Naturellement, quand on s’attaque à un sujet comme ça, on ne s’attend pas à des fleurs.

Néanmoins, certains commentateurs ont assez bien compris ma démarche, que le titre entraîne toute cette addiction économique (j’insiste là-dessus) à des produits qui vont bien au-delà de celui cité dans le poème.
Pourquoi ai-je écrit ce poème ? Je ne sais pas. Ce que je sais, et que c’est toujours l’argument des détracteurs, c’est que ça ne sert à rien. Sauf que pour moi, en tant qu’auteure, ça change quelque chose de pouvoir choisir mes sujets, d’user de cette très grande liberté d’écrire sur ce que je choisis.

Asrya : En poésie, c’est parfois difficile de voir le sujet en tant que réel sujet poétique. Mon intention n’était absolument pas de faire un reportage exhaustif, mais bien de délivrer des émotions.

Ramana : Oui, tu as raison, c’était mon objectif : ne pas parler uniquement du chlordécone, ou plutôt que la réflexion se prolonge au-delà. Les exemples ne sont pas difficiles à trouver…

Pouet : L’ironique empathie. C’est tout à fait ça. Après tout, on est ici aux Antilles et quand on débarque, ce n’est pas ce qu’on a envie de (sa)voir. Heureusement sans doute. Mais peut-être arrive-t-il un moment sans doute où ça ne passe plus, les flots ne cachent plus rien. Le déclic pour écrire ce poème a été ce déni pur et simple de la Justice, il ne s’est rien passé, circulez. Pour moi, c’est plus grave encore que cette contamination provoquée car ça veut dire que ça recommencera, encore et encore.

Elena : je ne surinforme pas, j’ai choisi un sujet pour écrire une poésie. Que l’on n’y adhère pas est tout aussi naturel que d’y adhérer. Il n’y a aucune bonne intention dans ce poème. J’essaierai la prochaine fois de choisir du moins clivant. Je ne sais pas, tiens, les abeilles, par exemple, ça fait craquer tout le monde, les abeilles. J’ai déjà un titre : Les survivantes.
Oups, je replombe (sourire)
Une petite réflexion sur le « merdier » : le meilleur moyen d’en sortir est sans doute de l’identifier...

Papipoète : c’est exactement ça : le mensonge… de certains qui de toute façon ne voudraient pas savoir. Oui, c’est compliqué, et on est vite pris pour des Don Quichote déphasés à souhaiter plus de réflexion avant de polluer toute une île avec un produit dont on connaissait la dangerosité. Mais c’est loin…

Eskisse : je pense que tu as tout à fait bien appréhendé ce poème, ni complaisance ni rabâchage, mais un ton, une forme, qui essaient de mettre au premier plan l’émotion, but premier de la poésie.

JohanSchreider : Tu peux tout à fait exécrer le sujet, le poème, mais la seule chose que tu ne puisses me reprocher est de mettre mon écriture au service de ce qui ne t’a pas convaincu. Nous avons chacun cette grande liberté. Gardons-la !
Et si la fable des grenouilles dans une jatte de crème a toujours son sens aigu aujourd’hui, c’est bien ce qui se passe dans ce poème ; même harassés, certains s’agitent ; Finiront-ils par trouver un terrain ferme pour se sortir de là ?
Les aider, peut-être ?

Raoul : Houlla ! La déception me vient ici, car l’argent comptant n’est pas le plus payant ; désolée de ne pas avoir su te faire passer la barrière !

Fanny : ah, le beurre et l’argent du beurre, dis-tu. Justement, avec un peu de chance, la jatte va bientôt en être pleine ! Espoir, quand tu nous tiens !

Edgar : je redis ce que j’ai dit à Asrya : pas question pour moi d’un reportage, d’un réquisitoire, d’un résumé. Je cherche les émotions.
Je n’ai pas instant parlé de culpabilité, c’est pour moi un concept complètement erroné. Je veux dire
que tu manges une banane ou pas ne changera rien. Je préfère dire qu’il faut un recul, qu’il faut reconsidérer certaines façons de faire. Et qu’il faut avoir envie de voir plus loin qu’une banane. Tant de choses sont encore à redéfinir, sans fin.

Un très grand merci à tous les lecteurs, au comité de sélection, à notre publicatrice et à nos correcteur-trices.
Un merci tout particulier aux commentateurs, ce n’est pas rien de prendre de son temps pour s’exprimer sur un texte lu.
Je vous remercie pour toutes ces remarques d'écriture, de style, de ce que vous trouvez pertinent ou pas.

A bientôt sous d'autres textes !

Salut hersen,

merci pour ce retour.
"Se démarquer enfin" n'est pas effacer les traces... peut-être conserver les empreintes et déposer son pas auprès de l'autre, auprès d'une "Liberté", qui, comme chacun sait, a son prix. La colonie des hommes... marche en argent serré.


Bien à toi.

Oui, Pouet, la colonie des hommes marche un peu trop en argent serré.
Et je ne sais pas quoi faire...

Bonne journée, bisous aux petits loups.

Cyrill,

Oui, le jeu de mot est tellement facile qu'il faut avoir le culot de l'utiliser.
Tout comme il faut un certain culot pour prétendre qu'il ne s'est rien passé, qu'il n'y a pas de problème. pas du tout. C'est du même tonneau.
C'est dans ce sens que je l'ai utilisé, que je m'en suis servi.

Merci pour ton com, ta perception du poème correspond à ce que je voulais faire passer, entre l'injustice... de la Justice, les marques déposées, le coeur poétique du lieu et malgré tout l'espoir.
Parce que sinon...

Tchao ! à la prochaine.

Salut,

pas mal vu cette histoire de "culot" partagé si on peut dire.
Y aussi culot de l'ampoule, mais pour que ça éclaire cette vacherie faut parfois tourner à l'envers et puis on est souvent à court ou en cours de circuits...

À la revoyure.

Et dire que je n'avais pas compris ce dernier vers :
et se démarquer
Ben oui, évidemment !

Allez, j'attends les abeilles !

Cyrill, c'est pour ça que j'aime tant le libre, chaque mot est pesé de tout son poids plutôt que posé à sa place.

Pouet : Yeap, y en a encore qui croit que basse consommation du culot veut dire obscurantisme, ni vu ni connu je t'embrouille, on met un pareo par-dessus tout ça et dansez jeunesse !

Fausse facilité du libre !

Citation :

et que les gens vont boire le chlordécone jusqu'au culot de la bouteille...

Ah, tu vois bien que j'avais raison : ils déc...

Ils déciment ?