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Merci pour ma moisson! |
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Maître Onirien
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10/09/2015 09:21 Groupe :
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Un grand merci au Comité d’Edition d’avoir accepté la diffusion de ce texte qui évoque une scène que j’ai connue dans mon enfance. La moisson était une phase importante, le paysan récoltait le fruit de son labeur, dix mois après le labourage et les semailles. Il fallait attendre le mûrissement optimum avant de faucher les céréales, tout d’abord l’orge puis le blé pour terminer par l’avoine. La moissonneuse-batteuse, en sommeil sous un hangar depuis l’année précédente était « dépoussiérée », les lames étaient affûtées sur la meule. Les toiles étaient remises en place, changées parfois, les roues et les rouages étaient graissés, la bobine de ficelle glissée dans sa boite. Un attelage de deux chevaux était nécessaire pour tracter la machine mise en position « route ». A l’arrivée au champ, elle était dépliée, la lame placée à la bonne hauteur de coupe. L’agriculteur s’asseyait sur le siège de fer et guidait les chevaux, de braves compagnons qui savaient ce qu’ils devaient faire comme c’était le cas lors chaque tâche.
Dans le cliquetis de la lame, les tiges tombaient sur le tapis roulant, puis elles étaient happées par une toile montante avant de basculer vers le lieur. Pressées contre un mécanisme qui se déclenchait sous une pression définie préalablement, les tiges étaient liées en gerbes calibrées avant d’être éjectées sur le sol. Intervenaient alors les ramasseurs (Femmes, anciens et jeunes) pour dresser les gerbes en tas. La petite meule était construite suivant un plan immuable, suffisamment aéré pour permettre un bon séchage. Les tas devaient être parfaitement alignés pour faciliter l’enlèvement et ils restaient quelques jours sur place suivant les conditions climatiques. Après un bon séchage à l’air, indispensable pour éviter un échauffement dans les piles engrangées, une à une, les gerbes étaient chargées sur une charrette. Au service à la fourche l’agriculteur, à la réception son épouse ou son père qui devait arranger les couches avec méthode pour éviter un renversement du chargement. Dans la grange, les gerbes étaient empilées, formant d’énormes tas, il fallait attendre l’hiver pour les passer à la batteuse afin de séparer le grain de la paille. Après un vannage, le blé et l’orge étaient vendus à la coopérative, l’avoine, destinée à l’alimentation des chevaux, stockée au grenier. Merci aux lecteurs et surtout aux commentateurs. Un mot concernant la réflexion de Beaufond au sujet des chapeaux, s’il avait participé à la moisson, sous un soleil vertical et brûlant, il n’aurait pas tenu longtemps sans protection. J’ai évité de parler de la sueur mais la moisson n’était pas la tâche agricole la plus pénible, au contraire, c’était, quand le temps était clément, un plaisir. D’ailleurs le mot moisson est synonyme d’abondance, de fortune. C’était aussi un moment convivial, la pause casse-croûte à chaque demi-journée était considérée comme une petite fête familiale, parfois partagée avec des moissonneurs voisins. A l’ombre d’arbres préservés pour ce rituel, les charcuteries, les fromages et les confitures étaient au menu. Du vin ou du cidre pour les hommes, de l’eau additionnée de sirop de menthe ou de grenadine pour les femmes et les enfants. Il y avait parfois une source proche où les enfants allaient mettre les bouteilles au frais. Les chevaux se reposaient également à l’ombre, la pause était indispensable pour eux. Je n’ai que de bons souvenirs de la moisson quand j’avais une dizaine d’années à part un été pourri comme celui que nous subissons actuellement, les épis germaient sur les tas, les chariots chargés s’enlisaient, c’était un désastre ! Vincent
Contribution du : 28/07/2021 10:19
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Re : Merci pour ma moisson! |
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Visiteur
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Peut-être suis-je tout à fait compris et ne m'en rends pas compte, mais je vais essayer de m'exprimer autrement, non que mon propos ait un grand intérêt, mais parce que j'ai le sentiment de n'être encore une fois pas assez clair… Vous qualifiez les choses, dans votre poème, sans recherche d'originalité, plein d'humilité, ce qui donne à ce tableau un goût désuet charmant, qui n'excite que moyennement ma prédilection pour les mouvements vifs et tendrement violents, vous peignez quelque chose d'ancien, avec des tons pâles, comme délavés, que d'autres critiques relèvent comme manquant de piquant, d'inattendu, que sais-je, alors que c'est là tout le caractère de ce que vous nous proposez à la lecture.
Ce ne sont pas les chapeaux, leur présence, qui me dérangent, c'est qu'ils ne sont pas simplement portés, mais qu'ils protègent, et, je dois vous le dire, je n'ai jamais entendu personne parler de chapeau protecteur, de se protéger d'un chapeau, et c'est dans cet agencement de mots que je trouve tout votre caractère, l'endroit où vous n'êtes parvenu à vous effacer de la toile, où vous avez mis le mouvement de votre esprit, bien malgré vous l'imaginé-je, puisque vous semblez dans une grande retenue à l'écriture de ces vers. J'écrivais, à une amie, hier : J'irais bien me noyer dans un délire du genre "Doux chapeau, mon chapeau, protège-moi du monde !"… C'est que j'aime beaucoup cette idée, que je trouve trop puissante pour ne pas jurer avec la sobriété du paysage. J'espère être un peu moins incompréhensible avec ces mots, mais c'est souvent ainsi que l'on comprend les autres : par des échanges, non par des monologues inspirés d'un poème d'un soi à soi. Merci pour votre prose explicative et votre retour de commentaires. Bien à vous.
Contribution du : 28/07/2021 14:11
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Re : Merci pour ma moisson! |
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Maître Onirien
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10/09/2015 09:21 Groupe :
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Merci aux lecteurs et surtout aux commentateurs, je suis agréablement surpris de vos appréciations favorables sur ce texte sans autre prétention que de retracer une tranche de vie que j'ai connue dans mon enfance. Il est vrai que de tels souvenirs prennent un sens poétique en vieillissant.
Vincent
Contribution du : 30/07/2021 09:42
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