Alexandre, je comprends votre sentiment "à chaud", mais c'est justement votre réaction qui montre que lala a atteint son but.

Parce qu'écrire, c'est aussi raconter une histoire, la plus vraie possible.

Je pourrais vous dire que le texte est en "sentimental romanesque", que si le CE avait pensé à une autobio il aurait contacté l'auteur (les textes manifestement autobiographiques sont étudiés plus attentivement, les critiques étant souvent compliquées à recevoir pour l'auteur), mais d'un autre côté, j'ai connu des nouvelles ici, autobiographiques ou presque, et classées en sentimental sans que personne ne s'en doute. Question de recul dans le récit...

Bref, je comprends, encore une fois, que l'on puisse se sentir floué, mais c'est une des composantes de la littérature, du cinéma: l'illusion.

Bonsoir,

J'ai rapidement écrit un paragraphe de remerciements et d'explications sur ma démarche, sentant une confusion gênante pour tout le monde enfler.

Toutefois, je n'ai jamais pris personne en otage, trahi, menti, … Je n'ai jamais demandé à personne de me confier le rôle de « la maman de la petite fille qui a eu un cancer »… Je n'ai pas recherché des regards attendris, des élans de pitié… Je n'ai pas mis en place un procédé marketing pour vendre ma prose… Je n'ai pas recherché le thème à la mode ou éculé… J'ai simplement écrit une fiction avec mon style d'auteur !!!

Après des avis plutôt élogieux, je subis désormais des commentaires sur ma PERSONNE, avec des reproches, des sous-entendus, des provocations… C'est insultant et douloureux.

Je peux comprendre que certains redoutent le face à face avec l'insoutenable, mais en tournant la tête, il ne va pas s'effacer. Je soumets un texte à vos appréciations, à vos critiques, à votre partage, ce n'est pas une enquête sur ma vie privée qui doit en résulter ! Ça change quoi ? Des enfants qui meurent du cancer, oui, ils existent, et vous avez le droit et le devoir de vous en souvenir, qu'ils soient ou non mes enfants.

J'invite donc chacun à retrouver un peu de mesure et à relire la charte du site qui facilite la compréhension et le respect des rôles d'auteur et de commentateur.

Extraits :
« Seront systématiquement modérés :
– les commentaires qui ne parlent pas du texte (écrire un autre texte, disserter sur la littérature, parler de soi, etc.) ;
– les commentaires qui confondent auteur et narrateur ;
– les commentaires qui comportent des remarques désobligeantes

Le commentateur, n’étant pas expert, n’a pas à s’ériger comme tel. Il importe qu’il sache distinguer ce qu’il lit de ce qu’il projette dans sa lecture. »

"Après des avis plutôt élogieux, je subis désormais des commentaires sur ma PERSONNE, avec des reproches, des sous-entendus, des provocations…"

Entendons-nous bien, lala ! De mon côté, ni sous-entendu ni provocation, un simple reproche, celui de n'avoir pas précisé dans l'incipit que ce n'était qu'une fiction... ce qui n'enlevait rien à votre Nouvelle.
Pour moi, vous ayant fait part de ce que j'avais ressenti sachant que ça n'était pas une histoire vécue, l'incident est clos... et je n'y reviendrai pas !

Sans rancune en vous souhaitant une bonne soirée...

Pour l'instant je ne vois rien qui soit sujet à modération. Nous ne sommes plus dans les commentaires mais dans la confrontation d'opinions. Je trouve au contraire ce débat intéressant sur la fiction qui se mêle à la réalité. On ne peut nier l'impact fort qu'a parfois la littérature.

Les oniriens sont décidément de grands enfants: ils salivent devant une friandise et tapent du pied quand on la leur retire.
Personnellement je n'aimais "vraiment pas" le texte sur sa forme, que ce fût une histoire vraie ou une fiction. C'est une fiction, tant mieux. Ça reste mal écrit, tant pis!

Bonsoir,

Je trouve également ce débat très intéressant. Votre texte Lala me fait poser beaucoup de questions. Quand je l'ai lu la première fois en espace-lecture, j'étais très embêtée car je n'osais dire ce que j'en pensais, je ne voulais pas relever ses faiblesses de peur d'écorcher un témoignage autobiographique.

La dimension autobiographique est réussie dans le sens où on se pose franchement la question "est-ce vrai ou pas ". On peut bien souvent se poser cette question, j'ai récemment lu un témoignage de quelqu'un qui parlait de son chien décédé, j'ai également pensé que c'était autobiographique mais la gravité du sujet fait que j'ai été moins embarrassée pour mettre un commentaire même si toutefois j'y ai pris des pincettes.

In flight, vous dites "j'ai écrit dans la peau d'un psychopathe", ok, mais l'effet n'est pas le même pour sûr, le thème n'inspirera pas de compassion chez le lecteur, ou peu. Et à vrai dire, le lecteur saura que c'est une fiction. Rares sont les psychopathes qui écrivent des livres, il me semble.

Je pense que l'utilisation du "je" est délicate dans le thème que vous abordez Lala mais je pense que le pire est la leçon qui en découle, d'espoir, de "la vie reprend", qui sonne faux avec cette dernière phrase qui là franchement veut faire croire au lecteur que la situation est réelle.


Très honnêtement je suis en train d'écrire un récit sur le handicap. Ce travail m'interroge car je crains de ne pas être assez proche de la réalité et je me sentirais ridicule aux yeux de lecteurs qui connaissent ce handicap. Je me suis interrogée à savoir et ai conclu que je n'oserais pas écrire dans la peau d'une personne handicapée sans connaître vraiment le handicap. Comme tout sujet que l'on souhaite aborder, il est bon d'être documenté pour écrire.

Je pense que si l'on veut écrire ce genre de récit à la première personne, il faut être au plus près d'une réalité. Peut-être est-ce d'ailleurs votre cas.

Le 'je' pour sûr aura l'effet de scotcher le lecteur. Certains ont parlé de prise en otage sentimentale et je trouve les mots assez justes. Mais je pense que l'auteur aura plus de mérite en scotchant le lecteur grâce à la force de son contenu et non grâce à ce procédé que je trouve douteux et peu honnête. Cette réflexion ne vous est pas destinée personnellement Lala mais il se trouve que j'avais justement toutes ces questions dans la tête ces derniers temps par rapport à mon propre texte.

Et du coup je me demande Lala ce qui vous a incité à utiliser la première personne plutôt que la troisième ? Est-ce ^pour donner plus d'intensité au récit ?

@carbona: J'ai extrapolé le propos d'Alexandre qui ouvrait une étrange brèche: Pour être légitime, il faut avoir vécu ce qu'on écrit quand on le fait à la première personne.

C'était de l'ironie...

J'aime beaucoup le principe d'écrire sur un forum littéraire, avec les échanges que cela suscite. Pourtant, je trouve à ce mode de publication une faiblesse : autant quand j'achète un livre, je me fiche de savoir s'il s'agit d'une fiction ou d'un témoignage, l'essentiel demeurant que j'en apprécie l'écriture - et ce pour des raisons qui peuvent être très variées-, autant sur le net on est dans le flou : s'agit-il d'une fiction, d'une histoire autobiographique ? Il est bien difficile de le savoir - et dès lors d'en faire un commentaire qui soit acceptable.
J'ai réagi à ce texte pour deux raisons : la première concerne" l'enjolivement", que je trouve la plupart du temps nocif : c'est avec ça qu'on fabrique les " héros" ( ou les terroristes !) les martyres etc, en jouant sur une surenchère, en "sublimant"...
Et les gens ordinaires, pas sublimes du tout mais qui se coltinent une situation réelle bien moche se sentent encore plus minables de n'avoir su se hausser à ces sommets...
En bref, et ce n'est pas contre vous Lala, je me méfie de tout ce qui fait dans l'angélisme, la ligne bleue des Vosges et toutes ces sortes de choses.
La deuxième raison est que j'avais le sentiment que les louanges étaient plus des témoignages de compassion que des critiques littéraires.
Mon commentaire s'il ne porte guère en détail sur la forme rend quand même hommage à une écriture d'une remarquable efficacité, et ne conteste que le message véhiculé.
Mais on a absolument le droit d'écrire sur tous les sujets, sans qu'il soit nécessaire d'avoir vécu les situations évoquées ! (Sinon, on n'écrirait peut-être pas grand chose !)
" Le mouton fournit la laine. On ne lui demande pas de savoir tricoter !"
Je ne suis pas loin de penser qu'il serait nécessaire de mettre dans la charte qu'aucun texte présenté ne peut être réputé autobiographique : cela permettrait aux lecteurs de commenter plus sereinement.

Et je pense que votre proposition Coline-Dé est tout à fait bonne et libèrerait les lecteurs pour pouvoir commenter un texte et pas une vie qui se cache derrière un texte. Ou créer une rubrique "journaux intimes" mais je ne pense pas que cela fasse partie de vos intentions.

Car effectivement si LE PETIT CRABE a reçu autant de bonnes notes, ces notes n'avaient pas du tout la fonction d'évaluer et de commenter un texte mais de dire bravo, bravo pour votre courage d'oser porter au public un témoignage si douloureux et personnel.

J'ai suivi les échanges sur le forum et je suis un peu étonné pour ne pas dire plus...

En effet je trouve incroyable, sur un site littéraire, qu'on puisse reprocher à un auteur d'utiliser le "je" dans un texte qui n'est pas autobiographique. Pire, dire à l'auteur que le lecteur a été trompé, floué... C'est incompréhensible.

Ecrire sous-entend forcément d'y laisser une part de soi-même, le "je" n'est pas un gage de réalité. Peut-on envisager d'écrire quelque chose de très personnel à la troisième personne? Très certainement...

Bref j'ai simplement voulu réagir et apporter mon soutien à lala (que je ne connais pas) et lui dire qu'elle n'a certainement pas à se justifier à mon sens.