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"Les volcans éteints"
Visiteur 
Un peu de prose blessera toujours les vers, mais c'est tout le principe des commentaires. Commentons donc les commentaires ; on n'échappe pas à l'amusement !

À socque : merci pour ces tendres mots. Les miens ne le sont pas tout autant, mais c'est qu'il les fallait authentiques, sincères ; lorsque je me promenais sur l'Etna en février dernier, les odeurs étaient vraiment mauvaises, le souffre prenant, et l'altitude n'aidait absolument pas à trouver nouvel air. Il y a quelques années de cela, marchant sur le mont Fuji, une jeune Japonaise s'est évanouie devant moi — je ne sais pas ce qu'elle est devenue, les secours sont vite arrivés. J'imagine que les dures senteurs volcaniques n'y sont pas pour rien, je ne fais qu'imaginer.
L'azur me paraît insoumis, je me trompe sans doute. Je n'ai peut-être pas le pinceau assez fin, mais dans l'effet du clair-obscur je n'ai rien trouvé de plus profond ; l'aquarelle n'aurait pas marché, il fallait quelque chose d'épais, un ciel haut de gamme, l'azur insoumis — une splendeur à la fois sauvage et calme. Le rendu manque certainement de finesse, mais je n'ai pas été assez délicat pour lui consacrer mon entière existence. Lentement, je me suis trop précipité ; j'en ai une preuve, mais elle n'a pas sa place sur Oniris. Taisons-la.

À troupi : merci pour ces flatteries efficaces. Vous me posez une question à laquelle je ne sais pas répondre ; je pourrais vous répondre affirmativement comme négativement selon le nombre de verres ingurgités — je suis trop sobre aujourd'hui pour vous répondre bêtement. L'intérêt de votre question est votre question elle-même.

À Alexandre : merci pour ces caractères attentifs. J'aurais pu proposer un sonnet sans aucune répétition, c'est certain. Mais je n'ai pas voulu éviter le mot propre, le mot juste, l'évocation exacte. Boileau a beaucoup aidé la poésie française mais s'est souvent trompé. Je ne vois pas de répétition dommageable par "volcans" tant le ton n'est plus le même et ne remarque qu'un écho des sons dans le second tercet avec "des" aux deux derniers vers : l'un dit depuis, l'autre quantifie vaguement. Mais encore une fois, j'ai toute conscience de cela qu'il est vain de justifier ma médiocrité : mon avis n'a raison de rien, mon goût n'est pas universel.

À brabant : merci. Merci pour cette simplicité qui ne vise qu'à me faire plaisir ; elle me fait plaisir. Elle m'encourage, me donne de l'élan — merci.

Aux oreilles de TheDreamer : merci pour vos sentiments.
Il y a peut-être trop de modernité dans "ciel haut de gamme", peut-être trop de petitesse dans l'expression et peut-être trop de vague dans le dire. Mais il fallait lever les regards sans étouffer l'éruption ; à chaque fois que j'écris quelque chose, je l'écris parce que je n'ai rien trouvé d'autre. Mon écriture est insuffisante, mais je ne dépasserai jamais cela. Pardonnez-moi.

À Hieroglyphement : merci… Je ne sais plus quels étaient vos mots, je sais qu'ils m'ont touché, les voilà modérés.

Contribution du : 16/05/2013 17:52
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
(Il me semblait être parvenu à éditer le contenu du message précédant, mais était-ce apparemment un mirage…)

J'ajoutais quelque chose qui ressemblait à cela :

Édition seconde,

À Hieroglyphement : merci. C'est tout ce que je vous dirais si vous ne m'aviez pas posé de question, mais je veux vous répondre. Je ne sais pas lorsque paraîtra mon recueil de poésie, son écriture me pose de grandes difficultés. Je ne sais pas même si j'arriverai à le faire éditer. Mais sa publication n'est pas la contrainte la plus âpre ; je prends énormément de temps à rédiger cette poésie, les danses se font lentement. J'ai besoin d'argent et de temps libre et mon recueil n'est donc pas pour bientôt. Mais je ne veux pas vous donner les détails de ma médiocrité, je veux vous remercier.

Contribution du : 16/05/2013 18:32
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Il va de soi que mes réflexions sont tout à fait personnelles, l'auteur en faisant ce qu'il en veut...

Contribution du : 16/05/2013 19:41
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Re : "Les volcans éteints"
Maître Onirien
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J'ai rarement lu autant de fois le mot "médiocrité" prononcé par une même personne à propos de son travail, influence japonaise ? :)

Bon courage pour l'écriture du recueil en tout cas :)

Contribution du : 16/05/2013 22:15
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Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Édition tierce,

À Marite : merci pour votre application à des mots précis. Je vous dirais bien qu'il faut garder cela à l'esprit que les volcans n'ont pas l'aspect lisse et qu'il fallait pour la description quelque ardeur, mais j'ai envie de répéter cela que mon écriture est celle de l'erreur. Je remplace une maladresse par une maladresse moindre dès que je le puis, le laid par le moins laid autant que j'y arrive, mais je n'y parviens qu'en de faibles proportions.

À chatotjp : merci pour ce large commentaire, il me donnerait presque l'impression d'avoir écrit quelque chose d'intelligent !

À KIE : hm… merci ! Avec "de ces sols désolés" je ne fais pas que chercher la musique ! J'essaie de ne pas perdre le lecteur avec trop d'images déroutantes, mais essaie de donner une impression sensible des volcans. Je vois que ce "ciel haut de gamme" ne s'accorde décidément pas à chacun ! Je dois méditer là-dessus.

À Renaud : merci pour ce commentaire mitigé qui me paraît tout à fait sincère. Pour la précision, ces monts occupent un espace qui n'est pas vide, ils occupent donc la matière ; je ne pensais pas engendrer d'accroc avec cela, mais c'est apparemment le cas : plus d'un commentaire témoignent de heurt. Pour le ciel et… le ciel (l'azur), je crois avoir vidé tout mon sac de mots.
Aussi, je comprends que vous puissiez ne pas apprécier le caractère suggestif du poème, son fond symbolique et cela qu'il ne traite finalement que de volcans, mais s'arrêter à cette apparence réduirait la peinture à quelque substance colorée ; le mouvement n'est pas là pour le mouvement lui-même — en tout cas, pas dans mon écriture.

Contribution du : 17/05/2013 17:39
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Bonjour Beaufond,

J'interviens moins pour vous suggérer des pistes que pour vous suggérer que les critiques que vous avez reçues vous suggèrent des pistes. Mieux, sans mettre sur la table le concept un peu hard à mon goût de pistes d'amélioration, je parlerai de points sur lesquels votre vigilance devraient s'exercer (tilt !).

- Vous vous jugez médiocre mais vous défendez votre poème avec une assurance qui vous empêche la remise en question. Deux pôles qui gagneraient à se rejoindre.

- De quoi ces volcans éteints sont-ils la métaphore et avez-vous laissé des indices permettant au lecteur de deviner la nature du second niveau ?

En général, je ne commente qu'une fois les auteurs qui m'expliquent que je ne les ai pas compris. La plupart des Oniriens dont je pense faire partie font bien plus d'effort pour comprendre ce qu'ils lisent que bien des lecteurs ordinaires. Si un commentaire ne vise qu'à exprimer un rejet en bloc, il faut l'ignorer, mais les autres, subtils, modérés, documentés, mitigés pour reprendre votre mot, proposent des points de vigilance pour vos œuvres futures.

Bien amicalement,

Contribution du : 17/05/2013 23:10
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Re : "Les volcans éteints"
Maître Onirien
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Les trois mots ou expressions signalés dans mon commentaire m'ont ramenée à un banal quotidien ... alors que je gravissais déjà les pentes sombres de ce volcan. C'est en cela que j'ai été arrêtée dans ma lecture. Je sais concrètement ce que sont les pentes d'un volcan pour avoir escaladé des coulées de lave noire refroidie.

Contribution du : 18/05/2013 08:44
_________________
J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini.
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Merci Renaud, merci Marite pour vos précisions.

Renaud, je comprends tout à fait que mon incapacité à envisager ce poème profondément différemment vous étonne alors que j'ai conscience de rédiger une poésie faible, mais c'est que si seul le thème plaît, j'ai mieux à faire en rédigeant un tout nouveau poème sur ce même thème plutôt que d'essayer de "rattraper" celui-ci. Mais j'écrirai ce meilleur poème dans un autre temps, parce que le sonnet qui est présenté sur Oniris est sans doute l'un de mes moins mauvais poèmes. Je vais donc plutôt essayer de balayer d'autres thèmes de mes erreurs avec le peu de temps que j'ai.
Il est toujours difficile de présenter un poème orphelin de tout recueil, seul et jeté en pâture. L'indice donné au lecteur doit être le recueil dans son intégralité ; il pourrait passer à côté de toute réflexion et n'y voir que des volcans, mais mon recueil serait alors mauvais dans son intégralité. La pensée "ce que l'on croit endormi ne l'est pas toujours" n'est pas bien enfouie et me suffit amplement. Je pourrais donner des exemples d'applications, mais c'est pour ne pas donner d'application précise que j'ai choisi les volcans ; aussi pour suggérer que les grandeurs véritables peuvent se trouver au bout de choses ignobles (l'Allégorie de la Caverne a nourri mes rêves), aussi pour le sublime de la lave en fusion, pour l'impression de la peinture. Et je vois que j'ai bien fait, puisque c'est cette impression seule qui paraît appréciée.

Je veux écrire le clair-obscur, c'est l'une de mes seules certitudes, et dans le clair-obscur, il y a l'obscur. Le clair ne suffit pas ou finit par devenir fade — j'espère que je ne discute pas entièrement seul.

Contribution du : 18/05/2013 14:46
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Bonjour Beaufond, je réfléchissais à ce que vous disiez concernant l'odeur des volcans :
Citation :
(...) lorsque je me promenais sur l'Etna en février dernier, les odeurs étaient vraiment mauvaises, le souffre prenant, et l'altitude n'aidait absolument pas à trouver nouvel air. Il y a quelques années de cela, marchant sur le mont Fuji, une jeune Japonaise s'est évanouie devant moi — je ne sais pas ce qu'elle est devenue, les secours sont vite arrivés. J'imagine que les dures senteurs volcaniques n'y sont pas pour rien (...)


Je suis bien d'accord, seulement votre vers c'est "Des rochers défraîchis, puants, pleins de poussière". Sur les volcans ce ne sont pas les rochers en eux-mêmes qui puent, me semble-t-il, mais les vapeurs soufrées. Du gaz, donc.
Mais surtout, ce qui me gêne c'est la concomitance des trois qualificatifs : "défraîchis" et "pleins de poussière" d'une part, évoquant donc, en effet, quelque chose d'éteint, de mort, de l'inerte, "puants" d'autre part, ce qui signifie de l'activité, la vie qui pète. Alors, sans doute cela annonce-t-il le contraste du dernier tercet, la révélation que les volcans ne sont pas morts, mais à mon avis le contraste ici n'est pas très bien amené.

Contribution du : 20/05/2013 12:29
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Re : "Les volcans éteints"
Visiteur 
Merci encore à vous tous pour vos commentaires et remarques qui m'ont permis une réécriture plus intelligente de ce sonnet. Je n'en ai pas modifié les tercets — sujet premier de la critique désapprobatrice —, mais la richesse de vos avis est parvenue à adoucir le défaut de clarté du second quatrain.
Outre la correction que vous avez apportée à un poème, c'est ma faculté d'écriture que vous avez élevée. Cueillez donc ma gratitude la plus sincère.

Contribution du : 12/12/2013 17:53
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