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Les petits pois sont rouges
Maître des vers sereins
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Bonjour, merci aux yeux et aux doigts qui accompagnèrent ce texte, ils sont nombreux, des dizaines des un, peut-être des centaines des autres.

Le titre du poème est bien Le prince au petit pois.



J'ai pensé à une étape pour expliquer ce poème. Si en passant devant la vitrine d'un magasin de pompes funèbres où serait écrit "tous pour les obsèques" vous n'avez aucune réaction, rire ou haut-le-cœur, ça va être très difficile pour moi de vous parlez de ce poème.

Si vous n'aviez pas de rire ou de haut-le-cœur en lisant comme titre d'un conte de fée : "la princesse au petit pois" je crains que vous ne puissiez jamais suivre son pendant, le prince du même nom que j'ai voulu créer.

Si vous pensez que la poésie est un superlatif, et qu'elle n'a rien à voir avec les glissements de sens, je vais rester comme un génie de la lampe devant un incrédule... et pourtant elle tourne, comme disait l'autre.

Les mots n'ont pas d'amis, la poésie n'est pas gentille, c'est tout l'objet de ce poème.

Le prince au petit pois est un idiot, la princesse du conte est une jeune femme délicate, ils portent le même nom. C'est bien la princesse qui porte les jurons, je suis autant vulgaire à les avoir mis dans sa bouche que j'aurais été assassin à mettre en scène un personnage qui en tue un autre. C'est une opinion que je respecte le tout premier degrés où tous les "je" sont moi, c'est un boulet d'écrivant, ou un surf, ou les deux à la fois, ce qui complique la prise de la vague, mais quand on aime, on défie aisément ces éléments.

Comme si j'étais désespérément seul à rire devant ce magasin de pompes funèbres, je tentai de montrer ce jeu du propre au figuré et inversement, que je trouvai dans ce titre d'un conte d'Andersen, qui me semble aussi présent dans un poème de Rimbaud intitulé Les chercheuses de poux.

J'ai pris une démarche inverse à ces deux auteurs, Rimbaud et Andersen, allant du "beau" vers le "laid", de l'évocation d'un conte de fée au sens figuré de son titre. Et bien sûr, c'est moi qui prendrait le lecteur pour un idiot ? Alors que je tente au contraire d'en appeler à ses sens les plus perspicaces !

La question est rhétorique, l'exclamation toute véhémente... je comprend mieux le joueur de flûte de Hamelin : je dénonce des escrocs et c'est moi, enfin lui, enfin comprenons-nous, qui rame aux galères du déni.


Addendum (euh, j'ajoute un truc, ça veut dire) :

J'avais tenté une version plus prosaïque de ce prince, un peu trop gentille et donc pas assez poétique, dont voici quand même l'expression, parce que j'archive aussi, ici.

Citation :
Elle est la plus merveilleuse
Des princesses de satin blanc
Et tous les soirs l'éteigneuse
Venait baiser son amant

Dors, la nuit est enfin là
A demain mon bel amour
Ton doux rêve ne finira
Qu'avec le lever du jour

Au matin le prince se tord
Le dos bleuis par endroit
J'ai si mal dormi encore !
Vraiment je ne comprend pas !

Les chambellans s'activèrent,
Ils posèrent cent matelas,
Rien n'y fit tout un hiver,
C'était la faute d'un p'tit pois..



Voilà, merci à vous dont les yeux parcourt ces lignes sur le projecteur de votre écran. Je poursuivrai mon combat contre ces mots qui s'affranchissent et tournent en bourriques une humanité qui a le tort de leur faire bien trop confiance, à mon avis.


Contribution du : 25/11/2011 16:20
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Un Fleuve
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Re : Les petits pois sont rouges
Visiteur 
Bonsoir David ! Comme tous les "vieux", car tout ceci est ciblé, je reçois régulièrement des pubs m'assurant que je ne dois plus m'inquiéter pour ce qui concerne mes obsèques, du genre "Mourez tranquille, on s'occupe du reste" et ça me fait toujours sourire ! Conclusion, je dois quand même avoir un poil d'humour, humour que je perds en lisant votre poème ainsi que le contenu du présent forum car j'ai franchement l'impression que vous vous fichez du monde dans l'un comme dans l'autre !
Je vous cite :
"La question est rhétorique, l'exclamation toute véhémente... je comprend mieux le joueur de flûte de Hamelin : je dénonce des escrocs et c'est moi, enfin lui, enfin comprenons-nous, qui rame aux galères du déni."

Qu'est ce que c'est que ce charabia ?
A moins que vous nous prépariez une suite... plus claire !

Contribution du : 25/11/2011 18:18
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Re : Les petits pois sont rouges
Visiteur 
Ah, mon cher Alex ! Je suis comme toi, je ne comprends rien à la poésie de David et, plus il me l'explique, plus ça s'obscurcit.
J'imagine les bibliotèques géantes qu'il aurait fallu si tous nos poètes avaient édité plusieurs pages de laïus pour expliquer leurs poèmes, sans pour autant qu'on y comprenne quelque chose !
Par bonheur, tous ces grands poètes avaient à coeur de s'exprimer clairement pour faire passer leur message : d'amour, d'amertume, de tristesse, de colère, de joie, engagé ou non, politique ou social, moralisateur ou léger...

Contribution du : 25/11/2011 18:45
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Re : Les petits pois sont rouges
Maître des vers sereins
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Je ne suis pas mon poème, c'est "lui", la phrase est reliée à ce qui précède et ne peut se comprendre sans.

Je veux dire que je pense que Andersen avec le titre "la princesse au petit pois" et Rimbaud avec le titre "Les chercheuses de poux" feraient de l'humour en jouant sur le sens propre et le sens figuré, chaque titre est aussi une expression populaire plutôt désobligeante : chercher des poux dans la tête des gens signifie être querelleur et avoir un petit pois à la place du cerveau signifie être simple d'esprit.

"Tous pour les obsèques" peut s'écouter comme une obscénité, qui ne ressort pas en lisant simplement, pour "la princesse au petit pois" c'est bien plus simple il me semble à comprendre.

Je ne peux expliquer mieux les deux sens, je ne me moque pas, je décris le phénomène aussi bien que je peux.

L'incompréhension peut être prise pour du déni "Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre" des personnes refusent de comprendre ce qu'elles n'apprécient pas. Alexandre, je crois que vous n'avez pas saisi le jeu de mot de la formule du magasin de pompes funèbres et je veux bien croire à votre sincérité, ça expliquerait l'incompréhension, sans justifier pour autant ce que j'écris bien sûr.

Contribution du : 25/11/2011 18:54
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Un Fleuve
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Re : Les petits pois sont rouges
Visiteur 
Ok David, n'en parlons plus ! C'est vrai que je suis un peu lourd et dur à la détente... Peut-être est-ce le poids des ans ?
Je crains même de finir un jour prochain en idiot du village...
Allez, bonne soirée Maître des vers sereins, je ne vous en veux pas pour autant...

Contribution du : 25/11/2011 19:03
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Re : Les petits pois sont rouges
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Bonsoir David
après avoir lu ces longues explications ,qui ne m'éclairent pas. Ton "poème" ,même s'il respecte une prosodie classique grâce à des contorsions dignes d'un gymnaste chinois, a pour moi le gout insipide d'un "navet" (terme à prendre au figuré - comme au cinéma- car en fait le navet légume a du goût )
j'ai bien du mal à comprendre pourquoi tu t'obstines à écrire des sonnets d'une telle manière. Je n'ai rien contre la nouveauté, le détournement et l'humour (où dois je le trouver ici ?)

et pour le site de manière plus générale : j'aimerais Vraiment savoir si ce poème proposé par un petit nouveau aurait passé le cap du "non abouti"

Contribution du : 25/11/2011 19:37
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Re : Les petits pois sont rouges
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Tu refuses de lire Ristretto, j'ai expliqué le détournement, ça ne l'impose à personne, mais faire comme si je ne le disais pas, c'est malhonnête.

Le reste ne concerne pas ce poème, je ne vais pas justifier les choix d'Oniris ici, tes poèmes aussi sont passés plutôt que d'autres.

Tu peux le comparer aux légumes que tu veux, c'est tes goûts que tu mets en scène et pas la nature de ce poème.

Contribution du : 25/11/2011 19:54
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Re : Les petits pois sont rouges
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De par le fait
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Juste pour dire que je trouve quand même moyen la façon de tomber sur David et de le dégommer ainsi alors que celui-ci essaye seulement de donner des explications sur ses intentions d'écriture.

Pourquoi les gens doivent toujours se sentir visé des qu'on parle "d'escroquerie ?"... C'est de l'expression, du sens, des mots, du sens des mots, bref... de l'écriture et de l'expression, à mon avis que David parle dans ses intentions et ses explications... Il ne parle pas de personne, il ne dénonce pas d'individu ni sur le site ni ailleurs, il explique juste une démarche artistique qui peut certes paraitre complexe et compliquée mais qui n'en est pas moins intéressante et singulière...

On peut traiter son texte de navet comme Ristretto, de non-abouti ou même tout simplement avouer ne pas aimer, ce qui est moins insultant pour son intelligence et pour son travail qui n'a pas moins de valeur que celui de chacun ici,, mais je pense qu'au moins par respect, on devrait être plus tolérant avec lui... C'est toujours dur de se prendre un bide avec un texte qui ne rencontre pas ses lecteurs. Tout le monde sait ça, parce que c'est arrivé à tout le monde, ici. Alors c'est peut être noraml que David réponde avec un peu d'ironie dans ses explications de textes. Cette ironie n'est adressé à personne en particulier, à mon avis. Au final, je trouve que c'est plutôt sympa de donner des éléments d'explication aussi réfléchis sur sa démarche et que c'est plutôt bien de sa part de chercher à être original dans sa création ...


Pour finir, je ne suis pas d'accord avec Pol Henri quand il dit :

"Par bonheur, tous ces grands poètes avaient à coeur de s'exprimer clairement pour faire passer leur message : d'amour, d'amertume, de tristesse, de colère, de joie, engagé ou non, politique ou social, moralisateur ou léger..."

Je ne comprends pas cette affirmation que je trouve vide de sens et de réalité. On ne doit pas avoir les mêmes références culturelles ou artistiques, car l'histoire de l'art est justement un océan d'incompréhensions, de vifs rejets, de passions, d'amour, de haine, de clivages entre telles ou telles expressions artistiques, entre tels ou tels styles, courants ou tels ou tels artistes... Il ne faut pas oublier que nous regardons souvent avec la loupe dépassionnée de l'histoire les choses qui se sont faites dans le passé, mais que les gouts et les opinions sur l'art du moment sont rarement unanimes, c'est vrai aujourd'hui, c'était déjà vrai hier, et ça le sera certainement aussi demain, tant mieux !... On aime ou on aime pas et au final, on peut passer sa route, voire revenir plus tard ou pas, mais dans tous les cas, il y a des choses bien plus graves qui se passe tout autour et pour lesquelles nous devrions garder nos indignations.

Alors, soyons relax entre nous, z'amis oniriens poètophiles et tenons tous par l'écharpe... Finalement, nous sommes tous des gentils escrocs...

Contribution du : 25/11/2011 22:37
_________________
...  "En dehors du chien, le livre est le meilleur ami de l'homme. En dedans, il fait trop noir pour y lire"

Groucho Marx.
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Re : Les petits pois sont rouges
Maître des vers sereins
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Merci d'être passé Lari.

Bon, pour revenir sur qui je désigne quand je parlais d'escrocs, au début, je vais utiliser des couleurs :

"J'ai pris une démarche inverse à ces deux auteurs, Rimbaud et Andersen, allant du "beau" vers le "laid", de l'évocation d'un conte de fée au sens figuré de son titre. Et bien sûr, c'est moi qui prendrait le lecteur pour un idiot ? Alors que je tente au contraire d'en appeler à ses sens les plus perspicaces !

La question est rhétorique, l'exclamation toute véhémente... je comprend mieux le joueur de flûte de Hamelin : je dénonce des escrocs et c'est moi, enfin lui, enfin comprenons-nous, qui rame aux galères du déni."

En rouge, les ancêtres, pas les lecteurs, que je qualifiais d'escrocs, malgré la prescription évidente. Le poème se posait plutôt auprès d'Andersen.

En vert, l'exclamation et son commentaire.

En Bleu, l'interrogation et son commentaire :

Une question rhétorique, c'est une question qui n'appelle pas de réponse, comme un homme politique demandant à un autre, élu : "Qu'en est-il de vos promesses électorales ?" ce n'est pas une curiosité sincère, c'est une forme élaborée du langage.

Comme quand un professeur demande à un élève en retard : "Est-ce que tu as vu l'heure ?" Bien qu'il soit 8h42, qu'il ne reste plus que 18 minutes de cours de français, qui portaient justement sur "la bonne syntaxe de chez nous comme on la parle dans la phrase quand on sait qu'est-ce qu'on veut y dire"

Ce second exemple, c'est de l'humour si vous permettait (sinon, c'est que vos yeux traversent cette page à la verticale et que vous allez me reprocher de traiter mes lecteurs de poseurs de bombes, mais je comprend, comme on dit au gens qu'on aime bien) pour enchainer sur des questions des commentaires.


Attention, c'est la version longue, et j'y reviendrais pour une sollicitation au besoin.


C'était compliqué pour moi d'aborder la question de la syntaxe dans mes poèmes, parce que j'ai le préjugé que les gens ne lisent plus vraiment au bout de quatre lignes, ils suivent leur idées de ce qu'on écrit, d'une part, d'autres part, je me retrouvais en face de commentaires l'évoquant, au mieux, en situant le problème de syntaxe approximativement dans le texte, mais sans préciser la règle violée en question (sauf Alexandre sur un autre poème pour l'emploi de "sinuer à", une faute de syntaxe identifiable clairement).

Il me semble que ces problèmes de syntaxe viennent d'une façon de mener le propos dans mes vers indépendamment du rythme de celui-ci, les syntagmes* ne débutent ni ne finissent forcement au commencement du vers ou à la rime. C'est un désordre que je tente d'apprivoiser, j'aime bien lire cela alors je l'écris, je ne l'écrivais pas quand je n'avais pas l'occasion de le partager, éventuellement, mais ça ne veut pas dire que c'est altruiste (je me vante quand je me compare au joueur de flûte de Hamelin, je ne compte pas dératiser chez qui que ce soit, et encore moins une ville entière, je ne crois pas que mes vers charment particulièrement ces rongeurs) ça veut dire que je ne prétends pas à autre chose que ce que je fais, comme d'autres ici ou ailleurs sur le net. Pour moi, ça n'a plus à voir avec ce qui a pu exister, pour le mode d'expression. Les "grands poètes" le sont aussi par les pages écrites à leur sujet par d'autres, je parle de ce que j'écris parce que je n'attend de personnes d'autres de le faire, j'ai pas cette pudeur si c'en est une, mais c'est que des mots et chacun est responsable de ces clics, quoi que ça ouvre, c'est consciemment.

J'ai complètement désacraliser le rôle de l'auteur, ce n'est plus que le nom à côté du titre, et je l'endosse comme une salopette pour aller jardiner.

C'est pas grave si vous n'aimez pas, Oniris est d'abord un atelier pour moi ; une scène, pas seulement de mon fait je crois, je vais pas changer le monde. j’attends guère de succès, et malgré que je comprenne bien les réactions de ceux qui se retrouvent avec mes mots dans quelque chose d'aussi intime que l'écran qui leur est proche, quand ils souhaiteraient vraisemblablement remonter le temps pour effacer cette expérience éprouvante, je vais prendre mon temps de parole vertical à satiété, sans trop bousculer la visibilité horizontale des différents titres de forum, j'espère.

Il me semble qu'il n'y a pas beaucoup de sens à en être désolé ou à m'excuser, c'est dans la nature du phénomène.

Je parlais de syntaxe ?

Un vers n'est pas une unité syntaxique pour moi, je l'ai désacralisé de ce rôle comme je l'ai fait avec celui d'auteur, sans aucun mérite. Rimbaud m'est très utile pour l'imager souvent, mais je crois que je l'ai repris aussi à des romanciers qui désacralisaient des trucs, et ça me plaisait, je voulais en lire, alors j'ai tenté d'en faire, tout en lisant plus loin pour voir s'il y en avait encore, un peu.

Dans la plupart des poésies connues que je connaisse, le vers est une unité syntaxique. La lecture commune en est habituée, elle remarque le vers bien sûr, mais ne l'envisage pas dans un autre rôle que celui de définir un texte comme un poème, un peu tautologiquement : c'est un poème parce qu'il y a des vers, il y a des vers parce que c'est un poème.

En même temps la lecture n'a pas besoin de plus en savoir, c'est l'écriture que ça concerne.

Je crois que le vers est un instrument de musique, euh... non vibratoire si j'ose écrire, pour qui le mot n'est qu'un son et le sens, la syntaxe, un corps étranger plus ou moins assimilable, mais c'est pas son problème, le vers veut sonner, c'est tout.

J'ai un exemple avec le commentaire de Placebo (c'est la lourdeur pas la syntaxe, mais je crois que ça se rejoint) Pascal31 et Charivari sur ce passage, coloré (ça va marcher, je vous dis !) :

Il était une fois, vraiment très loin d’ici,
Dans un château de pierre, une chambre royale
Avec au lieu de lits d’une hauteur égale,
L’un qui de matelas se retrouvait farci.


avec la chambre, je tente d'évoquer le couple en espérant que le lecteur comprenne qu'il y aurait donc deux lits (dans "de lits"). Les lits comporteraient un seul matelas ordinairement, je tente de proposer au lecteur (dans "Avec au lieu de lits d’une hauteur égale") de les mettre ainsi à la même hauteur donc dans le sens commun, pas dans le poème.

*Le syntagme (mot que je ne suis pas sûr de maitriser, en tout cas j'ai pas la robe de bure d'un professeur ou d'un académicien, j'ai juste ma salopette d'auteur, et besoin de "syntagme" pour présenter la syntaxe) aurait une dimension implicite que je vais expliciter :

Il était une fois, vraiment très loin d'ici, une chambre royale avec au lieu de lits d'une hauteur égale, l'un qui de matelas se retrouvait farci (et l'autre qui, donc, n'était pas farci de matelas, mais n'en avait qu'un seul, communément, c'est pour cela, au delà des contraintes, que je ne le précisais pas)

La phrase porte sur tout le vers, mais compterait quatre syntagmes, trois sur un hémistiche chacun, et le quatrième sur... deux vers et demi ! (j'ai perdu trois lecteurs)

Il me semble que c'est juste, comme si j'écrivais : "deux hommes seraient de même taille mais l'un d'eux est plus grand. (donc le second est plus petit que le premier)"

Mais je pense que c'est la faute de mon syntagme de 30 syllabes, ces doutes et cette impression de lourdeur... dommage, j'ai adoré ça, c'est bon comme un shake de Boggle. Tant pis.


Pour l'expression "farcir un lits de matelas" je n'ai pas pensé à préciser qu'il s'agissait d'un lit à baldaquin, faisant image de contenant pour moi, et pas seulement de support, plus communément pour un lit. (En Scandinavie, ils ont des lits-boites se fermant par une porte, ça me fait délirer aussi, c'est moyenâgeux, je crois, mais ça allait pas pour mettre cent matelas, comme dans le conte). C'est abordé dans le commentaire de Pascal31, Pol-Henri et Charivari. J'ai choisi "farci" pour faire une rime, bien entendu, je ne voudrais pas avoir l'air d'ironiser, je prends cela à cœur, mais ça m'étonne toujours l'expression "pour la rime", c'est jamais un hasard une rime, c'est bien là parce que l'auteur l'a voulu. Dans un sonnet, c'est assez difficile d'aligner deux rimes de quatre mots en suivant son inspiration, ou alors avec des "é", des "eur", des "en", des sons communs, et l'habitude, même comme cela je crois. C'est les sons de rime qui guident mon écriture, je me sers de mes lectures, ici aussi, pour en trouver de moins usités en poésie. Chaque fois, c'est toute une histoire cette originalité que je travaille, comme si je trahissais une pureté de l'inspiration qui se devrait de ne pas être préméditée.

C'est pas fini, c'était le premier quatrain, re-syntagme-party et là, ça craint pour moi au moment où je tapote ces mots.

L'indéterminabilité, ou la difficulté à déterminer, l'un ou l'autre protagoniste comme premier locuteur, à travers ce second quatrain, dans le premier tercet, a animé les commentaires de Placebo, Alexandre et socque.

Je compte vous proposer de tenter de le résoudre avec la définition des syntagmes de la phrase que forme ce quatrain, en complétant une dimension implicite de ceux-ci, mais appréhendable à mon avis, et cohérente avec le contexte, au moins :

C’était celui (de lit) du prince au visage obscurci
Par la distance avec sa princesse d’opale
,
(Elle était) Assise et quand sa voix émergea de l’ovale
Où trouait un regard, l’observant sans merci :


Je pense, sans être sûr d'avoir raison, que je désigne bien la princesse comme première locutrice du premier tercet et que si je plaçais la virgule après assise (elle ne s'impose pas après "princesse d'opale") je désignais de façon cohérente le prince comme premier locuteur du premier tercet et que le quatrain sans virgule, comme c'est également possible, placerait la séparation des syntagmes au niveau du "et" et donc ainsi le prince en premier locuteur du tercet. C'est donc la virgule entre opale et assise qui désignerait la princesse comme première locutrice du premier tercet... qui arrive.


Je croyais avoir fait un tercet clair comme de l'eau de roche, comme s'il suffisait d'écrire "putain, bordel de merde"... :

"- Putain, bordel de merde, il faut faire une chose
Afin de la fermer juste avant l’overdose
Après plus de cent nuits, cette gueule de bois."

Dans le conte, la princesse au petit pois se réveille chaque matin le dos bleui par endroit. Le prince au petit pois, lui, passerait ses nuit à geindre à cause de son mal de dos, empêchant la princesse de... ronfler, on va dire cela comme cela. Je pense que ça peut vouloir s'entendre péter tranquille aussi, une princesse.

Le petit pois a toujours son rôle tiré du conte, faire mal au dos, et son sens premier, son sens propre, désignant le légume, en plus de l'autre, son sens figuré, désignant l'étroitesse d'esprit.

Pardon pour ce que je vais écrire : j'ai placé tout cela dans l'implicite du syntagme et du poème ayant précisé sa référence.

("Gueule de bois" est là pour la rime, ça évoquerait faussement l'alcool, mais le prince n'est pas saoul, ça me permet de lui faire proposer de vomir au tercet suivant. La princesse insinuerait qu'il est chiant comme un ivrogne, mais en fait, elle pense aussi à l'expression "tête de bois", comme dans "âge tendre et tête de bois", pour reprocher donc au prince de... s'entêter à empiler les matelas, au lieu d'enlever le petit pois, d'être têtu.

Le prince est envieux, il voudrait bien être délicat au lieu d'être idiot ; la princesse, délicate puisque son dos en a fait la preuve, et bien qu'au langage un peu cru, n'en n'a rien à faire de cette prétention.)

J'y suis presque, faut que je parle de la bombe.

Les commentaires de Placebo, Pol-Henri, charivari, s'interrogent sur le sens de l'image de la "bombe" dans ce dernier tercet :

"- Je devrais bien vomir pendant que je surplombe
À la fois ta fureur et ton mépris de bombe
Et ne plus t’écouter, cervelle en petit pois."

Pour la rime, avant tout, j'ai placé en fin de vers "surplombe" et "bombe", le premier s'intègre pas trop mal apparemment, le second pose donc la question du pourquoi. La réponse est double.

Le mot "bombe" exprimerait simultanément un sens propre et un sens figuré, c'est ce que j'ai voulu faire du moins. Je veux souvent faire ça, et à chaque fois je perd un lecteur ou plus, mais j'aime bien le lire, alors je tente de le faire.

Il y a d'une part "mépris de bombe" comme l'image vu d'en dessous du projectile (je ne suis pas sûr que ce soit le bon synonyme, je veux parler d'une bombe oblongue, pas comme dans une ceinture de bombes par exemple, mais comme dans une bombe pour dessous les avions) Vu d'en dessous d'une bombe oblongue, parfaitement en dessous, elle forme un cercle avec en son centre le point noir de son détonateur. J'ai imaginé d'abord que ça ressemblait à un œil, perçant et implacable, au court de sa chute vers sa cible, c'est là que serait son mépris : quoi qu'il puisse se trouver sous la trajectoire d'une bombe en pleine chute, cela sera détruit. Si c'est pas du mépris, du faire comme si ça n'existait déjà plus...

D'autre part, puisqu'elle forme un œil depuis ce point de vue particulier, la bombe, j'ai voulu aussi faire dire à "mépris de bombe" qu'il s'agissait de l’œil de la princesse au moment où elle prononce les jurons, profitant du double sens qui passait par là : une bombe peut aussi qualifier populairement une très jolie fille. Tout en faisant mine de flatter ce que la nature a donné à la princesse sans contrepartie, il ajoutera que malgré sa délicatesse éprouvée, elle pourrait bien avoir un autre point commun avec cette petite boule verte (au fait, c'est la vraie couleur des petits pois).

Je pensais que ça serait évident que deux tirets de dialogue successifs désignaient deux locuteurs différents, j'ai tenté de faire ressortir que le second tercet répondait au premier, avec "gueule de bois" et "Je devrais bien vomir", pour répondre sur ce point au doute du commentaire de socque.



Je sais bien que ce n'est pas un bon sentiment ce que partage le prince et la princesse, c'est peut-être pour cela que j'écrivais "vraiment très loin d'ici" j'ai pas osé le "très, très, très, loin d'ici" qui fait un bel hémistiche. C'est une émotion forte néanmoins, ils en ont gros sur la patate les deux, on pourrait rire de leur déconvenue de personnages, et de l'auteur qui voulait en promettre sur le merveilleux de ces principautés de conte de fée. Z'êtes pas mieux là, vous-mêmes, qu'à rêver qu'on vous choisit une fille où qu'on vous enlève le peu d'estime qu'un humain peut trouver par lui-même en le plaçant sous le jugement d'un genre de haricot magique qui donnerait des qualités comme tombées du ciel ?


Z'avez oublié... Walt Disney l'a même pas repris, vous connaissiez peut-être pas.



Ouai, c'est un bide... le goudron sans les plumes de ma clope pèse un peu sur ma langue, à plus :)

Contribution du : 26/11/2011 08:27
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Re : Les petits pois sont rouges
Visiteur 
Sur Oniris, au moins trois auteurs publient, chacun à sa manière, des poèmes incompréhensibles.

David est de loin le plus intéressant.

A rebours de l'époque il s'entête à utiliser la forme du sonnet classique (et rien que pour ce culot, ma sympathie lui est acquise)

Ses explications nébuleuses sont truffées de traits d'un humour fondé sur l’auto-dérision (et ça aussi j'adore)

Le lecteur décontenancé ne sait trop s'il se prend au sérieux ou s'il se fiche du monde. Pour ma part, je préfère rester dans l'incertitude.

Je vais brûler un cierge à Saint Tagme pour qu'il veille bien sur notre maître des verts serins, afin que celui-ci continue à nous proposer ses sonnets atypiques qui sont autant de dragées au poivre.

Contribution du : 26/11/2011 09:06
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