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2 Utilisateur(s) anonymes
Les petits accrocs |
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Je ressors de cette nouvelle le cul aussi déplumé qu’un paon du Cap D’Agde. Mais vous ne pouvez pas vous imaginer comme vous m’avez fait plaisir.
Lorsque je lis des nouvelles courtes, je ne peux pas m’empêcher de penser à V…M… et à toutes les histoires qu’elle ne pourra plus écrire. Elle appelait ça des « vignettes », et j’ai copié un peu son idée en donnant le nom de « post-it » à ces tranches de vie minuscules où les messages sont écrits comme des urgences. Je vous remercie, et en même temps, après vous avoir tous lus, une question cogne dans ma tête et peut-être ailleurs. Dans mon récit je vous présente une écrivaine, une femme de cinquante ans, malade, qui en quelque sorte vient mourir à notre porte. Et je me demandais par quelle sorte d’enchaînement collectif, aucun d’entre vous n’avait cherché à connaître sa véritable identité. C’est peut-être tout simplement de ma faute. Après tout, vous n’avez sans doute fait que respecter ma discrétion à son sujet, à moins que je n’aie pas su éveiller votre curiosité. Je vais essayer de me convaincre de ces arguments. Je me serais peut-être moi aussi abstenu de poser la question. N’empêche que ce sentiment de manque me taraude encore. Alors, si vous pouviez réfléchir deux secondes à cette question et me donner une réponse, je suis preneur de tout ce qui peut m’aider à mieux capter l’air du temps. Mais j’en viens à vos commentaires. Ils sont très nombreux et j’en retiens deux idées fortes : - La première est que le style a plutôt convaincu, ce qui n’est pas rassurant pour moi, dans la mesure où il ne m’est pas forcément naturel, le mien ayant un phrasé un peu plus noueux, quelque chose d’assez médian entre Proust et Marc Lévy, si vous voyez ce que je veux dire. A titre d’exemple, la dernière phrase que je viens d’écrire est totalement illisible pour le narrateur de ma nouvelle :) - La seconde est celle qui a divisé les lecteurs. Je veux parler de « l’action », ou plutôt de « l’ennui » qu’elle a pu susciter auprès de quelques-uns. Rien à voir avec ce qui se passe dans le lupanar d’Olivier, niché sur un coteau sordide et venteux du Lubéron. Je n’envoie d’ailleurs à Oniris jamais plus de 7000 caractères, soit environ quatre pages, de manière à ce que l’endormissement progressif guide pile-poil mes lecteurs jusqu’à la conclusion du récit. J’en profite pour dire que je suis très satisfait des notations extrêmes. Soit le résultat a paru mauvais, soit il a paru très bon. En tant qu’auteur je cherche des clients potentiels. Je vise, non pas « Les Lecteurs », cette masse informe, molle, fainéante, mais « une catégorie de lecteurs » disposés à me suivre. En collectant un 0 et un 10, je sais que j’ai gagné un client. En ayant deux fois 5, je sais que j’ai perdu deux clients. Ceux qui disent « c’est pas trop mal mais… » n’achètent jamais rien. Ces visiteurs-là sont à fuir comme la peste ; sur un tandem c’est ceux qui ne pédalent jamais. Mes longues années à la direction du marketing d’une entreprise du CAC40 m’ont conforté dans cette stratégie basique. Seul un différend sur les stock-options a causé mon licenciement. Je suis donc fier d’avoir gagné quelques lecteurs. Ceux qui ont noté Moyen comprendront qu’ils ne représentent pour moi qu’un contrepoids nécessaire. Plus le contrepoids d’un plateau de la balance est lourd, plus l’autre plateau s’élève haut (Théorème dit de Ludi – déposé en Juin 2014 au pavillon d’Oniris). Mais ils ne lisent pas ces lignes, puisque s’étant ennuyé sur mon texte, je suppose qu’il se sont barrés depuis longtemps. Vous avez remarqué que je suis devenu très bavard après avoir suivi les master-class de Stony (j’en suis à la 1250e page du roman que j’écris, et mes deux héros n’ont toujours pas pris leur petit-déjeuner…). Si je devais répondre à chacun de vous, il faudrait auparavant vider la mémoire d’Oniris. Je vais voir s’ils sont d’accord, et je reviens plutôt vous parler de la genèse de mon histoire, laquelle contient beaucoup de réponses aux commentaires. Merci aux deux lecteurs qui sont encore là. A suivre…
Contribution du : 02/06/2014 10:48
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Re : Les petits accrocs |
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Expert Onirien
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29/04/2014 19:42 De terrien
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salut Ludi,
j’espère que tu m'as pas classé dans les lecteurs perdus, pour ma part je pense que je suis bloqué dans l'antichambre de ce texte. J'ai la conviction qu'il n'est pas interdit qu'un jour j'y plonge mais rien n'est écrit non plus. D'ailleurs ce que tu dis sur le style de ce texte et tes élans naturels de sculpteurs de phrases ,expliquent peut être mon incapacité en entrer dans l'émotion du texte. J'ai un un propension naturelle a ressentir dans les mots l'humain qui les nourri et j'ai bien sûr tendance à chercher par là mon plaisir de lecteur. Venons en ce qui m'a fait sauter à doigts raccourcis sur la clavier. Pourquoi ne pas chercher à savoir qui est V. M. ? A la lecture des initiales j'ai failli sauter sur un moteur de recherche mais ai choisi de finir d'abord la lecture. Arrivé au fond j’apprends que comme un témoin protégé tu lui a donné l'anonymat comme protection. Le fait que non seulement tu l'ais cachée et qu'en plus tu l'annonces m'a laissé pensé que fouiller serait mal venu, inconvenant, comme fouiller ton journal intime en cachette. Comme de toute façon ce texte ne m'a pas laissé indifférent et me laisse avec beaucoup de questions je reviendrais jeter un œil gourmand par ici.
Contribution du : 02/06/2014 11:37
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"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est le chemin" Kierkegaard |
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Re : Les petits accrocs |
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Citation :
Bonjour Ludi, Par manque de temps ce matin, je fais Copier/coller de la partie de réponse de chVlu... c'est tout pareil pour moi ! je reviendrais aussi jeter un oeil gourmand et peut-être développer quelques paragraphes... ^^ Cat
Contribution du : 02/06/2014 11:49
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Re : Les petits accrocs |
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Expert Onirien
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29/04/2014 19:42 De terrien
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oups ! je ne devrais jamais faire trois choses à la fois.
Désolé pour mon style de collégien en échec scolaire. Bon, du coup, Pépito pourra confirmer que c'est bien moi qui ai écrit et que mon compte n' a pas été piraté.
Contribution du : 02/06/2014 12:18
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"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est le chemin" Kierkegaard |
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Re : Les petits accrocs |
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Bonjour Ludi
Je n'ai pas pensé un instant que la nouvelle puisse avoir été vécue donc je ne me suis pas posé de question quant à la réalité de l'auteur. Maintenant ça m'intéresse. Quel est le site ? Et le nom de l'auteur ainsi que le titre de son bouquin ? Merci à vous
Contribution du : 02/06/2014 12:28
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Re : Les petits accrocs |
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Expert Onirien
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17/04/2012 21:15 De Capens
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Salut Ludi,
C'est sûr, avec "– Les initiales V… M… de l’auteure ont été modifiées." en fin de texte, difficile de courir après elle. Puis il y aurait un petit rien de déplacé dans cette curiosité. Du coup ta réflexion à ce ce sujet m'inquiète. S'agit-il de quelqu'un que NOUS connaissons bien ? "Un visage, c’est important un visage, mais les écrivains n’aiment pas se montrer radieux." parfois il envoient Avatar et Pseudo ...
Contribution du : 02/06/2014 15:19
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Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni) |
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Re : Les petits accrocs |
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Citation :
Ton boss a bien fait de te lourder; tu n'y entends rien, question marketing. Tu as manqué deux ventes, mais tu as encore au moins l'un des deux clients ingrats. Pour le reste, chVlu n'a fait que recopier le texte que je lui avais transmis. Qui qu'est bavard ?
Contribution du : 02/06/2014 15:41
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Re : Les petits accrocs |
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Expert Onirien
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29/04/2014 19:42 De terrien
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Puisque tu fais ton coming out, Stony, si tu pouvais passer tes textes au moins au correcteur dans un traitement de texte avant de me le donner à publier. Moi j'ose pas retoucher au trait de génie et que je suis un auteur de sms va finir par se voir.
Contribution du : 02/06/2014 15:59
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"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est le chemin" Kierkegaard |
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Re : Les petits accrocs |
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Citation :
Ce genre de traitement de textes qui rend les sujets mutants, métamorphosant le pluriel en singulier ? Ok, je vais voir si je trouve ça sur le net, mais ce serait peut-être plus rapide que tu me files directement l'URL pour le téléchargement C'est de ta faute, Ludi : nous restons suspendu à ce "A suivre...", alors il faut bien qu'on passe le temps en racontant n'importe quoi.
Contribution du : 02/06/2014 17:53
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Re : Les petits accrocs |
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Genèse de mon récit.
L’histoire est simple, elle fait partie de ces évènements d’apparence anecdotiques, qui tout d’un coup virent au drame sous l’impulsion d’une ironie fatale ou d’une ruade du destin. Cette histoire comporte en elle-même beaucoup de réponses à vos commentaires. Si nécessaire je reviendrai sur certains d’entre vous pour des point particuliers. J’ai utilisé le nom de V…M… pour des nécessités romanesques, et aussi pour ne pas polluer les commentaires en dévoilant une référence trop précise, source souvent de digressions prématurées. Après votre passage, j’éprouve au contraire le besoin de prononcer son nom, et de vous laisser un lien pour mieux faire sa connaissance. Elle s’appelle Gaëlle Héaulme et son recueil s’intitule « Les petits contretemps ». En Octobre 2013 paraît donc le recueil de nouvelles de Gaëlle Héaulme, chez Buchet et Chastel, un éditeur assez important mais peu connu. J’en entends parler brièvement sur un forum, par une copine à elle, que je connais en réalité un peu mieux que la Coccinelle de mon récit. Au même moment je suis en train de lire le best-seller de Grégoire Delacourt « La liste de mes envies », l’histoire d’une mercière d’Arras bien embarrassée d’avoir touché un gros lot de dix-huit millions d’euros. Elle est tellement bouleversée qu’elle n’en dit rien à son mari, le temps d’établir la fameuse liste de ses envies. Sans me tomber des mains, ce roman ne me passionne pas. Ça tourne un peu en rond, une sorte d’analyse psychanalytique de bazar, développée dans un style élémentaire assez proche de celui de mon propre texte. Je me sens donc assez disponible pour entretenir une de mes bonnes habitudes qui est de toujours lire en parallèle un roman et un recueil de nouvelles. Je viens de terminer « Trop de bonheur » de la nobélisée Alice Munro, et donc la place est disponible. Je quitte un auteur immense, que je n’apprécie d’ailleurs sans doute pas à sa juste valeur, tant la richesse de son style et le foisonnement de ses idées me semblent constituer une œuvre accomplie, trop éloignée du commun des mortels. Or, j’ai besoin de modèles, pas d’icônes. Les thèmes étaient nombreux et complexes, faisant contraste avec la trame linéaire et simpliste du roman de Grégoire Delacourt (La liste de mes envies). Et là j’ai envie de quelque chose d’un peu hard, mais frontal. Le hasard me met donc sous les yeux ces quelques lignes du recueil de Gaëlle : - « J’ai envie d’aller dehors, je lui dis, Je vais boire mon café dehors. L’air frais du matin me fait du bien. Il me suit. Il s’assoit en face de moi. Il parle. Je ramasse une pierre, un objet lourd qui tient tout entier dans ma main. Il commence à me raconter sa longue, longue journée d’hier. Je frappe un grand coup sur son crâne. Il se tait un court instant, puis il murmure, Voyons. » Je sais que ça peut paraître incompréhensible, mais j’encaisse ces mots comme un direct au foie. D’ailleurs, vous ne pouvez pas vous imaginer quel plaisir je viens de prendre à les recopier. Pour moi tout y est, le style, la forme, jusque dans la rupture grammaticale des dialogues, sans les guillemets ni les deux points, comme si la parole était un courant de conscience qui se déplace dans le cerveau, sans ponctuation. J’achète, sur la recommandation peu appuyée de sa copine Coccinelle. Mais dans cet acte d’achat il n’y a pas que le plaisir de découvrir un auteur. J’apprends qu’elle a une cinquantaine d’années, qu’un éditeur a accepté de publier son premier recueil de nouvelles, enfin bref, tout ce que je raconte dans mon récit. La différence, c’est que contrairement à celui d’Alice Munro, le talent de Gaëlle me paraît proche, accessible. C’est du moins ce que j’imagine dans ma tête. A partir de là, non seulement je ne suis pas dans un rapport martial avec elle, mais je disparais, j’entre en empathie, « parce que tout d’un coup je la sens si proche… ». Au même moment, j’essaie d’écrire moi aussi un recueil de post-it, mais je n’ai plus l’intention de les proposer sur Oniris, tant j’ai le sentiment que ce format ne sait inspirer que des commentaires du type : « on n’en sait pas assez sur les personnages ; texte vraiment trop court ; il m’a manqué quelque chose ; etc… ». Bref, ça me saoule. Gaëlle me montre qu’une direction différente est possible, à une autre échelle, avec une autre diversité de lecteurs. Elle me donne du courage. Vous vous rendez compte ? Je ne sais pas encore qu’elle est malade, et c’est elle qui me donne du courage !! Alors je me fais petit. Plus tard, en la lisant, « je me sens comme un petit garçon ». A la fin, parlant de nos mots respectifs, je finis par avouer : « Alors les miens s‘effacent, me semblent insignifiants pour l’éternité ». J’ai même pensé que pendant ses derniers instants j’étais probablement en train de faire l’idiot sur Oniris. J’ai tout simplement compris en relisant ses textes après sa mort, qu’elle y avait mis les dernières forces d’une fatalité muette, dont j’étais si loin dans ma vie personnelle. Mais je ne veux pas conclure que le talent nécessite de souffrir. Je ne veux pas me cacher derrière le confort pour trouver une excuse à ma platitude d’auteur. Je me suis payé une machine à fabriquer des cauchemars pendant mon sommeil. Rien n’y fait. En apprenant sa mort j’ai tout de suite eu envie de lui rendre hommage, mais je ne savais pas encore comment. A suivre…
Contribution du : 02/06/2014 18:16
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