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Les cailloux du désert, merci !
Organiris
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Un grand merci à tous, lecteurs, commentateurs, collègues derrière le rideau.
En fait, je pensais que je me ramasserais la tronche avec ce poème. Parce que je n’évoque pas plus la « vraie » vie de ce mineur, que je reste dans ce que l’on sait tous.
Le sait-on tous ? Visiblement non, puisque porter un diamant continue d’être la grande classe, signe extérieur de richesse. Ou alors c’est qu’on est tombé sur une pierre pleine de crapaud, au point d’en masquer l’origine.
J’imaginerais bien qu’à chaque diamant vendu pourvu de son certificat d’authentification figure la photo de celui qui l’a arraché à la roche. Une photo où il serait en pleine action. Ainsi, la boucle serait bouclée, la transparence du caillou ne serait plus alors un concept vain.
Je délire souvent, faites pas attention. Mais le monde est si délirant...

Animal : Merci pour ce mot de témoignage. Je n’ai jamais mis les pieds dans une mine de diamants, mais ça ne m’enlève pas le droit d’en parler, pour ce que j’en sais. Ni d’avoir un avis sur ces conditions de travail. J’ai pris cet exemple car il est flagrant par l’éclat prestigieux de la pierre taillée, mais il y en a tant d’autres !

Robot : « C’est le mauvais partage qui est condamnable » Oui, c’est exactement cette idée que je voulais faire ressortir. Si le travailleur gagnait correctement sa vie, il pourrait décemment s’acheter un magazine aux images glacées si l’envie lui prenait, il saurait où atterrissent les pierres, il en penserait ce qu’il voudrait.
Ici, seul le hasard, le plus grand et le plus improbable des hasards lui donne à voir ce qu’on lui cache derrière les parois noires de sa mine.
D’où le choix du magazine arrivant par le plus innocent des moyens : le vent.

Papipoète : Le mot bagnard convient bien ici, Papipoète. Cet homme est un bagnard de la vie, condamné sans avoir été jugé d’aucun forfait, qu’il n’a pas commis. Seulement celui d’être né dans cette contrée.

Yannblev : C’est exactement cela, j’ai cherché un symbole, et le diamant est le plus pur raccourci. Parce lui qui rêve… mais on ne sait pas bien à quoi, au fond, et comment le saurais-je ?
Il y a tant d’exploitations de l’homme par l’homme, qui toutes rapportent des tonnes de fric, des tonnes monstrueuses, et je crois qu’on en ignore encore beaucoup, aveuglés que nous sommes par notre désir d’acheter sans se préoccuper de l’origine non seulement géographique, mais humaine.
On ne devrait jamais accepter d’acheter un produit dont on sait que des travailleurs ne sont pas juste sous-payés, là, on est bien au-delà de ça, mais survivent à peine suffisamment pour avoir l’énergie pour ce travail.

Dream : Oui, ce poème est réaliste, et c’est l’une des façons de le rendre si désespérant. Il ne changera certes pas les facettes si étriquées de notre pauvre monde, voire très pauvre. Mais c’est une trace infime. Le vent innocent fera le reste, peut-être.

Cyrill : « un butin dérisoire ». Oui, car c’est un butin qui ne prend en compte que les milliers de dollars, et certainement la cryptomonnaie. Une déshumanisation intolérable qui montre que la vie d’un homme vaut moins qu’un cent qu’on ramasserait par terre.
Mais rassurons-nous, nous sommes « civilisés ».

Beaufond : je n’ai pas les yeux verts et je ne mets pas de bleu aux fenêtres de mes yeux, comme le chante Jonatz. Il ne me reste donc que des arguments invisibles, des pensées, des émotions, et même en restant simple, c’est parfois compliqué !
Un alchimiste est un doux rêveur de l’imaginaire. C’est bien aussi, mais il ne me révolte pas tant que celui qui abuserait de sa position pour éreinter un monde qui ne lui appartient pas plus qu’aux autres.
Je n’ai effectivement pas poursuivi dans le rêve de ce mineur. Et soyons clairs : que pourrais-je écrire du rêve de cet homme ? Qu’en saurais-je ? À moins de me transformer en alchimiste, et de savoir s’arranger avec les vérités multiples.

Pouet : Oui, le paraître est certainement ce qui nous détruit le plus. Et c’est très efficace !

Larivière : Si je leur rends hommage, c’est par la symbolique du diamant. J’ai déjà abordé ce sujet de l’exploitation dans « De fraise et de framboise ».
Le diamant de la belle dame sur le magazine ne montre évidemment pas sa seule utilité. Il est aussi utile dans l’industrie. En fait, tout est utile sur Terre, mais le détournement d’utilisation mène à exagérations, de plus en plus criantes dans un monde où ignorer ne peut plus être une excuse.


Je vous remercie tous chaleureusement d’avoir passé du temps à sélectionner, lire et commenter ce poème.

Contribution du : 02/08/2021 11:00
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Re : Les cailloux du désert, merci !
Maître Onirien
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Merci pour ton retour Hersen.
La valeur du produit n'a que peu d'importance. C'est la sous-valorisation de la force de travail qui est choquante. Le diamant n'est que la représentation symbolique. Tout aussi grave est par exemple l'exploitation des Bengladis asservis à la fabrication des vêtements de marque pour des salaires misérables et des conditions de travail du XIXème siècle. Mais pourquoi aller si loin quand on sait que malgré les lois protectrices des personnes immigrés ou non connaissent des conditions inhumaines dans des entreprises et commerces qui pratiquent le travail dissimulé en Europe et en France.

Contribution du : 02/08/2021 16:26
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Re : Les cailloux du désert, merci !
Organiris
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Merci Myo de ton passage.
Je ne suis pas sûre que ce poème puisse être un récit poétique.
Il est vrai que la frontière est parfois ténue.

Robot : oui, bien d'accord. Il y a ce qui se passe si loin de chez soi, et ce qui se passe tout près. "De fraise et de framboise" se passe à une cinquantaine de km de chez moi, les mers de plastique ayant envahi le sud espagnol se déplacent maintenant au sud du Portugal.
Avec pour chaque site, une nationalité de travailleurs différentes. Comme si on les mettait dans une bulle, et ils n'ont que peu de chance de se mêler à la population.
On reprend ici le modèle américain dénoncé par Steinbeck.

merci de ton passage ici.

Contribution du : 03/08/2021 14:22
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Re : Les cailloux du désert, merci !
Organiris
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Amateur, Cristale,

merci à vous deux d'avoir erré dans ce désert.

Oui, Amateur, tu poses bien des questions : faut-il qu'il sache ou bien faut-il que le client sache ?
les deux, indéniablement. L'ignorance, entretenue ou non, est la plus grave entrave à la liberté. Savoir est aussi une responsabilité, celle de faire en sorte que les injustices diminuent.
Que le mineur sache qu'il arrache des millions de dollars à la roche dont il ne verra rien, et que le client sache l'origine bien sombre de ce qu'il porte comme ornement, cela seulement pourrait (un tout petit peu) modifier les choses.
Et cela s'applique à peu près à tous les secteurs. Alimentaires, industriels, habillement...

Bienvenue sur le site !

Cristale,

Merci de tes mots, un passage par ici qui me fait bien plaisir, comme tu t'en doutes !

À se relire, tous !

Contribution du : 09/08/2021 11:34
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