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Tout est dans la FAQ et ici en particulier.

Je pense que tous les supports (cinéma, peinture, littérature) sont des vecteurs à la fois incomplets de représentation de la réalité, et des moyens de la transcender.

La réalité brute est fade. Mon avis est qu'il est inutile d'essayer de la représenter fidèlement, et que c'est même impossible. Mais, en littérature (puisque c'est de ça qu'on parle), il faut introduire une valeur ajouté, par la puissance de la narration, comme lorsqu'on joue sur l'exposition, l'angle et le cadrage dans une photo.

Je pense que l'écriture, par le style, rend forcément un peu fictive la réalité quand elle l'utilise comme fond. (J'ai perdu combien de lecteur avec cette phrase ?). Anna Politkovskaïa pensait qu'elle devait écrire ses articles avec style et poésie pour tirer un maximum d'émotion à ses lecteurs. En touchant les gens par le style, elle espérait les sensibiliser à ce qui faisait le fond de ses enquêtes. Et comme le disait en substance le personnage du père dans BigFish, c'est de faire de la réalité une fiction qui la rend intéressante.

Pour résumer mon avis, la réalité comme fond n'a pas d'intérêt si le style n'en fait pas une fiction. C'est juste mon avis, je crois.

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??? Perdu en route (paumé car on ne pige rien) ou perdu des lecteurs qui ne sont pas d'accord avec cette affirmation ?

Celle-ci, en tout cas, n'est pas dénuée de fondement. En fait, je suis assez d'accord car y compris dans le style journalistique, qui est censé rapporter uniquement des faits, la "patte" de l'auteur peut changer le sens d'un événement qui pourtant a une existence en tant que tel.

Celui qui écrit manipule les mots. Et le mot manipuler en lui même veut tout dire.

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Ah bon ? Pas la mienne ni celle de quelques millions d'habitants de notre belle planète. J'aurais atténué le propos : la réalité brute peut être fade. Et dans ce cas, ok, c'est au rapporteur écrit de "l'épicer" pour la rendre consommable par les lecteurs.

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C'est perdu au sens pas clair, oui.

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Tout a fait, c'était mal exprimé.

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Je ne suis pas d'accord. Comme le dit Jules Renard 'il faut vivre pour écrire, et non écrire pour vivre'.

-> Il n'y a pas 'une' réalité, il y a les réalités que l'on perçoit différemment - si on se contente d'évoluer comme un poisson dans un aquarium, d'accord, c'est fade.

Mais la réalité peut être absolument fascinante si on s'y attache un peu de près, si on fait attention /

Il ne faut pas travestir la réalité en fiction ou inversement, il faut fondre la réalité dans la fiction, parvenir à la fusion totale des deux, éradiquer la distinction pour vraiment être en mesure de créer quelque chose qui relève de l'Oeuvre -
Et ça n'a rien à voir avec le fait qu'on écrive des romans naturalistes ou de l'héroic fantasy, c'est une question de sincérité, d'engagement/de sacrifice (ou de démence, ça dépend comment on considère la chose)

Mais peut-être que je m'égare encore, ou plus sûrement que vous ne pigez pas un mot de ce que je raconte. U_U

Je rejoins Lohengrin là ; en ce point que je dirais que l'on peut écrire la réalité comme on a pu la vivre - tout ce que cela a de subjectif et le voile de la mémoire. Et il existe de superbes réalités, des vies qui méritent d'être écrites en l'état.

Je me verrais mal surajouter des pans de détails purement fictionnels à ma propre histoire qu'il me viendrait d'écrire - pour ne pas mentir à moi-même d'abord (cette sincérité, cet engagement), toute considération d'un lectorat vient bien après.

Ou alors il me faut perdre le lecteur dans un délire surréaliste, mais qui encore, à mon sens quand j'écris, reste une idée de réalité, un mode d'interpréation. Le verbe sert à balader le lecteur loin de mes plaies et pouvoir les ouvrir pleinement à l'écriture.

Sur un plan plus formel, je dirais qu'il me faut sentir les boyaux, des bouts de cervelle de l'auteur dans son texte. Que par son acte d'écrire il n'en soit sorti indemne. Oui - ça me fascine. Je veux la réalité de l'auteur, pas des inventions pour meubler les lignes. Je veux me coller à son délire, ce qu'il croit vrai. Cette fusion du réel et de la fiction, elle doit être partout dans son être : qu'il soit pleinement engagé dans sa création.

J'aurais l'impression, sinon, qu'on me vend des caractères et vent.