Il n'y a pas d'un coté les biographies et de l'autre Alice aux pays de Merveilles. Je veux dire, la majorité des œuvres se situent entre pur réalité et pur fiction. Mais vous, qu'attendez-vous d'un texte : des références au réel, qu'on y reconnaisse une part de notre quotidien, de notre vécu, qu'on y découvre la vie ; ou plutôt qu'il nous amène à Neverland, nous fasse oublier notre journée, tout ce qu'on connaisse, nous transporte dans l'inconnu ?

Que le texte me parle, tout simplement, qu'il me transporte... Après, qu'il m'emmène à Neverland ou ailleurs, cela dépend de mes humeurs^^ (mais j'ai un faible pour les récits fantastiques, fantasy, science fiction...)

Bonjour oxoyoz,

Il me semble que le plus souvent je n'attends rien de précis d'un texte, sur le fond * (références au réel/fiction) : même si certains textes, du fait de la thématique/des thématiques choisie(s) seront plus susceptibles de m'intéresser/me plaire que d'autres textes, je pense que le talent de l'auteur joue (parfois beaucoup) et peut amener des lecteurs qui, a priori ne se sentaient pas spécialement attirés par le genre choisi par l'auteur, à s'intéresser à son texte.

* sur la forme, j'apprécie les textes bien écrits.

Bé à vrai dire, un peu les deux.

En fait je suis pas tellement fan de fiction à la base... dit la fan de Stephen King... donc ceci expliquant cela... je crois que j'aime qu'une histoire fasse un peu des deux (ce qui est d'ailleurs le cas d'Alice au Pays des merveilles puisqu'Alice s'endort dans la réalité avant de passer de l'autre coté du miroir si je ne m'abuse...)... j'ai besoin de référents avec la réalité.
J'ai du mal avec les textes 100% irréalistes...
D'ailleurs, j'aime pas trop l'hyperréalisme non plus...

Voici un avis inutile Oxo, scuzi ;)

J'attends deux choses principales d'un texte : soit il me distrait d'une quelconque façon (je ne dirais pas m'évader car je ne suis pas emprisonnée dans mon réel), soit j'apprends quelque chose en le lisant.

Donc je fais des razzias dans les vides-greniers et je ramène un peu de tout et souvent n'importe quoi, au pif : le titre, la photo de couverture, un auteur dont le nom m'interpelle, un sujet dont j'ignore tout...

Si c'est bien écrit, je lis. Si j'ai passé un bon moment ou appris un truc sympa, même infime, c'est parfait. Sinon, aux oubliettes.

Cela ne dépend pas du fait que ce soit ancré dans le réel ou totalement imaginaire. Je peux détester le dernier thriller d'Elisabeth George alors que j'aime en général ce qu'elle fait, et adorer un obscur traité sur l'élevage des pigeons voyageurs ou Dagon de Lovecraft.

Mon mot de conclusion sera : qu'importe le flacon pourvu que j'aie l'ivresse.

J'ai un gros faible pour la réalité pure et dure. Dans toute sa dimension (in)humaine. Fan de Zola je crois que ça fait beaucoup dans mes choix.
Parce que le réel c'est moche, c'est sombre, c'est triste, mais c'est le réel.
Je n'attends pas d'un texte qu'il me raconte une histoire d'amour qui se passe bien et où les protagonistes s'entendent à merveille sans jamais se heurter, j'attends que derrière il y ait toutes les petites mesquineries du quotidien (la goutte sur le rebord de la lunette des WC), je rejoins un peu Estelle en ça: c'est le Bazaar de S.King au début, tout ce que les hommes cachent.

Après qu'il y ait introduction d'un peu de fantastique (la référence à Alice) pourquoi pas.

Mais je trouve que c'est un des manques sur Oniris: la réalité trash on ne la voit pas.
Pourquoi? Peut être parce qu'après une journée de travail on n'a pas envie de se taper des lectures sombres?

Ugh !

Perso, je tourne essentiellement à l'évasion, au rêve, la connaissance, l'humour décapant ou le trash.
Grand fan de BD, de Fantastique, SF et polars bien sombres, je dévore également les récits d'exploration (Belzoni, Fawcett, Burton, Prescott, Peary, Rawlinson, Denon, Stephens...), les bouquins d'histoire et plusieurs revues grand public (Sciences et Vie, Grands Reportages, National Geographic, ce genre de trucs). Pour la réalité, je me cantonne aux ouvrages et revues de cuisine ; c'est mon grand dada.

Les biographies, la psychochose, les romans classiques, pfff, j'accroche pas en général et c'est pas faute d'avoir essayé. J'ai en fait un casier littéraire quasi vierge si on se cantonne aux classiques (bon hormis Jules Vernes, Poe, Baudelaire, Bradbury et quelques autres mais là encore, la dimension évasion, rêve ou connaissance est présente).

Bon, après, je n'ai aucune raison de vouloir oublier mes journées. Mes préférences littéraires reflètent finalement assez mon caractère bouillonnant et passionné. Je suis porteur du gène de la bougeotte. C'est un syndrome familial qui fait que je suis toujours, d'une manière ou d'une autre, sur le départ (centres d'intérêt, boulot ou voyages).

D'un certain côté et c'est d'ailleurs l'avis partagé de mes proches, une partie de mon passé ressemble à de la fiction. Quand je repense à certains épisodes, j'me demande moi-même parfois si je n'ai pas rêvé.

"La réalité dépasse la fiction, car la fiction doit contenir la vraisemblance" Mark Twain

Kaos a écrit :

"Je n'attends pas d'un texte qu'il me raconte une histoire d'amour qui se passe bien et où les protagonistes s'entendent à merveille sans jamais se heurter, j'attends que derrière il y ait toutes les petites mesquineries du quotidien (la goutte sur le rebord de la lunette des WC)(...)

Mais je trouve que c'est un des manques sur Oniris: la réalité trash on ne la voit pas.
Pourquoi? Peut être parce qu'après une journée de travail on n'a pas envie de se taper des lectures sombres?"

Moi aussi j'aime bien la réalité, mais j'aime que l'écriture lui donne une dimension. Cette goutte sur la cuvette, je veux connaître son impact à travers un regard qui n'est pas le mien, sur des vies fictives ou pas qui ne sont pas la mienne. Je suis d'accord avec Kaos là-dessus, j'attends d'un livre qu'il ne me mente pas, ou qu'il me bluffe.

Pourquoi on ne lit pas de réalité trash ici ? Est-ce que ça vient des lecteurs ou plutôt en écrit-on et en propose-t-on ? Là, je n'ai pas la réponse. Le meilleur moyen de le savoir est d'écrire l'histoire de la goutte sur la lunette de la cuvette...

Citation :

Il y a encore des textes qui peuvent être qualifiés de réalité trash, en dehors des textes d'Isfranco (dont je regrette beaucoup le retrait). On peut lire Le creuset de l'impureté de Selenim, qui pour moi est l'un des meilleurs textes que j'ai lu sur Oniris. je me rappelle chaque virgules et chaque point...

Je pense que tant pour l'écriture que la lecture, nos préférences sont influencées par ce qu'on a vécu ou ce que notre entourage a vécu, notre éducation, notre culture et notre situation sociale...

Lorsqu'un homme "aisé" lit ou écrit la misère, c'est qu'il est vraiment touché et voudrait sans doute sensibiliser, car la tendance est plus (pour ce type de personnes) poussée vers le retranchement dans son petit confort et ne vouloir rien savoir de tout se qui peut faire culpabiliser.

Lorsqu'un homme pauvre lit ou écrit la joie, le romanesque ou la fiction, c'est sans doute pour s'évader de sa réalité. mais une chose est sûre, c'est qu'on n'y échappe pas ; la réalité nous rattrape toujours, alors à quoi bon fuir ?

D'autre part, il est plus aisé d'écrire une fiction car l'auteur est le seul maitre de son texte, décide de tous les paramètres, sachant que personne ne pourra le contredire. Ce qui n'est pas le cas avec le réel.

En somme, pour moi, une oeuvre doit être réaliste pour pouvoir me toucher. je préfèrerais un bon documentaire sur la chaine de TV Planète que de regarder une merveilleuse fiction. Puis à vouloir s'évader du réel tout le temps, on peut se retrouver aux prise avec Le syndrome de la grenouille

Le Chevalier Noir

Citation :

Je ne pense pas que la question se pose vraiment ainsi dans cette opposition entre fiction et réalité. Peu m'importe que le texte soit réaliste, surréaliste ou hyperréaliste ou même complètement de fiction.

Ce que j'attends d'un texte, d'une nouvelle ou d'un poème c'est qu'il sache me surprendre, qu'il fasse preuve d'originalité et que le style, la forme, le phrasé, la musicalité de l'écriture participent à me faire aller au bout de l'écrit, qu'il me donne envie de le relire et qu'il laisse des traces dans ma mémoire. Bref que ce "tout" fonctionne au-delà du thème qu'il aborde.

Mon approche est avant tout perceptive et sensorielle dans le sens où le "tout" que l'on me donne à lire se doit d'aller au-delà de la somme de ses parties. Cette approche je la puise dans quelques références à la "Gesthalt Theory" reprise en France sous l'appellation "Psychologie de la forme" (traduction trop réductrice de l'expression allemande, à mon sens). Elle s'oppose à toute forme "behavioriste" qui ne serait qu'un pâle reflet d'une réalité objectivée, posée à plat et sans âme.

Même si le champ d'application de ces deux courants de pensée contradictoires (Gesthalt Theory versus Behaviorisme) n'ont pas strictement pour objet de s'intéresser à l'écrit mais plutôt aux représentations de celui qui écrit, il n'empêche que leur transposition fonctionne tant sur le positionnement de l'auteur face à l'écriture, qu'à ce qu'il offre à la lecture.

Alors, Fiction versus Réalité, débat réducteur, certes mais utile pour aller au-delà de cette opposition, à mon sens.

Chene