Leo, ta remarque sur le scorpe et Pshalii m'a interpellée et je suis allée vérifier dans le chapitre en question.

Il n'y a pas en fait d'incohérence.

Dans le souterrain, Pshalii promet à ÏazaÏ de porter la tunique et lui demande en échange le don de communiquer avec le scorpe, mais à ce moment il ne répond pas et ne promet rien.

La séparation avec le scorpe a lieu peu après. A cet instant, Pshalii ne le comprend pas encore, donc il est normal qu'elle ait demandé à ÏazaÏ d'intercéder pour communiquer.

Puis Pshalii franchit seule la montagne et ce n'est que quand elle retrouve le scorpe de l'autre côté qu'elle se rend compte qu'elle comprend son langage.

ÏazaÏ est intervenu entre temps sans le lui dire.

C'est exactement ce que j'avais compris. Pour moi, il n'y avait pas d'incohérence.

Par contre, que Léo sache certaines choses est normal, vu ton résumé de départ que nous avons lu et que tu as corrigé par la suite (même s'il n'avait pas lu le roman en entier). J'avais donc, moi aussi quelque idée sur l'ensemble du roman (c'est bien pour ça qu'on t'a fait changer, d'ailleurs).

Oui, et aussi à force de tout relire dans tous les sens, même moi je ne sais plus trop, parfois, et je suis obligée de reprendre mon manuscrit pour vérifier.

Alors en plus maintenant que j'ai bien entamé l'autre, bonjour les mélanges... Donc je demande l'indulgenre du jury si je m'emmêle les pinceaux

T'inquiète pas, il y a des cohéromaniaques qui traînent...

Ceci dit, un tout petit "moui" pour l'explication. C'est quand même pas vraiment net. N'oublie pas une chose : là, tu peux argumenter, mais face à un lecteur, tu n'as que ce tu auras écrit pour te défendre. Il faut donc que ce genre de question ne puisse pas du tout se poser. Et le simple fait que je la pose (même si j'avais de mon côté interprété la situation) devrait t'amener à te demander pourquoi on peut interpréter le passage comme cela, et comment l'éviter.

Je n'ai trouvé aucune incohérence dans le récit. Il faut comprendre que nous évoluons dans un univers qui n'est plus le nôtre au quotidien où tout doit être codifié, expliqué...etc sinon on raye tout simplement, ça n'existe pas! Iasaï est une entité qui n'a absolument pas à rendre compte ou à expliquer ce qu'il fait et comment il le fait. Les Filles de l'Eau et du Feu le savent... au lecteur de le comprendre et de l'accepter. C'est une histoire qu'il faut lire en se laissant porter par l'instinct et l'intuition plus qu'avec la raison, elle ne se passe pas en 2O1O.

Je Ne suis pas tout à fait d'accord avec Léo (pour changer) : les lecteurs sont trop différents pour qu'on puisse en déterminer une ligne d'écriture qui serait valable pour tous. Certains ont l'habitude de ces univers et devinent bien plus vite certaines choses. Les seules fois où l'auteur devra se poser des questions de cohérence, c'est si tous les lecteurs relèvent la même chose.

En plus, même s'ils n'ont pas l'habitude de ces univers, ce qu'ils lisent peut faire écho en eux, les mettre en phase avec l'histoire, les personnages créés par l'auteur... pour moi, il est important que l'auteur écrive son histoire comme il le souhaite. L'œil des lecteurs peut l'aider à voir ce qu'il ne voit plus. Mais dans ce cas, ça doit faire sens pour lui (il doit être d'accord avec le commentateur). S'il commence à vouloir faire plaisir à tous les lecteurs, il va se perdre. Il y a autant de lectures possibles que de lecteurs.

J'ai suivi avec attention cet échange de points de vues et ça me semble illustrer une intervention que j'avais faite au début de ce forum. Je me cite :

Citation :

On peut aussi, je crois, passer au-delà des clivages de genre et élargir le mot "commentaires" à "ressenti" et "façon d'appréhender le monde".

Ca me passionne car si, en effet, j'essaie de travailler mes scénarios pour rendre l'histoire logique pour tout un chacun, il restera toujours, comme dirait ce bon vieux Einstein, "le point de vue de l'observateur" qui infléchira la lecture dans un sens ou dans l'autre.

Je pense qu'il faut résister à la tentation du lecteur de vouloir lire autre chose que ce que l'auteur a voulu mettre.

C'est difficile parce que le lecteur peut avoir un regard intéressant sur le texte et permettre à l'auteur de retravailler. Mais parfois, la tentation est grande d'influencer l'auteur dans le sens qu'il souhaite.

Je suis une farouche {défenseuse} de l'auteur. D'autant plus quand il s'agit d'un texte aussi pensé, travaillé, etc. Je pense qu'on peut suggérer des choses à l'auteur, mais c'est à lui que revient la décision.

Ça me rappelle une discussion de Perjoal en forum où il s'était un peu énervé contre des lecteurs qui voulaient réécrire son scénario. Je suis d'accord avec lui, dans la mesure où le texte a une grande qualité d'écriture et est en accord avec l'intention de l'auteur. Si les gens veulent lire autre chose, qu'ils écrivent leur propre roman.

Dans le passage en question, je n'avais soulevé aucune incohérence. Et dieu sait si j'ai lu ce texte en long, en large et en travers... et si je suis soucieuse de ce genre de chose.

Le sexe a-t-il une influence sur la lecture ? Autant qu'autre chose, je pense (la personnalité, la culture, les goûts, etc.). Je pense quand même que l'écriture féminine dans ces genres-là est différente de celle des hommes. Mais à mon avis, c'est plus culturel qu'autre chose (le culturel dans un sens très large qui rejoint la notion de socialisation). Certains thèmes vont avoir plus de place (comme les revendications féministes chez Bradley, par exemple), de même que le fait de mettre en avant des héroïnes plutôt que des héros. Du coup, la lecture peut en être différente. Mais ce n'est pas intrinsèque à la notion de sexe (dans son acception purement biologique, du moins). Mais on n'échappe ni à la culture, ni à l'éducation...

D'accord sur ton intervention, Pat.

Je crois que les tendances "interventionnistes" de lecteurs sont plutôt un compliment pour un auteur car cela signifie que quelque part, ils se sentent concernés par l'histoire.

Pour ma part, il m'arrive de prendre en compte ce que j'estime pouvoir apporter un plus à mon récit. Je mets soigneusement de côté les autres remarques en me disant qu'elles pourront me servir un jour dans un autre cas de figure.