Bonjour à la communauté onirienne !
Mes remerciements au comité, ainsi qu'aux personnes qui ont pris la peine de commenter :
Cyrill, Miguel, Papipoete, Castelmore, Cristale, GiL, Donaldo, Emilia, Provençao, ainsi qu'aux lectrices et lecteurs qui sont venus jeter un coup d'œil.

(Le texte ici :

http://www.oniris.be/poesie/ligs-si-l-amour-11137.html#comment169347)


"Si l'Amour..."
Je vais d'abord m'arrêter sur le fonds du poème, car c'est ce qui a fait le plus réagir, curieusement, alors qu'il s'agissait d'un sonnet. Peut-être parce que le thème touche chacun de nous et que le message dépassait les questions de rimes, de nombres de syllabes, de choix lexical ?

On a parlé d'utopie pour ce poème, et je le comprends tout à fait, je m'attendais d'ailleurs à ce qu'il soit perçu ainsi.
Comment le prendre autrement, avec cette supposition qui entame les 2 quatrains, l'Amour avec une majuscule, le Rêve également, mot qui par ailleurs s'oppose habituellement à la réalité ?

Pourtant l'exergue d'Einstein cherchait à attirer le lecteur vers autre chose... le terme de "mérite" renvoie à des actes, et donc à une volonté.
Cette citation était à rapprocher d'une autre :
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire."

L'amour n'est pas une utopie. C'est un sentiment. On a noté une vision manichéenne du monde, l'amour s'opposant à la violence. Je ne peux que relativiser cette interprétation du poème, le manichéisme étant à la base une religion, basée sur une vision particulière de la morale, comme un combat entre le Bien et le Mal.
Il n'y a pas de morale dans mon poème. La violence, comme l'amour, ne sont pas des concepts, mais des réalités vécues au jour le jour par chaque être humain. Il y a, bien sûr, une opposition très forte entre les 2, l'une apportant la souffrance, comme s'il n'y en avait pas assez, l'autre joie, paix et bien-être. Mais il s'agit ici de conséquences réelles, et non d'idées philosophiques ou religieuses stériles.

On me dira que l'amour peut provoquer de la souffrance et la violence être nécessaire, voire donner de la force, enrichir...
Mais quelle victime de viol ou de maltraitance dirait : "je suis content.e d'avoir vécu cela, car maintenant je suis plus fort.e pour affronter le monde "?

Généralement, quand je dis une parole violente à quelqu'un, cela le blesse, et il y a fort à parier que cette blessure ressortira sous forme de violence, etc. La violence est un cercle vicieux, c'est un phénomène repéré depuis bien longtemps, il suffit de lire quelques travaux d'ethnologues pour en avoir le cœur net.
Inversement, quand je souris gratuitement à quelqu'un, cela remplit une sorte de "jauge", et ainsi de suite.

C'est simple en fait. Mais c'est à chacun de faire le choix de sortir de la chaîne de la violence pour entrer dans celle de l'amour. Et ce n'est pas un travail facile, car nous sommes programmés. J'en arrive à la métaphore que beaucoup n'ont pas aimée, celle du logiciel. Pourtant les recherches neurologiques montrent bien que nous sommes programmés, et que l'individu, par un travail sur lui-même, peut se déprogrammer et se reprogrammer. La métaphore était choisie, et je ne la changerai pas, mais je comprends qu'un esprit poétique ne la trouve pas belle...

Dernier point : de quel "Rêve", "revenu du néant", s'agissait-il ? Du rêve que la plupart d'entre nous avons fait enfant, d'un monde ou l'on vivrait dans l'amour, et où la violence humaine n'aurait plus sa place. Ce rêve qui tombe vite dans le néant en grandissant. Les « ruines du passé » étaient celles de notre passé individuel d'enfant, et non celles de l'Histoire, que je qualifie ailleurs de démentielle.


Pourquoi il ne s'agit pas (plus) d'une utopie selon moi ? Parce que nous commençons maintenant à savoir comment le cerveau et le corps humains fonctionnent, et que de très nombreuses personnes, neurologues, psychologues, praticiens de diverses disciplines, œuvrent pour essayer d'aider les gens à changer, à vivre davantage en paix, et à ressentir davantage d'émotions positives.
Ce poème n'était que la modeste expression de ce phénomène assez récent.


PS : @Miguel : je ne vois pas très bien ce qui dans le texte vous fait penser qu'il n'y a "que l'auteur pour éprouver de l'amour, pour être indigné, et pour avoir une conscience vivante"... je vous rassure, ce n'est ni ce que je pense, ni l'intention du poème...



Du point de vue de la forme, eh bien... peu de choses ont été relevées :

Les points négatifs :
- l'image du logiciel, qui ne parle pas.
- le terme arc-en-ciel, là pour la rime (GiL, on ne peut rien te cacher !)

Les points positifs :
- les 2 trimètres
- le rejet "désir/De liberté


- l'allitération en [v] a été perçu de différentes manières.



Voilà, merci encore à tout le monde, et une belle journée à vous !

Ligs