustre prédécesseur se couchait de bonne heure.
Il s'amusait tout le jour.
Le néant faisait la nouba avant le big bang.
Ensuite, comme tout le monde, il a vieilli, il s'est rassis.
Je me sens crevé comme une loutre qui a remonté au hasard un fleuve jusqu'à sa source.
Tout près du sommet du K2.
Sans ascenseur.
Par un chemin rocailleux aux marches créées pour les yétis.
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt !

Longtemps je me suis levé de bonne heure.
Je levais mes paupières de pierre
Quand le soleil surgissait de la mer au loin, tout propre.
Je frissonnais, c’est drôle
J'étais de ces statues de l'île de Pâques.
Couchée dans les oyats
Et puis on m'a déménagé.
Je ne sais pas trop où au bord d’une autre mer
Comme je ne suis pas très doué, j'ai besoin de rester éveillé très longtemps chaque jour que le bon Dieu Fait.
Je fais encore ma prière.
Dans ce port désolant, je n'ai pas la ressource de dormir.
Alors comment tuer le temps en attendant ?
Des goélands m'obombrent, je ris avant leurs blagues.
Mais mon rire est figé comme une grimace
Et mes rires font pleurer les enfants.
Mon gros nez leur fais peur, sûrement.
Ouais, je sais, je fais tout à l'envers, mon illustre prédécesseur se couchait de bonne heure.
Il avait à faire dans son lit – moi je n’ai pas de lit.
Il s'amusait tout le jour.
Je m’ennuie tout le jour.
Le néant faisait la nouba avant le big bang.
Mon voisin de la dune dansait aussi une danse immobile
Ensuite, comme tout le monde, il a vieilli, il s'est rassis.
Il a roulé jusqu’à la plage en attendant une vague.
Je me sens crevé comme une loutre qui a remonté au hasard un fleuve jusqu'à sa source.
Si je pouvais m’évader n’importe où
Tout près du sommet du K2.
Ou auprès de mes frères
Sans ascenseur.
Je remonterais la colline
Par un chemin rocailleux aux marches créées pour les yétis.
Ou pour des mastodontes comme moi
Ce soir, je crois que je vais aller me coucher tôt !

Merci d'avoir joué le jeu! Je propose d'arrêter là pour ce premier essai. A chaque passage le texte double, il faudra bientôt acheter de nouveaux serveurs si nous continuons. Alors voici une nouvelle amorce.

Que dire en ces instants où la beauté se meurt?
Que dire si la vie en est à balbutier?

Que dire en ces instants où la beauté se meurt ?
Sinon que le sacrifice d'un jour présage une aube à naître.
Que dire si la vie en est à balbutier ?

Que dire en ces instants où la beauté se meurt ?
Que dire ici bas qui vaille un effort terrible?
Sinon que le sacrifice d'un jour présage une aube à naître.
Sinon qu'elle naîtra dans notre indifférence.
Que dire si la vie en est à balbutier ?


( j'avais imaginé des alexandrins de chez alexandrin, stony...mais on peut faire avec le vers libre aussi!)

Désolé, Acrapotège.
On aurait pu corriger facilement -> "Sacrifice d'un jour présage une aube à naître"
Je ne suis pas très calé pour compter mes pieds, mais il me semble que le compte devrait y être, la césure au bon endroit et tout et tout.