On peut débattre ad vitam aeternam sur l’intérêt de la sincérité ou pas d’un narrateur (c’est étrangement la trame de ma dernière nouvelle) Bim ! Un peu d’auto promo ne fait pas de mal… Mais plus sérieusement, je ne pense pas que se soit là le problème. J’ai commenté ce texte négativement par ce que je le trouvais nauséeux, qu’il soit fictif ou autobiographique, je m’explique : Si il s’agissait d’une fiction, je trouve le choix du sujet particulièrement étrange (apparemment il s’agirait d’un défi lancé, ce qui me parait singulièrement ludique pour un tel sujet) en effet la question est : Peut-on faire de l’art avec la mort d’un enfant… ? Chacun sa réponse, j’ai la mienne qui est : certainement pas. Je trouve cela aussi odieux que d’en faire avec leur « sexualité ». Visiblement l’objectif de ce texte était de racoler les bons sentiments des lecteurs.
La deuxième option était une situation vécue. Là on est plus dans le domaine du témoignage que du récit et hélas le ton général du texte n’était pas adapté à une telle démarche : larmoyant, mièvre et beaucoup d’euphémisme mal placés.
J’ai réagi et commenté ce texte sous le coup de l’incrédulité : Comment peut t on trouver ce texte « passionnant » ??? (En toute subjectivité bien sure) et puis presque autant d’incrédulité de voir le volte –face de certains commentateurs qui se sont senti s floués.
Je les comprends avec le recul, ils se sentent victimes d’un faux témoignage, comme si après avoir donné une pièce à un mendiant assis dans une chaise roulante celui ci repartait en marchant, arguant qu’il n’avait jamais prétendu être paralysé.
La dernière fois que j’ai ressenti un tel malaise, c’est devant la photo du corps de ce gamin échoué sur la plage. Il y a quelque chose de « pornographique » dans toute ces démarches qui veulent flatter nos bons ou mauvais instincts. Mais évidemment je laisse la circonstance atténuante d’une maladresse de la part de LALA.

Et bien, si l'on écoutait certains, son texte aurait dû être censuré!
Pas le droit de jouer avec les sentiments du lecteur, il faudrait modifier la chartre,...
Cela dénote un cruel manque d'ouverture d'esprit et pire encore, d'imagination!

Je ne parle pas du fait de jouer avec les sentiments ou les émotions du lecteur, c’est même pour moi l ‘objectif de l’écriture (il y en a d’autre, la réflexion par exemple) je parle du moyen. Si tu veux je peux te raconter une séance de torture d’un enfant juif en 44, tu seras émue crois moi. Mais est ce que moralement il est décent d’utiliser cette situation vécue pour une démarche artistique ?

Mouais... Et "le jardin des supplices" d'Octave Mirbeau ou "Les chants de Maldoror" de Lautréamont c'est pas de la littérature?

Ou encore "La nuit" d'Elie Wiesel ou "Si c'est un homme" de Primo Lévi pour ce qui est des juifs et de 44... Ce sont des témoignages vécus en l'occurrence mais qui oserait dire qu'il n'y a pas une dimension littéraire dans ces œuvres et que les auteurs n'ont écrit ces livres que pour faire pleurer dans les chaumières???
Pas moi en tout cas...

Je lu le texte de Lala dès sa parution et je me suis abstenu de commenter. Je ne me revendique pas comme " celui qui avait tout compris à l'avance" mais j'avais senti le piège, surtout en voyant le nombre élevé d'avis dithyrambiques s'accumuler. Première reflexion que cela m'inspire : parler du cancer est considéré comme quelque chose de courageux mais, il y a un mais, il faut être adoubé par la maladie sinon on est considéré comme un rigolo. Pour moi Lala a tout à fait le droit d'écrire sur le cancer et, en tant que lecteur, j'ai trouvé son texte correct , sans plus. Deuxième reflexion : Sur Oniris il y a certains commentateurs qui identifient immediatemment l'auteur à son ou ses personnages, j'ai pu le constater dans les retours que j'ai eu pour une de mes histoires publiées ici. Si, demain, j'écris à la première personne la trajectoire d'un alcoolique assassin violeur, est-ce que je suis un assassin alcoolique violeur ?
Le texte de Lala, au delà de sa valeur littéraire, nous rappelle que nous devons avoir toujours un certain recul par rapport à ce qu'on lit et que, dans nos commentaires, nous devons toujours séparer l'histoire, sa construction, son épaisseur, avec ses défauts et ses qualités, et son auteur qui est madame ou monsieur tout le monde.

" [i]Mouais... Et "le jardin des supplices" d'Octave Mirbeau ou "Les chants de Maldoror" de Lautréamont c'est pas de la littérature?

Ou encore "La nuit" d'Elie Wiesel ou "Si c'est un homme" de Primo Lévi pour ce qui est des juifs et de 44..."
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J'ai perdu. j'avais parié sur le journal d'Anne Franck...
On est évidemment pas sur le même registre. on parle d’œuvres complètes, de témoignages de l'ordre de l'historique,du social,du politique. Leurs récits de ces horreurs n’avait pas l'objectif de faire du sentimentalisme, enfin j’imagine,ensuite on ne peut pas douter de leurs légitimités. quant au fait que ce soit de la littérature, j ai vraiment pas envie de refaire un débat sur la définition, mais pour moi cela n'en est pas,et pour eux non plus, j’imagine qu'il n'avait pas une démarche littéraire en écrivant. Apres je parle de "mon" ressenti sur le texte de Lala, peut être que l’intervenant à raison je ne suis pas assez "aware".

J'estime que c'est un procès en sorcellerie qui est fait à l'auteur: aucun élément textuel ou autour du texte, explicite ou implicite ne permet de faire le lien entre le narrateur et l'auteur. Celui qui fait cette extrapolation devra apprendre dorénavant, lors d'une lecture, à s'en tenir un "je" imaginaire à moins d'un élément explicite affirmant le contraire.

Oui nemson sachez que j'apprécie grandement vos traits d'humour. Je pense que vous faites référence à mes citations du grand penseur JC Van damme... Je me réjouis que vous ayez lu ces citations mais je ne suis ni "aware" ni "tupperware".

Juste pour vous dire que "l'intervenant" ne cherche pas à avoir raison particulièrement... Et que vous ayez "parié sur le journal d'Anne Franck" tombe vraiment mal car je ne l'ai pas lu, vraiment désolé pour vous.

Ensuite je me doutais aussi de votre réponse (hé oui comme quoi)
et je suis ravi d'apprendre que vous avez connu personnellement Wiesel et Lévi pour prétendre, pardon, imaginer qu'ils ne cherchaient pas à faire de "littérature" mais simplement un témoignage. Comme si les deux ne pouvaient pas aller ensemble. Pour ma part ces oeuvres sont littéraires sans préjuger de l'intention des auteurs en question.

Mais le sujet n'est pas là.

Je trouve en outre vos comparaisons (notamment celle de la photographie de l'enfant sur la plage) assez déplacées et hors de propos, c'est mon ressenti sur vos interventions.

L'intervenant que je citais était fabien44 dont j avais oublié le pseudo en écrivant ma réponse. Je propose que nous restions chacun sur nos ressenti et j'irais lire avec plaisir vos citations de Van Damme.
Cordialement.

Ah bon...

Accordez-moi le bénéfice du doute étant donné que vous me citez au début de votre intervention...

Mais bon au temps pour moi.