Si j'ai bien tout suivi, la problématique est la suivante: dans la vraie vie, il y a de vrais cancers, bien réels, qui méritent et suscitent une véritable compassion. Alors qu'une fiction qui parlerait d'un personnage mort d'un cancer, avec un grand réalisme, surferait sur le pathos et provoquerait des émotions "bidon" car rattachées à aucune réalité tangible et on pourrait se dire qu'une telle littérature qui détourne les sentiments, les émotions, les passions de la vie réelle sur des sortes de chimères textuelles est semblable aux feuilletons, à l'eau de rose qui passent à la télé.

Les discussions sur le texte de Lala peuvent en effet s'arrêter là, puisqu'elle ne souhaite pas échanger davantage.
Mais le sujet dépasse très largement ce texte particulier et rien n'empêche ceux qui le souhaitent d'ouvrir un fil sur ce qu'on attend de la littérature et les limites qu'elle doit ou non se donner.
Une réflexion approfondie sur ce thème ne peut qu'être utile pour tout le monde. Et on ne réfléchit jamais aussi bien qu'à plusieurs, en confrontant les opinions.

A mon avis et pour conclure, si le texte fait autant polémique, c'est que finalement, il est très bon !

Avant de lire un texte, surtout en sent/rom, je jette un œil sur les premiers commentaires à la recherche d’un de mes référents. La vue du « Beaucoup » de certains commentateurs m’évite de perdre mon temps avec un tire-larmes des fagots.

A contrario, je n’ai pas résisté à ce forum, dont la longueur (8 pages) m’a interpelé.

Putaingue, j’en crois pas mes mirettes. Si je comprends bien, on peut trouver qu’un texte est bon tant qu’on croit que l’histoire est vraie et la trouver nulle si on s’aperçoit que ce n’est qu’une fiction ?! Que notez-vous donc, Oniriens, la littérature étalée sous vos yeux ou les frémissements de vos glandes lacrymales ?

Perle-Hingaud, dire que votre post m’a rassuré est un doux euphémisme, merci !

Lala, je n’ai pas lu votre texte et ne le lirai pas, because les tire-larmes ne sont pas ma tasse de thé. Et contrairement à ce qui a été écrit ici ou là la (oups désolé), une polémique n’est pas le signe d’un bon texte… c’est, au mieux, le signe d’une polémique.

Par contre, et très sérieusement, je vous engage à continuer d’écrire ce dont vous avez envie, comme bon vous semble, et à la personne de votre choix. Ceux qui ne sont pas content n’ont qu’à aller lire ailleurs.

Tout ce tintouin me fait penser aux Versets sataniques de ce brave Salman Rushdie. Je ne sais plus qui avait écrit à l’époque « Il est important d’acheter ce livre, de l’offrir, de le faire connaitre, afin de montrer aux obtus qu’il existe une liberté d’écrire … de là à le lire, faut quand même pas exagérer. »

Je me suis abstenu de commenter ce texte mais je me retrouve complètement dans le commentaire de sieur Pepito.

Post compte double =)

A vot'service, Messieurs !

Je suis un peu consternée : il est tout de même très peu question d'écriture dans ce forum dédié à un texte.
Pour moi, n'importe quel fond peut passer si l'écriture a quelque chose de percutant, que ce soit par l'originalité des métaphores, la puissance des mots, l'inventivité des formules, etc...
Je me souviens d'un texte d'un auteur à l'époque amateur mais qui a fait son chemin depuis, Patrick Ledent, qui avait écrit "Fast food", un crabe qui se délectait des poumons d'un fumeur. Ce texte était un coup de poing et un sérieux avertissement pour qui fume, c'était un texte utile.
Dans mon commentaire, j'avais déploré que Lala ne parle pas d'un petit crabe qui grossit et qui prend pour la dévorer, une petite fille à sa maman. La douleur de la mère, dans ce cas, n'a même pas besoin d'être évoquée...
Pour moi, l'écriture du "Petit crabe" n'est pas à la hauteur du sujet et le fond est mal traité. Mais tous les textes ont vocation de provoquer une émotion, et pourquoi moins l'apitoiement que l'horreur ou la sentimentalité ? Le tout est de ne pas rater son coup. Et j'ai l'habitude de rater suffisamment souvent le mien que pour ne donner à ce sujet que mon avis. Simplement ce sujet est l'écriture et rien d'autre.

CQFD merci.

Citation :


Les deux, mon neveu.
Une littérature sans émotion, ce serait d’un chiant pas possible.

Un conseil, Pepito, allez lire lala et après vous jugerez autrement qu'au travers des commentaires qui ne sont pas à votre convenance. ^^

Cordialement.


E.

Je rejoins Bidis dans ses préoccupations : pourrait-on éventuellement parler de littérature dans cette discution ?
On y parle de tout sauf de ce qui devrait préoccuper : la qualité de l'écriture et de l'inspiration. Que ce soit une fiction, peu importe. Lala n'est pas la première ni la dernière novelliste à traiter de sujets d'imagination.
Lala écrit, elle écrit bien, elle écrit très bien, la densité de ses personnages romanesque est excellente, elle vit ce qu'elle écrit et cela me paraît essentiel. Quant à tous ceux qui se plaignent d'avoir été escroqués, qu'ils se posent la question de savoir si ce n'est pas justement la qualité de l'écriture et de l'inspiration qui les a amenés à prendre cette histoire pour réelle alors qu'elle n'est que fiction.
Quand on lit tous les textes qui s'épanchent sur la pollution, le chômage, la misère, la maladie, les SDF, les animaux de boucherie,
la déception amoureuse, le mauvais temps ou la mort du petit cheval, on se demande où se situe le raccolage.
Par ailleurs un texte quel qu'il soit qui ne provoque aucune émotion est comme l'écrivait certain auteur de fiction ( Molière, le Misanthrope) "franchement (il est) bon à mettre au cabinet"
PS : je sais parfaitement que le mot cabinet n'avait pas au XVIIème le même sens que cabinetS aujourd'hui.

Bien amicalement à tous
C.