Un immense merci à tous ceux qui ont fait en sorte que soit publiée cette deuxième version, Oraison II , ainsi qu'à vous tous, commentateurs qui avez pris la peine de laisser une trace de votre lecture.

La première version ne comportait que 15 vers, était classée en poésie libre (sans rimes ni assonances), et avait été souvent qualifiée dans les commentaires d'"hermétique"... je pensais cette version-ci - beaucoup plus développée - plus directement accessible, mais je crois entendre entre vos lignes que ce n'est pas forcément le cas...
(...ce qui ne vous a pas empêché, d'ailleurs, d'apprécier globalement la poésie, chose qui me surprend si vous n'avez pu en percevoir le sens ???)

Je "décortique" donc le poème pour tenter d'en clarifier le sens :

1ère strophe : en effet, il y a eu un décès (cendres/poussière) et un enterrement.

2e strophe : il s'agissait d'un ami proche (ami fraternel) et la douleur réconcilie le narrateur avec le mystère de la foi (mystère des faveurs du Ciel)

3e strophe : le narrateur se retrouve donc à pleurer la mort de son ami dans un prieuré

4e strophe : cependant, le rituel des moines dérange/coupent les larmes du narrateur, les ombres des moines évoquant pour lui des hallebardes

5e strophe : la douleur est apaisée par l'image projetée par la lumière du vitrail sur le sol, narguant de ses couleurs le narrateur, qui se prend à se révolter devant la croix du Christ.

6e strophe : finalement, les prières (oraisons) viennent adoucir la tristesse du narrateur, lui donnant un élan nouveau de vie (cesser d'être un pantin = reprendre le dessus face à la tristesse).

Voici à présent une réponse plus personnalisée à chacun de vos commentaires :

@bipol :merci d'avoir eu pitié de moi au terme de cette longue matinée d'hier sans aucun commentaire sur mon texte !!! Mais c'est qu'il ne semble apparemment pas directement accessible, je ne m'en doutais pas. Merci de votre commentaire encourageant.

@placebo :pour moi, une oraison est l'équivalent d'une prière collective dite ou chantée par les moines lors de leur liturgie (ça rejoint un peu votre dictionnaire). Il n'y a pas de rythme précis dans les vers choisis pour cette poésie, seulement une recherche de rimes et assonances.Oui ! Bien vu pour la reprise de "Encens, la poussière" dans un nouvel état d'esprit du narrateur.Et oui ! aussi pour la signification d'une crémation dans "le feu, les cendres, la poussière".

@PIZZICATO :ah bah vous avez tout juste !!! Mon explication plus haut a dû vous le confirmer, je l'espère...? Sinon, n'hésitez pas à me poser des questions sur les endroits qui restent flous pour vous.

@Damy :j'espère que, dans mon explication strophe par strophe, vous trouverez la réponse à votre question quant au "mystère du Ciel", ainsi que pour les "hallebardes d'ombres". Eh bien !... ce poème vous a valu de sacrées recherches pour parvenir à le comprendre, je vous félicite pour votre ténacité (oui, la faux = la mort). La poussière et la fumée d'encens "festoient" juste parce qu'elles semblent danser en tournoyant (ce "festoie" renvoie au même sens que "tournoie" en plus de l'assonance). C'est bizarre, je ne trouve pas le mot "pantin" vulgaire, de mon côté... j'y vois juste l'image d'un de ces pantins dont on manipule les membres via des ficelles et qui lui donnent un côté désarticulé.

@Robot :sur vos hésitations, vous avez dû, je l'espère, trouver réponses ci-dessus... sinon, j'apprécie particulièrement que mon poème vous ait embarqué dans ce type de "méditation/introspection" que vous décrivez, et qui peut survenir en solitaire quel que soit le lieu, bien qu'en effet, certains lieux nous y invitent plus particulièrement.
Je suis touchée par vos observations, merci.

En relisant, le texte semble clair, et même exprime exactement ce que vous dîtes dans les explications.
Pourtant il y a eu de nombreuses hésitations, de ma part et de la part d'autres lecteurs. Je pense qu'une partie vient de savoir si les images sont des métaphores ou des descriptions imagées.
L'autre vient d'un doute sur le thème, alors que le titre et le vocabulaire sont clairs, donc on n'aurait pas du avoir de doutes du tout.
Je ne sais pas, j'avoue... ça m'intéresse d'avoir d'autres avis en tout cas :)

Oh oui !... moi aussi ça m'intéresserait d'avoir d'autres avis, car je reste un peu dans la confusion... pourquoi n'est-ce pas clair ?...
Vous me fournissez un élément de compréhension : le lecteur peut en effet se trouver perdu face à des descriptions imagées, s'il se croit face à une métaphore...
J'aimerais bien poursuivre la discussion...

J'attends d'autres avis, sinon je relirai ce soir et tenterai de décortiquer davantage :)

Bonjour MissNode,
La vision que j'ai eu de votre poème n'est pas exactement, ou très peu - celle que vous décrivez dans votre commentaire. N'y voyez pas querelle mais a bien réfléchir, je préfère mon ressenti au vôtre. Mais c'est ainsi, le lecteur fait ce qu'il veut du texte de l'auteur. Et quand l'interprétation que le lecteur retire est positive, je pense que c'est aussi une façon d'universaliser le récit qui échappe au propre monde du poète.
Des textes comme celui-ci j'en redemande.

Bonsoir Miss Node

" Hallebardes d'ombres " en parlant des prêtres, ainsi que les deux derniers vers : j'avais buté sur ces passages, mais vos explications sont venues m'instruire. Merci

Bonne soirée.
Pizzicato

robot :...je vous rejoins 5/5 quant à la liberté du lecteur de recevoir et ressentir le poème selon ses propres critères conscients ou inconscients ; aussi, tant mieux si vous n'avez pas suivi la piste que je propose... et qui se rapproche pourtant de la vôtre si l'on suit votre "introspection dans une église"... mais je reste surprise que vous n'ayez pas eu de sensation de mort/deuil ?

papipoete :merci pour ce partage touchant de vos souvenirs d'enfant de choeur... je ne l'ai pas été, mais, de parents très pratiquants, je retrouve aussi dans vos descriptions toutes mes sensations d'enfance à fréquenter la nef ! Merci de m'avoir signalé vos passages préférés, c'est toujours précieux !

jfmoods :très impressionnée par l'analyse pointue et sensible que vous avez faite de mon poème ; je n'ai pas expliqué aussi bien que vous, aussi je conseille aux lecteurs de se reporter à votre post de commentaire ! C'est toujours très gratifiant de constater que l'on a atteint son but auprès du lecteur. Grand merci pour votre passage !

Queribus :Vraiment merci d'avoir pris du temps pour laisser votre commentaire, à la suite des autres commentateurs.
Il est vrai que je n'ai pas expliqué pourquoi je me suis donné la liberté du nombre de pieds sur les vers longs.
Je dirais que je suis entrée dans l'écriture du poème en me donnant déjà pour contrainte la métrique du nombre de vers par strophe, ainsi que la régularité des rimes... je trouvais que ça faisait déjà pas mal !... je ne suis pas du tout une familière des formes classiques, non pas manque de goût pour cette forme mais par méconnaissance totale des règles : en général, je publie en "libre", d'ailleurs, même pas "contemporain".
Je vous suis reconnaissante pour toutes vos généreuses observations sur ce poème, et suis ravie que vous en ayez suivi aisément le cheminement. Je prends pour une critique très constructive votre "à la limite de la préciosité", car il est vrai que j'aurais tendance à verser dans ce défaut.
à bientôt de vous lire avec plaisir à votre tour.

J'ai relu le texte, je trouve l'analyse de jfmoods très bonne également...

Je remarque que l'absence de ponctuation a pu porter à confusion chez moi. J'ai perdu l'habitude des poésies, je pense que j'aurais pu remettre les vers "à plat" dans ma tête, comme en prose, et mieux comprendre la logique. Je ne pense pas que ça ait été ça le principal problème lors de mes premières lectures, mais ça a pu contribuer.

À une prochaine lecture... :)

Bonjour placebo !
Oui, nous sommes bien d'accord sur l'analyse de jfmoods...
Voulez-vous dire qu'une ponctuation vous aurait aidé dans la lecture ?