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Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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02/10/2012 20:34 De Là-bas
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Merci à tous les bénévoles du Comité qui ont pris la décision d’inclure ce blason poétique au catalogue d’Oniris.
Le blason se cache ici Merci également aux nombreux lecteurs et commentateurs, dont 7 en Espace Lecture. Anje (passionnément) Ce très joli poème nous offre une métrique peu, très peu usitée : l'ennéasyllabe (je trouvais plus le mot). Les rimes embrassées pour La volupté d'un baiser étaient naturellement désignées. Mais le rythme régulier (3/6) dut être moins évident à garder tout au long des seize vers surtout sur la fin quand le cœur accélère au souffle chaud du désir. L'envolée n'est pas uniquement à la rime, elle est aussi en début de vers (Oh ! Sa bouche... Oh ! sa lèvre.... Si Monsieur...). Pour moi, çà s'est arrêté trop vite, j'aurais aimé que cette volupté s'éternise encore. Un travail d'orfèvre ou de dentellière admirable qui me laisse bouche bée. Merci Anje pour ce commentaire élogieux. L’ennéasyllabe est peu employé en poésie de par la singularité de son rythme effectivement pas facile à tenir jusqu’au bout mais nécessaire. Pour que cette volupté s’éternise il aurait fallu continuer le poème mais celui-ci serait devenu silencieux, vous vous doutez pourquoi, on ne peut plus faire grand-chose d’autre lorsque l’on est ainsi occupé ^^ Lebarde (passionnément +) Je ne savais pas que la bouche d'un homme pouvait susciter autant d'émoi et de désir chez une femme (car je suppose que c'est une femme qui a osé écrire cela!), ni qu'elle ( la bouche aux possibles moustaches) pouvait ressembler autant à "celles" de la femme si souvent décrites, vantées, fantasmées avec de mêmes qualificatifs: "ourlet de chair...puits d'amour...ciboire...pétale à saisir...éden tiède et rose...fruit pur et gourmande beauté..." Bravo quel homme vous faites Monsieur pour susciter autant de "volupté"; mais ne soyez pas dupe, je crois qu'on se moque un peu. Sur le sujet j'ai tout dit et je suis bluffé. C'est super! Heureusement que l'exergue avait prévenu de cette "inversion des rôles" sinon quelle surprise dans la chute...mais n'y a-t-il pas là une peu crédible tentative de supercherie ou boutade ironiques et perverses. Un règlement de compte réussi, en somme, à l'encontre des propos machistes fréquents sur ce thème. Je m'incline avec respect! Sur la forme aussi je suis enthousiasmé; des ennéasyllabes, (c'est vers sont tellement rares que je ne voudrais pas faire de faute d'orthographe) superbes, bien rythmés avec de jolies rimes bien comme il faut, pas d'erreurs de prosodie qui m'interpellent...Tout est remarquablement parfait. Dois-je arrêter là les compliments ? Oui cela risque de faire copinage et un peu louche de ma part! Non vraiment ce magnifique poème classique m'enchante par son originalité dans le thème et son écriture ouvertement suggestive et délicatement provocatrice et érotique. Chapeau bas à l'auteur(e) que j'ai presque démasqué(e) je pense. Alors comme ça vous démasquez les auteurs en E.L., ^^ que pourrais-je répondre à un commentaire aussi passionné ? Et oui, les rôles sont inversés et comme j’aime à le dire, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne célèbrent pas le corps des hommes. Nous ne trouvons que des auteurs masculin dans cet art qu’est le blason. Il est temps que cela change n’est-ce pas ? Quant au copinage, disons qu’on commence à connaître du monde au bout de 10 années de présence et d’échanges, laissons cela aux gens médisants. socque (bien) Les incertitudes du rythme (ni 4/5 ni 3/3/3) ajoutent pour moi à l'expressivité de votre poème, elles disent les palpitations de l'espoir amoureux ; l'ennéasyllabe, un bon choix pour ce sujet à mon avis, ce vers a quelque chose d'inaccompli, c'est comme si on était en attente. Le vocabulaire m'apparaît bien celui d'un blason, comme le ton, je trouve plaisant le contraste entre ce côté canonique des vers et, donc, leur trébuchement rythmique. La lecture m'a été plaisante mais enfin, bouche d'homme ou de femme, l'ensemble ne me frappe pas par son originalité ; sans le mot "Monsieur" savamment placé, rien ne révélerait le genre du porteur de la bouche. Que ne parlez-vous, par exemple, de sa barbe, de la spécificité d'embrasser une bouche masculine ? En attente, disons en apnée, forcément ^^ avec l’ennéasyllabe. Bouche d’homme ou de femme ? Heu, parler de sa barbe ? Cela aurait-il mis du piquant à la scène ? Non, cet élément ne m’est pas venu à l’idée mais j’aurais pu y penser. Bien vu Socque ! Annick (passionnément +) Ces interjections, l'une qui exprime l'admiration, l'autre, une invocation, m'ont interpellée, ont capturé mon attention. Interjection reprise au troisième quatrain. Bonne accroche, donc. La dimension sacrée de cette attirance est filée : "vin (sacré), divin, ciboire, eden, péché", est mêlée à une sensualité voluptueuse. Associer deux thèmes aussi opposés donne à ce désir, à cet espoir, ce Graal, un côté presque inaccessible et un goût d'interdit. Tout contribue à exacerber le désir de posséder cette bouche. Les mots sont délicats, les vers élégants, le ton est ludique, un brin provocateur. Comme une hésitation entre une certaine retenue et un désir bouillonnant. Les rôles sont inversés : c'est la dame qui part à la conquête de Monsieur. Le petit côté désuet ajoute un soupçon de piment à cette approche amoureuse. Le mot "Monsieur" me fait penser au titre autrefois donné aux hommes de condition élevée. Du grand art. Bravo ! Merci Annick pour cette haute appréciation. N’est-ce point l’ivresse du péché que de convoiter un french kiss avec autant de toupet ? Je te le dis, quand il y a de la gêne il n’y a plus de plaisir. « retenue et désir bouillonnant » c’est exactement ça et ce « Monsieur » est la petite touche bon chic bon genre d’un passé révolu, mais je ne pouvais pas mettre le vrai nom pour ne pas donner d’indices indiscrets ^^ Miguel (bien) Merci madame (ce pourrait être "monsieur'", mais dans ce cas il se rendrait aussi un peu hommage à lui-même, et cela serait moins galant). Cette sensuelle invasion des valeurs habituelles ("le péché serait que je ne touche...") a un côté épicurien (au sens courant du terme) plein de charme : une invitation sans barrière au plaisir. Une petite réserve : l'ennéasyllabe est ici parfois rythmé 3/3/3 et parfois 4/5 : ces changements rendent la lecture un peu heurtée. Merci Miguel pour votre lecture. Je suis heureuse que mes quelques connotations religieuses ne vous aient pas trop déplu. Ici, j’ai respecté le rythme de l’ennéasyllabe et chaque vers débute avec le rythme imposé à la césure 3/...... Un autre commentateur à parfaitement mis l’accent sur le jeu de certaines césures internes enjambantes et les schwas peu connus, mais parfaitement légitimes en poésie, et permettant des variations précises échappant à la monotonie du 3/3/3. Ce que vous nommez « heurts » n’est que la variation de la musique accompagnant la scène évoquée dans chaque vers. Je continue mon cheminement poétique en présentant un peu d’originalité pour sortir d’une certaine zone de confort rythmique banale et je conçois que cela puisse étonner. Cat(passionnément +) Waouh, du très bel ouvrage ! Ciselé à la perfection. Aaah, la volupté !...Je pense avoir reconnu l'auteur, et comme je ne dispose pas d'assez de temps maintenant, je repasse commenter dès la publication. Car il ne fait aucun doute pour moi, que ce petit bijou de poème sera publié. ÉDIT du 17 août 2022 : je t'avais bien devinée, Cristale. Yes !!!...Comme promis, je développe : C'est alléchée par le titre, si j'ose dire, que j'ai découvert ce petit bijou de sensualité dans mon espace lecture. Qui d'autre que toi, Cristale, peut écrire et décrire aussi finement ce délicat moment d'extase ? Un petit bijou à faire tourner en bouche pour se régaler avec délice du moment le plus érotique qui soit dans l'échange amoureux. Enfin, le plus érotique à condition toutefois de s'y prendre comme décrit avec moult grâce dans le poème. J'entends mieux que je ne comprendrais jamais les règles du Classique. C'est donc la musique qui se dégage à la lecture qui me prend (ou pas) dans ses filets. La tienne, de musique, celle que tu insuffles à chacune de tes partitions, me fait toujours le même effet. Magique et ensorcelant. Bravo aussi pour le thème original ! Tu renverses l'angle de vue banalisé avec le temps, pour nous offrir ta touche si féminine sur cette bouche d'homme à croquer. Décrite par tes soins, on se délecte de sa sensualité raffinée – elle pourrait être la bouche d'une femme. Lorsque tout d'un coup surgit du chapeau ce ''Monsieur'' percutant, qui remet tout le monde sur les rails, tout en jouant une savante fausse soumission particulièrement jouissive. Si, si. Parole de moi !^^ Mille mercis. Un ne suffirait pas... Mille mercis à toi Cat pour cet élogieux commentaire et ce joli développement en retour. Certains reconnaissent mon écriture en espace-lecture et pour me consoler je me dis que c’est mon style qui est reconnu et après je me dis encore que c’est bien d’avoir du style. Je me console encore plusss comme ça :)) « Une savante fausse soumission » hihi ! Tu as raison Cat, je l’aurai un jour je l’aurai :))) (je te dirai le moment venu...) Je sais que les règles du classique et toi ça fait...oui au moins ça, et je sais aussi que je peux compter sur ton oreille pour entendre le moindre couac. Me voici donc ravie que ma musique ait eu assez de pouvoir pour plaire à ton ouïe délicate, Cat. Angieblue (beaucoup) J'ai toujours trouvé un peu dégoûtant et baveux le fait de se rouler une pelle. Oui, le seul moyen de résister à la tentation c'est d'y céder. Plus sérieusement, c'est un peu redondant avec "l'ourlet fin de sa chair", "un pétale à saisir". C'est très idéaliste aussi et un peu excessif les 3 "oh", "ô", "oh". "Qu'à sa lie", beurk, non? Mais, dans l'ensemble, c'est très fluide, bien écrit et délicatement tourné. Joli et élégant la dernière strophe. J'aime beaucoup: "Si Monsieur m’offrait la volupté De cueillir un baiser de sa bouche." Une belle célébration du baiser! C'est Cristallin... Hihi ... « c’est Cristallin... »...trop mimi, merci de ton commentaire Angie. Rhôô comment tu dis ça : se rouler une pelle » oh ! ben non, un baiser c’est bien plus délicat quand il est fruité d’amour. Idéaliste je revendique jusqu’au bout des ongles et des cheveux, excessive dans mes interjections oui, je le reconnais mais que veux-tu, quand je m’exprime je suis à fond, sans demie-mesure. La lie va dans le sens « au plus profond de l’essence de l’être » c’est mieux dit comme ça non ? Pff, ça ne tenait pas dans le vers. Mais tu aimes l’ensemble de l’écriture et le final et ça, vois-tu, ça me répare le moral de ma bonne conscience:)) À la publication : Hananké (beaucoup) Les poèmes en vers de 9 syllabes sont bien rares de nos jours mais je reconnais que ça passe plutôt bien à la lecture. Bon, quelques rimes me semblent bien un peu forcées et quelques expressions un peu limites (qu'à sa lie, entre autres) mais on ne va pas chipoter, c'est dans son ensemble un beau texte qui ne déparerait pas mon anthologie des poèmes érotiques. Merci Hananké pour votre commentaire. Effectivement l’ennéasyllabe se fait rare et c’est pourquoi je me suis essayée à nouveau de le faire vivre sur ma table de torture. Entre-nous j’ai sous mon clavier quelques autres pièces du genre à ranger dans votre anthologie mais c’est compliqué de les faire accepter ici. Certains passent, sont passés, mais d’autres n’ont aucune chance, il faut châtier son vocabulaire et c’est un sacré exercice. Corto (bien -) Ce poème parait ne pas choisir son chemin. Une fois le thème facilement déchiffré on trouve des récurrences trop insistantes qui nuisent à l'envolée pourtant ici nécessaire. Ainsi "confesse/divin/ciboire/péché" n'appellent pas la variété et l'enthousiasme qui auraient renforcé le thème. L'auteur pourra affirmer qu'il faut ne garder que le second degré mais cela reste à mon avis une source de pesanteur. Le thème du poème est bien sûr sympathique mais traité avec une certaine difficulté à vraiment 'oser'. Le "Monsieur" de la dernière strophe me semble une facilité regrettable. Une lecture tout de même agréable malgré les imperfections. Merci de votre lecture Corto. Votre commentaire est agréablement étayé et respectueux. Concernant le « Monsieur », j’ai donné quelques indications à ce propos un peu plus loin. Que vous ayez, malgré tout, apprécié votre lecture m’est une affirmation agréable. AnnaPanizzi (bien -) Un poème qui tourne un peu en boucle sur le thème insistant du baiser (bouche, lèvre, langue...), il est bien ciselé, il faut le reconnaître, même si les rimes ne sont pas très originales, mais dommage que la prise de risque ne soit pas au rendez-vous chez une auteure aussi costaude et réputée dans le rayon poésie classique. Bien à vous Forcément, une bouche n’a pas un vaste champ de matière à explorer, on en a vite fait l’inventaire et le tour : il suffit d’un baiser pour s’en rendre compte. Qu’est-ce qu’une prise de risque en écrivant un poème ? Cette réflexion lue parfois ici me fait rire. Il n’y a aucun risque, aucun danger à pianoter sur un clavier pour écrire des vers quelle que soit leur teneur, à part certains sujets inabordables parce que punissables par la loi. Perso j’ai l’âme romantique et j’aime la sensualité, je publie surtout des élégies et cela me convient très bien. Certains veulent me faire changer, ils peuvent attendre longtemps, je suis moi et resterai égale à moi-même. Quant aux rimes, montrez-moi celles que vous auriez écrites pour ce poème, si vous faites mieux, je réfléchirais à ma future reconversion dans les panneaux solaires où l’industrie automobile. papipoète (passionnément) On pourrait dire : " ah, ta bouche, j'la veux ! je vais t'la mordre ! croix d'bois, croix d'fer, si j'mens... " Mais Cristale dit tout cela d'une façon différente... Ce trésor qui m'est si cher, sa bouche, m'en viendrai un beau matin, lui offrir la mienne pour sur ses lèvres, y déposer un ardent baiser qu'il voudra m'en suis certaine me rendre, fruité... NB j'ai appris l'art d'écrire les mots pour le dire, mais il me manque le talent, pour faire en 16 vers un chef-d'oeuvre, une maille à l'endroit, une maille à l'envers ! Une fois encore, le " classique " entre vos doigts, coule comme une gentille rigole, emportant sur son dos papillons et feuilles soufflées par le vent. le 3e quatrain, oh " pardonnez-lui Seigneur ? " est mon passage préféré dans cette cascade aux dives promesses... la métrique de 9 pieds est si courante... que je dus chercher " ennéasyllabe " ne serait-ce pas ce genre de combustible, qui enflamma les Monts d'Arrée... Merci pour cet élan du coeur, que je sais grand. Pensez-vous que le Seigneur vous pardonnera de telles lectures ? Hum...pas sûr:)) Vous interprétez bien ce que je ne pouvais oser déclamer : je m’imagine en train de dire «" ah, ta bouche, j'la veux ! je vais t'la mordre ! « Vous êtes drôle papipoète, qu’auraient pensé mes proches et mes lecteurs si je m’étais exprimée de la sorte, non je garde cela pour des moments plus intimes...non, non, vous ne saurez rien, non mais ! Que va penser Madame papipoète ? :))) Jeannesansdoute Si certains ne voient pas la régularité de ces vers, dont certaines césures sont enjambantes, ce qui s'excellence pour briser une régularité monotone en 3/3/3, voici comment vous pouvez lire ces vers (je retire quelque ponctuation pour une lecture plus aisée par les ajouts intempestifs) : Oh ! sa bouche / ô trésor / qui m’est cher, Je saurai / d’un vœu que / je confesse Un matin / frôler a/vec tendresse De mon doigt / l’ourlet fin / de sa chair. Puits d’amour / espoir d’un / jour y boire, Enivrer / mon palais / de son vin ; Qu’à sa lie / un désor/dre divin M’aliène / et me noie / au ciboire. Oh ! sa lèvre / un pétale / à saisir, Un appel / vers l’éden / tiède et rose Où ma langue / à sa lan/gue — si j’ose – Aura l’heur / d’embraser / le désir. Le péché / serait que / je ne touche Au fruit pur / et gourman/de beauté Si Monsieur / m’offrait la / volupté De cueillir / un baiser / de sa bouche. * Le rythme fait preuve d'une certaine virtuosité, typique et invité de la forme du blason, avec une richesse de variations cadrée, musicalement très précise, rejetant des schwas à l'unité suivante, comme le pratiquaient déjà Saint-Pol-Roux ou Verlaine. Ce qui se formule difficilement pour des césures très marquées (pour le decasyllabe et l'alexandrin classique) est ici employé avec délicatesse et précaution, peut-être trop timidement, mais rend certainement la musicalité d'un mètre honni vigoureuse et conquérante en esprit. Quant au thème, je resterai prude et n'y toucher oserai. Prude et non moins très à la pointe de la versification concernant le rythme de l’ennéasyllabe : des schwas et des césures enjambantes que vous n’avez pas sanctionnés puisque valides dans le mètre de ce poème et en général dirais-je dans tous les mètres. J’évitais le ronronnement du 3/3/3 trop entendu et trop attendu afin d’obtenir un effet de relief, de surprise, un peu comme dans un film où la musique change soudainement de tempo pour étayer une image ou une scène particulière. Vous l’avez parfaitement compris et votre schéma de césures sur mon texte démontre excellemment le jeu du rythme. Je connais (forcément) le regretté, dans sa commune d’adoption, Saint-Pol-Roux pour avoir demeuré près de son manoir maintenant en ruine à Camaret-sur-Mer et lu nombre de ses écrits, pas seulement en poésie. Un mètre honni mis à l’honneur par Verlaine et que j’aime pratiquer par goût personnel et surtout parce qu’il ne se laisse pas « apprivoiser » aisément le coquin. Où serait le plaisir sans difficulté. Un grand merci Jeannesansdoute pour ce commentaire étayé et le partage de vos connaissances. Eskisse (bien +) Je ne dirais pas que ce poème fait du sur place; l'auteur a délibérément choisi de dilater l'instant de l'attente du baiser, et, à travers le blason, de magnifier un élément du visage comme un zoom sur les lèvres, un arrêt sur image qui vous emporte. Etant moi-même assez idéaliste, j'ai apprécié cet élan vers un ailleurs mais celui-ci a été entaché par quelques vocables qui m'ont gênée par leur effet appuyé :"confesse","ciboire" ,"volupté" par exemple ou même "cueillir un baiser". Très belle troisième strophe, empreinte de simplicité, avec ses rimes en "ose". Quant à la prosodie, je sais, en aveugle, que rien n'est laissé au hasard. Merci Eskisse pour ce commentaire étayé. Idéalistes nous sommes, idéalistes nous nous affirmons. Quelques mots gênants une lecture attentive, mais c’est du Cristale tu sais bien ^^ impossible à faire changer. Merci d’avoir souligné la troisième strophe qu’il m’a plu d’écrire. stephTask (passionnément) Quelle belle utilisation du chiffre neuf pour approcher les dieux ! Après les neufs muses, l’Ennéade en Égypte, nous voici confrontés aux 9 syllabes d’un baiser qui nous aliène dans un désordre divin. Mais, détrompez vous, ce chaos n’est qu’apparent, car à travers le cap fixé par des rimes embrassées, ces vers enjambent l’instant présent dans une fuite amoureuse. J’ai donc cueilli ce matin un joli pétale couvert de 16 vers délicats qui laisse sur nos lèvres un petit goût de fruit défendu. Original dans sa forme, voilà un nouveau trésor qui nous sera cher, car il est à la fois classique dans sa structure et moderne dans le traitement de ce thème. Cette inversion des rôles dépoussière le classique et montre qu’il a tout à fait sa place pour s’inscrire dans les thématiques du 21e siècle. Quoi de mieux qu’un passionnément pour célébrer la passion ? Merci Steph pour ce commentaire fort plaisant. Je n’avais pas fait le rapprochement avec le chiffre 9 du rythme de l’ennéasyllabe et des 9 muses. Très judicieuse observation ! Classique et moderne : je ne pouvais pas espérer lire cela à propos de ce poème mais voilà, c’est écrit et je le lis avec un immense plaisir. Ce n’est donc pas si niais que cela ^^ Oh ! La passion célébrée, quel honneur et quel bonheur que de la partager. zeste (beaucoup) De cette bouche gourmandise, une lecture activité fantasmatique, où douceur de l’âme et intelligence des sens font que la frontière entre l’érotisme viscéral et l’idéal romantique n’a jamais été aussi ténue ( Un border line où l’auteure, avec beaucoup de tendresse pour « l’autre » (qui en réalité est une activité séductrice) y prend donc un malin plaisir d’en jouer et c’est cela le cartouche de cette poésie, un semblant jeu de miroir ! ) Une poésie « de l’autre côté du miroir » où se dévoilent toute les facettes de la séduction féminine. Merci Zeste d’avoir apprécié ce poème-blason. Vous avez aimé ce petit jeu féminin de séduction érotique et romantique à la fois, ce qui me dit que ces vers ont réussi à faire passer ce que je désirais transmettre sans vulgarité ni lourdeur. Vos observations sont très justes et je suis ravie que votre lecture soit en adéquation avec les images que j’ai distillées dans cette scène. Polza (beaucoup -) J’ai beaucoup apprécié votre poème et son rythme que j’ai lu en 3/6 du début à la fin. Je ne sais si j’ai eu raison mais ça m’a paru fluide et léger ainsi. J’ai pleinement ressenti le désir qu’éprouvait la narratrice ou le narrateur pour Monsieur (je reviendrai sur ce Monsieur plus tard). Je précise narrateur car à part ce Monsieur, rien ne s’oppose à ce qu’il s’agisse du désir d’un homme pour un autre il me semble (même si j’opte pour une narratrice dans ce contexte précis). « Oh ! sa lèvre – un pétale à saisir, » je comprends qu’il était presque impossible (voire complètement) d’employer le pluriel, j’ai néanmoins du mal à m’imaginer qu’une seule lèvre suscite la passion quand la plupart des êtres humains en possèdent deux. Ça m’a légèrement gêné mais n’a pas suffit à enlever le bien que je pensais de votre poème. Une autre petite chose m’a quelque peu dérangé, c’est le twist (pas again à Saint-Tropez, celui que l’on emploie fréquemment au cinéma) final et l’apparition de Monsieur qui change la perspective et la compréhension du poème. Si j’ai trouvé l’idée plutôt astucieuse, j’aurais aimé un autre mot ou formule que Monsieur pour me rendre compte qu’un homme se cachait derrière la personne désirée. Avec ce Monsieur je n’ai plus ressenti l’attirance ardente évoquée précédemment. Ce n’est qu’une question de ressenti me direz-vous peut-être et à juste titre, mais pour moi, Monsieur ça m’évoque plutôt un Maitre d’hôtel d’un grand restaurant qui me dirait quelque chose du genre : « Si Monsieur veut bien me suivre jusqu’à sa table…» La passion et le désir sont retombés comme un soufflé pour moi à la lecture de ce fameux Monsieur, j’ai trouvé ça dommage… Merci Polza pour votre lecture et votre commentaire. En poésie, à l’intérieur d’un vers on utilise souvent le mot « lèvre » au singulier cela facilite l’élision qu’un pluriel ne permettrait pas. Les plus grands l’ont fait. Je vous comprends pour ce « Monsieur ». J’ai longuement hésité car j’avais écrit un prénom mais cela aurait peut-être gêné ceux qui portent ce prénom, j’ai donc opté pour le style rétro avec cette dénomination utilisée dans certaines vieilles familles bourgeoises où même les gens mariés se disent « vous » et « Madame », « Monsieur ». Dommage que mon soufflé soit retombé devant vos yeux ^^ L’ensemble vous a quand même plu semble-t-il alors me voilà réconfortée. Vincent (passionnément) Tant d'ivresses et caresses, dans votre doux poème je me mets peu à peu aux plaisirs de lire (déjà...) de la poésie classique et vous m'y incitez, peut-être bien qu'un jour je me laisserais tenter par son écriture, la vôtre est si bien travaillée, elle égale la sensualité de votre texte. Oh non Vincent, ne vous laissez pas tenter par cette tâche longue et compliquée. Vos chansons vous sont un atout des plus riches et vos compositions n’ont rien à envier aux meilleurs des poèmes classiques. Merci d’avoir apprécié la sensualité de mon texte. Larivière (un peu +) Salut Cristale, Si la prosodie est respectée, je n'ai pas été conquis par le thème de ce court poème bien trop sirupeux à mon goût... Je n'ai pas non plus apprécié le lyrisme un peu béat qui se dégage de ces vers... Une autre fois, sur un autre thème... Bonne continuation Salut Larivière. Poème sirupeux, lyrisme béat...le romantisme amoureux et la sensualité semblent en voie d’extinction avec des personnes pour qui parler d’amour et de volupté est rétrograde voire honteux. Nous n’avons pas les même valeurs c’est évident. Quant à une autre fois sur un autre thème, ça va être dans longtemps car les possibilités de blasons relatifs au corps masculin offrent une palette assez large. Bon courage. Senglar (passionnément) Cueillez, cueillez, égérie cristalline ! Excellente analogie que celle de la lie rapportée au ciboire pour imager cette transgression du rapport homme-femme. Heureux prélude que celui de la langue prudente, précautionneuse qui cherche son âme-soeur. Comment voulez-vous que le quémandé s'oppose à une telle proposition, amazone transfuge qui bafouez les codes, égérie héroïque. D'un professionnalisme prégnant. Oui Senglar, je me suis dit qu’il n’y avait aucune raison pour que l’homme profite seul du privilège de chanter les éléments du corps des femmes. Je suis ravie de constater que vous avez parfaitement interprété les images de ce blason. Analogie, transgression tout y est bien lu. Merci pour ce commentaire délicieux. Vero (beaucoup) J'aime beaucoup l'idée de mettre à l'honneur le corps des hommes (ici la bouche), le désir qu'il peut susciter dans l'esprit d'une femme. Il est vrai que ça change un peu et c'est ce qui fait l'originalité de ce joli poème. L'ennéasyllabe n'est pas fréquent, bravo pour le travail même si le rythme me perturbe un peu, par manque d'habitude. Poésie, sensualité, douceur, c'est un bon ensemble pour une belle lecture. Merci Véro pour ta lecture et ton élégant commentaire. Comme je l’ai écrit précédemment, je ne vois pas pourquoi le corps des hommes ne serait pas vénéré autant que celui des femmes. L’égalité se respecte là également. Ah oui c’est spécial l’ennéasyllabe je peux te le confirmer car son traitement demande beaucoup d’attention et, comme tu le sais pour en être, les poètes sont de grands étourdis et l’ennéa aime bien les taquiner pour les pousser à la faute. Je ne me suis pas laissée faire, non mais ^^ J’espère te lire bientôt en poésie. Jfmoods Le retournement du cliché de la femme-fleur en homme-fleur (vers 9 : "un pétale à saisir",' vers 16 : "cueillir") est plaisant. Le lexique de la religion ménage subtilement la part d'interdit (vers 2 : "un vœu que je confesse", vers 13 : "Le péché") et de sanctification (vers 7 : "un désordre divin", vers 8 : "au ciboire") du baiser. Le blason se pare de significatives métaphores (vers 4 : "l’ourlet fin de sa chair", vers 5 : "Puits d’amour", vers 10 : "l’éden tiède et rose") : la beauté des lèvres annonce une plénitude sensuelle de la bouche avalisée par le thème de l'ivresse (vers 5 : "boire", vers 6 : "enivrer", "son vin", vers 7 : "sa lie"). Mais le plus marquant est cette distance affichée entre l'hypothétique (marqueurs temporels des vers 3 et 5 : "un matin", "un jour", formes conditionnelles des vers 11, 13 et 15 : "si j'ose", "serait", "Si Monsieur m’offrait") et le certain (futur aux vers 2 et 13 : "saurai", "aura"). Ainsi le baiser apparaît-il ici comme l'expression d'un fantasme constamment alimenté, continûment nourri par la vue de l'organe convoité. Merci pour ce partage ! Merci à vous Jfmoods pour ce partage. Que c’est joliment dit : « Le retournement du cliché de la femme-fleur en homme-fleur. » Comme toujours vous avez su extraire le moindre détail, poétique autant que prosodique de ce poème-blason. Vous le savez, je suis admirative de votre façon d’analyser un texte et du regard que vous portez, toujours juste et respectueux, sur le travail d’un auteur. Inconnu1 (passionnément) On voit bien ici ton goût du classique et des classiques qui te permet de perpétuer une tradition et de remettre au goût du jour des formes poétiques peu utilisées sinon par les maîtres. Plus que le thème, qui était déjà choisi lorsque tu as choisi d'explorer le blason, je garderai donc en tête la technique. La poésie c'est comme la gastronomie. Il faut de l'imagination, un peu de folie, mais on ne s'invente pas grand cuisinier sans avoir suivi des cours qui vous apportent la technique. On ne nait pas artiste, on le devient mais cela nécessite du temps, de l'apprentissage et beaucoup beaucoup de modestie pour progresser. Tu fais de la gastronomie et je ne sens pas obligatoirement encore suffisamment techniquement à l'aise pour m'autopromouvoir critique culinaire du Michelin. Je resterai donc modeste en mettant un petit mot sur tripadvisor pour te dire mon admiration. Merci Inconnu pour ce commentaire élogieux et riche en connaissances gastronomiques :) Forcément ce n’est pas de connaître une recette et d’y mettre les ingrédients dans l’ordre précité qui fait qu’un plat soit bon, encore faut-il un long temps de mise en pratique pour acquérir ce fameux « coup de main ». Je n’ai pas fini mon apprentissage, loin de là, y’en a donc qui n’ont pas fini de me trouver en classique :) Bon, je file sur « tripadvisor » pour lire les commentaires... Hiraeth (beaucoup) Les vers coulent assurément en bouche, mériteraient d'être chantés ou interprétés lascivement sur scène, tant ils sont écrits sous l'inspiration d'un enthousiasme authentique et savamment cultivé. J'aime la construction des strophes, on passe d'une syntaxe naïve et quelque peu brisée, épousant les mouvements spontanés du désir, à une syntaxe plus formelle et réflexive, celle-ci complétant et rehaussant celle-là. Sur le plan thématique, j'ai apprécié le double renversement de la tradition poétique (même si j'aurais aimé ne pas connaître l'auteure, pour mieux profiter de la révélation de la fin avec ce "Monsieur") et de la tradition religieuse, Aphrodite se substituant malicieusement au Christ (qui le lui pardonnera) dans ce poème qui détourne le langage catholique, sans doute de façon un peu convenue mais non moins efficace. Ce genre de poésie roucoulante n'est pourtant pas d'habitude ma tasse de thé, ni d'automne (ahem), mais je sais reconnaître un bon poème quand j'en vois un, et celui-là est suffisamment bon pour me le faire l'aimer malgré la distance naturelle avec laquelle j'aborde habituellement ces textes. Merci de votre lecture Hiraeth. Je ne pensais vraiment pas que vous vous arrêteriez sur cette « poésie roucoulante » sachant votre peu de goût pour le genre. Ce qui me fait le plus plaisir est que ce soit la poésie du texte en lui-même qui vous a interpellé ainsi que les images structurées du discours. J’aime bien votre interprétation « Aphrodite se substituant malicieusement au Christe (qui le lui pardonnera) » j’en suis resté baba:) et quitte votre commentaire le sourire aux lèvres. Stephane (passionnément +) Autant le dire tout de suite, j'ai adoré la verve de ce poème, le ton employé, l'originalité. Finalement, je n'ai rien de plus dire sinon que c'est absolument superbe. Oh ! sa bouche Oh ! sa lèvre Sublime ! Au plaisir, Tu dis que tu n’as rien a dire et moi j’ai entendu plein de choses gentilles et délicates. Maintenant c’est moi qui ne sais plus que dire. J’espère te lire prochainement au détour peut-être d’autres méandres d’une ville inconnue dont tu sais si bien partager les ambiances :) Avec un grand, un énorme merci ! Cristale
Contribution du : 22/08/2022 22:25
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"La poésie est avant tout effraction. Elle cherche à plonger plus loin que les effets de surface. “ Jean-Pierre Siméon "parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense" Charles Baudelaire |
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Re : Merci pour le baiser |
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Visiteur
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Bonjour Cristal et merci pour votre retour.
Quand je parle de prise de risques, je ne vous demande pas d’écrire un poème avec un balai en équilibre sur le nez ou au fond d’une piscine, mais je parle de sortir de sa zone habituelle (les gens qui apprécient ce que je fais ont la même réflexion à mon propos), ce qui en aucun cas ne vous grèverai de rester égale à vous-même, mais je constate que ce n’est pas votre option et que ce que vous faites vous convient très bien. Et puis, ça semple plaire à beaucoup, alors c’est vous qui avez très certainement raison. Passez une bonne journée. Anna
Contribution du : 23/08/2022 05:57
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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J'écris comme j'en ai envie AnnaPanizzi et non comme les lecteurs aimeraient que j'écrive, je n'écris pas pour faire plaisir mais parce que ça me fait d'abord plaisir, ensuite j'offre aux lecteurs ce qu'il m'a plu d'écrire. Personne ne me fera changer et cette soit-disante "zone de confort", sincèrement elle n'est pas si confortable que cela quand on connait les difficultés d'obtenir un poème digne de figurer au catalogue de la poésie classique d'Oniris. Le confort est relatif car il est semé d'embûches et passer tous les obstacles demande beaucoup de travail, un travail récréatif pour mon compte personnel et qui me plaït.
Merci pour ce retour sur mon retour.
Contribution du : 23/08/2022 10:05
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Re : Merci pour le baiser |
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Expert Onirien
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Bonjour Cristale,
Quel retour dis-moi :) Un vrai blason avec les couleurs itou ! Je profite de ton "baiser" pour revenir sur la fin de mon com. : "D'un professionnalisme prégnant." Depuis quelque temps je lis sur les forums : "Nous sommes des amateurs" voire "Nous NE sommes QUE des amateurs". Eh bien je ne suis pas d'accord du tout ! ça existe, des poètes professionnels ? Si c'est le cas, Pauvre Poésie ! Nous sommes tous ici (enfin.. presque tous :) ) aussi capables de trousser un poème, d'écrire une nouvelle, de structurer ou de déstructurer une phrase qu'un soi-disant (mythique) professionnel. Qu'est-ce qu'un professionnel ? Eh bien c'est un amateur qui travaille six jours sur sept. Qu'est-ce qu'un amateur ? Eh bien c'est un professionnel qui ne travaille que le dimanche. (ou quand il en a envie) A propos qu'est-ce qu'ils attendent chez "Poésie de Gallimard" pour venir sonner à ta porte, et à celle de Gil, et à celle de Curwwod, et à celle d'EtienneNorvins, et à... Non, pas à la mienne :)
Contribution du : 23/08/2022 14:35
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval |
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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Bonjour Senglar,
Je ne connais pas de poètes professionnels, pas plus que je ne connais de poètes tout court dans mon entourage. Je les rencontre tous derrière mon écran d'où jamais aucun n'a surgi de nulle part, et aucun pro sur les pages jaunes (ça se saurait). Amateur dit "qui aime", tout est dit :) Chez "Poésie" de Gallimard ? J'ai refusé leur proposition, malgré leurs nombreuses relances et les suppliques de tous leurs délégués venus sonner à ma porte, parce qu'ils voulaient me faire une couverture bleue marbrée de rose et moi j'en voulais une blanche avec des nuages blancs. Ils m'ont dit qu'on ne verrait pas les nuages. Ils n'auront pas mes poèmes, tant pis pour eux. Merci Senglar pour ta présence toujours aussi sympathique sur ma page. Cristale Basque et Bretonne
Contribution du : 23/08/2022 20:51
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Re : Merci pour le baiser |
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Chevalier d'Oniris
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Bonjour Cristale. Merci pour ces formidables retours sur commentaires ! Vous avez entièrement raison, les plus grands l’ont fait et ces mêmes plus grands ont souvent écrit lèvres au pluriel au cœur même d’un vers. Personnellement, bien que les deux possibles, ma préférence va pour la seconde option. C’est peut-être un blocage idiot de ma part à ce sujet, mais dans un poème, quand on me parle de sa jambe, j’ai l’impression d’avoir affaire à un unijambiste, de son bras a un manchot ou de son œil a un borgne. Je sais bien qu’il existe un tas d’exemples qui contredisent ma sensation à ce sujet, aussi je ne désespère pas de faire abstraction de mon préjugé un jour prochain. Quant à ce fameux Monsieur, je comprends votre position, néanmoins l’élu (par exemple)ne m’aurait personnellement pas déplu (en admettant l’ellipse « de mon coeur »). Mais pour vous avoir lue plusieurs fois, je pense savoir que chaque mot que vous choisissez doit être longuement mûri et réfléchi, aussi je me contenterai de votre Monsieur☺️. Et pour finir, il vous semble bien, l’ensemble m’a beaucoup plu, d’où ma notation. Le moins peut paraître sévère je le concède, mais c’est un peu de votre faute aussi, vous écrivez si bien que j’attends de votre part l’excellence, alors quand je suis un peu déçu (peut-être à tort et son légendaire Mjöllnir), cela s’en ressent sur mon appréciation. Mais au vu de vos explications, je pense mon moins quelque peu sévère à présent. Effacez-vous le donc de votre mémoire et considérez que s’il ne se transforme pas en plus, il reste le beaucoup malgré tout 🤗. Bien à vous.
Contribution du : 24/08/2022 12:40
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« Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » René Char |
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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Bonjour Cristale, et merci pour ces longues réponses détaillées.
Pour ce qui est de l'ennéasyllabe, effectivement le rythme 3/3/3 devient vite lassant ; c'est pourquoi, plutôt qu'un mélange des rythmes, je préfère la régularité de "L'Art poétique" de Verlaine, avec sa césure entre 4 et 5 : "De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'impair, Plus souple et plus soluble dans l'air, Sans rien relui qui père ou qui pose." Maintenant, je dois vous avouer que je ne préfère pas l'impair. Au plaisir de vous lire ... en pairs.
Contribution du : 24/08/2022 14:34
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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Bonjour Polza,
Soit, gardons ce Monsieur puisque vous me l'accordez malgré tout. "Si l'élu..." aurait pu convenir également mais ça faisait un peu "roi sur le trône" ou "Mister Univers" dans ma petite cervelle; il est charmant mais quand même ^^ Je comprends votre recul quand aux évocations des parties du corps, qui vont par paires habituellement, utilisées au singulier en poésie. "Sa jambe longue et fuselée" "La peau blanche de son bras" etc... En attendant de moi l'excellence, vous me mettez la barre très haute, mais, puisque c'est de ma faute, je fais mon méa-culpa. Saurai-je jamais accéder à ce souhait si touchant ? Ce beaucoup me satisfait pleinement, son moins lui donne un petit air effronté que j'aime bien. Merci Polza pour cet agréable retour.
Contribution du : 24/08/2022 19:10
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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Bonjour Miguel,
Le poste précédent parlait de "paires" et voilà que celui-ci parle de "pairs". Ce n'est pas pour me déplaire. Verlaine prône le rythme 4//5 dans son "Art poétique". Je ne trouve pas ce rythme suffisemment "tranchant" pour l'utiliser dans le genre de poème que vous avez lu. Le 3//6 permet des coupes 3//2/4, 3//3/3, 3//2/2/2, 3//4/2 etc...avec, comme l'a si bien dit JeanneSansDoute, "une richesse de variations cadrée, musicalement très précise, rejetant des schwas à l'unité suivante". Voilà à quoi je me suis amusée en "travaillant" sur ce blason. Mais je ne ferai pas que des impairs et mon prochain opus marchera-t-il sur des vers pairs chaussés de bonnes paires de rimes. Merci pour votre sympathique retour. Au plaisir de vous lire, Cristale
Contribution du : 25/08/2022 09:42
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Re : Merci pour le baiser |
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Maître Onirien
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Merci pour ces réponses détaillées, Cristale. Du coup, cela m'a donné envie de commenter le poème, non d'un point de vue technique de prosodie mais impression de lecteur.
Don
Contribution du : 25/08/2022 11:33
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Nous sommes les acteurs Témoins d'un nouvel idéalisme Dans le théâtre extrémiste (Dirk Polak) |
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