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1 Utilisateur(s) anonymes
"Les liens secrets" |
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Maître Onirien
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Bonjour à toutes et tous, organisateurs, correcteurs et tous les « teurs » qui travaillent en silence et sans qui rien ne serait possible pour nous auteurs, lecteurs, commentateurs.
Merci bien, beaucoup, passionnément et même plus, d’avoir si joliment accueilli mon poème Les liens secrets En espace-lecture : Gil (bien +) …. l'errance désespérée est bien rendue dans les deux quatrains ainsi que le retour à la tombe de l'être aimé dans les deux tercets ; le vers en médaillon est bien venu. Seules « les eaux de jouvence » me restent mystérieuses, mais après tout, rien ne m'oblige à tout comprendre ! J'ai bien aimé l'hémistiche « Le silence hurle fort. »... « Les eaux de jouvence » ne sont que ces fontaines ou points d’eau aux bienfaits soi-disant miraculeux selon d’anciennes croyances en certains lieux. Merci pour votre lecture et vos appréciations. myndie (passionnément) L'auteur (ou auteure comme me l'évoque plutôt la « fleur fanée ») semble vouloir compulsivement conjurer la mort d'un enfant et l'impossible deuil dans le mouvement, la fuite incessante vers des horizons toujours renouvelés et la mise en danger de sa propre vie, comme une offrande à l'oubli désiré. Je ne sais pas trop comment répondre à ce commentaire qui parle fort bien du thème de mon poème. Un grand merci pour ces appréciations chaleureuses. Je suis heureuse que tu ais trouvé et apprécié ce sonnet en E-L. Lebarde (beaucoup + ) ...Un joli travail d'écriture pour ce sonnet qui serait de belle facture classique s'il n'était ce fautif douzième vers de treize syllabes avec ce méchant et diabolique "h" aspiré ( "Ce silence/hurle fort). ...mais que m'importe, j'ai pris grand plaisir à lire ce "presque" sonnet d'une pure poésie. Et oui, comme quoi on ne vérifie jamais assez avant de proposer un texte en classique. Je me suis fiée uniquement à ma façon de prononcer « le silenc’ hurle fort » et non « le silenceu/hurle ». Le « h » aspiré : le piège à éviter. L’essentiel est que vous ayez apprécié l’ensemble de mon texte sans trop être gêné par cette erreur qui perturbe le rythme de ce vers. Merci beaucoup pour votre lecture et vos appréciations.. EtienneNorvins (beaucoup +) ... Quelle 'terrible merveille'... ...la fuite est vaine ainsi qu'exprimé dans l'errance géographique des quatrains - dont je trouve particulièrement intenses les vers 5 et 6. Le dernier vers est lui un terrible couperet. Je me retiens de comprendre plus avant ce que "signifie" ce 'berceau de pierre' ...puis tout retourne au silence émouvant de cette crypte de mots, au non-dit de ces 'liens secrets' qu'elle enferme, à jamais "douloureusement tendre"... Ne vous retenez pas de comprendre, c’est bien de cela dont parle le poème. Je ne peux pas recopier intégralement chaque commentaire mais votre référence à Nerval m’a beaucoup touchée. Un grand merci pour vos appréciations. Socque (bien + ) ...Je trouve toute la fin, à partir des tercets, particulièrement réussie ; beaucoup d'amertume, un peu de douceur « douloureusement tendre ». Les quatrains me convainquent un peu moins, ils m'apparaissent trop abstraits, par moments confus. Par exemple, je ne comprends pas le vers « Où mon ombre étirait son voile à reculons, » Une mention en revanche pour « Sur ton berceau de pierre, à la fin du parcours, Le cœur las, c’est ici que je viendrai m’étendre » L’ombre qui étire son voile à reculons est une image représentant un corps qui désire avancer mais que la peur de traîner le passé dans le futur retient, comme dans un cauchemar où l’on voudrait courir pour fuir un danger mais où le corps se fait si lourd qu’on se retrouve à ramper comme retenu par une force puissante. (je ne sais pas si vous avez déjà fait ce genre de rêve affreux mais je peux vous dire que c’est terriblement angoissant) Merci pour vos appréciations et votre lecture dans le salon des textes anonymes. (E.L.) Myo (passionnément) Rien n'efface certaines douleurs et nulle distance ne défait les liens du cœur. Une rythmique irréprochable et je ne vois d'ombre à ce tableau si ce n'est celle d'une âme où plane le regret de l'être aimé. Et c'est sans doute cette implication qui me touche le plus. Je ne peux citer un passage en particulier tellement l'ensemble est cohérent et d'égale valeur. Une appréciation qui me touche beaucoup d’autant plus en espace-lecture. Je suis heureuse que mon poème vous ait plu. Mille mercis pour votre agréable commentaire et cette haute note. À la publication : Vero (passionnément) ...Je sors émue de cette très belle lecture, émue par ce long périple de la narratrice pour tenter "d'oublier" la perte d'un enfant, je suppose ( sur ton berceau de pierre). "L’oubli me tend les bras mais je reviens ce soir Où nul ne peut briser mon amer désespoir Ni mon cher souvenir – douloureusement tendre." Magnifique tercet, magnifique poésie où se mêlent à la fois douleur, souvenir, émotion, et retenue... Pourquoi le contemporain ? Si le h est fautif, j'aurais fait la même erreur. ... Et oui, ce « h » fautif est un petit vilain qui m’a piégée. La prononciation usuelle pratique l’élision, mais pas les règles en vigueur. Et paf ! Mon vers se retrouve avec une papatte de plus. Quant à la rime, j’avais écrit « alentours » donc au pluriel mais les correcteurs ont rectifié en supprimant le « s » pour respecter l’orthographe. Quoi qu’il en soit, avec ce vers rebelle, mon texte sortait du salon des classiques pour rejoindre ses confrères dans le boudoir élégant des contemporains. Ça m’apprendra à être plus vigilante. Un grand merci pour ce commentaire et cette haute notation. Eskisse (beaucoup +) Un très beau sonnet tout en retenue où la fuite en avant évoquée dans les quatrains traduit bien cette volonté de tenter de masquer la douleur liée à la perte de l'enfant en y superposant celle engendrée par l'errance : "j'ai souffert le froid" dit peut-être le désir illusoire d'annihiler la souffrance première. Le vers 8 est un pivot qui annonce habilement les tercets à venir .Ceux-ci sont empreints de douceur pour dire à la fois la disparition et les "liens". Je suis heureuse que vous soulignez l’intention du vers 8 d’ouvrir l’attention sur le discours des tercets. Je pensais avoir « loupé cette marche » mais vos propos me rassurent agréablement. Merci beaucoup pour votre lecture et vos agréables appréciations. Hananké (passionnément) Lorsque la douleur parle, c'est tout de suite un autre discours bien loin des tentatives pseudo-érotiques dont l'auteur nous abreuve trop souvent. Bref, un magnifique sonnet quinzain dont la mise en contemporain ( hurle) ne me gêne finalement pas. J'aurais supprimé la virgule après fanée au vers ultime pour ne pas le briser dans son élan. Faites parler votre coeur, plus souvent, Cristale et ... nous en profiterons. Je ne vous promets rien cher confrère mais j’essaierai. C’est que, voyez-vous, si je laisse parler mon coeur il risque de lasser mes lecteurs et moi-même qui aurais sans doute envie de le museler alors je lmuse en jouant sur des thèmes légers qui me distraient. Je suis ravie que vous ayez apprécié ce poème et je suis d’accord pour supprimer la virgule au dernier vers. Un grand merci à vous pour vos appréciations.. Papipoète (passionnément) Pour tenter d'oublier... j'ai couru le monde où l'on pourrait souffrir davantage, dépasser cette torture qui me lacère le corps et le coeur, en vain. Seul le temps que l'horloge saurait arrêter, pourrait d'un coup abréger mon supplice. Mais quand sonnera pour moi le glas, c'est à ton berceau de pierre, que je viendrai rendre le dernier souffle, te rejoindre enfin......il me semble qu'au 12e vers ( silence/hurle ) je compterais 5 pieds ? et le singulier de " alentour " fausse les rimes en " our ? " Si je dis des bêtises, je veux bien copier 100 fois " je réfléchis avant de parler " J’aurais bien aimé vous donner à copier 100 fois...mais non, vous avez raison et ne serez donc pas puni, vous êtes meilleur élève que moi et c’est bibi qui va se la farcir la punition avec la règles du « h » aspiré et « h » muet. Le « s » de « alantour(s) » m’a été supprimé par les services de la correction, il semble que pour ce mot, dans ce contexte, le singulier s’imposait. Mille merci à vous pour votre si beau commentaire et cette haute notation. Ithaque (beaucoup) Sur le plan de la forme, beaucoup d'allitérations et de sons gutturaux:( bRûlé, gaRRigue,...), comme pour marteler( taper du poing sur ?) ce qui est exprimé. Quant au fond - et c'est généralement ce qui m'intéresse en lisant un poème- il semble traduire une certaine solitude de l'écrivante face à la finitude humaine. ... j'apprécie généralement de te lire en raison du filigrane que j'ai l'impression de décoder chez toi, me donnant ainsi accès aux "liens secrets" qui vont de ta plume à ta sensibilité. Encore un super commentaire que je dois abréger dans cet espace mais que je relirai avec attention et plaisir. C’est le musicien que j’entends dans ces mots et ça me touche. Merci beaucoup. Bellini (passionnément +) Rien de spécial à dire sur la trame de votre poème. Je détacherais toutefois cette métaphore : « Où mon ombre étirait son voile à reculons » où l’ombre portée du passé semble s’étirer comme au crépuscule d’une vie et de ses souvenirs... Si l’on parle prosodie, un vers comporte à lui seul les deux erreurs qui ont valu le reclassement .. : « Le silence hurle fort. Rien ne bouge alentour ; » - Le H du verbe hurler demande à être grammaticalement aspiré, ce qui ajoute une syllabe au vers... - Vous connaissant, je vous sais par contre incapable d’avoir écrit alentour au singulier, provoquant volontairement la faute. Je suis donc enclin à penser qu’une étourderie vous a fait écrire alentours au pluriel, et que vous avez cru bon d’accepter la correction. Personnellement, une fois l’étourderie découverte par la police des entrées, j’aurais préféré laisser alentours au pluriel, tout en reconnaissant la licence orthographique, dont les grands auteurs ne se sont jamais privés pour arranger leurs vers. Alors, considérez vos licences comme l’affirmation d’un tempérament de poète ! C’est exactement cela concernant le « s » de « alentour s», en toute innocence la rime était idéale. Pardon d’avoir choisi seulement quelques extraits de votre commentaire, exercice difficile, j’essaie de ne pas trop envahir l’espace du forum. Mais je peux relire, autant que je le souhaite, l’intégralité de chaque commentaire sur mon texte publié. J’aurai dû m’offrir cette licence poétique mais étant donné qu’il s’agissait d’une étourderie, forcément cela m’a échappé. Quant à la règle du « h » aspiré, je n’ai plus de cheveux tant je me les suis arrachés à cause de cette vraie erreur due à ma façon de prononcer « le silenc’hurle » et comme je l’ai dit à Vero non pas « le silenceu-hurle ». Tant pis pour moi. Une licence poétique aurait-elle été acceptée ? Je ne crois pas dans ce cas :) Bipol (passionnément + ) Le cœur las, c'est ici que je viendrais m'étendre extraordinaire vers de puissance de sons de douleur et de recueillement. je suis presque inculte mais j'ai lu quelques poètes et il me semble ici entendre ce que j'ai lu des grands à l'instar de votre poésie que je trouve magnifique comme tout ce que vous publiez et qui me rend jaloux Je suis loin d’atteindre le niveau des grands poètes mais vos mots me touchent beaucoup. Vous n’avez pas de raison d’être jaloux car votre talent de parolier n’est plus a démontrer. Mille mercis pour cet élogieux commentaire. Emilia (passionnément) La messe est dite, je crois, et je ne vois rien à ajouter à ce qui a déjà été exprimé, cette irréversible douleur que « nul ne peut briser » et le « cher souvenir » que vous souhaitez rejoindre « à la fin du parcours » …, ce lien indéfectible qui relie une mère à son enfant, dans un silence que seul le cœur peut entendre hurler… Que dire de plus quand tout est si bien résumé ? Rien, si ce n’est un énorme merci pour ce commentaire et cette haute notation. Marité (beaucoup +) Quand le sort nous frappe sans prévenir, ... Le coeur est mis à nu, sans artifice. Tout se ressent dans ces vers qui se lisent d'un trait. Puis on y revient et c'est à chaque fois la même émotion qui nous rejoint avec ces "liens secrets" si bien évoqués. Je suis ravie de vous revoir sur Oniris et heureuse de lire votre commentaire. Merci de me faire part de votre émotion avec ces mots qui me touchent beaucoup. Miguel (Beaucoup) De beaux vers au souffle lyrique ...Retrouvailles à la fois symbolisées par leur aspect matériel (s'étendre sur le berceau de pierre signifie rejoindre la personne aimée au tombeau) et retrouvailles donc spirituelles, affectives, dans la mort enfin partagée. C'est ainsi que je comprends ce poème...Mais quel dommage que ce "Le silence hurle fort" avec sa syllabe surnuméraire, si belle idée mais qui vient nous sortir du doux bercement de ces alexandrins jusque-là impeccables ! Et oui, ce « h » aspiré m’a bien piégée:) il me faudra être plus vigilante lors de prochains écrits. Merci de votre lecture et de vos appréciations qui résument parfaitement la signification du « berceau de pierre ». dream (passionnément + ) Avec l’humour raffiné qu’on lui connaît, l’on sait bien que la reine Cristale, sous des oripeaux de douleur, tente de cacher le froid et la solitude de son désespoir. Splendeur et misère d’une mère au cœur brisé à jamais.Que d’émotion dans ces vers si beaux ! C’en est à pleurer ! Je suis touchée par l’expression de votre sensibilité à la lecture de mon poème et par vos observations sur quelques traits de mon tempérament...je ne sais plus que dire sinon vous adresser mille grands mercis pour ce commentaire et cette haute notation. Mokhtar (passionnément - ) ...« Piètre survivance » « le silence hurle fort » « berceau de pierre » et le poignant dernier vers marquent la qualité littéraire du poème. Sur ce thème lancinant déjà abordé par l’auteure (cf, entre autres, le superbe « les cailloux blancs »), les quatrains décrivent le « divertissement » tenté, la fuite pour tenter d’oublier, en multipliant les cadres de vie et les horizons. ...J’ai en outre quelques interrogations à propos des vers 2 et 3. Tout d’abord, je pense que le singulier des rimes siérait mieux. Puis, si j’ai bien compris la métaphore de la chaine (= celle du forçat), mon horripilant souci du détail pratique m’empêche de concevoir comment l’on peut fixer une chaine « aux talons ». Et c’est rouge de honte que je cesse ces chinoiseries discordantes et mesquines à propos d’un texte qui ne mérite que louanges et considération. Un sonnet présenté à l’origine en classique, salon qui m’a été interdit à cause du vers 12, je me devais de respecter la versification d’où la justification des rimes au pluriel. Quant à la « chaîne aux talons » je ne sais pas vous répondre car c’est une expression de ma région où l’on ne dit pas « une chaîne aux chevilles ou à la cheville » pour exprimer que tel un forçat, on traîne un boulet. Voici donc pourquoi l’expression s’est imposée sans me poser de questions. J’aime bien votre « horripilant souci du détail pratique ». Un énorme merci pour votre commentaire et vos appréciations auxquelles je suis sensibles. Pouet (beaucoup) un poème fort touchant qui nous parle, si je l'ai bien compris, d'une mère revenant sur le tombeau de son jeune enfant après avoir connu des moments d'errance, de fuite et de perdition...et que finalement plus rien n'existe. La douleur nous suit partout comme une chienne famélique, les paysages importent peu, le climat est un leurre, la beauté tellement enfouie... Mais ce n'est peut-être pas du tout ou pas vraiment cela que voulait nous dire l'auteure après tout. Les vers 4, 6, 8 et 12 sont je crois mes préférés, mais l'ensemble est très beau, coulant comme de scintillants sanglots.. Mais oui, c’est exactement cela, votre lecture est parfaite. Je suis heureuse de vous retrouver sur ce style de poème en vers régulier qui n’est pas vraiment votre tasse de thé tant vous excellez en libre, alors, vous m’en voyez d’autant plus touchée. Et puis vos mots qui, même en commentaire, sont si poétiques. Un grand merci. Stephane (passionnément + ) Que dire de plus sinon que ces liens secrets recèlent en leur mystère une peine immense qui ne pourra jamais se résorber. Ce sonnet quinzain n'a rien à envier aux plus grands et pour moi tout est vraiment parfait, sublime, envoûtant. Quel agréable commentaire ! Parfait sans doute non, et loin du talent des « plus grands », mais ton enthousiasme quant à ce poème me touche beaucoup et je t’en remercie vivement. Merci pour cette haute notation pieralun (beaucoup + ) Ah que la poésie est présente lorsque l’auteur aborde un thème qui le touche de très près ! Si je me penche alors sur ton poème... ce n’est pas pour te parler de ces 10 ou 11 premiers vers qui me laissent un goût mitigé, mais bien pour te dire à quel point tu as su trouver l’expression même de la poésie au fil des 4 derniers vers : point d’ aquilons alambiqués, point de piètre survivance, point de métaphore à reculons, mais quelques mots simples, brefs parfois, qui expriment parfaitement le silence...Dans ces quelques mots, tu as su trouver les accents que tant de poètes ont cherchés, sans malheureusement pour eux ne jamais les trouver, même aux confins de deux trois vers. Que dire ? Je sais que tu n’aimes pas les images trop décorées, pas plus que les métaphores. Mais bon, je suis comme ça, ma maison aussi est très décorée de meubles et d’objets anciens, de poupées de porcelaine, de plantes vertes de toutes sortes et de bouquets de fleurs que je cultive dans mon jardin, Tu vois c’est mon tempérament, alors la poésie Ikéa et le décorum épuré n’est pas toujours à mon goût bien que cela dépende de mon humeur du moment :) Oh je plaisante, j’espère que tu le prendras au 10ème degré...quoique que...Heureusement que les 4 derniers vers ont réussi à rehausser ton plaisir de lecture. Pour me faire pardonner je te les offre. Merci cher poète pour tes appréciations et cette haute note. Vincente (beaucoup + ) J'ai été profondément ému par ce poème. Ce qui s'y raconte, au-delà et bien plus que ce qui s'y évoque, livre une sensation bouleversante et en même temps apaisante. Le "berceau de pierre", souvenance minéralisée, abrite l'être cher et offre la rudesse de sa matière à la fois "protection" au lit du souvenir, et résilience à la douleur de la disparition….. PS : J'espère Cristale que vous ne vous offusquerez pas de cette remarque. Il m'a semblé, qu'à hauteur de lecteur non "informé" du contexte narratif, la première strophe était peu "nécessaire". Elle ne fournit, à mon sens, un apport nécessaire ni au dévoilement du propos, ni à l'impact narratif, ni à la force de l'intention poétique ; quant à l'émotion qui s'empare du lecteur, elle devra "attendre" la deuxième strophe pour voir apparaître un poème superbe, dense et dépouillé à la fois, d'une capacité émotionnelle puissante. À celui-ci, j'aurais porté mon évaluation à "J'aime passionnément". Vu que vous avez retenu une forme en marge du classique, vous vous êtes donc offert toute possibilité autre pour son écriture. Bon je le redis, ce n'est qu'une remarque très personnelle où je me rends compte qu'une entrée par ces deux vers magnifiques saisirait le lecteur directement au cœur : "J’ai couru les pieds nus dans les eaux de jouvence Où mon ombre étirait son voile à reculons," Difficile ici aussi de scinder ce commentaire dont les propos se rapprochent de ceux du commentateur précédent. D’accord, je comprends. J’ai posé un décor pour exprimer ce désir de fuite le plus loin possible pour tenter non pas d’oublier mais de mettre de la distance avec ce deuil terriblement insupportable. On appelle cela je crois «la non-résilience». Retenir par pudeur l’émotion derrière le masque des mots-paysage et laisser l'écriture libre de ne plus contenir la douleur s'est imposé naturellement dès le premier vers. Je ne suis pas experte en explication de texte, je ne sais qu’à peine composer quelques vers, réguliers si possible mais je pense que vous comprendrez mes propos. Merci beaucoup de votre présence et de vos appréciations. Virou64 (beaucoup +) La poésie a cette vertu qu'elle permet à un auteur de mettre en vers, souvent avec pudeur, une douleur, un deuil, une tristesse, une mélancolie .... , à un lecteur de s'identifier au narrateur, de projeter dans le texte ses propres tourments, ses failles, parfois sa détresse. Ce faisant, la poésie permet, par la magie des mots, de mettre un peu de baume sur des plaies souvent mal refermées voire encore à vif. C'est ainsi que je la trouve la plus intense, la plus poignante. Votre poème est en ce sens, pour moi, de cette veine. J'ai particulièrement aimé le dernier tercet, puis l'enchaînement avec le 15è vers qui semble exprimé dans un dernier souffle, exprimé du fin fond de la lassitude. C’est vrai que la poésie permet d’exprimer toutes sortes de sentiments. Ce qui me touche est ce partage avec le lecteur qui parfois, souvent même, selon sa sensibilité, s’identifie au narrateur comme vous le dites si bien. Merci beaucoup pour vos appréciations. Vincendix (beaucoup + ) Que dire de plus que les précédents commentateurs sinon que ce poème me touche particulièrement en ce moment. Certains secrets ne peuvent se partager et pourtant, quand ils sont douloureux c’est difficile de les supporter seul. La poésie est une façon de partager d’autant plus avec ceux qui « savent » ces secrets. Un grand merci pour votre présence et votre commentaire qui me touche et me parle au creux du coeur. Cyrill (beaucoup) Comment ne pas être ému par ce voyage désespéré qui ressemble à un chemin de croix au fur et à mesure qu'on vous suit dans vos vers. Cette chaîne aux talons annonce de suite la souffrance et l'impossibilité de la dépasser. J'ai trouvé tout à fait bouleversant ce berceau de pierre. Le lyrisme est soutenu du début à la fin par de belles formules, parfois surprenantes et très fortes, comme ce "silence hurle fort" Vous me voyez ravie de lire votre excellente interprétation « ce voyage désespéré qui ressemble à un chemin de croix », et compréhension, concernant cette chaîne aux talons. C’est toujours un plaisir pour un auteur lorsque le lecteur exprime avec des mots justes sa compréhension d’un poème. Merci beaucoup pour cet agréable commentaire. ************************** Comment remplacer « Le silence hurle fort » pour que cet hémistiche compte les 6 syllabes réglementaires dans un alexandrin? Après quelques essais, j’ai abandonné car aucune formule ne représentait l’intention d’origine. Si quelqu’un a une idée, je suis à l’écoute de toute proposition. Encore un très grand merci à vous tous et toutes pour votre présence et vos mots qui me sont si précieux. Cristale
Contribution du : 18/11/2021 10:40
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Re : "Les liens secrets" |
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Maître Onirien
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Cristale, C'est moi qui te remercie pour l'émotion que tu m'as donnée. Au-delà du talent poétique et du travail car mettre en vers de façon si fluide et magistrale ne va jamais de soi, ce que je relève c'est la grande confiance que tu fais à tes lecteurs pour leur livrer des choses aussi intimes et leur montrer une plaie jamais refermée.
Après coup, je me suis dit que j'aurais dû penser à toi car il y avait un précédent dans ton oeuvre onirienne. Par contre, mon commentaire a fait allusion à la poésie classique, parce que c'est ainsi qu'il était inscrit dans mon EL. Tu connais mes lacunes, rien ne me choquait véritablement et surtout pas le hurlement du silence Bravo à toi Cristale, ton poème est magnifique
Contribution du : 18/11/2021 11:06
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : "Les liens secrets" |
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J'ai lu ton poème, Cristale. C'était ce jour où j'avais la gorge déjà tellement nouée par mon dernier forum, si prolixe qu'il m'a laissée exsangue de mots, que je n'ai pas pu, pas su le commenter...
Tout de suite, pourtant, j'ai fait le rapprochement avec ton poignant « Les Cailloux Blancs ». Ton poème, « Les liens sacrés », m'a semblé plus direct dans l'expression. Ce genre de direct qui percute parfois lorsque l'on se retrouve serré par des liens sur le point de nous étouffer, juste avant que vienne la délivrance. De la non résilience à la résilience, si tu préfères... Je te la souhaite vivement, car effectivement, mettre de la distance ne signifie en rien oublier. Bien au contraire. Si je peux me permettre, l'onguent ainsi appliqué apaise le vif de la peine et laisse une place plus ''douce'' aux ''simples'' souvenirs. Laisse le temps au temps, en quelque sorte... Ne m'en veux pas pour le commentaire que je ne ferais pas cette fois, ou peut-être dans longtemps, dès que je me serais suffisamment désengluée pour que le fil de mes jours redevienne enfin la muse qui m'amuse. Le nombre de tes plumes au maximum peut se passer (cette fois encore ;) d'un passionnément supplémentaire. Sauf si tu me supplies à genoux, bien sûr ! ^^ Pour ''Le silence hurle fort'', j'ai à te proposer ''Le silence scie fort''... Même si je sais déjà que le multi-sens de scie, malgré la douleur intense qu'il dégage, n'égalera jamais le hurlement infini de la louve contenu dans ton cri, et celui de Munch (pas la série télé, l'autre...:)) Avec toute ma douce amitié. Cat
Contribution du : 18/11/2021 14:35
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Re : "Les liens secrets" |
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Citation :
Enfin, Cat, on dirait que vous voulez vraiment déclasser le poème de Cristale !! Non pas que votre métaphore ne soit pas bien aiguisée, mais plutôt qu’il faudrait élider le mot scie. Je vous soupçonne d’avoir fait chourfer votre langue et d’avoir voulu dire : « Le silence est si fort. Rien ne bouge alentour » Parce que je sais que vous êtes comme moi et que vous aimez les choses simples. Bellini
Contribution du : 18/11/2021 14:53
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Re : "Les liens secrets" |
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Visiteur
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Bonjour Cristale
Éventuellement : Le vide hurle fort Le soupir hurle fort : ici soupir terme musical pour signifier un silence. Mais pas simple. H
Contribution du : 18/11/2021 15:34
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Re : "Les liens secrets" |
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Maître Onirien
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pas simple en effet ; je vais demander à la Lune tout-à-l'heure ! D'un clin d'elle, je comprendrai.
Contribution du : 18/11/2021 17:50
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Re : "Les liens secrets" |
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Ma chère myndie, merci pour la douceur de tes mots auxquels je peux répondre que la confiance que je fais à mes lecteurs n'a d'égale que celle qu'ils m'accordent dans le partage poétique des émotions. J'ai bien compris ton commentaire dans le contexte poésie classique mais rassure-toi, un vers a fauté pour une histoire de "h" aspiré qui s'est pris (le gueux!) pour un "h" muet...quel toupet ! ajoutant une syllabe à l'alexandrin qui s'est retrouvé tout bête avec sa papatte en plus et un petit "s" surnuméraire d'un pluriel effronté. Une erreur quasi invisible même par les "pro". Merci à toi myndie, ton commentaire aussi est magnifique.
Contribution du : 19/11/2021 07:55
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Re : "Les liens secrets" |
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Oh douce Cat, ta sensiblilité me touche tellement. Ne t'inquiète pas pour ton non-commentaire, ta présence ici me comble...mais si je dois me mettre à genoux devant toi attends que je trouve le coussin adéquat pour éviter l'épanchement synovial :)) "Le silence scie fort"...houlala...Notre érudit confrère Ferrandeix va nous tomber dessus en criant à la cacophonie Sans rire, le "e" de scie ne peux pas être élidé et, en classique, c'est : paf sur les doigts ! "Le cri" de Munch, terrible tableau. Je pourrais l'adoucir avec celui-ci : ici La série télé...j'aime bien ^^ Merci pour la gentillesse de tes mots ma douce Cat, au plaisir de te relire ici, ou là, c'est comme tu veux
Contribution du : 19/11/2021 08:26
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Re : "Les liens secrets" |
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Déclasser mon poème, trop tard c'est déjà fait, sauf à le mettre en libre...ce serait le vilain petit canard au milieu des autres « Le silence est si fort. Rien ne bouge alentour » Excellent de simplicité, oui, pourquoi pas ? Merci Bellini, je vais étudier toutes les propositions et je retiens la vôtre.
Contribution du : 19/11/2021 08:33
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Re : "Les liens secrets" |
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Bonjour Hananké, Vous évoquez le vide : "Le vide hurle fort" Cela m'évoque le rien qui pourrait donner : le néant hurle fort. Je retiens votre idée de "vide". Et non, ce n'est pas simple. Merci de votre participation. Cristale
Contribution du : 19/11/2021 08:41
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