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1 Utilisateur(s) anonymes
Les alpages rouillés |
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Visiteur
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Bonjour, selon la procédure pour les textes publié sur Oniris dans la catégorie Laboniris, je présente ici la démarche qui a présidé à son écriture.
Il s'agit au départ d'un texte refusé par deux fois, Nocturne et folie, qui, sous la forme d'un sonnet présenté en catégorie de Poésie contemporaine, mettait en scène un esprit malade confronté à la Lune à son lever sur l'horizon marin. Ce spectacle grandiose lui apparaissait menaçant et le faisait sombrer dans la folie. Si les deux refus consécutifs que j'ai essuyés de la part du Comité Éditorial m'ont beaucoup agacée, ils m'ont amenée à réfléchir et à mieux me rendre compte d'une part de mes intentions d'autrice, d'autre part du côté inabouti du texte en l'état. J'ai donc repris et développé l'ensemble. Ainsi, le texte a été retravaillé et étendu, sa présentation profondément remaniée dans le but que la forme accompagne, renforce et éclaire le fond. Il veut exprimer l'éclatement et l'unité sous-jacente d'un esprit humain qui, enfermé dans son paysage intérieur, laisse monter l'angoisse centrale se déclinant et se reflétant en écho (comme se font écho des mots, des structures, voire des vers entiers) dans diverses "déviations". La mégalomanie reflète la paranoïa, l'addiction au sexe la phobie du sexe, tout ricoche dans la perception malade d'une surface marine au clair de Lune vu comme menaçant. L'intrigue esquissée en prose au début sert elle aussi à éclairer et expliciter le nœud de l'affaire. À noter que le sonnet d'origine est devenu la pièce centrale de cette présentation, intitulée Angoisse se soigna (non). Son titre reprend exclusivement les lettres qui forment le mot "Angoisse". Cette partie du texte, son cœur, se lit verticalement ce qui illustre son caractère transversal : elle traverse le monde tel que perçu par le narrateur ou la narratrice (j'ai évité tout marqueur grammatical le ou la concernant). Elle s'affiche en négatif, caractères blancs sur fond noir puis de plus en plus grisaillé, dans le but de manifester le point de bascule dans la démence et la dilution de l'esprit. Je dois à cette occasion présenter des excuses aux personnes dont l'infrastructure d'accès à Internet ferait que les colonnes de caractères de cette pièce ne soient pas correctement alignées ; j'ai mis le plus grand soin à calibrer sur mon écran, sous Linux et Firefox. Pour ceux qui auraient rencontré cette mésaventure et n'en seraient pas complètement écœurés, ci-dessous les vers "en clair". Angoisse se soigna (non) La Lune bâille au sortir de son rêve, émerge péniblement. Grince l'horizon dément, son alme ligne en impasse s'achève. Tu le savais, quand la nuit sur la grève étouffait tout firmament, que l'air comme du ciment poignait ton cœur : rien de bon ne se lève. La Lune vomit du pus pâle sur les flots repus. Son halo gras goutte d'hydrocarbures. L'esprit broyé, tu cherches ta raison mais elle a fui, ton corps se fait prison. Tu crois hurler, tu murmures. Comme on dit, un texte soumis aux yeux d'un lectorat n'appartient plus à son auteur ou autrice. Je m'abstiendrai donc d'intervenir davantage ici mais ne manquerai bien sûr pas de remercier par message privé tous ceux et toutes celles qui m'ont fait et me feront l'honneur de commenter. Permettez-moi déjà de vous saluer, placebo, qui avez commenté en Espace Lecture et avez donc permis à la chose d'arriver pomponnée sur scène !
Contribution du : 06/03/2021 10:07
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Re : Les alpages rouillés |
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Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
33316
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J'ai pas vu le miroir entre angoisse et soigner, le "reflet" qui sert aussi aux deux sonnets en binômes.
Pour le "(j'ai évité tout marqueur grammatical le ou la concernant)" avec humour, je voudrais saluer ton invention de l'eau tiède, parce qu'il me semble assez rare qu'une poète laisse une marque grammaticale de genre dans son poème, de mémoire de mes lectures oniriennes, mais pour arguments, voici deux poèmes récents d'autrices, que tu as commenté, socque, sans marques de genre autre que le pseudo : http://www.oniris.be/poesie/missnode-traque-10908.html http://www.oniris.be/poesie/cristale-l-ecran-bleu-10810.html Pour une métrique, les accords féminins sont à surveiller, mais même en dehors, un texte de femme à la première personne se trouve facilement sans marque de genre pour la désigner ou désigner sa narratrice. à part l'humour, c'est aussi un clin d’œil à l'espace lecture, à la lecture sans pseudo qu'elle permet. Je découvre aussi cette petite histoire de tentatives de pulication, au-delà d'une idée de "travail", je vois un chemin, des rencontres même (l'auteur face à son retour, l'auteur face à ses retours), pour ce texte.
Contribution du : 09/03/2021 18:09
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Un Fleuve |
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Re : Les alpages rouillés |
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Visiteur
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Citation :
je voudrais saluer ton invention de l'eau tiède Toujours le cerveau en ébullition, moi ! Salut David.
Contribution du : 09/03/2021 18:58
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